« Discrimination selon l'apparence physique » : différence entre les versions

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== Impacts ==
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Les personnes peuvent être confrontées à des discriminations selon l'apparence physique dans tous les domaines de la vie quotidienne : emploi (recrutement, promotion, traitement inéquitable), enseignement (biais cognitifs et sociologiques des enseignants, harcèlement, stigmatisation sociale), relations interpersonnelles (choix du partenaire ou des amis selon des critères physiques), accès aux biens et services (logement, prêts bancaires, refus en boîtes de nuit), justice (préjugés des magistrats, avocats et jurés liés à l'apparence physique de l'accusé ou des témoins, [[récusation]] de juge)… Si la pudeur, la honte, la lassitude ou le déni rendent parfois la souffrance moins dicible ou visible, les personnes discriminées n'en sont pas moins affectées par ce type de discrimination qui produit des impacts psychologiques et physiologiques plus ou moins profonds<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Andrew Mason|titre=What's Wrong with Lookism? Personal Appearance, Discrimination, and Disadvantage|éditeur=Oxford University Press|date=2023|pages totales=256|lire en ligne={{Google Livres|WLnHEAAAQBAJ}}}}.</ref>…
Les personnes peuvent être confrontées à des discriminations selon l'apparence physique dans tous les domaines de la vie quotidienne : emploi (recrutement, promotion, traitement inéquitable, employabilité et chômage<ref>{{Article|langue=en|auteur=Alain Paraponaris, Bérengère Saliba, Bruno Ventelou|titre=Obesity, weight status and employability: Empirical evidence from a French national survey|périodique=Economics & Human Biology|date=juillet 2005|volume=3|numéro=2|pages=241-258|doi=10.1016/j.ehb.2005.06.001}}.</ref>), enseignement (biais cognitifs et sociologiques des enseignants<ref>{{Article|langue=en|auteur=Stephen Buck, Drew Tiene|titre=The Impact of Physical Attractiveness, Gender, and Teaching Philosophy on Teacher Evaluations|périodique=Journal of Educational Research|date=1989|volume=82|numéro=3|pages=172-177|doi=10.1080/00220671.1989.10885887}}.</ref>, harcèlement, stigmatisation sociale), statut social ([[Mobilité sociale|mobilité sociale intergénérationnelle]] en ce qui concerne le niveau d'éducation, la profession et le revenu)<ref>{{Article|langue=en|auteur=Alexi Gugushvili, Grzegorz Bulczak|titre=Physical attractiveness and intergenerational social mobility|périodique=Social Science Quarterly|date=2023|volume=104|numéro=7|pages=1360-1382|doi=10.1111/ssqu.13320}}.</ref>, relations interpersonnelles (choix du partenaire ou des amis selon des critères physiques), accès aux biens et services (logement, prêts bancaires, refus en boîtes de nuit), justice (préjugés des magistrats, avocats et jurés liés à l'apparence physique de l'accusé ou des témoins, [[récusation]] de juge, effets sur le rendu de la peine)<ref>{{Article|langue=en|auteur=Angela S. Ahola, Sven Christianson, Åke Hellström|titre=Justice Needs a Blindfold: Effects of Gender and Attractiveness on Prison Sentences and Attributions of Personal Characteristics in a Judicial Process|périodique=Psychiatry, Psychology and Law|date=mars 2009|volume=16|numéro=1 (sup)|pages=90–100|doi=10.1080/132187108022420}}.</ref>… Si la pudeur, la honte, la lassitude ou le déni rendent parfois la souffrance moins dicible ou visible, les personnes discriminées n'en sont pas moins affectées par ce type de discrimination qui produit des impacts psychologiques et physiologiques plus ou moins profonds<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Andrew Mason|titre=What's Wrong with Lookism? Personal Appearance, Discrimination, and Disadvantage|éditeur=Oxford University Press|date=2023|pages totales=256|lire en ligne={{Google Livres|WLnHEAAAQBAJ}}}}.</ref>…


==Droit par pays==
==Droit par pays==

Version du 12 mars 2024 à 23:15

Les personnes grosses, en surpoids ou obèses, sont souvent perçues comme des personnes manquant de contrôle sur leur alimentation.
Le Glouton, Georg Emanuel Opiz, 1804.

La discrimination selon l'apparence physique, porte sur les caractéristiques visibles d'un individu modifiable ou non qu'il s'agisse de son physique proprement dit (taille, poids, visage, cheveux, couleur de peau), de sa vêture, de ses tatouages, piercing et maquillage.

Parfois désignée par le néologisme lookisme (du mot anglais lookism, composé de look : apparence et -ism : -isme), désigne la création de stéréotypes et les discriminations pour cause d'apparence physique[1].

