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Les '''traitements alternatifs de l'autisme''' sont des techniques visant à obtenir une « [[guérison]] » de l'autisme, évoquées dans des [[Témoin|témoignages]] individuels, des publications [[Pseudoscience|pseudoscientifiques]] pouvant relever du domaine des [[Médecine non conventionnelle|médecines alternatives]], ainsi que par certains [[Autisme en psychanalyse|psychanalystes]]. La possibilité d'une guérison au sens médical est considérée comme peu probable au regard des connaissances de l'[[autisme]], voire comme étant un mythe.
Les '''traitements alternatifs de l'autisme''' sont des techniques visant à obtenir une « [[guérison]] » de l'autisme, souvent présentée comme miraculeuse, et évoquée dans des [[Témoin|témoignages]] individuels, des publications [[Pseudoscience|pseudoscientifiques]] du domaine des [[Médecine non conventionnelle|médecines alternatives]], ainsi que par certains [[Autisme en psychanalyse|psychanalystes]]. La possibilité d'une guérison au sens médical est considérée comme peu probable au regard des connaissances de l'[[autisme]], voire comme un mythe.


Bien qu'il n'existe aucun traitement curatif reconnu, entre 3 et 25 % des personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme dans l'enfance ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte, majoritairement parmi celles sans [[handicap mental]] associé. Ce constat peut recouvrir plusieurs réalités, telles qu'un mauvais diagnostic antérieur, ou un apprentissage de compétences sociales doublé d'un masquage des comportements autistiques. Cela fait de l'autisme un terrain idéal pour la prolifération de pseudo-sciences associant la recherche d'une guérison à des traitements potentiellement dangereux, tels que la [[chélation]] des métaux lourds.
Bien qu'il n'existe aucun traitement curatif reconnu, entre 3 et 25 % des personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme dans l'enfance ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte, majoritairement parmi celles sans [[handicap mental]] associé. Ce constat peut recouvrir plusieurs réalités, telles qu'un mauvais diagnostic antérieur, ou un apprentissage de compétences sociales doublé d'un masquage des comportements autistiques. Cela fait de l'autisme un terrain idéal pour la prolifération de pseudo-sciences associant la « guérison » à des traitements charlatanesques potentiellement onéreux et dangereux, tels que la [[chélation]] des métaux lourds.


La focalisation sur une hypothétique « guérison de l'autisme » influence les financements et les priorités des [[Politique de santé|politiques de santé]] dans ce domaine du [[handicap]]. Des adultes autistes s'opposent à l'idée selon laquelle l'autisme pourrait ou devrait être guéri. Quelques professionnels de santé, tels que [[Simon Baron-Cohen]], [[Laurent Mottron]] et [[Michael Fitzpatrick (médecin)|Michael Fitzpatrick]], rejoignent cette position. En revanche, les parents d'enfants autistes soutiennent majoritairement la recherche d'un traitement curatif.
La focalisation sur cette très hypothétique « guérison de l'autisme » influence les financements et les priorités des [[Politique de santé|politiques de santé]] dans ce domaine du [[handicap]]. Des adultes autistes s'opposent à l'idée selon laquelle l'autisme pourrait ou devrait être guéri. Quelques professionnels de santé, tels que [[Simon Baron-Cohen]], [[Laurent Mottron]] et [[Michael Fitzpatrick (médecin)|Michael Fitzpatrick]], rejoignent cette position. En revanche, les parents d'enfants autistes soutiennent majoritairement la recherche d'un traitement curatif.


== Définition et contextualisation ==
== Contextualisation ==
Comme le spécifie l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS), il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme, les réponses médicales portant sur des [[Interventions en autisme|interventions]] qui visent à aider les personnes autistes à compenser leur situation de [[handicap]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Principaux repères sur l'autisme, |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/autism-spectrum-disorders |site=www.who.int |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé|Organisaiton mondiale de la santé]]|consulté le=2020-11-11}}.</ref>.
Comme le spécifie l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS), il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme, les réponses médicales portant sur des [[Interventions en autisme|interventions]] qui visent à aider les personnes à compenser leur situation de [[handicap]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Principaux repères sur l'autisme, |url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/autism-spectrum-disorders |site=www.who.int |éditeur=[[Organisation mondiale de la santé|Organisaiton mondiale de la santé]]|consulté le=2020-11-11}}.</ref>. Le recours à des « traitements » controversés, voire dangereux, s'explique par la grande détresse de certains parents confrontés à des handicaps lourds, et par une méconnaissance fréquente de ce qu'est l'autisme, dans un contexte de « bombardement d'informations » douteuses en provenance d'internet{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=239}}.{{,}}{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}.


Une autre source à cette controverse réside dans les erreurs de diagnostic. Il n'existe pas de marqueur biologique clair permettant de poser un diagnostic d'autisme fiable à 100 %. D'après le {{pr}} [[Laurent Mottron]], des enfants privés de soins parentaux peuvent recevoir, à tort, un diagnostic d'autisme, puis être déclarés « guéris » après avoir reçu des conditions d'existence plus favorables ; la problématique porte alors moins sur cette « guérison » ou sur le « traitement » administré que sur le mauvais diagnostic antérieur<ref>{{Ouvrage|nom1=Mottron|prénom1=Laurent|titre=L'autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle|éditeur=Mardaga|date=2004|isbn=2-87009-869-3|isbn2=978-2-87009-869-1|oclc=300268666|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/300268666|consulté le=2020-10-23|passage=43}}.</ref>.
Les notions de « guérison »<ref name="étudeFein"/> et de traitement de l'autisme sont très controversées. La [[Fédération québécoise de l'autisme]] estime ainsi, en 2016, que {{citation|l'autisme n'est pas une maladie}} et qu'il est de ce fait erroné de parler de traitement ou de guérison<ref>{{Lien web |titre=Guérir l’autisme? {{!}} Fédération québécoise de l'autisme |url=https://www.autisme.qc.ca/nos-actions/nos-communiques/2016/gu%C3%A9rir-l%E2%80%99autisme.html |site=www.autisme.qc.ca |consulté le=2020-10-23}}.</ref>.


=== Peut-on « guérir » l'autisme ? ===
Une autre source à cette controverse réside dans les erreurs de diagnostic. D'après le {{pr}} [[Laurent Mottron]], des enfants privés de soins parentaux peuvent recevoir, à tort, un diagnostic d'autisme, puis être déclarés « guéris » après avoir reçu des conditions d'existence plus favorables ; la problématique porte alors moins sur cette « guérison » ou sur le « traitement » administré que sur le mauvais diagnostic antérieur<ref>{{Ouvrage|nom1=Mottron|prénom1=Laurent|titre=L'autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle|éditeur=Mardaga|date=2004|isbn=2-87009-869-3|isbn2=978-2-87009-869-1|oclc=300268666|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/300268666|consulté le=2020-10-23|passage=43}}.</ref>.
Les notions de « guérison »<ref name="étudeFein"/> et de « traitement » de l'autisme sont très controversées. La [[Fédération québécoise de l'autisme]] estime, en 2016, que {{citation|l'autisme n'est pas une maladie}} et qu'il est erroné de parler de traitement ou de guérison<ref>{{Lien web |titre=Guérir l’autisme ?|éditeur=Fédération québécoise de l'autisme |url=https://www.autisme.qc.ca/nos-actions/nos-communiques/2016/gu%C3%A9rir-l%E2%80%99autisme.html |site=www.autisme.qc.ca |consulté le=2020-10-23}}.</ref>.


Les psychiatres-psychanalystes, notamment français, ont longtemps relié l'autisme au champ des [[psychose]]s, en soutenant sa curabilité, et en décrivant chez les enfants autistes une « folie » réversible<ref name="Landman"/>. L'autisme est désormais reconnu au niveau international comme étant un [[Neurodéveloppement|trouble neuro-développemental]] d'origine organique, comme spécifié dans les classifications [[CIM-10 Chapitre 05 : Troubles mentaux et du comportement|CIM-10]] et [[DSM-5]]<ref name="Landman">{{ouvrage|titre=Tristesse Business: Le scandale du DSM-5 - Essais - documents|auteur=Patrick Landman, Audrey Keysers et Simon Critchley|éditeur=Max Milo|année=2013|isbn=2315004543|isbn2=9782315004546|pages totales=128|passage=7. la querelle de l'autisme : handicap contre folie}}.</ref>. Des différences dans le développement du cerveau ont été mises en évidence in-utero, via divers travaux menés depuis les années 1980<ref>{{ouvrage|titre=À la découverte de l'autisme: Des neurosciences à la vie en société|auteur=Dominique Yvon|éditeur=Dunod|année=2020|isbn=2100809466|isb2=9782100809462|pages totales=288|passage=10}}.</ref>. L'[[causes de l'autisme|étiologie de l'autisme]], malgré les preuves d'implication génétique, reste cependant mal connue<ref name="Landman"/>.
=== Théories causales ===


En 2008, Molly Helt et ses collègues déterminent qu'entre 3 et 25 % des enfants diagnostiqués comme autistes ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte{{sfn|Helt|Kelley|Kinsbourne|Pandey|2008|p=}}. Ils identifient, parmi les facteurs prédictifs de cette évolution vers la perte du diagnostic, une intelligence élevée, un langage réceptif, une imitation verbale et motrice, et un développement moteur, mais pas la {{citation|gravité globale des symptômes}}{{sfn|Helt|Kelley|Kinsbourne|Pandey|2008|p=}}. En janvier 2013, une étude de l'[[Université du Connecticut]] détermine que 34 jeunes qui avaient reçu un diagnostic d'autisme fiable durant l'enfance ont par la suite quitté les critères diagnostiques<ref name="étudeFein">{{Article |lang=en |prénom1=Deborah |nom1=Fein |prénom2=Marianne |nom2=Barton |prénom3=Inge-Marie |nom3=Eigsti |prénom4=Elizabeth |nom4=Kelley |titre=Optimal outcome in individuals with a history of autism |périodique=Journal of Child Psychology and Psychiatry, and Allied Disciplines |volume=54 |numéro=2 |date=2013-02 |issn=1469-7610 |pmid=23320807 |pmcid=3547539 |doi=10.1111/jcpp.12037 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23320807/ |consulté le=2020-10-23 |pages=195–205 }}.</ref>. La chercheuse Deborah Fein explique cependant dans la presse qu'il reste impossible de prévoir la trajectoire des enfants ; en particulier, l'application de l'[[Analyse appliquée du comportement|ABA]] n'est guère prédictive, deux enfants suivant un même protocole d'ABA pouvant connaître des trajectoires développementales totalement différentes<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Slate.fr |titre=Le mystère des enfants qui guérissent de l'autisme |url=http://www.slate.fr/story/90651/guerir-autisme |site=Slate.fr |date=2014-08-05 |consulté le=2020-10-23}}.</ref>. En mai 2013, une étude du Weill Cornell Medical College, menée sur l'évolution de 85 enfants autistes suivis pendant 20 ans, montre que {{unité|9|%}} de ces enfants ne rencontrent plus les critères diagnostiques à l'âge adulte, la plupart du temps parmi ceux qui ont été diagnostiqués sans [[handicap mental]] associé<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Deborah K. |nom1=Anderson |prénom2=Jessie W. |nom2=Liang |prénom3=Catherine |nom3=Lord |titre=Predicting young adult outcome among more and less cognitively able individuals with autism spectrum disorders |périodique=Journal of Child Psychology and Psychiatry |volume=55 |numéro=5 |date=2014 |issn=1469-7610 |pmid=24313878 |pmcid=PMC5819743 |doi=10.1111/jcpp.12178 |lire en ligne=https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jcpp.12178 |consulté le=2020-10-22 |pages=485–494 }}.</ref>.
Les psychiatres-psychanalystes, notamment français, ont longtemps relié l'autisme au champ des [[psychose]]s, en soutenant sa curabilité, et en décrivant chez les enfants autistes une « folie » réversible<ref name="Landman"/>. [[Bruno Bettelheim]] et ses collègues avaient soutenu être capables de « guérir » l'autisme<ref name="Kirkham">{{Article |prénom1=Patrick |nom1=Kirkham |lang=en| titre=‘The line between intervention and abuse’ – autism and applied behaviour analysis |périodique=History of the Human Sciences |volume=30 |numéro=2 |date=2017-04 |issn=0952-6951 |issn2=1461-720X |doi=10.1177/0952695117702571 |lire en ligne=https://doi.org/10.1177/0952695117702571 |consulté le=2020-10-30 |pages=107–126 }}.</ref>, sa théorie personnelle voulant que les enfants soient devenus autistes par manque d’amour maternel ; il proposa des méthodes de « traitement » violentes, impliquant la séparation de l'enfant de son milieu familial<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Paul |nom1=Alerini |titre=L'autisme : symptôme de l'antipsychanalyse ? |périodique=Essaim |volume=27 |numéro=2 |date=2011 |issn=1287-258X |issn2=1776-2839 |doi=10.3917/ess.027.0007 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-essaim-2011-2-page-7.htm |consulté le=2020-11-11 |pages=7 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Ramón|nom1=Menéndez|titre=La famille selon Bettelheim, The Family according to Bettelheim|périodique=Psychanalyse|numéro=33|date=2015-06-09|issn=1770-0078}} {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2015-2-page-85.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Bénesteau|titre=Mensonges freudiens|sous-titre=histoire d'une désinformation séculaire|éditeur=Editions Mardaga|année=2002|pages totales=400|passage=334|isbn=978-2-87009-814-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=OTH5kq7fUtoC&printsec=frontcover}}.</ref>.


