Philippe Calvario

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Philippe Calvario
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Philippe Calvario (2023)

Naissance
Roussillon
Nationalité Drapeau de la France Française
Activité principale Comédien
Metteur en scène
Années d'activité 1996-
Formation Cours Florent
Maîtres Patrice Chéreau

Œuvres principales

Les Visages et les Corps

Scènes principales

Philippe Calvario, né en 1973 à Roussillon (Isère), est un comédien et metteur en scène français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Philippe Calvario naît et grandit à Roussillon dans l'Isère. Il se passionne pour le théâtre en assistant à une représentation de La soupière de Robert Lamoureux avec Denise Grey puis il rencontre Francis Huster en 1993 à l'occasion d'une séance du Cid de Corneille aux Nuits de Fourvière qui lui conseille de s'inscrire au Cours Florent à Paris[1]. Ce qu'il fait de 1993 à 1996.

Collaborations avec Patrice Chéreau[modifier | modifier le code]

Lors de la troisième année de sa formation, Philippe Calvario assiste Patrice Chéreau dans ses mises en scène de Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès et Phèdre de Racine[2]. « Il a été un vrai maître pour moi. Il m'a beaucoup appris par son rapport au théâtre, mais aussi par sa façon de regarder le monde. Il y a de bons directeurs, mais sa grâce à modeler les corps dans l'espace est quelque chose d'absolument unique en France. Son énergie de mise en scène est si belle et si contagieuse ![C 1],[3]. »

Patrice Chéreau

Leur collaboration continue après le Cours Florent. En 1998, Philippe Calvario joue et assiste Chéreau dans Henry VI et Richard III de William Shakespeare[4]. En 2005, il joue avec le metteur en scène dans son spectacle Le Mausolée des amants d'Hervé Guibert au Théâtre de l’Odéon et à l’Opéra Comique[5]. L'acteur participe également à deux films de Chéreau : Intimité (2001) et Gabrielle (2005).

En 2013, Philippe Calvario interprète et met en scène le texte de Patrice Chéreau, Les Visages et les Corps qu'il avait écrit en 2010 lors d'une exposition organisée par le Musée du Louvre autour des collections du musée et de son rapport à l'art[6]. Pour le Journal La Terrasse : « C’est bien plus qu’un hommage qui se joue. [Patrice Chéreau meurt le 7 octobre 2013]. C’est un acte. Un acte de vie. A la fois simple et grave, d’une gravité saisissante. Arpentant un espace peuplé d’une table, d’un lampadaire, de quelques chaises et fauteuils éparpillés, sur une création sonore de Mitja Vrhovnik Smrekar, Philippe Calvario rend compte de l’amour, de l’intelligence, de la sincérité, de la force des relations qui peuvent nous unir les uns aux autres. »[7].

Les débuts (1996-2000)[modifier | modifier le code]

Après deux échecs au concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Philippe Calvario crée la compagnie Les Mots-dits en 1996 et met en scène ses premières pièces : Ma Solange comment t’écrire mon désastre et Fragment d'Alex de Noëlle Renaude, lauréat du Festival de théâtre universitaire de Nanterre[4].

En 2000, Jean-Pierre Vincent, directeur du théâtre des Amandiers lui propose de mettre en scène Cymbeline, pièce peu jouée de Shakespeare, dans le cadre du Festival d'automne à Paris. La presse voit en lui un talent prometteur. « Ce spectacle, [...], est traversé par une énergie peu commune, un sens du rythme, une vraie envie de théâtre, à même de réconcilier un large public, et notamment les plus jeunes, avec un genre jugé à tort sérieux et difficile. »[8].

Un répertoire éclectique[modifier | modifier le code]

Philippe Calvario alterne les pièces classiques et les pièces contemporaines d'avant-garde quitte à bousculer la critique et le public[9],[10],[11].

Années 2000[modifier | modifier le code]

De 2002 à 2006 il est artiste associé au théâtre des Bouffes du Nord. Il y met en scène La Mouette de Tchekhov[12], Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès avec dans le rôle titre Xavier Gallais dans « une mise en scène un peu... clinquante, mais belle, pour une pièce dérangeante, mais forte ! »[13],[14] et Grand et petit de Botho Strauss[15].

