Canned Heat
Pays d'origine | Los Angeles, Californie, États-Unis |
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Genre musical | Blues rock, boogie rock, rock sudiste, blues électrique |
Années actives | 1965-présent |
Labels | Liberty, Ruff |
Site officiel | www.cannedheatmusic.com |
Membres |
Barry Levenson Greg Kage Adolfo « Fito » De La Para Harvey « The Snake » Mandel |
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Anciens membres |
Bob « The Bear » Hite † Alan Wilson † Keith Sawyer Frank Cook Stuart Brotman James Thornbury Kenny Edwards Mike Perlowin Larry Taylor Joel Scott Hill Richard Hite Antonio De La Barreda Stanley « The Baron » Behrens Dallas Hodge Ed Beyer James Shane Dave Morgan Mark Skyer Gene Healy Junior Watson Walter Trout Henry « The Sunflower » Vestine Mark Andes Robert Lucas John Evans "Big John" Thomassie |
Canned Heat est un groupe de blues rock américain formé en 1965 à Los Angeles, Californie. Ses plus grands succès ont été On the Road Again en 1968 et Going Up the Country en 1969[1]. Le groupe a participé activement à la vague du blues revival à la fin des années 1960. Se produisant notamment dans plusieurs grands festivals, Canned Heat a été l'un des groupes les plus populaires des années hippie.
Canned Heat est le fruit de la rencontre à Los Angeles de deux grands amateurs de blues : le chanteur Bob Hite et le guitariste Alan Wilson[2]. Hite « The Bear » (« l'ours », en référence à sa forte corpulence) et Wilson « The Owl », « Blind Owl » (« la chouette » ou « la chouette aveugle », pour sa mauvaise vue) sont rejoints par le guitariste Henry Vestine (surnommé « Sunflower » - « tournesol » -, et ancien membre des Mothers of Invention de Frank Zappa), le bassiste Larry « The Mole » Taylor (« The Mole » signifiant « la taupe ») (musicien de studio ayant joué avec Jerry Lee Lewis, plusieurs fois bassiste de studio et de scène pour Tom Waits et The Monkees) et le batteur Frank Cook[3].
Le groupe tire son nom d'un vieux blues de Tommy Johnson intitulé Canned Heat Blues[4], écrit en 1928. Le Canned Heat consistait en de l'alcool dénaturé et gélifié mis en boîte de conserve et conçu pour être allumé dans sa boîte pour cuisiner (pour les fondues ou en camping par exemple). En pleine Prohibition, les plus démunis en tiraient une boisson, hautement toxique[1].
Canned Heat est toujours actif aujourd'hui, malgré le décès de ses deux fondateurs et de nombreux changements de musiciens depuis la fin des années 1970. Les seuls membres survivants de la formation de départ sont Larry Taylor et Fito de la Parra, seul ce dernier faisant encore partie du groupe.
Biographie
Formation du groupe
Les origines de Canned Heat se trouvent dans une communauté de collectionneurs de disques de blues, qui se réunissaient depuis plusieurs années dans la maison de Bob Hite pour y échanger leurs trouvailles. En 1965, plusieurs habitués du lieu décident de former un jug band, qui comprend notamment deux futurs membres de Canned Heat, Bob Hite et Alan Wilson. Ils sont bientôt rejoints par le guitariste Henry Vestine, fraîchement exclu des Mothers of Invention de Frank Zappa pour usage de drogue intempestif, puis par le batteur Frank Cook, jeune vétéran ayant notamment joué aux côtés de stars du jazz comme Charlie Haden ou Chet Baker.
Embauché par le producteur Johnny Otis, le groupe enregistre en 1966 un premier album, qui ne sortira qu'en 1970, une fois la célébrité acquise, sous le titre Vintage Heat. Le disque contient essentiellement des reprises de standards du blues, parmi lesquels Rollin' and Tumblin', Spoonful de Willie Dixon et Louise de John Lee Hooker. Leur bassiste, Stuart Brotman, ayant quitté le groupe pour s'adonner à la World Music (il accompagna notamment une danseuse du ventre, puis forma le groupe Kaleidoscope), le groupe intègre tour à tour plusieurs musiciens avant de fixer son choix en sur Larry Taylor.
En 1967, le groupe commence à enregistrer pour Liberty Records, managé par Skip Taylor et John Hartmann. Leur premier single, composé de Rollin’ and Tumblin’ et Bullfrog Blues, est bientôt suivi, en , d'un album éponyme. Composé exclusivement de standards revisités, le disque remporte un certain succès critique et se vend raisonnablement bien, atteignant la 76e place des charts du Billboard magazine.