=== Fonctionnement ===
L'autisme est désormais reconnu au niveau international comme étant un [[Neurodéveloppement|trouble neuro-développemental]] d'origine organique, comme spécifié dans les classifications [[CIM-10 Chapitre 05 : Troubles mentaux et du comportement|CIM-10]] et [[DSM-5]]<ref name="Landman">{{ouvrage|titre=Tristesse Business: Le scandale du DSM-5 - Essais - documents|auteur=Patrick Landman, Audrey Keysers et Simon Critchley|éditeur=Max Milo|année=2013|isbn=2315004543|isbn2=9782315004546|pages totales=128|passage=7. la querelle de l'autisme : handicap contre folie}}.</ref>. Des différences dans le développement du cerveau ont été mises en évidence in-utero, via divers travaux menés depuis les années 1980<ref>{{ouvrage|titre=À la découverte de l'autisme: Des neurosciences à la vie en société|auteur=Dominique Yvon|éditeur=Dunod|année=2020|isbn=2100809466|isb2=9782100809462|pages totales=288|passage=10}}.</ref>. L'[[causes de l'autisme|étiologie de l'autisme]], malgré les preuves d'implication génétique, reste cependant mal connue<ref name="Landman"/>.
Avec l'augmentation des diagnostics d'autisme en [[Californie]] à la fin du {{s|XX|e}}, les professionnels de santé remarquent un recours accru à des « techniques de soin » faisant appel à des théories controversées, voire au [[paranormal]], telles que la tentative de communication par [[télépathie]] (comme la [[communication facilitée]]) avec des personnes autistes non verbales, ou l'injection de [[cellules souches]]{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=237-238}}. Selon Brigitte Axelrad, de l'[[Association française pour l'information scientifique|AFIS]] (en 2009), en France égaement, l'ignorance des causes exactes de l'autisme et la souffrance parentale {{citation|font de l’autisme un terrain idéal pour les théories pseudoscientifiques et les traitements déviants. Parfois les symptômes autistiques peuvent s’atténuer dans un domaine particulier sans raison apparente, semblant accréditer une théorie et une méthode qui se révélera par la suite inefficace. L’exploitation de la crédulité humaine est, dans un tel contexte, sans limites}}<ref>{{lien web|auteur=Brigitte Axelrad|url=http://www.zetetique.fr/index.php/dossiers/223-autisme|titre=L’autisme, énigme pour la science et cible idéale pour la pseudoscience|date=7 avril 2009|éditeur=Observatoire zététique|consulté le=20 avril 2016}}.</ref>.


Un grand nombre de ces « traitements » proposés pour l'autisme ne repose sur aucune preuve, ou bien sur des études à échantillon trop faible et / ou protocole douteux, soutenues par un [[marketing]] visant à recruter des clients pour une nouvelle thérapie potentielle{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}. Une méthode de prise en charge est définie comme controversée dès qu'elle est présentée comme efficace, voire miraculeuse, en l'absence de toute publication scientifique fiable pour le confirmer{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=241}}. Cette définition ne signifie pas que la « thérapie » en question restera à jamais controversée : la publication d'études fiables peut modifier cette définition{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=242}}. L'identification de {{citation|causes}} simplistes (vaccins, alimentation...) et de remèdes {{citation|miracle}} est dénommée [[Disease mongering]] (''[[fake news]]'' médicales dans un but mercantile).
== Études ==
En 2008, Molly Helt et ses collègues déterminent qu'entre 3 et 25 % des enfants diagnostiqués comme autistes ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte{{sfn|Helt|Kelley|Kinsbourne|Pandey|2008|p=}}. Ils identifient, parmi les facteurs prédictifs de cette évolution vers la perte du diagnostic, une intelligence élevée, un langage réceptif, une imitation verbale et motrice, et un développement moteur, mais pas la {{citation|gravité globale des symptômes}}{{sfn|Helt|Kelley|Kinsbourne|Pandey|2008|p=}}.


Une [[pseudo-science]] prolifère autour de l'autisme, de ses causes hypothétiques et de son soi-disant traitement, impliquant un grand nombre de [[Médecine non conventionnelle|thérapies non conventionnelles]], de simples charlatans, mais aussi certaines mouvances sectaires<ref name="autisme secte">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://derive-sectaire.fr/autism-rights-watch-nos-propositions-a-la-miviludes-pour-mieux-lutter-contre-les-derives-sectaires-dans-la-sante-et-les-universites/ |titre=Autism Rights Watch - nos propositions à la MIVILUDES pour mieux lutter contre les dérives sectaires dans la santé et les universités |série= |jour=14 |mois=novembre |année=2012 |site=derive-sectaire.fr |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Des enfants autistes (ou plus fréquemment, avec TDAH) peuvent ainsi être décrits comme [[Enfant indigo|enfants indigo]] par des mouvements sectaires [[New Age]], ce qui permet {{citation|de recatégoriser des enfants en échec scolaire, autistes, dyslexiques, des « ados en crise », voire même n’importe quel comportement trivial d’un enfant}} dans une catégorie plus valorisante pour lui-même et pour ses parents<ref>{{Article |prénom1=Renaud |nom1=Évrard |prénom2=Pascal |nom2=Le Maléfan |titre=Une marge de la psychopathologie contemporaine : les « enfants indigo » |périodique=L'information psychiatrique |volume=86 |numéro=5 |date=2010 |issn=0020-0204 |issn2=1952-4056 |doi=10.3917/inpsy.8605.0413 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/inpsy.8605.0413 |consulté le=2020-11-11 |pages=413 }}.</ref>.
En janvier 2013, une étude de l'[[Université du Connecticut]] détermine que 34 jeunes qui avaient reçu un diagnostic d'autisme fiable durant l'enfance ont par la suite quitté les critères diagnostiques<ref name="étudeFein">{{Article |lang=en |prénom1=Deborah |nom1=Fein |prénom2=Marianne |nom2=Barton |prénom3=Inge-Marie |nom3=Eigsti |prénom4=Elizabeth |nom4=Kelley |titre=Optimal outcome in individuals with a history of autism |périodique=Journal of Child Psychology and Psychiatry, and Allied Disciplines |volume=54 |numéro=2 |date=2013-02 |issn=1469-7610 |pmid=23320807 |pmcid=3547539 |doi=10.1111/jcpp.12037 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23320807/ |consulté le=2020-10-23 |pages=195–205 }}.</ref>. La chercheuse Deborah Fein explique cependant dans la presse qu'il reste impossible de prévoir la trajectoire des enfants ; en particulier, l'application de l'[[Analyse appliquée du comportement|ABA]] n'est guère prédictive, deux enfants suivant un même protocole d'ABA pouvant connaître des trajectoires développementales totalement différentes<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Slate.fr |titre=Le mystère des enfants qui guérissent de l'autisme |url=http://www.slate.fr/story/90651/guerir-autisme |site=Slate.fr |date=2014-08-05 |consulté le=2020-10-23}}.</ref>.


Grâce aux importants revenus générés par ces pseudo-thérapies, de puissants instituts se sont formés aux États-Unis pour promouvoir et centraliser ces « méthodes » (comme l’''[[Autism Society of America]]'', l’''[[Autism Research Institute]]'' et le ''Strategic Autism Initiative''), appuyés par une communication et un lobbyisme actifs, impliquant jusqu'à [[Donald Trump]]<ref>{{lien web|lang=en|titre = Experts condemn Donald Trump for remarks on vaccines, autism|url = http://www.nydailynews.com/news/politics/experts-condemn-donald-trump-remarks-vaccines-autism-article-1.2365112|site = NY Daily News|consulté le = 2016-02-08}}.</ref>. Cette communication est généralement basée sur des témoignages isolés et invérifiables, et sur une grande force de persuasion, parfois assortis de fausses études scientifiques{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}. En réponse, la [[Food and Drug Administration|FDA]] américaine a publié un guide intitulé « ''{{lang|en|Beware of False or Misleading Claims for Treating Autism}}'' »{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, et des associations d'aide aux victimes se sont montées, comme la ''Autism Rights Watch'', en lien en France avec la [[Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires]]<ref name="autisme secte"/>.
En mai 2013, une étude du Weill Cornell Medical College, menée sur l'évolution de 85 enfants autistes suivis pendant 20 ans, montre que {{unité|9|%}} de ces enfants ne rencontrent plus les critères diagnostiques à l'âge adulte, la plupart du temps parmi ceux qui ont été diagnostiqués sans [[handicap mental]] associé<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Deborah K. |nom1=Anderson |prénom2=Jessie W. |nom2=Liang |prénom3=Catherine |nom3=Lord |titre=Predicting young adult outcome among more and less cognitively able individuals with autism spectrum disorders |périodique=Journal of Child Psychology and Psychiatry |volume=55 |numéro=5 |date=2014 |issn=1469-7610 |pmid=24313878 |pmcid=PMC5819743 |doi=10.1111/jcpp.12178 |lire en ligne=https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jcpp.12178 |consulté le=2020-10-22 |pages=485–494 }}.</ref>.

== Dérives et pseudo-médecines ==
Selon Brigitte Axelrad, de l'[[Association française pour l'information scientifique|AFIS]] (en 2009), l'ignorance des causes exactes de l'autisme et la souffrance parentale {{citation|font de l’autisme un terrain idéal pour les théories pseudoscientifiques et les traitements déviants. Parfois les symptômes autistiques peuvent s’atténuer dans un domaine particulier sans raison apparente, semblant accréditer une théorie et une méthode qui se révélera par la suite inefficace. L’exploitation de la crédulité humaine est, dans un tel contexte, sans limites}}<ref>{{lien web|auteur=Brigitte Axelrad|url=http://www.zetetique.fr/index.php/dossiers/223-autisme|titre=L’autisme, énigme pour la science et cible idéale pour la pseudoscience|date=7 avril 2009|éditeur=Observatoire zététique|consulté le=20 avril 2016}}.</ref>. Des enfants autistes (ou plus fréquemment, avec TDAH) peuvent être décrits comme [[Enfant indigo|enfants indigo]] par des mouvements sectaires [[New Age]], ce qui permet {{citation|de recatégoriser des enfants en échec scolaire, autistes, dyslexiques, des « ados en crise », voire même n’importe quel comportement trivial d’un enfant}} dans une catégorie plus valorisante pour lui-même et pour ses parents<ref>{{Article |prénom1=Renaud |nom1=Évrard |prénom2=Pascal |nom2=Le Maléfan |titre=Une marge de la psychopathologie contemporaine : les « enfants indigo » |périodique=L'information psychiatrique |volume=86 |numéro=5 |date=2010 |issn=0020-0204 |issn2=1952-4056 |doi=10.3917/inpsy.8605.0413 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/inpsy.8605.0413 |consulté le=2020-11-11 |pages=413 }}.</ref>.

