Bex

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Bex
Bex
Le centre du village de Bex avec les dents du Midi en arrière-plan.
Blason de Bex
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Vaud Vaud
District Aigle
Localité(s) Anzeindaz, Chêne-sur-Bex, Fenalet-sur-Bex, Chiètres, Frenières-sur-Bex, Vasselin (quartier de Lavey-village débordant sur la commune de Bex), Le Châtel, Les Dévens, Les Plans-sur-Bex, Les Posses-d'en dessus, Les posses d'en dessous, Solalex, Pont-de-Nant
Syndic
Mandat
Alberto Cherubini (PS)
2021-2026
NPA 1880 Bex, Fenalet-sur-Bex, Frenières-sur-Bex, Les Plans-sur-Bex
1882 Les Posses-sur-Bex
No OFS 5402
Démographie
Gentilé Bellerin
Population
permanente
8 167 hab. (31 décembre 2022)
Densité 85 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 15′ 04″ nord, 7° 00′ 46″ est
Altitude 424. m
Superficie 96,56 km2
Localisation
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Bex
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Bex
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Bex
Liens
Site web www.bex.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Bex ([be]) est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district d'Aigle.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le territoire de Bex s'étend sur 96,56 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,0 % de sa superficie, les surfaces agricoles 26,7 %, les surfaces boisées 34,1 % et les surfaces improductives 34,2 %[3].

Bex présente une grande diversité de climats et de paysages, allant des berges du Rhône (395 m d'altitude) au sommet des Diablerets (3 210 m)[4]. L'Avançon, la rivière traversant la commune, fait le lien entre cette diversité de lieux et d'écosystèmes. Au niveau de la superficie, Bex est la troisième plus grande commune du canton[5].

La surface agricole compte des cultures fruitières et céréalières en plaine, mais aussi des coteaux de vigne (84 ha), ainsi que des châtaigniers, des forêts et des alpages plus en altitude (dont Javerne, Solalex et Anzeindaz)[4].

Transports[modifier | modifier le code]

Le train BVB traverse le centre de Bex en 2023.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Formes anciennes : in Baccis (600) ; Gurarnerus de Baix (vers 1140) ; Warnerus de Bax (1179) ; de feudo Baiz (1220) ; in plano de Bacio (1252).

L'hypothèse d'une formation avec un nom de personne (gentilice) latin du type Battius ou Baccius est la plus probable, car l'emploi de noms de personnes simples, c'est-à-dire sans l'adjonction d'un suffixe toponymique, est fréquent en Suisse romande. Il signifierait donc « (propriété) de Baccius »[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Des travaux d'assèchement au bord du petit lac de Luissel en 1791, en vue de l'extraction de tourbe, sur les hauts de Bex, ont permis de découvrir diverses parures et armes de bronze, objets richement ornementés aujourd’hui datés de la fin du Bronze final Xe siècle av. J.-C. ou IXe siècle av. J.-C. Dès leur découverte, ces objets sont disséminés. Certains passent à l’Académie de Genève, d’autres à celle de Berne, enfin une pointe de lance et une épée à antennes entrent dans les collections de l’Académie de Lausanne, et, par là, ont abouti au Musée cantonal d'archéologie et d'histoire de Lausanne[7].

Moyen Âge et temps modernes[modifier | modifier le code]

À partir du XIe siècle, Bex passe, avec tout le Chablais, sous la domination de la Maison de Savoie. À partir du XIIe siècle, un château et des fortifications sont érigés dans la région de Bex, soulignant son rôle d'avant-poste des territoires de la Savoie. Il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour de ce château, la Tour de Duin.

En 1227, Pierre de Bex est seigneur de Bex et, à ce titre, défenseur du château-fort édifié au XIIe siècle[8].

Dès le XVe siècle, on signale l'existence d'une source d'eau salée à Bex. Cependant, ce n'est que lors du siècle suivant que le potentiel de cette ressource commencera à être exploité, d'une façon encore très artisanale[9],[10]. À ce moment, au début du XVIe siècle, le Chablais vaudois est disputé entre Berne et le duc de Savoie : occupé par Berne en 1464, sous contrôle bernois à partir de 1476 à la suite de la Guerre de Bourgogne, le pays de Vaud est confirmé possession bernoise au traité de Lausanne (15 octobre 1564).

Dès 1528, les Bernois y bousculent la vie religieuse en y instaurant la Réforme. Alors qu'il appartenait auparavant au diocèse de Sion et au décanat de Monthey, le mandement de Bex est le premier du gouvernement d'Aigle à accepter le culte protestant. Néanmoins, la réticence et les résistances sont de mise parmi la population et de nombreux habitants quittent le village pour le Valais resté catholique ou assistent clandestinement aux messes à Saint-Maurice. Une paroisse catholique sera recrée à Bex en 1870[11].

