Maxime Maufra

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Maxime Maufra
Allan Österlind, Portrait de Maxime Maufra (vers 1910), localisation inconnue.
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Peintre officiel de la Marine
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5345-5347, 7827-7829, 6 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
La Baie de Douarnenez (d), Les Bords du Blavet (d), Nature morte de fleurs avec vase et livre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Maxime Maufra, né Maximilien Émile Louis Maufra le à Nantes (Loire-Atlantique), et mort le à Poncé-sur-le-Loir (Sarthe), est un peintre, graveur et lithographe français postimpressionniste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Côte, Baie de Douarnenez (1901), musée d'art de Cincinnati.

Formation[modifier | modifier le code]

Maxime Maufra s’initie à la peinture avec Charles Leduc et son frère Alfred Leduc à Nantes, en reproduisant des paysages des bords de Loire, mais son père qui a décidé d'en faire un homme d'affaires, lui fait faire un séjour linguistique en Angleterre à Liverpool. Là, il découvre ce qu'est réellement la peinture, notamment celle de Turner. Il visite le Pays de Galles et l’Écosse, dont les paysages lui seront une source d'inspiration. Il revient en France en 1884, il mène de front son activité professionnelle et ses travaux picturaux. Il est alors initié à l’impressionnisme par Charles Le Roux.

En 1886, il est remarqué par Octave Mirbeau, lors d'une exposition au Salon de Paris. Cette même année il participe à l'Exposition des beaux-arts de Nantes qui se tient tous les trois ans et à laquelle sont conviés les peintres déjà consacrés et ayant participé au Salon parisien, dont Eugène Boudin, Léon Bonnat, Pierre Puvis de Chavannes, Jules-Élie Delaunay, Émile Dezaunay, avec lequel il va lier une grande amitié, Jean-Léon Gérôme, Armand Guillaumin, Henri Harpignies, Henry Moret, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Georges Seurat ou Alfred Sisley.

Dans les années 1880, il parcourt ensuite la Normandie et la Bretagne pour peindre des marines et des paysages et s'installe à Paris en 1892, revenant chaque année en Bretagne.

Pont-Aven[modifier | modifier le code]

C'est lors d'un séjour à Pont-Aven en 1890 qu'il rencontre Paul Gauguin et Paul Sérusier (1864-1927). Le travail de ces artistes a éclipsé l'influence qu'il avait subie de la part de peintres tels que Pissarro et Sisley. Il est alors fortement influencé par le synthétisme, style inventé par Émile Bernard (1868-1941) et développé par Gauguin, qui traduit les formes en aplats colorés disposés selon un motif décoratif[2].

Il décide alors de se consacrer pleinement à la peinture et s'installe à Pont-Aven[3]. Il fréquente, en 1891 et 1892, l'auberge de Marie Henry au Pouldu en compagnie de Charles Filiger. Il retrouve Gauguin quelques années plus tard à Paris en 1893. C’est l’occasion d’encouragements et de soutien réciproques entre ces deux artistes qui se respectent.

Il témoigne néanmoins d'une pointe de scepticisme signalant son indépendance de caractère : « Je restais trois mois dans ce pays breton de Pont-Aven où je n’entendais parler que vert Véronèse pur, chrome, etc., théories de couleurs plus ou moins absurdes. Je préfère la coloration vive, mais on peut peindre avec du noir… Le tout est d’être peintre, et quoique ce mot déplaise à certains, il faut d’abord s’exprimer en cette langue. »[4]

En 1892, Maufra fréquente avec son ami Émile Dezaunay, l'atelier d'Eugène Delâtre où ils réalisent leurs premières gravures, influencés par Paul Gauguin. Il est le premier à s'installer au Bateau-Lavoir à Montmartre en 1893, et son atelier est fréquenté par ses amis Dezaunay, Aristide Briand, ainsi que le poète Victor-Émile Michelet.

La Reconnaissance[modifier | modifier le code]

En 1892 il expose une monographie de son œuvre à la deuxième exposition des peintres impressionnistes et symbolistes au Le Barc de Boutteville (Paris), avec Louis Anquetin, Émile Bernard, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Charles Filiger, Maximilien Luce, Henry Moret, Camille Pissarro, Paul-Élie Ranson, Paul Sérusier, Paul Signac, Henri de Toulouse-Lautrec durant l'été 1892.

Il expose ensuite à la galerie Durand-Ruel qui sera son marchand jusqu'à la mort de l'artiste, et organisera de nombreuses expositions de ses œuvres[5].

Au printemps 1894, ils se fréquentent à nouveau avec Gauguin en Bretagne au Pouldu, puis Maufra part à la découverte du Trégor finistérien[3]. Il finit par approfondir sa propre voie en abordant les paysages avec une prédilection pour les marines de Bretagne. Il a également visité la région du Dauphiné et les environs du Havre.

Cette même année il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts et au Salon des indépendants et en 1895 il participe à l'Exposition des Bretons de Paris, puis à plusieurs expositions en 1896, 1897 et 1901.

Après un voyage en Écosse à l'été 1895, il épouse à Londres Céline Le Floc'h, dont il avait fait la connaissance à Pont-Aven.

Écrivant à un ami en 1897, il déclara : « Je cherche les grands horizons, les cieux !... Je voudrais que les paysages soient classiques, simples et immenses »[6].