La promesse de « guérir l'autisme » génère une abondante commercialisation de « remèdes » charlatanesques, en particulier dans le domaine dit « biomédical »{{sfn|Fitzpatrick|2008|p=}}{{,}}{{sfn|Cattan|2020|p=}}, tels que la ''Miracle Mineral Solution'' (MMS, à base de [[dioxyde de chlore]]{{sfn|FDA|2019|id=FDA}} comme l'[[eau de Javel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Handicap.fr |titre=Une 'eau de javel' pour guérir l'autisme ? Attention danger ! |url=https://informations.handicap.fr/a-eau-javel-guerir-autisme-attention-danger-11900.php |site=Handicap.fr |consulté le=2020-10-23}}.</ref>), le protocole médicamenteux [[Chronimed]] (des antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires){{sfn|Cattan|2020|p=}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Figaro avec |nom=AFP |titre=Antibiotiques pour « guérir » l'autisme : enquête ouverte à Paris pour « mise en danger d'autrui » |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/antibiotiques-pour-guerir-l-autisme-enquete-ouverte-a-paris-pour-mise-en-danger-d-autrui-20200917 |site=Le Figaro.fr |périodique=[[Le Figaro]]|date=2020-09-17 |consulté le=2020-10-23}}.</ref>, la thérapie par oxygène hyperbare{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, la [[chélation]] des métaux lourds{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, des bains « detoxifiants » censés drainer les polluants hors du corps{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, ou encore le protocole [[CEASE]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.asa.org.uk/resource/enforcement-notice-cease-therapy.html|titre=Enforcement Notice: CEASE Therapy|éditeur=Advertising Standards Authority|date=22 mars 2019}}.</ref>. Du [[lait de chamelle]] fermenté et des huiles essentieles peuvent être frauduleusement vendus comme remède à l'autisme, selon la [[Food and Drug Administration]] américaine (FDA){{sfn|FDA|2019|id=FDA}}.

Le médecin irlandais [[Michael Fitzpatrick (médecin)|Michael Fitzpatrick]] décrit dans son ouvrage ''Defeating autism : A damaging illusion,'' les ravages provoqués par la croyance en ces remèdes charlatanesques (detoxifications, modifications de régimes alimentaires...) qui déshumanisent les personnes autistes, nuisent à leur santé, voire, dans les cas extrêmes, provoquent leur mort, à l'exemple d'un enfant britannique de 5 ans mort après une chélation{{sfn|Fitzpatrick|2008|p=}}. La journaliste française [[Olivia Cattan]] décrit des essais médicamenteux sauvages réalisés par les médecins de Chronimed sur {{unité|5000|enfants autistes}} en France{{sfn|Cattan|2020|p=}}.


== Signes d'alerte ==
La FDA adresse en 2019 des conseils d'alerte aux parents d'enfants autistes, dans les situations suivantes{{sfn|FDA|2019|id=FDA}} :
La FDA adresse en 2019 des conseils d'alerte aux parents d'enfants autistes, dans les situations suivantes{{sfn|FDA|2019|id=FDA}} :
* produits vendus comme des remèdes à un grand nombre de maladies ou de handicaps
* produits vendus comme des remèdes à un grand nombre de maladies ou de handicaps
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* « remèdes » dont les ingrédients exacts sont tenus secrets.
* « remèdes » dont les ingrédients exacts sont tenus secrets.


== Liste des « thérapies » fallacieuses ==
Pour le sociologue australien Matthew Bennett et son équipe, le {{citation|mythe de l'autisme pouvant être guéri}}, qui découle du [[Modèle médical de l'autisme|modèle médical du handicap]], a des effets négatifs sur l'existence des personnes autistes, dans la mesure où d'importants investissements et efforts de recherche portent sur la recherche de cet hypothétique « remède », plutôt que sur le financement d'aides à la [[École|scolarisation]] et à la [[professionnalisation]] des personnes autistes qui, dans ce contexte, ne peuvent réaliser leur plein potentiel<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Matthew|nom1=Bennett|prénom2=Amanda A.|nom2=Webster|prénom3=Emma|nom3=Goodall|prénom4=Susannah|nom4=Rowland|titre chapitre=Creating Inclusive Societies for Autistic Individuals: Negating the Impact of the “Autism Can Be Cured” Myth|titre ouvrage=Life on the Autism Spectrum: Translating Myths and Misconceptions into Positive Futures|éditeur=Springer|date=2018|isbn=978-981-13-3359-0|doi=10.1007/978-981-13-3359-0_5|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-981-13-3359-0_5|consulté le=2020-10-23|passage=81–102}}.</ref>.
Face à l'évidence de l'inefficacité des « remèdes » charlatanesques, et au risque d'enquêtes médicales ou judiciaires, ceux qui en font le commerce sont souvent contraints de changer régulièrement de formule pour pouvoir continuer d'abuser leurs patients<ref name="autisme secte"/>. De nouvelles « recettes miracles » naissent et envahissent le web (notamment les forums de familles ayant un enfant autiste) puis disparaissent tout aussi rapidement lorsque le mal est fait<ref name="autisme secte"/>. Il est donc extrêmement difficile de répertorier tous les pseudo-traitements inefficaces ou dangereux proposés aux personnes autistes, ce qui exige de la part des familles la plus grande méfiance{{sfn|FDA|2019|id=« FDA »}}.

Le domaine dit « biomédical » compte un nombre particulièrement élevé de pseudo-remèdes dangereux{{sfn|Fitzpatrick|2008|p=}}{{,}}{{sfn|Cattan|2020|p=}}, tels que la ''Miracle Mineral Solution'' (MMS, à base de [[dioxyde de chlore]]{{sfn|FDA|2019|id=FDA}} comme l'[[eau de Javel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Handicap.fr |titre=Une 'eau de javel' pour guérir l'autisme ? Attention danger ! |url=https://informations.handicap.fr/a-eau-javel-guerir-autisme-attention-danger-11900.php |site=Handicap.fr |consulté le=2020-10-23}}.</ref>), le protocole médicamenteux [[Chronimed]] (des antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires){{sfn|Cattan|2020|p=}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Figaro avec |nom=AFP |titre=Antibiotiques pour « guérir » l'autisme : enquête ouverte à Paris pour « mise en danger d'autrui » |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/antibiotiques-pour-guerir-l-autisme-enquete-ouverte-a-paris-pour-mise-en-danger-d-autrui-20200917 |site=Le Figaro.fr |périodique=[[Le Figaro]]|date=2020-09-17 |consulté le=2020-10-23}}.</ref>, la thérapie par oxygène hyperbare{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, la [[chélation]] des métaux lourds{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, des bains « detoxifiants » censés drainer les polluants hors du corps{{sfn|FDA|2019|id=FDA}}, ou encore le protocole [[CEASE]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.asa.org.uk/resource/enforcement-notice-cease-therapy.html|titre=Enforcement Notice: CEASE Therapy|éditeur=Advertising Standards Authority|date=22 mars 2019}}.</ref>. Du [[lait de chamelle]] fermenté et des huiles essentieles peuvent être frauduleusement vendus comme remède à l'autisme, selon la [[Food and Drug Administration]] américaine (FDA){{sfn|FDA|2019|id=« FDA »}}.

Le médecin irlandais [[Michael Fitzpatrick (médecin)|Michael Fitzpatrick]] décrit dans son ouvrage ''Defeating autism : A damaging illusion,'' les ravages provoqués par la croyance en ces remèdes charlatanesques (detoxifications, modifications de régimes alimentaires...) qui déshumanisent les personnes autistes, nuisent à leur santé, voire, dans les cas extrêmes, provoquent leur mort, à l'exemple d'un enfant britannique de 5 ans mort après une chélation{{sfn|Fitzpatrick|2008|p=}}. La journaliste française [[Olivia Cattan]] décrit des essais médicamenteux sauvages réalisés par les médecins de Chronimed sur {{unité|5000|enfants autistes}} en France{{sfn|Cattan|2020|p=}}.


=== Publications charlatanesques ===
=== Publications charlatanesques ===
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L'existence d'ouvrages qui promeuvent des « remèdes » charlatanesques dangereux a poussé la plate-forme de commerce [[Amazon]] à retirer deux d'entre eux de la vente en mars 2019 : ''Healing the symptoms known as autism'' (« Guérir les symptômes de l'autisme », qui promeut le MMS), et ''Fight autism and win'' (« Combattre l'autisme et gagner »)<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Handicap.fr |titre=Amazon retire des livres des charlatans de l'autisme |url=https://informations.handicap.fr/a-amazon-autisme-livre-vaccin-11684.php |site=Handicap.fr |consulté le=2020-10-23}}.</ref>.
L'existence d'ouvrages qui promeuvent des « remèdes » charlatanesques dangereux a poussé la plate-forme de commerce [[Amazon]] à retirer deux d'entre eux de la vente en mars 2019 : ''Healing the symptoms known as autism'' (« Guérir les symptômes de l'autisme », qui promeut le MMS), et ''Fight autism and win'' (« Combattre l'autisme et gagner »)<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Handicap.fr |titre=Amazon retire des livres des charlatans de l'autisme |url=https://informations.handicap.fr/a-amazon-autisme-livre-vaccin-11684.php |site=Handicap.fr |consulté le=2020-10-23}}.</ref>.

=== Modifications et compléments du régime alimentaire ===
Ces dernières années, les modifications du régime alimentaire connaissent un engouement populaire. Cet engouement semble lié au fait qu'une part importante des enfants avec autisme présente des problèmes gastro-intestinaux<ref name=":2"/> : d'après [[Stephen M. Shore]], environ la moitié d'entre eux rencontrent des problèmes de [[ballonnement]], de [[Gaz intestinal|gaz]], de douleurs abdominales, de [[constipation]] chronique, de [[diarrhée]] et de [[Matière fécale|selles]] anormales<ref>{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=134}}.</ref>. Sur {{nombre|552|parents}} d'enfants autistes interrogés pour les besoins d'une étude menée aux États-Unis en 2006, 27 % font suivre des régimes alimentaires spéciaux à leurs enfants autistes, et 46 % leur administrent une vitaminothérapie<ref name="Green2006">{{Article|langue=en|prénom1=Vanessa A.|prénom2=Keenan A.|prénom3=Jonathan|prénom4=Aram|nom1=Green|nom2=Pituch|nom3=Itchon|nom4=Choi|titre=Internet survey of treatments used by parents of children with autism|périodique=Research in Developmental Disabilities|volume=27|date=2006-01-01|doi=10.1016/j.ridd.2004.12.002|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0891422205000405|consulté le=2016-04-23|pages=70–84}}</ref>. Des parents indiquent avoir observé des améliorations notables grâce à certains régimes, quoiqu'aucun ne fasse consensus. Une étude sur des modèles de [[Rat de laboratoire|rats]] suggère qu'un traitement diététique et immunomodulateur pourrait être efficace<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Paul|prénom2=Andrew|prénom3=Franco|prénom4=Andrew J.|nom1=Ashwood|nom2=Anthony|nom3=Torrente|nom4=Wakefield|titre=Spontaneous mucosal lymphocyte cytokine profiles in children with autism and gastrointestinal symptoms: mucosal immune activation and reduced counter regulatory interleukin-10|périodique=Journal of Clinical Immunology|volume=24|date=2004-11-01|issn=0271-9142|pmid=15622451|doi=10.1007/s10875-004-6241-6|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15622451|consulté le=2016-04-23|pages=664–673}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Raymond H|prénom2=Melissa M|prénom3=Jennifer R|prénom4=Lisa|nom1=Thomas|nom2=Meeking|nom3=Mepham|nom4=Tichenoff|titre=The enteric bacterial metabolite propionic acid alters brain and plasma phospholipid molecular species: further development of a rodent model of autism spectrum disorders|périodique=Journal of Neuroinflammation|volume=9|date=2012-07-02|issn=1742-2094|pmid=22747852|pmcid=3472254|doi=10.1186/1742-2094-9-153|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3472254/|consulté le=2016-04-23|pages=153}}.</ref>.