Définition

On peut le définir de la manière suivante :

« Le lookisme est la supposition que l'apparence physique est un indicateur pour la valeur d'une personne. Elle fait référence à la construction sociale d'une norme de beauté et à l'oppression par création de stéréotypes et par généralisation sur des personnes correspondant ou ne correspondant pas à cette norme[2]. »

Impacts

Les personnes peuvent être confrontées à des discriminations selon l'apparence physique dans tous les domaines de la vie quotidienne : emploi (recrutement, promotion, traitement inéquitable, employabilité et chômage[3]), enseignement (biais cognitifs et sociologiques des enseignants[4], harcèlement, stigmatisation sociale), statut social (mobilité sociale intergénérationnelle en ce qui concerne le niveau d'éducation, la profession et le revenu)[5], relations interpersonnelles (choix du partenaire ou des amis selon des critères physiques), accès aux biens et services (logement, prêts bancaires, refus en boîtes de nuit), justice (préjugés des magistrats, avocats et jurés liés à l'apparence physique de l'accusé ou des témoins, récusation de juge, effets sur le rendu de la peine)[6]… Si la pudeur, la honte, la lassitude ou le déni rendent parfois la souffrance moins dicible ou visible, les personnes discriminées n'en sont pas moins affectées par ce type de discrimination qui produit des impacts psychologiques et physiologiques plus ou moins profonds[7]

Droit par pays

Droit français

L'apparence physique[8] est une discrimination reconnue dans le droit en France (code pénal) depuis 2001. Longtemps sous-estimée et ignorée elle a été mise en évidence[Quand ?]notamment pour l'accès aux emplois par des testings de l'Observatoire des discriminations[réf. nécessaire].Les sondages du défenseur des droits montre l'importance croissante et primordiale de ce facteur de discrimination[pas clair].

Droit canadien

Droit québécois

Dans l'affaire Ward c. Québec (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse) [9], la Cour suprême affirme que les propos qui relèvent de l'humour ne sont pas ordinairement de nature à entraîner un effet social discriminatoire[10] car de tels propos ne cherchent pas à provoquer l'exclusion ou la haine. Au contraire, elle observe que distribuer des tracts haineux comme dans l'arrêt Saskatchewan (Human Rights Commission) c. Whatcott[11] est un bon exemple d'une situation où le critère de l'effet social discriminatoire est satisfait. Le contexte de l'affaire Ward c. Québec (CDPDJ) est que la Charte québécoise ne reconnaît pas directement l'apparence physique comme motif de discrimination, mais il est reconnu que le handicap puisse avoir un lien avec l'apparence physique.

Notes et références

  1. Louis Tietje/Steven Cresap: Is Lookism unjust? The Ethics of Aesthetics an Pulic Policy Implications. (pdf) In: Journal of Libertarian Studies, p. 31-50.
  2. „Lookism is the belief that appearance is an indicator of a person’s value. It refers to society’s construction of a standard for beauty or attractiveness, and the resulting oppression that occurs through stereotypes and generalizations about those who do and do not meet society’s standards.“, Many Paths To Justice: The Glass Ceiling, the Looking Glass, and Strategies for Getting to the Other Side[PDF], cité d'après M. Neil Browne, Andrea Giampetro-Meyer.
  3. (en) Alain Paraponaris, Bérengère Saliba, Bruno Ventelou, « Obesity, weight status and employability: Empirical evidence from a French national survey », Economics & Human Biology, vol. 3, no 2,‎ , p. 241-258 (DOI 10.1016/j.ehb.2005.06.001).
  4. (en) Stephen Buck, Drew Tiene, « The Impact of Physical Attractiveness, Gender, and Teaching Philosophy on Teacher Evaluations », Journal of Educational Research, vol. 82, no 3,‎ , p. 172-177 (DOI 10.1080/00220671.1989.10885887).
  5. (en) Alexi Gugushvili, Grzegorz Bulczak, « Physical attractiveness and intergenerational social mobility », Social Science Quarterly, vol. 104, no 7,‎ , p. 1360-1382 (DOI 10.1111/ssqu.13320).
  6. (en) Angela S. Ahola, Sven Christianson, Åke Hellström, « Justice Needs a Blindfold: Effects of Gender and Attractiveness on Prison Sentences and Attributions of Personal Characteristics in a Judicial Process », Psychiatry, Psychology and Law, vol. 16, no 1 (sup),‎ , p. 90–100 (DOI 10.1080/132187108022420).
  7. (en) Andrew Mason, What's Wrong with Lookism? Personal Appearance, Discrimination, and Disadvantage, Oxford University Press, , 256 p. (lire en ligne).
  8. Jean-François Amadieu, Le poids des apparences, Odile Jacob,
  9. 2021 CSC 43
  10. Paragraphe 108 de la décision
  11. 2013 CSC 11

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean-François Amadieu, La société du paraître : les beaux, les jeunes, et les autres, Odile Jacob, , 256 p. (lire en ligne)
  • O. Hidri Neys et J. Duflos, « Entre le dire et (ne pas) le faire. Les recruteurs et la fabrique des discriminations selon l’apparence physique », Déviance et société, n° 41/4, 2017, p. 567-593
  • J. Duflos et O. Hidri Neys, « Entre perceptions accrues et recours marginaux : le paradoxe des discriminations à l’embauche selon l’apparence physique », Les Cahiers de la Discrimination, numéro spécial « Diversité et lutte contre les discriminations au travail - Catégorisations et usages du droit », n°6, 2018, p. 99-117
  • O. Hidri Neys, « Conversion d’une chercheuse par expériences d’enquête : pour une approche inductive des discriminations à l’embauche selon l’apparence physique », Les Mondes du Travail, numéro spécial « Travail et discriminations. Expériences et pratiques d'enquêtes », n° 21, 2018, p. 89-104

Articles connexes