En 2005 au Théâtre des Amandiers de Nanterre, il met en scène Philippe Torreton dans Richard III[16] et Jane Birkin dans Électre de Sophocle[17],[9].

De 2004 à 2008 il se tourne vers l'opéra en mettant en scène L’Amour des trois oranges de Prokofiev au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence : « L'ouvrage de Prokofiev est ici porté jusqu'aux limites de sa démesure en griffant l'univers des médias audiovisuels et du cabaret » (Le Temps)[18] ; Angels in America, la pièce de Tony Kushner sur les années Reagan et le sida avec Barbara Hendricks, Julia Migenes au Théâtre du Châtelet[19],[20], Belshazzar d'Handel au festival Handel de Haale en Allemagne et Iphigénie en Tauride de Gluck au Staasoper de Hambourg.

Années 2010-2020[modifier | modifier le code]

En 2009, il monte « une chronique trash du monde moderne » : Parasites de l'allemand Marius von Mayenburg au Théâtre Nanterre-Amandiers : « la mise en scène (de Philippe Calvario) se vautre dans le trash, pour le plaisir d'un spectateur qui ne sait plus trop s'il doit rire ou sangloter » (Libération)[11]. En 2011, c'est une Une visite inopportune au Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet, la dernière pièce de Copi avec Michel Fau dans le rôle de Cyrille, un comédien malade du sida qui fête le deuxième anniversaire de sa maladie à l'hôpital : « Un rendez-vous cocasse et étrange avec la maladie et la mort dans un esprit ludique » (Le Journal La Terrasse)[21] puis Les Larmes amères de Petra von Kant d'après le film de Rainer Werner Fassbinder avec Maruschka Detmers au théâtre de l'Athénée en s'inspirant pour Les Échos de l'univers du cinéaste espagnol Pedro Almodovar[10].

En 2015, Philippe Calvario revient au théâtre classique avec Shakespeare in the woods d'après trois pièces de Shakespeare (Le Songe d'une nuit d'été, Othello et Comme il vous plaira) au Cirque Romanès avec dix-huit jeunes acteurs du Cours Florent. « Une création périlleuse qui brille de par sa cohérence et sa fluidité. Philippe Calvario parvient toujours à créer du rythme et de l'engouement. Comme dans « Marie Tudor », il nous entraîne dans une atmosphère rock 'n roll au son des guitares, d'un piano et d'une batterie qui accompagnent les comédiens chanteurs, en plein show » (Le HuffPost)[22]. Ensuite il met en scène Cristiana Reali à La Pépinière-Théâtre dans Marie Tudor de Victor Hugo dans lequel il mêle les genres : « Pour faire passer malgré tout le souffle tragico-comique hugolien, le metteur en scène-acteur tente un mélange des genres périlleux. Les scènes d'action sont jouées de façon classique, les scènes d'amour alternent le romantisme ampoulé et le pur vaudeville. Le tout est relevé d'une ambiance pop-rock (« John & Mary » chanté par Brian Ferry, il fallait oser) personnifiée par un sémillant guitariste musclé (qui à l'occasion joue les bourreaux) » (Les Échos)[23]. Il monte également deux pièces de Marivaux : La Double Inconstance[24] et Le jeu de l'amour et du hasard : « La mise en scène de Philippe Calvario, toute de rythme, de fantaisie et de gaieté, souligne la drôlerie des dialogues, le burlesque des situations et en même temps le grinçant de la condition des serviteurs, avec en fond les mélodies intemporelles de Serge Gainsbourg, pour faire apparaître un classique résolument d'aujourd'hui » (La Dépêche)[25]

Philippe Calvario, également comédien se produit dans des seuls en scène comme Les Visages et les Corps de Patrice Chéreau[7] et Trio autour du condamné à mort de Jean Genet avec deux musiciens « Éric Neveux et Julien Trimoreau, qui interprètent sur scène une musique originale dans le genre « post rock expérimental »(Le Télégramme)[26] et dans des pièces plus intimistes comme Créanciers d'August Strindberg au Théâtre de l'Épée de Bois avec Benjamin Baroche et Julie Debazac[27]. En tant que comédien il a également joué dans Guerres mise en scène par Raymond Acquaviva, Léo Burckart de Gérard de Nerval, mise en scène par Jean-Pierre Vincent, Une maison de poupée de Henrik Ibsen mise en scène par Philippe Person, Les Femmes savantes de Molière, mise en scène par Jean Danet...