Une revue de la littérature scientifique concernant la sélectivité alimentaire des personnes avec autisme, menée en 2013, a permis de constater qu'un nombre important de personnes autistes adopte des « comportements alimentaires aberrants » (tels que la consommation excessive d'un aliment en particulier), et qu'{{citation|il existe des preuves empiriques et un consensus scientifique global soutenant une association entre la sélectivité alimentaire et les troubles du spectre autistique}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Salvador|prénom2=Itziar|prénom3=Amelia|prénom4=Agustín|nom1=Marí-Bauset|nom2=Zazpe|nom3=Mari-Sanchis|nom4=Llopis-González|titre=Food Selectivity in Autism Spectrum Disorders A Systematic Review|périodique=Journal of Child Neurology|volume=29|date=2014-11-01|issn=0883-0738|issn2=1708-8828|pmid=24097852|doi=10.1177/0883073813498821|lire en ligne=http://jcn.sagepub.com/content/29/11/1554|consulté le=2016-04-23|pages=1554–1561}}.</ref>.

==== Immunothérapie ====
{{article détaillé|Immunothérapie}}
L'observation de carences récurrentes dans le [[système immunitaire]] des enfants autistes est soupçonnée d'être à l'origine d'[[allergie]]s, de réactions auto-immunes et de surréactions, ce qui a motivé des pratiques d'immunothérapie. De nombreux enfants autistes reçoivent des traitements par [[antibiotique]]s dès le plus jeune âge<ref>{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=132}}.</ref>. Pour compenser ces traitements et prévenir des rechutes, il arrive que des [[probiotiques]] soient administrés (pour reconstituer la [[flore intestinale]]), des [[acide gras essentiel|acides gras essentiels]], des [[antioxydants]]<ref>{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=138}}.</ref>, du [[colostrum]]<ref>{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=139}}.</ref>. Aucune étude n'ayant pu prouver que ces compléments réduisent les TSA, l'[[immunothérapie]] est « non recommandée » en tant que méthode de prise en charge de l'autisme dans le rapport de la [[haute autorité de santé]] (HAS) sur les bonnes pratiques, rendu en {{date|mars 2012}}<ref name="Shore128">{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=128}}.</ref>.

==== Vitaminothérapie et complément en minéraux ====
{{article détaillé|Vitamine}}
Dans les {{nobr|années 1980}} et 1990, plusieurs études ont été publiées, suggérant une amélioration du comportement des enfants autistes en une semaine, grâce à un complément de [[vitamine B6]] et de [[magnésium]]. Depuis, d'autres publications ont souligné les limites de ces études, portant sur des groupes peu nombreux en l'absence de groupe contrôle. Les études en double aveugle avec placebo n'ont pas permis de conclure à une efficacité de ces compléments<ref name="Metz46">{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=246}}.</ref>.

Chez 75,3% des enfants avec TSA étudiés, il a été trouvé la présence d'autoanticorps gênant le passage de la vitamine B9 du sang vers le cerveau<ref>{{Article |prénom1=R E |nom1=Frye |prénom2=J M |nom2=Sequeira |prénom3=E V |nom3=Quadros |prénom4=S J |nom4=James |titre=Cerebral folate receptor autoantibodies in autism spectrum disorder |périodique=Molecular Psychiatry |volume=18 |numéro=3 |date=2013-03 |issn=1359-4184 |pmid=22230883 |pmcid=3578948 |doi=10.1038/mp.2011.175 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3578948/ |consulté le=2020-07-30 |pages=369–381 }}</ref>. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse des neurotransmetteurs: sérotonine, mélatonine, etc.

Certains parents, constatant que le niveau de [[vitamine]]s et de minéraux des personnes autistes est anormal, effectuent des compléments, notamment par des produits multivitaminés, des injections ou des inhalations pour la [[vitamine B12]]. C'est le cas notamment pour des enfants dont le régime alimentaire est appauvri à cause de leur sélectivité. Ces compléments concernent généralement les vitamines A, C, E, B6, P5P et B12. Des compléments en [[zinc]], [[sélénium]], [[magnésium]], [[acide aminé|acides aminés]], [[glutathion]], [[diméthylglycine]] et [[triméthylglycine]] peuvent être administré<ref>{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=143-144}}.</ref>.
La vitaminothérapie est « non recommandée » dans le rapport de la HAS<ref name="Shore128"/>. Dans tous les cas, les compléments alimentaires représentent une adjonction visant à combler des [[carences alimentaires]], et non un remède pour l'autisme<ref name="Metz46"/>. De plus, de nombreux parents méconnaissent les effets potentiellement néfastes d'une surdose de vitamines et de minéraux<ref name=":4">{{Article|langue=en|prénom1=Scott O.|nom1=Lilienfeld|titre=Scientifically Unsupported and Supported Interventions for Childhood Psychopathology: A Summary|périodique=Pediatrics|volume=115|date=2005-03-01|issn=0031-4005|issn2=1098-4275|pmid=15741383|doi=10.1542/peds.2004-1713|lire en ligne=http://pediatrics.aappublications.org/content/115/3/761|consulté le=2016-04-27|pages=761–764}}</ref>.

==== Régime sans caséine et sans gluten ====
Sur la base d'hypothèses concernant les allergies à certaines protéines alimentaires, des régimes excluant la [[caséine]] et/ou le [[gluten]] sont proposés. Ils sont basés sur l'interprétation d'une étude de [[Jaak Panksepp]] publiée en 1979. Ils connaissent depuis un grand succès<ref name="Metz2005">{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=245}}.</ref>. À l'appui de cette prescription, des cas anecdotiques ont permis d'observer des effets spectaculaires sur les troubles du comportement et les troubles autistiques. Une seule étude contrôlée, en simple aveugle, a confirmé ces effets<ref name=":2" />. En 2002, une étude sur deux groupes d'enfants n'a pas permis d'observer d'effet significativement positif du régime sans caséine ou sans gluten<ref>{{Article|langue=en|prénom1=E.|nom1=Cornish|titre=Gluten and casein free diets in autism: a study of the effects on food choice and nutrition|périodique=Journal of Human Nutrition and Dietetics: The Official Journal of the British Dietetic Association|volume=15|date=2002-08-01|issn=0952-3871|pmid=12153499|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12153499|consulté le=2016-04-23|pages=261–269}}.</ref>.

La consommation produits laitiers est liée, chez certaines personnes, à une augmentation proportionnelle d'autoanticorps bloquant le récepteur des folates<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Maria Isabel |nom1=Berrocal-Zaragoza |prénom2=Michelle M. |nom2=Murphy |prénom3=Santiago |nom3=Ceruelo |prénom4=Edward V. |nom4=Quadros |titre=High Milk Consumers Have an Increased Risk of Folate Receptor Blocking Autoantibody Production but This Does Not Affect Folate Status in Spanish Men and Women |périodique=The Journal of Nutrition |volume=139 |numéro=5 |date=2009-05-01 |issn=0022-3166 |doi=10.3945/jn.108.102475 |lire en ligne=https://academic.oup.com/jn/article/139/5/1037/4670339 |consulté le=2020-07-30 |pages=1037–1041 }}</ref>, récepteur permettant le passage de cette vitamine B9 du sang vers le cerveau.

D'après le rapport de l'[[Agence française de sécurité sanitaire|AFSSA]] publié en {{date-|avril 2009}}, « les données scientifiques actuelles ne permettent pas de conclure à un effet bénéfique du régime sans gluten et sans caséine sur l’évolution de l’autisme. Il est impossible d’affirmer que ce régime soit dépourvu de conséquence néfaste à court, moyen ou long terme. Les arguments indirects (excès d’[[exorphine]]s, peptidurie anormale, troubles digestifs associés, notamment) avancés à l’appui de ce type de régime ne sont pas étayés par des faits validés. Il n’existe donc aucune raison d’encourager le recours à ce type de régime »<ref>{{lien web|titre=Efficacité et innocuité des régimes sans gluten et sans caséine proposés à des enfants présentant des troubles envahissants du développement (autisme et syndromes apparentés)|url=https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Autisme.pdf|éditeur=[[Agence française de sécurité sanitaire|AFSSA]]|date=avril 2009|consulté le=23 avril 2016}}.</ref>. Cet avis est partagé par la HAS, qui déconseille ce type de régime dans son rapport<ref name="Shore128" />, de même que par l'étude de Bernard Metz, James A. Mulick et Eric M. Butter sur les thérapies controversées dans l'autisme (2005), qui pointent des risques de [[malnutrition]]<ref name="Metz2005"/>.

=== Chélation des métaux lourds ===
{{article détaillé|Chélation}}
Le sujet de la responsabilité de la présence de [[métaux lourds]] (par exemple dans les [[vaccin]]s), en lien avec un « déclenchement » ou une aggravation de l'autisme est l'un des plus sensibles et des plus controversés. Pour supprimer ces métaux lourds, certains médecins peuvent administrer des chélateurs, qui visent à les éliminer grâce à la [[circulation sanguine]]<ref name="Shore145"/>. Des cas anecdotiques d'amélioration du comportement après une chélation ont été reportés. Il n'a longtemps existé aucune étude sur l'efficacité de cette approche{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=248-249}}, devenue très populaire aux États-Unis au début du {{s|XXI|e}}<ref name="ClinTox"/>.

Une pré-étude en 2007, sur {{nombre|10|enfants}}, a souligné que {{citation|les études publiées qui signalent les effets de la thérapie de chélation et/ou du contrôle de l'environnement sur l'autisme et le trouble du déficit de l'attention sont rares}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kalpana|prénom2=Luke T.|nom1=Patel|nom2=Curtis|titre=A comprehensive approach to treating autism and attention-deficit hyperactivity disorder: a prepilot study|périodique=Journal of Alternative and Complementary Medicine (New York, N.Y.)|volume=13|date=2007-12-01|issn=1075-5535|pmid=18166120|doi=10.1089/acm.2007.0611|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18166120|consulté le=2016-04-24|pages=1091–1097}}.</ref>. En 2008, la revue ''Clinical Toxicology'' rapporte la mort d'un enfant autiste de {{nombre|5|ans}} des suites d'une chélation, et en conclut que {{citation|l'efficacité de cette thérapie pour les enfants autistes n'a pas été validée, et peut avoir des conséquences tragiques}}<ref name="ClinTox">{{article|lang=en|périodique=Clinical Toxicology|année=2008|volume=6|passage=1083–1084|issn=1556-9519|doi=10.1080/15563650701261488|titre=Pediatric fatality secondary to EDTA chelation|auteurs=Arla J. Baxter et Edward P. Krenzelok}}.</ref>. Mal administrée, la chélation peut drainer des minéraux « utiles » ou des métaux pris dans les tissus<ref>{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=249}}.</ref>. Elle est « non recommandée » par la HAS dans le cadre d'une recherche de réduction des symptômes liés à l'autisme<ref name="Shore145">{{harvsp|Shore|Rastelli|2015|p=145-149}}.</ref>.