Boogie with Canned Heat
En 1967, le groupe acquiert une certaine célébrité en se produisant au Monterey Pop Festival, le 17 juin. Cela leur vaut d'apparaître en couverture du magazine musical Down Beat Magazine, ainsi que dans le documentaire du réalisateur D.A. Pennebaker, qui comprend leur version de Rollin and Tumblin' . Une célébrité encore renforcée par l'arrestation du groupe à Denver, Colorado, pour possession de drogue, qui sera relatée dans la chanson My Crime. Pour obtenir les 10 000 dollars de la caution, leur manager, Skip Taylor, doit vendre les droits de publication du groupe au président de leur label, Liberty Records.
Après cet incident, le groupe est rejoint par le batteur Fito de la Parra, achevant ce qui est considéré comme la formation « classique » de Canned Heat, celle qui a enregistré les morceaux les plus marquants. De la Parra avait auparavant joué avec The Platters, The Shirelles, T-Bone Walker et Etta James.
La même année, Canned Heat enregistre l'album Boogie with Canned Heat, qui contient notamment leur célèbre version de On the Road Again, une composition de Floyd Jones qui date des années 1950. Chanté par Alan Wilson, dont la voix aigüe le rend immédiatement identifiable, le morceau sera un grand succès mondial, l'un des premiers pour un morceau de blues. L'album comprend également Fried Hockey Boogie, un long boogie de 12 minutes visiblement inspiré par John Lee Hooker, et Amphetamine Annie, qui devient la première grande chanson anti-drogue (en l'occurrence, les amphétamines) de la décennie.
Le succès de l'album permet notamment aux managers de Canned Heat d'acquérir un club de Hollywood, le Kaleidoscope, situé sur Sunset Boulevard, qui devient la base du groupe. S'y produiront également des formations telles que Jefferson Airplane, the Grateful Dead, Buffalo Springfield et Sly & The Family Stone.
Après avoir joué devant près de 80 000 personnes lors du premier festival pop de Newport, Canned Heat se lance en dans sa première tournée européenne. À cette occasion, ils participent notamment aux émissions de télévision Top of the Pops en Angleterre et Beat Club en Allemagne, propulsant On the Road Again au sommets des ventes sur pratiquement tout le continent.
Goin' Up The Country
En , Canned Heat poursuit sur sa lancée avec le double album Living the Blues. Il contient notamment le célèbre morceau Going Up the Country, à nouveau chanté par Alan Wilson, qui est une reprise Bull Doze Blues interprété par Henry Thomas en 1928.
Immortalisé dans le film officiel du festival de Woodstock, par Michael Wadleigh, le morceau atteindra la première place des charts dans 25 pays du monde, bien que s'étant seulement classé 11e aux États-Unis. Le groupe enregistre également un album live au Kaleidoscope, qui sortira sous le titre Live At Topanga Corral.
En , Canned Heat sort son quatrième album, Hallelujah, qui contient notamment la chanson de Tommy Johnson qui a donné son nom à Canned Heat. Quelques jours après la sortie du disque, le guitariste Henry Vestine quitte le groupe après une violente dispute avec Larry Taylor sur la scène du Fillmore West. Sa place est proposée à Mike Bloomfield et Harvey Mandel, et ce dernier accepte de rejoindre le groupe. C'est cette formation qui se produit à la mi-août au festival de Woodstock. La prestation du groupe, au coucher du soleil le deuxième jour du festival, restera comme sa plus célèbre.
En 1970, Canned Heat sort Future Blues, dont est extrait le single Let’s Work Together, écrit par Wilbert Harrison, qui devient le seul tube du groupe chanté par Bob Hite. La pochette du disque, reconstitution de la célèbre photographie de la bataille de Iwo Jima (Raising the Flag on Iwo Jima), déplacée sur la Lune et avec un drapeau américain à l'envers, déclenche une polémique aux États-Unis. D'après le groupe, elle reflète son amour de la nature et sa peur de voir notre satellite aussi pollué que la Terre. C'est le thème de la chanson Poor Moon.
À la suite de sa tournée européenne, Canned Heat sort en 1970 l'album live Canned Heat '70 Concert Live In Europe, plus tard réédité sous le nom Live in Europe. Malgré un certain succès critique, les ventes sont décevantes. La même année, Larry Taylor quitte le groupe pour rejoindre John Mayall, bientôt suivi par Harvey Mandel.