Une autre initiative des Bernois est de creuser dès 1684 des galeries pour trouver de nouvelles sources salées. On construit alors les salines du Bévieux (toujours exploitées) et des Dévens[12]. À cette époque, le sel est une denrée particulièrement précieuse, premièrement, en tant qu'agent de conservation des aliments (salaison) et, deuxièmement, comme ingrédient indispensable à la production de fromages. Or, ces derniers sont des biens d'exportation vitaux pour l'économie des communautés alpines. Les Bernois développent les salines de Bex sous l'égide de l'État dans l'optique de ne plus dépendre du sel étranger et de se servir de cette production salifère en tant que moyen de pression diplomatique. Ces objectifs ne seront jamais totalement atteints[13],[14], mais donnent à Bex une importance nationale sur le long terme concernant la production de sel[12].

Au XVIIIe siècle, Bex devient peu à peu un lieu de curiosité et de délassement. Les mines sont visitées par des voyageurs. Ainsi la localité attire certaines figures des Lumières comme Jean-Jacques Rousseau, Horace Bénédict de Saussure ou encore Giacomo Casanova[10]. Cet attrait pose les premières fondations de Bex en tant que destination touristique de choix.

À la suite de la Révolution française et durant les événements de l'invasion française de la Suisse, l'autorité de Berne est contestée dans le pays de Vaud. Certains souhaitent l'indépendance et l'adoption des idéaux révolutionnaires grâce à l'appui de la France, alors que d'autres cherchent à conserver le statu quo avec les Bernois au pouvoir. Même après l'indépendance vaudoise proclamée le 24 janvier 1798, les tensions perdurent et ces deux camps en viennent parfois à s'opposer militairement. La résistance à l'influence française ainsi que la loyauté à Berne sont particulièrement bien ancrées dans la vallée des Ormonts[16]. Dans ce contexte, plusieurs habitants de Bex participent au côté des révolutionnaires au combat du Col de la Croix contre des milices des Ormonts, le 5 mars 1798[17]. Le monument Forneret commémore cet épisode de l'histoire bellerine. Ce type de conflit se retrouve fréquemment dans toute la République helvétique, si bien que Napoléon, afin d'apaiser la situation, donne une nouvelle constitution à la Suisse par la conception de l'Acte de Médiation du 19 février 1803. Le pays de Vaud et Bex adhèrent à cette nouvelle Confédération suisse le 14 avril 1803[18].

Histoire contemporaine[modifier | modifier le code]

À la fin du XVIIIe siècle, les mines et les salines emploient une quinzaine d'ouvriers. En 1803, les salines de Bex deviennent la propriété de l'État de Vaud. Dès lors et jusqu'en 1860, on engage 360 travailleurs. Durant cette période, on essaie de nouveaux moyens pour extraire le sel d'une façon plus rentable et concurrencer le sel étranger. Néanmoins, dans la première moitié du XIXe siècle, la concurrence va aussi se faire sentir au niveau national. Dès 1836, on découvre à Muttenz, au bord du Rhin, des gisements de sel plus facile à extraire qu'à Bex. Par conséquent, il se développe dans les cantons de Bâle-Campagne et d'Argovie des salines menaçant celles du Chablais, d'autant plus après les réformes douanières issues de la guerre du Sonderbund en 1847 et la fondation de la Suisse moderne en 1848. La situation est telle que le canton de Vaud songe à fermer les mines et les salines de Bex. Une partie de la population s'y oppose. Pour préserver cette industrie, quatre particuliers (M. Grenier, M. Chappuis-Veillon, M. Bauverd et M. Laurent) obtiennent les salines sous la forme d'une concession de l'État pour cinquante ans. Ils inaugurent dès lors un nouveau mode d'exploitation et créent en 1867 une société anonyme, à savoir la Compagnie des Mines et Salines de Bex. Plus ou moins simultanément, en Suisse alémanique, on cherche à réguler le marché intérieur du sel et à mieux faire face à la concurrence étrangère. En 1864, un accord est signé entre les différentes entreprises productrices de sel sur les rives du Rhin et il débouche en 1874 sur un cartel, créant les Salines suisses du Rhin. Les discussions avec les salines chablaisiennes font du canton de Vaud le marché exclusif, le monopole, de la Compagnie des Mines et Salines de Bex[19],[10],[20]. Pour optimiser les résultats financiers des salines de Bex, on procède à plusieurs améliorations techniques comme la dessalaison de la roche sur place (vers 1860) et le salinage par thermocompression (dès 1877). Afin de répondre aux besoins énergétiques de cette exploitation, on remplace d'abord le bois par le charbon, puis ce dernier par une centrale électrique (1943)[19]. Le maintien en fonction des salines va contribuer à générer de nouvelles sources d'activités et de revenus pour la commune.

En effet, à l'instar de Montreux, Bex assiste à la construction de la ligne du Simplon sur son territoire (entre 1857 et 1860) et devient dès lors un carrefour touristique de grande importance au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle. Or, son succès s'articule autour du thermalisme, et repose en partie sur la récupération des eaux-mères des salines. Ses bains et ses grands hôtels attirent de nombreux visiteurs, notamment anglais et russes[4]. À cette époque, la localité se nomme Bex-les-Bains[21]. De nombreuses personnalités y ont séjourné, comme François-René de Châteaubriand, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Léon Tolstoï, Hans Christian Andersen, Friedrich Nietzsche, Louisa May Alcott, Nikolaï Rimski-Korsakov, l'impératrice Sissi, Francis Piccabia ou encore Haïlé Sélassié[22],[23],[24]. Cet afflux de visiteurs et leurs envies de loisirs favorisent la mise en place du train Bex-Villars-Bretaye (Chesières 1906, Bretaye 1913) et d'un tramway reliant Bex au lieu-dit Bévieux (1898)[11].

