Marie-Christine d'Autriche (1858-1929)

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Marie-Christine d'Autriche
Maria Christina von Österreich
Illustration.
La reine Marie-Christine en 1891.
Titre
Régente d'Espagne

(16 ans, 5 mois et 22 jours)
Prédécesseur Alphonse XII
Successeur Alphonse XIII
(roi d'Espagne)
Reine consort d'Espagne

(5 ans, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur Mercedes d'Orléans
Successeur Victoire-Eugénie de Battenberg
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Nom de naissance Maria Christina Désirée Henriette Felicitas Rainiera von Habsburg-Lothringen
Date de naissance
Lieu de naissance Brno (Autriche)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Madrid (Espagne)
Sépulture Escurial (Espagne)
Père Charles-Ferdinand d'Autriche-Teschen
Mère Élisabeth de Habsbourg-Hongrie
Conjoint Alphonse XII
Enfants Marie Mercedes de Bourbon
Marie-Thérèse de Bourbon
Alphonse XIII
Religion Catholicisme

Marie-Christine d'Autriche (1858-1929)
Reine consort d'Espagne

Marie-Christine d'Autriche, née le au château de Groß Seelowitz (Židlochovice), près de Brno et morte le à Madrid, est une archiduchesse d'Autriche de la branche de Teschen, devenue reine d'Espagne par son mariage avec Alphonse XII puis régente pour son fils Alphonse XIII.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Arrière-petite-fille de l'empereur Léopold II du Saint-Empire, l'archiduchesse est la fille de l'archiduc Charles-Ferdinand, frère cadet de l'archiduc Albert, duc de Teschen, et de l'archiduchesse Élisabeth, fille de l'archiduc Joseph, palatin de Hongrie.

Elle est la sœur cadette de l'archiduc Frédéric et de la reine Marie-Thérèse de Bavière. Les reines Marie-Thérèse des Deux-Siciles et Marie-Henriette de Belgique étaient ses tantes.

Fort éloignée du trône, elle est d'abord nommée abbesse séculière d'un chapitre de dames nobles, mais doit, à 21 ans, abandonner la vie confortable et sage d'une chanoinesse pour épouser le Alphonse XII d'Espagne. Ce mariage avait été favorisé par l'infante Marie-Isabelle d'Espagne, sœur aînée du roi et veuve du prince Gaëtan de Bourbon-Siciles, cousin germain de l'archiduchesse.

Ayant récupéré le trône de ses ancêtres en 1874 après une période d'anarchie, le jeune roi était veuf de la très populaire infante Mercedes de Bourbon et Orléans dont il avait été très amoureux.

Faute de candidates — le roi avait espéré épouser Marie-Christine d'Orléans, sœur de sa défunte femme, mais la promise était morte peu après la célébration des fiançailles — le fringant Alphonse XII se remaria contraint et forcé avec Marie-Christine d'Autriche et la trompa copieusement. En rencontrant sa fiancée et sa future belle-famille, il aurait dit à un de ses proches « La mère me plaît énormément mais c'est la fille que je dois épouser ». La reine Marie-Christine donna d'abord deux filles à son époux. Elle était enceinte pour la troisième fois quand elle devint veuve à l'âge de 27 ans.

Descendance[modifier | modifier le code]

La reine Marie-Christine et ses enfants, en 1897.

Trois enfants naissent de son union avec le roi Alphonse XII :

Régence[modifier | modifier le code]

Le roi Alphonse XIII, 4 ans, sur un timbre philippin (1890)

Régente de 1886 à 1902 d'un royaume en proie à l'anarchie — assassinat du Premier ministre Manuel Cánovas del Castillo en 1897 — elle se fait apprécier de ses sujets par sa grande dignité, sa hauteur morale et sa conduite irréprochable qui la distinguent des reines d'Espagne de la maison de Bourbon qui l'ont précédées.

L'exécution du poète Jose Rizal, héros involontaire des révolutionnaires philippins, provoqua une vive reaction des États-Unis et malgré les avertissements de sa belle-sœur, l'infante Eulalie, la reine-mère eut à mener une guerre désastreuse de dix semaines contre les États-Unis (avril – ) auxquels elle dut céder, par le traité de Paris, les dernières colonies espagnoles, Philippines, Porto Rico et Guam contre la somme de 20 millions de dollars, et Cuba obtenait son indépendance.

C'est une souveraine vaincue qui apprit deux semaines plus tard l'assassinat dont était victime sa tante par alliance, l'impératrice et reine Élisabeth d'Autriche surnommée Sissi puis le mariage morganatique de l'archiduc-héritier François-Ferdinand et l'assassinat du roi d'Italie en 1900.

En 1902, le roi ayant atteint ses seize ans, la régente cède à son fils les rênes du pouvoir.

Vieillesse[modifier | modifier le code]

L'attentat lors du mariage royal (1906).

En 1906, elle assiste au mariage de son fils Alphonse XIII avec Victoire-Eugénie de Battenberg, une des nombreuses petites-filles de la reine Victoria Ire du Royaume-Uni qui, dès son mariage, prend le pas sur l'ex-régente.

Le mariage fut endeuillé par un attentat anarchiste qui fit des dizaines de victimes. Comme sa cousine, la tsarine de Russie Alexandra Féodorovna, Victoria-Eugénie transmit à ses fils aînés le gène de l'hémophilie ce qui, à l'époque, leur laissait peu de chance de survie et brisa le couple royal. Par prudence politique, le roi obligea plus tard ses deux aînés à renoncer à leurs droits en faveur de leur cadet l'infant Jean, comte de Barcelone.

Prenant pour marraine l'ex-impératrice des Français Eugénie, la jeune femme s'était convertie au catholicisme à la différence de sa cousine Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha qui, n'étant pas appelée à ceindre la couronne, conserva le luthéranisme de son enfance en épousant en 1909 le duc de Galliera, cousin germain du roi.

Par ailleurs, le roi entretint avec cette cousine une relation qui fit jaser. La reine convoqua à Saint Sébastien la duchesse et lui enjoignit de quitter l'Espagne. La duchesse refusant d'obtempérer, la reine douairière obtint de son fils l'exil de la duchesse scandaleuse. Cependant le roi permit bientôt à sa cousine de revenir sur le territoire espagnol[réf. nécessaire].

La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

L'avenue de la Reine Marie-Christine, à Montjuïc (Barcelone).

L'Espagne demeura neutre durant la Grande Guerre et en 1916, la reine-douairière fit nommer le duc de Galliera, son neveu, à l'ambassade d'Espagne à Berne. On prétendait en effet que la duchesse de Galliera, bien que membre de la famille royale et cousine germaine de la reine Victoire-Eugénie, était la maîtresse du roi.

Dans les années 1920, après la mort en exil de l'empereur Charles Ier d'Autriche, la reine Marie-Christine incita son fils à accueillir la jeune impératrice-douairière Zita d'Autriche, qui était sans ressources et avait huit enfants.

Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine-Teschen mourut en 1929 âgée de 70 ans.

Deux ans plus tard, son fils dut partir en exil et la république fut proclamée avant de sombrer dans les horreurs de la guerre civile. Elle est l'arrière-arrière-grand-mère du roi actuel Felipe VI.

Ascendances[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]