Théâtre[modifier | modifier le code]

Metteur en scène théâtre[modifier | modifier le code]

Metteur en scène opéra[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Livre audio[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Soir de Première avec Philippe Calvario », sur sceneweb.fr, (consulté le ).
  2. « Portrait », sur coursflorent.fr (consulté le )
  3. (en) « Interview with Philippe Calvario », sur frenchculture.org, (consulté le )
  4. a et b Brigitte Salino, « Les débuts tonitruants de Philippe Calvario », sur Le Monde, (consulté le )
  5. Alexandre Demidoff, « Critique. Le don de Patrice Chéreau », sur Le Temps, (consulté le )
  6. « Les visages et les corps de Patrice Chéreau », sur Radio France, (consulté le )
  7. a et b Manuel Piolat Soleymat, « Reprise. Théâtre du Lucernaire / de Patrice Chéreau / mes Philippe Calvario », sur journal-laterrasse.fr, (consulté le )
  8. Philippe Chevilley, « Vent nouveau sur les planches », sur Les Échos, (consulté le )
  9. a et b Fabienne Darge, « Electre assassinée », sur Le Monde, (consulté le )
  10. a et b Philippe Chevilley, « Sitcom lesbien », sur Les Échos, (consulté le )
  11. a et b Thomas Stélandre, « «Parasites», passage en farce », sur Libération, (consulté le )
  12. « "La Mouette" éternelle en salle de réveil », sur Le Monde, (consulté le )
  13. Annie Coppermann, « Un tueur en cavale », sur Les Échos, (consulté le )
  14. René Solis, « Zucco à couper le souffle », sur Libération, (consulté le )
  15. « Théâtre : Philippe Calvario recrée « Grand et petit » », sur Le Télégramme, (consulté le )
  16. Brigitte Salino, « Philippe Torreton relève avec brio le défi de Richard III », sur Le Monde, (consulté le )
  17. Mathilde La Bardonnie, « «Electre» est Jane B. », sur Libération, (consulté le )
  18. Julian Sykes, « Drag queens et travestis allument Prokofiev », sur Le Temps, (consulté le )
  19. Gérard Condé, « Angels in America », sur Le Monde, (consulté le )
  20. Eric Dahan, « Anges bien timbrés », sur Libération, (consulté le )
  21. Thomas Stélandre, « Une Visite inopportune », sur Journal La Terrasse, (consulté le )
  22. Savannah Macé, « Shakespeare in the woods, par Philippe Calvario au Cirque Romanès », sur Le HuffPost, (consulté le )
  23. Philippe Chevilley, « « Marie Tudor » d'Hugo en vaudeville pop », sur Les Échos, (consulté le )
  24. Armelle Héliot, « La Double Inconstance: Marivaux, ce charmeur », sur Le Figaro, (consulté le )
  25. Armelle Héliot, « «Le Jeu de l'amour et du hasard» de Marivaux », sur La Dépêche, (consulté le )
  26. « « Trio autour du condamné à mort » : Philippe Calvario interprète Jean Genet », sur Le Télégramme, (consulté le )
  27. Catherine Robert, « Philippe Calvario met en scène Créanciers d’après Strindberg : une adaptation au jeu exacerbé », sur Le Jounral La Terrasse, (consulté le )

Citations originales[modifier | modifier le code]

Les traductions des citations sont des traductions libres, parfois réalisées avec l'aide de services de traduction dont Google Traduction ou DeepL.
  1. Citation originale : (en) « He has been a true Master for me. He taught me so much through his relation to theatre, ut also through his way of looking at the world. There are some good directors, but his grace in modelling bodies in space is something absolutely unique in France. His energy while directing is so beautiful and so contagious!. »

Liens externes[modifier | modifier le code]