En 1903, il est cofondateur avec Frantz Jourdain du Salon d'automne au Petit Palais et il expose en 1904.

Il séjourne ensuite à Quiberon, à la pointe du Raz, dans la presqu'île de Crozon et en de nombreux autres lieux.

Installation à Kerhostin[modifier | modifier le code]

Il s'installe en 1903 dans une petite ferme à Kerhostin, dont il fait l'acquisition en 1910. Il va essayer sans succès de reconstituer un petit groupe en ces lieux. Seul Léon Duval-Gozlan (1853-1941), lassé de la vie parisienne, viendra le rejoindre.

Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1906[7] et nommé peintre de la Marine en 1916.

Militant régionaliste, Maxime Maufra est l'un des animateurs de la section « beaux-arts » de l’Union régionaliste bretonne.

Il meurt d'une crise cardiaque le au Pont à Poncé, où il avait planté son chevalet.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Plus de mille œuvres sont recensées à ce jour.[réf. nécessaire]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Dessins[modifier | modifier le code]

Peintures[modifier | modifier le code]

  • Auvers-sur-Oise, Musée Daubigny :
    • Bateau au coucher du soleil, Huile sur toile

Collections privées[modifier | modifier le code]

Maxime Maufra : Les Montagnes Noires (1894).
  • Les Montagnes Noires (1894).
  • Marée basse, Île-Tudy (vendue 31 000 euros en 2021)[21].
  • Anse de Bilfot à Plouézec près de Paimpol, huile sur toile, 80x110 cm, vers 1893).
  • Marée basse à Kerhostin, Morbihan (huile sur toile).
  • Plage de Morgat (1902 ou 1903, huile sur toile ; vendue 39 500 euros en 2024)[22].

Œuvres référencées non localisées[modifier | modifier le code]

Cette liste d'œuvres n'est pas exhaustive et ne garantit pas leur authenticité.

  • Côte rocheuse, Morgat, 1891, huile sur toile, 60 × 73 cm, vendu 42 000€ (le 22 juillet 2023 à Brest).

Galerie[modifier | modifier le code]

Estampes[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Expositions
  • « Maxime Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu », exposition au musée des beaux-arts de Quimper, 29 juin - 30 septembre 1996, commissaire André Cariou, directeur du musée.
  • « L'âge d'or de la peinture en Bretagne », exposition collective, musée de la Cohue de Vannes, du au .
  • Les peintres de Pont-Aven. Autour de Gauguin, Atelier Grognard, Rueil-Malmaison, du au

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom MAUFRA Maxime (consulté le )
  2. (en) « Les falaises à Beg-ar-Fry », sur Musée de Cleveland (consulté le )
  3. a et b « Les Trois falaises », sur Musée de Quimper (consulté le )
  4. « Féérie nocturne », sur Musées de Reims (consulté le )
  5. (en) « Maxime Maufra », sur Musée Thyssen-Bornemisza (consulté le )
  6. (en) « Départ des bateaux, Yport », sur Musée des Beaux-Arts de Boston (consulté le )
  7. « Maxime Maufra (Nantes 1861 - Poncé sur le Loir 1918) : Ventes aux enchères | Millon », sur www.millon.com (consulté le )
  8. Notice sur la base Joconde
  9. Notice sur la base Joconde
  10. Notice de la base Joconde
  11. Notice de la base Joconde
  12. Fernand Graindorge 1903-1985. Collectionneur et mécène. Donation à la Communauté française de Belgique, catalogue d'exposition, Liège, Musée de l'Art wallon, 2009, p. 84-85
  13. « Côte de Goulphar », sur Base Joconde (consulté le )
  14. « Grosse mer », sur Base Joconde (consulté le )
  15. Notice sur la base Joconde
  16. « Bord de Loire », sur Base Joconde (consulté le )
  17. Base Joconde
  18. Base Joconde
  19. « La Prairie d'amont », sur Base Joconde (consulté le )
  20. Françoise Ravelle, Paris impressionniste, 100 tableaux de légende, Éditions Parigramme, 2016, p. 30-31.
  21. Journal Le Télégramme, n° du 18 janvier 2021.
  22. Journal Le Télégramme, n° du 19 février 2024.
  23. Notice de la base Joconde
  24. Notice de la base Joconde
  25. Notice de la base Joconde

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire Bénézit
  • Catalogue de l'exposition "Maxime Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu" au musée des beaux-arts de Quimper, 29 juin – 30 septembre 1996, avec des textes d'André Cariou, d'Yves Maufra et Caroline Durand-Ruel-Godfroy, édition du musée, 1996.
  • Collectif, Maxime Maufra (1861-1918), Éd. Le Télégramme avec le Musée de Pont-Aven, 1998, Encyclopédie des Peintres (ISBN 978-2-909292-34-2)
  • Arsène Alexandre, Maxime Maufra, peintre marin et rustique (1861-1918) avec portrait de l'artiste en frontispice et 99 gravures hors-texte, Paris, Édition des galeries Georges Petit, 1926.
  • Patrick Ramade, Maxime Maufra - Le Chasse-Marée, Éditions de l'Estran à Douarnenez
  • Collectif, Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu, Musée de Quimper.

Liens externes[modifier | modifier le code]