=== Communication facilitée ou psychophanie ===
{{article détaillé|Communication facilitée}}
La [[communication facilitée]], ou psychophanie, a été propagée depuis l'[[Australie]] et les [[États-Unis]] dans les [[années 1990]], entre autres pour permettre à des personnes autistes non-verbales de s'exprimer grâce à l'aide d'un « facilitant », qui tient leur main (ou la dirige) pour leur permettre de taper des lettres sur un clavier. Elle s'appuie sur une théorie selon laquelle les autistes n'ont pas de troubles de la communication, mais seraient simplement de l'impossibilité à réaliser certains gestes ([[apraxie]])<ref name=":4" />.

Après un court engouement pour cette méthode, dû à la possibilité supposée qui est donnée à des personnes non verbales de démontrer leurs capacités d'[[expression écrite]]<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Communication unbound: How facilitated communication is challenging traditional views of autism and ability/disability.|url=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1995-98034-000|site=APA PsycNET|consulté le=2016-04-24}}.</ref>, la communication facilitée a été définie comme une [[pseudo-science]], les études en double aveugle ayant conclu que les textes écrits sont l'expression du « facilitant », et non celle de la personne autiste<ref>{{Article|langue=en|auteur1=J. W. Jacobson, J. A. Mulick et A. A. Schwartz|titre=A history of facilitated communication: Science, pseudoscience, and antiscience (Science Working Group on facilitated communication).|périodique=American Psychologist|volume=50|numéro=9|jour=|mois=septembre|année=1995|issn=|lire en ligne=http://www.geocities.ws/validationluna/html/a_history_of_FC_e.html|pages=750-765}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Sandra G. Boodman|titre=Can autistic children be reached through 'Facilitated Communication'? Scientists say no|périodique=[[The Washington Post]]|numéro=|jour=17|mois=janvier|année=1995|issn=|lire en ligne=https://www.highbeam.com/doc/1P2-816641.html|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|url=http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article743|titre=La « communication facilitée » ou « psychophanie »|auteur=Dr Laurent Jézéquel|périodique=[[Science et pseudo-sciences]]|numéro=277|mois=mai|année=2007}}.</ref>. La revue de référence ''[[Journal of Autism and Developmental Disorders]]'' en conclut que {{citation|cette étude n'a pas pu répliquer les revendications de la communication facilitée avec des adultes autistes, et soulève des questions sur l'éthique de son utilisation très répandue auprès de cette population. Si, en fait, le facilitateur et non l'individu avec l'autisme est responsable des communications, les besoins et les choix de l'individu avec l'autisme pourraient être masqués par ceux du facilitant}}<ref>Traduction de l'anglais : ''{{Citation étrangère|langue=en|This study failed to replicate claims about facilitated communication with adults with autism, and as such raises questions about the ethics of its widespread use with this population. If in fact the facilitator and not the individual with autism is responsible for the communications, then the Facilitated Communication with Adults with Autism needs and choices of the individual with autism could be obscured by those of the facilitator}}''. {{Article |langue=en |prénom1=Marcia Datlow |nom1=Smith |prénom2=Ronald G. |nom2=Belcher |titre=Brief report: Facilitated communication with adults with autism |périodique=Journal of Autism and Developmental Disorders |volume=23 |date=1993-03-01 |issn=0162-3257 |issn2=1573-3432 |doi=10.1007/BF01066426 |lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/BF01066426 |consulté le=2016-04-24 |pages=175–183 }}.</ref>. De plus, il existe un risque fort de tromper les parents de personnes autistes sur une possibilité de communication avec leur enfant, en jouant sur leurs attentes affectives<ref>{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=250}}.</ref>.

=== Entraînements à l'intégration auditive et sensorielle ===
{{article connexe|Entraînement à l'intégration auditive}}
Plusieurs méthodes d'entraînement à l'intégration auditive, dont [[Alfred Tomatis#Histoire de la Méthode Tomatis|la méthode Tomatis]], proposent d'améliorer les relations entre l'oreille et la voix, et par extension entre l'écoute et la communication. Des audiogrammes doivent identifier les [[hyperacousie|hypersensibilités auditives]] des personnes autistes, puis leur permettre une meilleure intégration du stimuli auditif<ref>{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=250-251}}.</ref>. Plusieurs études, dont une revue de la littérature scientifique publiée en 2006, concluent que les [[Entraînement à l'intégration auditive|entraînements à l'intégration auditive]] n'entraînent aucune amélioration des troubles du spectre autistique<ref name="Sinha1">{{article|lang=en|journal=Arch. Dis. Child.|année=2006 |volume=91 |numéro=12 |pages=1018–22 |titre= Auditory integration training and other sound therapies for autism spectrum disorders: a systematic review|auteur= Sinha Y, Silove N, Wheeler D, Williams K |doi=10.1136/adc.2006.094649 |pmid=16887860|pmc=2082994}}.</ref>{{,}}<ref name="Sinha2">{{article |lang=en|journal=Cochrane Database Syst. Review |année=2012 |numéro=12 |titre= Auditory integration training and other sound therapies for autism spectrum disorders (ASD)|auteur= Sinha Y, Silove N, Hayen, A., Williams K |doi=10.1002/14651858 |pmid=16887860}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang=en|auteurs=B. A. Corbett, K. Shickman et E. Ferrer|titre = Brief report: the effects of Tomatis sound therapy on language in children with autism |périodique= Journal of Autism and Developmental Disorders|année=2008|vol=38|no=3|passage=562-6}} ; commentaire par J. Gerritsen {{p.|567}} ; réponse des auteurs {{p.|568}}.</ref>.

Sur le même modèle, des entraînements à l'intégration sensorielle ont été proposés, dans le but d'aider la personne à mieux mettre en relation une sensation et la façon dont le cerveau doit l'interpréter, mais l'efficacité de ces entraînements n'est là encore soutenue par aucune donnée<ref>{{harvsp|Metz|Mulick|Butter|2005|p=252-253}}.</ref>.

=== Séparation de l'enfant et des parents, thérapies de l'attachement ===
{{article connexe|Thérapie de l'attachement}}
Plusieurs auteurs de formation psychothérapeutique et psychanalytique, entre autres [[Françoise Dolto]]<ref>[[Françoise Dolto]] écrit dans ''La Cause des enfants'' (1985), que {{citation|l’autisme, en fait, cela n’existe pas à la naissance. Il est fabriqué. C’est un processus réactionnel d’adaptation à une épreuve touchant à l’identité de l’enfant}}. Elle estime que son déclenchement provient d'une perte de la relation symbolique et affective avec la mère : {{Ouvrage|auteur1=[[Françoise Dolto]]|titre=La Cause des enfants|éditeur=Robert Laffont/bouquins/segher|année=2011|mois=juin|pages totales=477|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=BrrHkvi3kzIC&pg=PT328}}.</ref> et [[Bruno Bettelheim]], ont supposé que l'autisme serait déclenché par une mauvaise relation (ou une perte de relation) avec les parents, et notamment avec la mère.

Suivant cette théorie, il a été proposé de séparer l'enfant autiste de ses parents. [[Bruno Bettelheim]] et ses collègues soutiennent être capables de « guérir » l'autisme cette manière<ref name="Kirkham">{{Article |prénom1=Patrick |nom1=Kirkham |lang=en| titre=‘The line between intervention and abuse’ – autism and applied behaviour analysis |périodique=History of the Human Sciences |volume=30 |numéro=2 |date=2017-04 |issn=0952-6951 |issn2=1461-720X |doi=10.1177/0952695117702571 |lire en ligne=https://doi.org/10.1177/0952695117702571 |consulté le=2020-10-30 |pages=107–126 }}.</ref>, et propose des méthodes de « traitement » violentes, impliquant la séparation de l'enfant de son milieu familial<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Paul |nom1=Alerini |titre=L'autisme : symptôme de l'antipsychanalyse ? |périodique=Essaim |volume=27 |numéro=2 |date=2011 |issn=1287-258X |issn2=1776-2839 |doi=10.3917/ess.027.0007 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-essaim-2011-2-page-7.htm |consulté le=2020-11-11 |pages=7 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Ramón|nom1=Menéndez|titre=La famille selon Bettelheim, The Family according to Bettelheim|périodique=Psychanalyse|numéro=33|date=2015-06-09|issn=1770-0078}} {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2015-2-page-85.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Bénesteau|titre=Mensonges freudiens|sous-titre=histoire d'une désinformation séculaire|éditeur=Editions Mardaga|année=2002|pages totales=400|passage=334|isbn=978-2-87009-814-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=OTH5kq7fUtoC&printsec=frontcover}}.</ref>.

Durant les [[années 1970]], [[Robert Zaslow]], s'appuyant sur les théories psychanalytiques de l'époque, propose de soigner l'autisme en plaçant les enfants dans un état de rage, pour provoquer une rupture de leurs [[Position schizo-paranoïde#Défenses psychiques|défenses psychiques]], ce qui les rendrait réceptifs aux autres. Cette forme de thérapie est proposée puis mise en application dans les {{nobr|années 1990}}<ref name="Speltz">{{article|lang=en|auteur=Matthew L. Speltz|année=2002|titre=Description, History and Critique of Corrective Attachment Therapy|périodique=The APSAC Advisor|volume=14|numéro=3|passage=4–8|url=http://www.kidscomefirst.info/Speltz.pdf|format=PDF|consulté le=16 mars 2008}}. On trouvera un résumé dans {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Vivien Prior|auteur2=Danya Glaser|traducteur=Françoise Hallet|titre=Comprendre l'attachement et les troubles de l'attachement|sous-titre=théorie, preuve et pratique|lieu=Bruxelles/Paris|éditeur=De Boeck Supérieur|collection=Questions de personne. Neuropsychologie. Série TED|année=2010|pages totales=336|passage=287|isbn=978-2-8041-0182-4|isbn2=2-8041-0182-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CP85m5Zvj4oC&printsec=frontcover}}.</ref>. En réalité, les enfants autistes peuvent présenter des troubles de l'[[Théorie de l'attachement|attachement]], mais sont dans leur grande majorité capables d'attachement<ref>ibid., {{p.|55}}.</ref>.

Plusieurs expériences de re-placements d'enfants autistes chez de nouvelles familles (nommées ''{{lang|en|rebirthing therapies}}'' aux États-Unis) se sont révélées non concluantes, ou pire, ont entraîné une souffrance accrue des enfants{{sfn|Metz|Mulick|Butter|2005|p=253}}.

=== ''Packing'' ===
{{article détaillé|Packing}}
Le ''[[packing]]'' est une technique d'inspiration psychanalytique consistant à envelopper transitoirement la personne autiste dans des linges humides et froids. Le {{Pr}} [[Pierre Delion]] estime que {{citation|la technique du packing peut se révéler extrêmement utile pour les soins des enfants autistes et psychotiques}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Delion|titre=La pratique du packing avec les enfants autistes et psychotiques en pédopsychiatrie|éditeur=Eres|collection=L'ailleurs du corps|année=2009|pages totales=160|passage={{4e}} de couverture|isbn=978-2-7492-2643-9|isbn2=2-7492-2643-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=dABWCwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. Selon [[Brigitte Chamak]], {{citation|les parents qui y font appel constatent une diminution des automutilations}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom=Brigitte|nom=Chamak|lien auteur=Brigitte Chamak|titre=Autisme : nouvelles représentations et controverses|périodique=Psychologie Clinique |éditeur=[[EDP Sciences|EDK, Groupe EDP Sciences]] |date=2013 | tome=2 |numéro=36| url texte=http://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-2013-2-page-59.htm|id=Chamak 2013a|passage=62}}.</ref>. Plusieurs publications scientifiques demandent que des études en double aveugle avec comparaison soient menées pour clarifier l'efficacité et le mécanisme sous-jacent mis en œuvre dans le packing<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Angèle|prénom2=Charles|prénom3=Claire|prénom4=Nicolas|nom1=Consoli|nom2=Gheorghiev|nom3=Jutard|nom4=Bodeau|titre=Lorazepam, fluoxetine and packing therapy in an adolescent with pervasive developmental disorder and catatonia|périodique=Journal of Physiology-Paris|série=Towards a Dialogue between Psychoanalysis and Neuroscience: At the Crossroads between Body and Mind|volume=104|date=2010-12-01|doi=10.1016/j.jphysparis.2010.09.002|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928425710000264|consulté le=2016-04-25|pages=309–314}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur3=R. Jardri|auteur4=G. Kechid|auteur5=A. Y. Lenfant|auteur6=[[Pierre Delion]]|prénom1=J. L.|prénom2=F.|nom1=Goeb|nom2=Bonelli|titre=Packing therapy in children and adolescents with autism and serious behavioural problems|périodique=European Psychiatry|volume=23|numéro=S2|date=2008|issn=|issn2=|pmid=|pmcid=|doi=|lire en ligne=http://www.bmj.com/content/334/7603/1069|consulté le=2016-04-25|pages=S405-S406}}</ref>.