Hooker 'n' Heat
Alan « Blind Owl » Wilson est retrouvé mort d'une overdose de somnifères près de la maison de Bob Hite à Topanga Canyon. Souffrant d'une dépression aggravée par son manque de succès auprès des femmes et ses craintes concernant la dégradation de l'environnement, Wilson avait déjà tenté de se suicider en jetant son van hors de la route. Le décès d'Alan Wilson, âgé de seulement 27 ans, précède de quelques semaines ceux de Janis Joplin et Jimi Hendrix.
À la suite du départ de Taylor et Mandel, Canned Heat est à nouveau rejoint par le guitariste Henry Vestine, accompagné du bassiste Antonio de la Barreda. Ensemble, ils entrent en studio avec John Lee Hooker pour enregistrer le double album Hooker 'N Heat. Le groupe avait initialement rencontré le célèbre bluesman à l'aéroport de Portland, dans l'Oregon, et ils étaient devenus amis. Hooker a même déclaré qu'il tenait Alan Wilson pour « le plus grand harmoniciste de tous les temps » (« the greatest harmonica player ever »). L'album devient à sa sortie le premier disque de John Lee Hooker à entrer dans les charts, atteignant la 73e place aux États-Unis en . Hooker N' Heat se réuniront à nouveau en 1978 pour une tournée, dont sera tiré l'album live Hooker'n'Heat, live at the Fox Venice Theatre, sorti en 1981 sur Rhino Records.
Canned Heat poursuit néanmoins son existence, en multipliant les tournées. Le , le groupe connaît un nouveau drame avec la disparition de Bob Hite. Sombrant dans une phase auto-destructrice avec la disparition d'Alan et l'engouement populaire pour les discothèques, Bob Hite prit après un concert une ampoule d'héroïne (qu'il n'avait jamais essayée) ; cumulée aux autres drogues, elle causa sa mort par overdose. Fito était présent, et l'avait pourtant mis en garde.
Le , Henry Vestine est mort à Paris après une tournée européenne. Bien qu'il ait été le plus toxicomane de tous les membres, ce sont l'alcool et le tabac qui l'ont tué.
En dépit de ces décès prématurés, Canned Heat a survécu sous la conduite de Fito de la Parra, et le groupe existe toujours aujourd'hui.
Historique des formations
Discographie
Albums studio
- Canned Heat (1967)
- Boogie with Canned Heat (1968)
- Livin' the blues (1968)
- Hallelujah (1969)
- Future blues (1970)
- Vintage 1970
- Hooker 'n Heat (avec John Lee Hooker) (1971)
- Historical Figures and Ancient Heads (1971)
- The New Age (1973)
- One More River to Cross (1973)
- Memphis Heat (avec Memphis Slim) (1974)
- Human Condition (1978)
- Kings of the Boogie (1981)
- Reheated (1988)
- Internal Combustion (1994)
- Canned Heat Blues Band (1996)
- House of Blue Light (1998)
- Boogie 2000 (1999)
- The Boogie House Tapes (2000)
- Friends in the Can (2003)
- The Boogie House Tapes Volume 2 (2004)
Albums live
- Canned Heat '70 Concert Live in Europe (1970)
- Live at the Topanga Corral (1971)
- Live at Turku Rock Festival (1971)
- Live at Montreux (1973)
- Hooker 'n Heat, Live at the Fox Venice Theatre (1981)
- Burnin' Live (1991)
- In concert King Biscuit Flower Hour (1995)
- The Ties That Bind (1997)
Compilations
Nombreuses compilations ou bandes de concerts fréquemment de qualité sonore très médiocre, comme Live at the Topanga Corral (qui est distribué aussi sous le nom Live at the Kaleidoscope 1969).
Notes et références
- (en) Official Canned Heat Biography - Site officiel de Canned Heat
- Canned Heat sur france.real.com
- Canned Heat et le blues blanc sur www.vivat.be
- Biographie de Canned Heat sur musique.ados.fr
Bibliographie
- Fito de la Parra et T.W. et Marlane McGarry, Living the blues, Canned Heat : une saga entre musique, drogue, sexe, mort et survie, BeachComPress, 2007
- Rebecca Davis Winters, Blind Owl Blues: The Mysterious Life and Death of Blues Legend Alan Wilson, 2007 (ISBN 978-0-615-14617-1)
Filmographie
- Canned Heat - Live at Montreux Jazz Festival, 1973, avec Clarence Gatemouth Brown (DVD sorti en 2006)
- Boogie with Canned Heat: The Canned Heat Story, documentaire en DVD, Eagle Ent., 2007
Autres
- Canned Heat est aussi un morceau du groupe Jamiroquai.