Selon David Amaral, cette technique est utilisée presque exclusivement [[autisme en France|en France]], les autres pays l'ayant abandonnée : il souligne l'existence d'un {{citation|consensus scientifique}} international contre son utilisation<ref name="Against">{{Article|langue = Anglais|auteur1 = David Amaral|titre = Against Le Packing: A Consensus Statement|périodique = Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry|volume = 50|numéro=2|jour=|mois=|année=2011|issn = |lire en ligne = http://www.autismeurope.org/files/files/ajouts/docs-position/Docs-Externes/against-le-packing-2011.pdf?phpMyAdmin=6b5bf7f8d78e834db66115fb8a480868|pages=}}.</ref>. Le packing a été défini comme non recommandé par la [[Haute autorité de santé|HAS]] en 2012 : {{citation|En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité, du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts en raison d’une extrême divergence de leurs avis, il n’est pas possible de conclure à la pertinence d’éventuelles indications des enveloppements corporels humides (dits packing), même restreintes à un recours ultime et exceptionnel}}<ref>{{harvsp|HAS|2012|p=32|id=HAS2012}}.</ref>. Le [[Comité des droits de l'enfant|Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU]] s'est dit {{Citation|préoccupé par les cas de mauvais traitements d’enfants handicapés dans des institutions}} en {{date|février 2016}}, et a demandé l'interdiction du packing<ref>{{Lien web|nom1=lefigaro.fr|titre=L'ONU appelle la France à interdire la fessée|url=http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/04/01003-20160204ARTFIG00374-l-onu-appelle-la-france-a-interdire-la-fessee.php|site=Le Figaro|consulté le=2016-05-09}}.</ref>.



== Traitements alternatifs et « guérison » de nos jours ==
== Traitements alternatifs et « guérison » de nos jours ==
Pour le sociologue australien Matthew Bennett et son équipe, le {{citation|mythe de l'autisme pouvant être guéri}}, qui découle du [[Modèle médical de l'autisme|modèle médical du handicap]], a des effets négatifs sur l'existence des personnes autistes, dans la mesure où d'importants investissements et efforts de recherche portent sur la recherche d'hypothétiques « remèdes », plutôt que sur le financement d'aides à la [[École|scolarisation]] et à la [[professionnalisation]] des personnes autistes qui, dans ce contexte, ne peuvent réaliser leur plein potentiel<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Matthew|nom1=Bennett|prénom2=Amanda A.|nom2=Webster|prénom3=Emma|nom3=Goodall|prénom4=Susannah|nom4=Rowland|titre chapitre=Creating Inclusive Societies for Autistic Individuals: Negating the Impact of the “Autism Can Be Cured” Myth|titre ouvrage=Life on the Autism Spectrum: Translating Myths and Misconceptions into Positive Futures|éditeur=Springer|date=2018|isbn=978-981-13-3359-0|doi=10.1007/978-981-13-3359-0_5|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-981-13-3359-0_5|consulté le=2020-10-23|passage=81–102}}.</ref>.


D'après la sociologue française [[Lise Demailly]], en France, deux catégories de personnes impliquées dans le champ de l'autisme continuent de soutenir qu'il serait guérissable au sens médical<ref name="Demailly">{{chapitre|nom1=Demailly|prénom1=Lise|lien auteur1=Lise Demailly|titre=Le champ de l’autisme en France au début du XXIe siècle|titre ouvrage=Le repérage et l'accompagnement des personnes autistes adultes|lieu=Toulouse|éditeur=ERES|collection=Travail social et handicap - Essai|année=2019|pages=23-70|lien doi=10.3917/eres.demai.2019.01.0023|url=https://www.cairn-int.info/le-reperage-et-l-accompagnement-des-personnes--9782749263250-page-23.htm}}.</ref>.
D'après la sociologue française [[Lise Demailly]], en France, deux catégories de personnes impliquées dans le champ de l'autisme continuent de soutenir qu'il serait guérissable au sens médical<ref name="Demailly">{{chapitre|nom1=Demailly|prénom1=Lise|lien auteur1=Lise Demailly|titre=Le champ de l’autisme en France au début du XXIe siècle|titre ouvrage=Le repérage et l'accompagnement des personnes autistes adultes|lieu=Toulouse|éditeur=ERES|collection=Travail social et handicap - Essai|année=2019|pages=23-70|lien doi=10.3917/eres.demai.2019.01.0023|url=https://www.cairn-int.info/le-reperage-et-l-accompagnement-des-personnes--9782749263250-page-23.htm}}.</ref>.
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*{{ouvrage |prénom1=Michael |nom1=Fitzpatrick |lien auteur1=Michael Fitzpatrick (médecin)|titre=Defeating Autism |sous-titre= A damaging illusion|date=2008-10-27 |éditeur=Routledge|doi=10.4324/9780203888391 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4324/9780203888391 |consulté le=2020-10-23|libellé=Fitzpatrick 2008}}
*{{ouvrage |prénom1=Michael |nom1=Fitzpatrick |lien auteur1=Michael Fitzpatrick (médecin)|titre=Defeating Autism |sous-titre= A damaging illusion|date=2008-10-27 |éditeur=Routledge|doi=10.4324/9780203888391 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4324/9780203888391 |consulté le=2020-10-23|libellé=Fitzpatrick 2008}}
*{{Article |langue=en |prénom1=Molly |nom1=Helt |prénom2=Elizabeth |nom2=Kelley |prénom3=Marcel |nom3=Kinsbourne |prénom4=Juhi |nom4=Pandey |titre=Can Children with Autism Recover? If So, How? |périodique=Neuropsychology Review |volume=18 |numéro=4 |date=2008-12 |issn=1040-7308 |issn2=1573-6660 |doi=10.1007/s11065-008-9075-9 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s11065-008-9075-9 |consulté le=2020-10-23 |pages=339–366 |libellé=Helt et al. 2008}}
*{{Article |langue=en |prénom1=Molly |nom1=Helt |prénom2=Elizabeth |nom2=Kelley |prénom3=Marcel |nom3=Kinsbourne |prénom4=Juhi |nom4=Pandey |titre=Can Children with Autism Recover? If So, How? |périodique=Neuropsychology Review |volume=18 |numéro=4 |date=2008-12 |issn=1040-7308 |issn2=1573-6660 |doi=10.1007/s11065-008-9075-9 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s11065-008-9075-9 |consulté le=2020-10-23 |pages=339–366 |libellé=Helt et al. 2008}}
*{{chapitre|lang=en|prénom1=Bernard|nom1=Metz|prénom2=James A.|nom2=Mulick|prénom3=Eric M.|nom3=Butter|titre=Autism: A late-20th-century Fad Magnet|titre ouvrage=Controversial Therapies for Developmental Disabilities: Fad, Fashion, and Science in Professional Practice|éditeur=CRC Press|année=2005|isbn=1135636117|isbn2=9781135636111|pages totales=528|libellé=Metz, Mulick et Butter 2005}}


{{portail|autisme}}
{{portail|autisme}}

Version du 12 novembre 2020 à 16:08

Les traitements alternatifs de l'autisme sont des techniques visant à obtenir une « guérison » de l'autisme, souvent présentée comme miraculeuse, et évoquée dans des témoignages individuels, des publications pseudoscientifiques du domaine des médecines alternatives, ainsi que par certains psychanalystes. La possibilité d'une guérison au sens médical est considérée comme peu probable au regard des connaissances de l'autisme, voire comme un mythe.

Bien qu'il n'existe aucun traitement curatif reconnu, entre 3 et 25 % des personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme dans l'enfance ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte, majoritairement parmi celles sans handicap mental associé. Ce constat peut recouvrir plusieurs réalités, telles qu'un mauvais diagnostic antérieur, ou un apprentissage de compétences sociales doublé d'un masquage des comportements autistiques. Cela fait de l'autisme un terrain idéal pour la prolifération de pseudo-sciences associant la « guérison » à des traitements charlatanesques potentiellement onéreux et dangereux, tels que la chélation des métaux lourds.

La focalisation sur cette très hypothétique « guérison de l'autisme » influence les financements et les priorités des politiques de santé dans ce domaine du handicap. Des adultes autistes s'opposent à l'idée selon laquelle l'autisme pourrait ou devrait être guéri. Quelques professionnels de santé, tels que Simon Baron-Cohen, Laurent Mottron et Michael Fitzpatrick, rejoignent cette position. En revanche, les parents d'enfants autistes soutiennent majoritairement la recherche d'un traitement curatif.

Définition et contextualisation

Comme le spécifie l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme, les réponses médicales portant sur des interventions qui visent à aider les personnes à compenser leur situation de handicap[1]. Le recours à des « traitements » controversés, voire dangereux, s'explique par la grande détresse de certains parents confrontés à des handicaps lourds, et par une méconnaissance fréquente de ce qu'est l'autisme, dans un contexte de « bombardement d'informations » douteuses en provenance d'internet[2].,[3].

Une autre source à cette controverse réside dans les erreurs de diagnostic. Il n'existe pas de marqueur biologique clair permettant de poser un diagnostic d'autisme fiable à 100 %. D'après le Pr Laurent Mottron, des enfants privés de soins parentaux peuvent recevoir, à tort, un diagnostic d'autisme, puis être déclarés « guéris » après avoir reçu des conditions d'existence plus favorables ; la problématique porte alors moins sur cette « guérison » ou sur le « traitement » administré que sur le mauvais diagnostic antérieur[4].

Peut-on « guérir » l'autisme ?

Les notions de « guérison »[5] et de « traitement » de l'autisme sont très controversées. La Fédération québécoise de l'autisme estime, en 2016, que « l'autisme n'est pas une maladie » et qu'il est erroné de parler de traitement ou de guérison[6].

Les psychiatres-psychanalystes, notamment français, ont longtemps relié l'autisme au champ des psychoses, en soutenant sa curabilité, et en décrivant chez les enfants autistes une « folie » réversible[7]. L'autisme est désormais reconnu au niveau international comme étant un trouble neuro-développemental d'origine organique, comme spécifié dans les classifications CIM-10 et DSM-5[7]. Des différences dans le développement du cerveau ont été mises en évidence in-utero, via divers travaux menés depuis les années 1980[8]. L'étiologie de l'autisme, malgré les preuves d'implication génétique, reste cependant mal connue[7].

En 2008, Molly Helt et ses collègues déterminent qu'entre 3 et 25 % des enfants diagnostiqués comme autistes ne répondent plus aux critères de ce même diagnostic à l'âge adulte[9]. Ils identifient, parmi les facteurs prédictifs de cette évolution vers la perte du diagnostic, une intelligence élevée, un langage réceptif, une imitation verbale et motrice, et un développement moteur, mais pas la « gravité globale des symptômes »[9]. En janvier 2013, une étude de l'Université du Connecticut détermine que 34 jeunes qui avaient reçu un diagnostic d'autisme fiable durant l'enfance ont par la suite quitté les critères diagnostiques[5]. La chercheuse Deborah Fein explique cependant dans la presse qu'il reste impossible de prévoir la trajectoire des enfants ; en particulier, l'application de l'ABA n'est guère prédictive, deux enfants suivant un même protocole d'ABA pouvant connaître des trajectoires développementales totalement différentes[10]. En mai 2013, une étude du Weill Cornell Medical College, menée sur l'évolution de 85 enfants autistes suivis pendant 20 ans, montre que 9 % de ces enfants ne rencontrent plus les critères diagnostiques à l'âge adulte, la plupart du temps parmi ceux qui ont été diagnostiqués sans handicap mental associé[11].

Fonctionnement

Avec l'augmentation des diagnostics d'autisme en Californie à la fin du XXe siècle, les professionnels de santé remarquent un recours accru à des « techniques de soin » faisant appel à des théories controversées, voire au paranormal, telles que la tentative de communication par télépathie (comme la communication facilitée) avec des personnes autistes non verbales, ou l'injection de cellules souches[12]. Selon Brigitte Axelrad, de l'AFIS (en 2009), en France égaement, l'ignorance des causes exactes de l'autisme et la souffrance parentale « font de l’autisme un terrain idéal pour les théories pseudoscientifiques et les traitements déviants. Parfois les symptômes autistiques peuvent s’atténuer dans un domaine particulier sans raison apparente, semblant accréditer une théorie et une méthode qui se révélera par la suite inefficace. L’exploitation de la crédulité humaine est, dans un tel contexte, sans limites »[13].

Un grand nombre de ces « traitements » proposés pour l'autisme ne repose sur aucune preuve, ou bien sur des études à échantillon trop faible et / ou protocole douteux, soutenues par un marketing visant à recruter des clients pour une nouvelle thérapie potentielle[3]. Une méthode de prise en charge est définie comme controversée dès qu'elle est présentée comme efficace, voire miraculeuse, en l'absence de toute publication scientifique fiable pour le confirmer[14]. Cette définition ne signifie pas que la « thérapie » en question restera à jamais controversée : la publication d'études fiables peut modifier cette définition[15]. L'identification de « causes » simplistes (vaccins, alimentation...) et de remèdes « miracle » est dénommée Disease mongering (fake news médicales dans un but mercantile).

Une pseudo-science prolifère autour de l'autisme, de ses causes hypothétiques et de son soi-disant traitement, impliquant un grand nombre de thérapies non conventionnelles, de simples charlatans, mais aussi certaines mouvances sectaires[16]. Des enfants autistes (ou plus fréquemment, avec TDAH) peuvent ainsi être décrits comme enfants indigo par des mouvements sectaires New Age, ce qui permet « de recatégoriser des enfants en échec scolaire, autistes, dyslexiques, des « ados en crise », voire même n’importe quel comportement trivial d’un enfant » dans une catégorie plus valorisante pour lui-même et pour ses parents[17].

Grâce aux importants revenus générés par ces pseudo-thérapies, de puissants instituts se sont formés aux États-Unis pour promouvoir et centraliser ces « méthodes » (comme l’Autism Society of America, l’Autism Research Institute et le Strategic Autism Initiative), appuyés par une communication et un lobbyisme actifs, impliquant jusqu'à Donald Trump[18]. Cette communication est généralement basée sur des témoignages isolés et invérifiables, et sur une grande force de persuasion, parfois assortis de fausses études scientifiques[3]. En réponse, la FDA américaine a publié un guide intitulé « Beware of False or Misleading Claims for Treating Autism »[3], et des associations d'aide aux victimes se sont montées, comme la Autism Rights Watch, en lien en France avec la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires[16].

Signes d'alerte

La FDA adresse en 2019 des conseils d'alerte aux parents d'enfants autistes, dans les situations suivantes[3] :

  • produits vendus comme des remèdes à un grand nombre de maladies ou de handicaps
  • témoignages individuels qui prétendent se substituer à des preuves scientifiques
  • thérapie de l'autisme qui promet une « guérison » ou une « amélioration » rapide
  • « remèdes » dont les ingrédients exacts sont tenus secrets.

Liste des « thérapies » fallacieuses

Face à l'évidence de l'inefficacité des « remèdes » charlatanesques, et au risque d'enquêtes médicales ou judiciaires, ceux qui en font le commerce sont souvent contraints de changer régulièrement de formule pour pouvoir continuer d'abuser leurs patients[16]. De nouvelles « recettes miracles » naissent et envahissent le web (notamment les forums de familles ayant un enfant autiste) puis disparaissent tout aussi rapidement lorsque le mal est fait[16]. Il est donc extrêmement difficile de répertorier tous les pseudo-traitements inefficaces ou dangereux proposés aux personnes autistes, ce qui exige de la part des familles la plus grande méfiance[19].

Le domaine dit « biomédical » compte un nombre particulièrement élevé de pseudo-remèdes dangereux[20],[21], tels que la Miracle Mineral Solution (MMS, à base de dioxyde de chlore[3] comme l'eau de Javel[22]), le protocole médicamenteux Chronimed (des antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires)[21],[23], la thérapie par oxygène hyperbare[3], la chélation des métaux lourds[3], des bains « detoxifiants » censés drainer les polluants hors du corps[3], ou encore le protocole CEASE[24]. Du lait de chamelle fermenté et des huiles essentieles peuvent être frauduleusement vendus comme remède à l'autisme, selon la Food and Drug Administration américaine (FDA)[19].

Le médecin irlandais Michael Fitzpatrick décrit dans son ouvrage Defeating autism : A damaging illusion, les ravages provoqués par la croyance en ces remèdes charlatanesques (detoxifications, modifications de régimes alimentaires...) qui déshumanisent les personnes autistes, nuisent à leur santé, voire, dans les cas extrêmes, provoquent leur mort, à l'exemple d'un enfant britannique de 5 ans mort après une chélation[20]. La journaliste française Olivia Cattan décrit des essais médicamenteux sauvages réalisés par les médecins de Chronimed sur 5 000 enfants autistes en France[21].

Publications charlatanesques

En 2015, le Pr Luc Montagnier préface l'ouvrage Autisme - On peut en guérir, affirmant que « l'autisme n'est pas incurable », et qu'une approche biomédicale permettrait d'améliorer la santé de 70 % des enfants suivis[25] ; l'Académie nationale de médecine s'est désolidarisée de ses allégations de guérisons « spectaculaires » dès 2012[26],[27]. Lorène Amet, l'une des co-autrices de cet ouvrage, est épinglée par le Sunday Mirror pour avoir affirmé qu'un changement de régime alimentaire permet de guérir de l'autisme, et que les vaccins en seraient la cause[28].

En 2016, la publication et la médiatisation de l'ouvrage Être et ne plus être autiste de la québécoise Nathalie Champoux, mère d'enfants autistes qui prétend à une guérison par modification alimentaire, suscite de nombreuses réactions de parents et de scientifiques, dont Laurent Mottron, ainsi qu'une réponse officielle de la Fédération québécoise de l'autisme, soulignant qu'il s'agit d'un simple témoignage individuel, et que rien ne prouve que la perte du diagnostic des enfants découle de la modification de leur régime alimentaire[29].

L'existence d'ouvrages qui promeuvent des « remèdes » charlatanesques dangereux a poussé la plate-forme de commerce Amazon à retirer deux d'entre eux de la vente en mars 2019 : Healing the symptoms known as autism (« Guérir les symptômes de l'autisme », qui promeut le MMS), et Fight autism and win (« Combattre l'autisme et gagner »)[30].

Modifications et compléments du régime alimentaire

Ces dernières années, les modifications du régime alimentaire connaissent un engouement populaire. Cet engouement semble lié au fait qu'une part importante des enfants avec autisme présente des problèmes gastro-intestinaux[31] : d'après Stephen M. Shore, environ la moitié d'entre eux rencontrent des problèmes de ballonnement, de gaz, de douleurs abdominales, de constipation chronique, de diarrhée et de selles anormales[32]. Sur 552 parents d'enfants autistes interrogés pour les besoins d'une étude menée aux États-Unis en 2006, 27 % font suivre des régimes alimentaires spéciaux à leurs enfants autistes, et 46 % leur administrent une vitaminothérapie[33]. Des parents indiquent avoir observé des améliorations notables grâce à certains régimes, quoiqu'aucun ne fasse consensus. Une étude sur des modèles de rats suggère qu'un traitement diététique et immunomodulateur pourrait être efficace[34],[35].

Une revue de la littérature scientifique concernant la sélectivité alimentaire des personnes avec autisme, menée en 2013, a permis de constater qu'un nombre important de personnes autistes adopte des « comportements alimentaires aberrants » (tels que la consommation excessive d'un aliment en particulier), et qu'« il existe des preuves empiriques et un consensus scientifique global soutenant une association entre la sélectivité alimentaire et les troubles du spectre autistique »[36].

Immunothérapie

L'observation de carences récurrentes dans le système immunitaire des enfants autistes est soupçonnée d'être à l'origine d'allergies, de réactions auto-immunes et de surréactions, ce qui a motivé des pratiques d'immunothérapie. De nombreux enfants autistes reçoivent des traitements par antibiotiques dès le plus jeune âge[37]. Pour compenser ces traitements et prévenir des rechutes, il arrive que des probiotiques soient administrés (pour reconstituer la flore intestinale), des acides gras essentiels, des antioxydants[38], du colostrum[39]. Aucune étude n'ayant pu prouver que ces compléments réduisent les TSA, l'immunothérapie est « non recommandée » en tant que méthode de prise en charge de l'autisme dans le rapport de la haute autorité de santé (HAS) sur les bonnes pratiques, rendu en [40].

Vitaminothérapie et complément en minéraux

Dans les années 1980 et 1990, plusieurs études ont été publiées, suggérant une amélioration du comportement des enfants autistes en une semaine, grâce à un complément de vitamine B6 et de magnésium. Depuis, d'autres publications ont souligné les limites de ces études, portant sur des groupes peu nombreux en l'absence de groupe contrôle. Les études en double aveugle avec placebo n'ont pas permis de conclure à une efficacité de ces compléments[41].

Chez 75,3% des enfants avec TSA étudiés, il a été trouvé la présence d'autoanticorps gênant le passage de la vitamine B9 du sang vers le cerveau[42]. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse des neurotransmetteurs: sérotonine, mélatonine, etc.

Certains parents, constatant que le niveau de vitamines et de minéraux des personnes autistes est anormal, effectuent des compléments, notamment par des produits multivitaminés, des injections ou des inhalations pour la vitamine B12. C'est le cas notamment pour des enfants dont le régime alimentaire est appauvri à cause de leur sélectivité. Ces compléments concernent généralement les vitamines A, C, E, B6, P5P et B12. Des compléments en zinc, sélénium, magnésium, acides aminés, glutathion, diméthylglycine et triméthylglycine peuvent être administré[43]. La vitaminothérapie est « non recommandée » dans le rapport de la HAS[40]. Dans tous les cas, les compléments alimentaires représentent une adjonction visant à combler des carences alimentaires, et non un remède pour l'autisme[41]. De plus, de nombreux parents méconnaissent les effets potentiellement néfastes d'une surdose de vitamines et de minéraux[44].

Régime sans caséine et sans gluten

Sur la base d'hypothèses concernant les allergies à certaines protéines alimentaires, des régimes excluant la caséine et/ou le gluten sont proposés. Ils sont basés sur l'interprétation d'une étude de Jaak Panksepp publiée en 1979. Ils connaissent depuis un grand succès[45]. À l'appui de cette prescription, des cas anecdotiques ont permis d'observer des effets spectaculaires sur les troubles du comportement et les troubles autistiques. Une seule étude contrôlée, en simple aveugle, a confirmé ces effets[31]. En 2002, une étude sur deux groupes d'enfants n'a pas permis d'observer d'effet significativement positif du régime sans caséine ou sans gluten[46].

La consommation produits laitiers est liée, chez certaines personnes, à une augmentation proportionnelle d'autoanticorps bloquant le récepteur des folates[47], récepteur permettant le passage de cette vitamine B9 du sang vers le cerveau.

D'après le rapport de l'AFSSA publié en , « les données scientifiques actuelles ne permettent pas de conclure à un effet bénéfique du régime sans gluten et sans caséine sur l’évolution de l’autisme. Il est impossible d’affirmer que ce régime soit dépourvu de conséquence néfaste à court, moyen ou long terme. Les arguments indirects (excès d’exorphines, peptidurie anormale, troubles digestifs associés, notamment) avancés à l’appui de ce type de régime ne sont pas étayés par des faits validés. Il n’existe donc aucune raison d’encourager le recours à ce type de régime »[48]. Cet avis est partagé par la HAS, qui déconseille ce type de régime dans son rapport[40], de même que par l'étude de Bernard Metz, James A. Mulick et Eric M. Butter sur les thérapies controversées dans l'autisme (2005), qui pointent des risques de malnutrition[45].

Chélation des métaux lourds

Le sujet de la responsabilité de la présence de métaux lourds (par exemple dans les vaccins), en lien avec un « déclenchement » ou une aggravation de l'autisme est l'un des plus sensibles et des plus controversés. Pour supprimer ces métaux lourds, certains médecins peuvent administrer des chélateurs, qui visent à les éliminer grâce à la circulation sanguine[49]. Des cas anecdotiques d'amélioration du comportement après une chélation ont été reportés. Il n'a longtemps existé aucune étude sur l'efficacité de cette approche[50], devenue très populaire aux États-Unis au début du XXIe siècle[51].

Une pré-étude en 2007, sur 10 enfants, a souligné que « les études publiées qui signalent les effets de la thérapie de chélation et/ou du contrôle de l'environnement sur l'autisme et le trouble du déficit de l'attention sont rares »[52]. En 2008, la revue Clinical Toxicology rapporte la mort d'un enfant autiste de 5 ans des suites d'une chélation, et en conclut que « l'efficacité de cette thérapie pour les enfants autistes n'a pas été validée, et peut avoir des conséquences tragiques »[51]. Mal administrée, la chélation peut drainer des minéraux « utiles » ou des métaux pris dans les tissus[53]. Elle est « non recommandée » par la HAS dans le cadre d'une recherche de réduction des symptômes liés à l'autisme[49].

Communication facilitée ou psychophanie

La communication facilitée, ou psychophanie, a été propagée depuis l'Australie et les États-Unis dans les années 1990, entre autres pour permettre à des personnes autistes non-verbales de s'exprimer grâce à l'aide d'un « facilitant », qui tient leur main (ou la dirige) pour leur permettre de taper des lettres sur un clavier. Elle s'appuie sur une théorie selon laquelle les autistes n'ont pas de troubles de la communication, mais seraient simplement de l'impossibilité à réaliser certains gestes (apraxie)[44].

Après un court engouement pour cette méthode, dû à la possibilité supposée qui est donnée à des personnes non verbales de démontrer leurs capacités d'expression écrite[54], la communication facilitée a été définie comme une pseudo-science, les études en double aveugle ayant conclu que les textes écrits sont l'expression du « facilitant », et non celle de la personne autiste[55],[56],[57]. La revue de référence Journal of Autism and Developmental Disorders en conclut que « cette étude n'a pas pu répliquer les revendications de la communication facilitée avec des adultes autistes, et soulève des questions sur l'éthique de son utilisation très répandue auprès de cette population. Si, en fait, le facilitateur et non l'individu avec l'autisme est responsable des communications, les besoins et les choix de l'individu avec l'autisme pourraient être masqués par ceux du facilitant »[58]. De plus, il existe un risque fort de tromper les parents de personnes autistes sur une possibilité de communication avec leur enfant, en jouant sur leurs attentes affectives[59].

Entraînements à l'intégration auditive et sensorielle

Plusieurs méthodes d'entraînement à l'intégration auditive, dont la méthode Tomatis, proposent d'améliorer les relations entre l'oreille et la voix, et par extension entre l'écoute et la communication. Des audiogrammes doivent identifier les hypersensibilités auditives des personnes autistes, puis leur permettre une meilleure intégration du stimuli auditif[60]. Plusieurs études, dont une revue de la littérature scientifique publiée en 2006, concluent que les entraînements à l'intégration auditive n'entraînent aucune amélioration des troubles du spectre autistique[61],[62],[63].

Sur le même modèle, des entraînements à l'intégration sensorielle ont été proposés, dans le but d'aider la personne à mieux mettre en relation une sensation et la façon dont le cerveau doit l'interpréter, mais l'efficacité de ces entraînements n'est là encore soutenue par aucune donnée[64].

Séparation de l'enfant et des parents, thérapies de l'attachement

Plusieurs auteurs de formation psychothérapeutique et psychanalytique, entre autres Françoise Dolto[65] et Bruno Bettelheim, ont supposé que l'autisme serait déclenché par une mauvaise relation (ou une perte de relation) avec les parents, et notamment avec la mère.

Suivant cette théorie, il a été proposé de séparer l'enfant autiste de ses parents. Bruno Bettelheim et ses collègues soutiennent être capables de « guérir » l'autisme cette manière[66], et propose des méthodes de « traitement » violentes, impliquant la séparation de l'enfant de son milieu familial[67],[68],[69].

Durant les années 1970, Robert Zaslow, s'appuyant sur les théories psychanalytiques de l'époque, propose de soigner l'autisme en plaçant les enfants dans un état de rage, pour provoquer une rupture de leurs défenses psychiques, ce qui les rendrait réceptifs aux autres. Cette forme de thérapie est proposée puis mise en application dans les années 1990[70]. En réalité, les enfants autistes peuvent présenter des troubles de l'attachement, mais sont dans leur grande majorité capables d'attachement[71].

Plusieurs expériences de re-placements d'enfants autistes chez de nouvelles familles (nommées rebirthing therapies aux États-Unis) se sont révélées non concluantes, ou pire, ont entraîné une souffrance accrue des enfants[72].

Packing

Le packing est une technique d'inspiration psychanalytique consistant à envelopper transitoirement la personne autiste dans des linges humides et froids. Le Pr Pierre Delion estime que « la technique du packing peut se révéler extrêmement utile pour les soins des enfants autistes et psychotiques »[73]. Selon Brigitte Chamak, « les parents qui y font appel constatent une diminution des automutilations »[74]. Plusieurs publications scientifiques demandent que des études en double aveugle avec comparaison soient menées pour clarifier l'efficacité et le mécanisme sous-jacent mis en œuvre dans le packing[75],[76].

Selon David Amaral, cette technique est utilisée presque exclusivement en France, les autres pays l'ayant abandonnée : il souligne l'existence d'un « consensus scientifique » international contre son utilisation[77]. Le packing a été défini comme non recommandé par la HAS en 2012 : « En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité, du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts en raison d’une extrême divergence de leurs avis, il n’est pas possible de conclure à la pertinence d’éventuelles indications des enveloppements corporels humides (dits packing), même restreintes à un recours ultime et exceptionnel »[78]. Le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU s'est dit « préoccupé par les cas de mauvais traitements d’enfants handicapés dans des institutions » en , et a demandé l'interdiction du packing[79].


Traitements alternatifs et « guérison » de nos jours

Pour le sociologue australien Matthew Bennett et son équipe, le « mythe de l'autisme pouvant être guéri », qui découle du modèle médical du handicap, a des effets négatifs sur l'existence des personnes autistes, dans la mesure où d'importants investissements et efforts de recherche portent sur la recherche d'hypothétiques « remèdes », plutôt que sur le financement d'aides à la scolarisation et à la professionnalisation des personnes autistes qui, dans ce contexte, ne peuvent réaliser leur plein potentiel[80].

D'après la sociologue française Lise Demailly, en France, deux catégories de personnes impliquées dans le champ de l'autisme continuent de soutenir qu'il serait guérissable au sens médical[81].

Il s'agit, d'une part, de partisans de l'approche psychodynamique, tels que les membres de l'association PRÉAUT (Prévention autisme), entre autres Marie Allione[81],[82]. La psychanalyste Marie-Christine Laznik, théoricienne de PRÉAUT, revendique ainsi avoir « évité un autisme syndromique » à un bébé de trois mois[83], et à un de deux mois, dont le frère est autiste, grâce à des « soins » guidés par la psychanalyse[84].

Les partisans de la théorie causale infectieuse (Corinne Skorupka, Lorène Amet...) soutiennent également la posibilité d'une guérison de l'autisme, en estimant que guérir l'infection revient à guérir l'autisme[81]. Dans sa préface à l'ouvrage

Aux États-Unis, au moins deux associations soutiennent ou ont soutenu la recherche d'un traitement médical de l'autisme : Defeat Autism Now! (DAN), et Cure Autism Now (CAN, qui a depuis fusionné avec Autism Speaks)[85].

Oppositions aux notions de « traitement » et de « guérison »

D'après le Dr en psychologie Simon Baron-Cohen, il existe (en 2009) un début de débat éthique autour de la question de savoir si les connaissances scientifiques de l'autisme doivent être mobilisées pour le « prévenir » ou le guérir[85]. Il déclare à cette occasion, dant le Lancet, que « d'autres aspects de l'autisme bénéficieraient d'un tel traitement, comme le retard important dans l'apprentissage du langage, le handicap intellectuel, l'épilepsie (quand elle se produit), les problèmes intestinaux et les difficultés sociales, mais cela est loin de dire que nous devrions « guérir » l'autisme lui-même »[85]. Ce débat pose la question du respect de l'« intégrité des personnes autistes », autour de l'idée selon laquelle ces personnes font des choix de vie naturellement différents de ceux des personnes non-autistes, et devraient à ce titre bénéficier du respect de leurs choix au même titre que tout autre être humain[86].

Des adultes autistes, en particulier ceux qui militent pour la neurodiversité, considèrent l'autisme comme appartenant à leur identité, ou comme une différence humaine, et non comme une maladie à guérir[87],[88],[89]. Ils rejoignent de façon plus large une revendication de démédicalisation du handicap[90]. Cette prise de position est initiée par le manifeste de Jim Sinclair, en 1993[89] :

« […] quand les parents disent : « Je voudrais que mon enfant n'ait pas d'autisme », ce qu'ils disent vraiment c'est : « Je voudrais que l'enfant autiste que j'ai n'existe pas. Je voudrais avoir à la place un enfant différent (non autiste) ». C'est ce que nous entendons quand vous vous lamentez sur notre existence et que vous priez pour notre guérison. »

— Jim Sinclair, Ne nous pleurez pas[91]

L'ouvrage Comprendre l'autisme pour les nuls rassemble des témoignages d'adultes autistes (dont ceux de Donna Williams et de Temple Grandin) qui réfutent que la guérison soit un objectif souhaitable[92]. Ils reconnaissent néanmoins que les personnes autistes les plus handicapées doivent recevoir un soutien, y compris de leurs pairs, pour accéder à une vie autonome[92]. Hugo Horiot, parfois présenté comme ayant « guéri de l'autisme » dans les médias[93], répond à ces allégations et s'oppose au militantisme pour la « guérison  » dans ses ouvrages à but politique, dont Autisme : j'accuse ![94], dans lequel il déclare que « nous devons subir les gourous et charlatans qui prétendent nous « guérir ». Ce jour-là, moi, autiste, j'ai des « bleus à l'âme » »[95]. Cet ouvrage cite par ailleurs Julie Dachez, Daniel Tammet et Josef Schovanec parmi les adultes autistes opposés à cette notion de « guérison »[95].

Cette position « anti-guérison » est moins fréquente parmi les parents d'enfants autistes, bien qu'il existe aussi des parents sensibles au discours de la neurodiversité[96].

Notes et référénces

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Annexes

Lien externe

Article connexe

Bibliographie