Cependant, après la Première Guerre mondiale, la localité peine à s'adapter aux nouvelles demandes touristiques et perd son attrait de destination privilégiée[4]. Il y demeure tout de même un tourisme éducatif, avec la présence de l'Institut Ascher, un internat pour jeunes gens juifs[25]. Dès 1925, cette institution occupe la Pension de Crochet ; il s'agit d'un ancien hôtel qui a aussi reçu des blessés de guerre de 14-18 durant et après le conflit. Toutefois, l’institut Ascher cesse ses activités en 1978[26],[27]. La disparition du thermalisme coïncide à peu de chose près : l'emblématique Grand Hôtel des Salines à la sortie du village en direction de Gryon ferme définitivement en 1977, brûle en 1982, puis est dynamité l'année suivante[28]. En parallèle, une industrie diversifiée se développe et maintient des activités économiques du secteur secondaire au village : on y trouve successivement une usine électrique (Forces motrices de l'Avançon) (1897), une carrière de gypse (1897)[29], une fabrique de plâtre (1905), une papeterie (brûlée en 1910), une fonte électrique (1917), une fabrique de treuils et de cabestans (1947), une entreprise de constructions métalliques (1953), de métallisation (1965), de récupération et recyclage des métaux (1972), mais aussi de sablage et de revêtement (1977). L'industrie pharmaceutique à Monthey et la raffinerie de Collombey génèrent également des emplois et du commerce[4].

Malgré le déclin de l'hôtellerie et la disparition du thermalisme, Bex reste un lieu d'accueil. En 1982, la Pension de Crochet, vacante, est louée à la Croix-Rouge suisse, puis à la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (FAREAS). Enfin, le canton de Vaud en fait l'acquisition en 1996 et délègue sa gestion à l’EVAM (Établissement vaudois d’accueil des migrants). Depuis cette date, des réfugiés y séjournent[27]. Cette présence confère à Bex un visage cosmopolite et multiculturel[30], plus d'un tiers de sa population est d'origine étrangère[31]. Les mines de sel (environ 65 000 entrées par an)[9], le meeting international d'aviation (depuis 1974) de l'aérodrome (construit en 1919) et la tenue triennale de Bex & Arts, une exposition nationale de sculpture contemporaine (depuis 1981), constituent actuellement les principales attractions bellerines[25],[31].

Politique[modifier | modifier le code]

Municipalité[modifier | modifier le code]

La Municipalité se compose des personnes suivantes[32] :

  • Alberto Cherubini, syndic (administration générale, finances, culture, affaires extérieures)
  • Daniel Hediger (sécurité publique et sport)
  • Pierre-Yves Rapaz (infrastructure et espaces publics)
  • Emanuel Capancioni (service industriels, tourisme)
  • Jean-François Cossetto (domaine, bâtiments)
  • Carmen Dubois (formation, affaires sociales, santé publique, paroisses)
  • Michael Dupertuis (urbanisme)

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Bex est jumelée à la ville de Tuttlingen en Allemagne, au nord de Schaffhouse[33]. Chaque année les élèves de Tuttlingen viennent à Bex pendant deux semaines pour apprendre le français, puis les Bellerins de 10e année partent apprendre l'allemand pendant une durée identique[34].

La commune a signé aussi une charte d'amitié avec la commune française de Draguignan[35].

Population et société[modifier | modifier le code]

Gentilés et surnoms[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune se nomment les Bellerins (fém. : Bellerintses)[36].

Ils sont surnommés les Bûcherons (lè Botsèran ou lè Botzéron en patois vaudois) ou les Moutons (lè Muton) : le premier surnom fait référence aux forêts de la commune, le second à ses armoiries. Ils ont encore trois autres surnoms dont l'origine s'est perdue : les Baiseurs, les Orgueilleux (lè z'Orgolyâo) et les Mauvais-Habits (lè Tchiâpes)[37].

Les habitants de la localité de Frenières-sur-Bex se nomment les Freniérins[38]. Ils sont surnommés lou Trifan[38] ou les Triflans, soit ceux qui mangent les pommes de terre en patois vaudois[39].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Bex compte 8 167 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 85 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 21,2 % (canton : 12,9 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Bex entre 1850 et 2020[40],[1]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 35,2 %, similaire à la valeur cantonale (35 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 24,4 %, alors qu'il est de 21,9 % au niveau cantonal[41].

La même année, la commune compte 3 879 hommes pour 3 966 femmes, soit un taux de 47,5 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,2 %)[41].

Pyramide des âges de Bex en 2020 (%)[41]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ans ou +
1,4 
7,0 
75 à 89 ans
9,6 
14,4 
60 à 74 ans
15,7 
20,7 
45 à 59 ans
21,1 
20,5 
30 à 44 ans
18,8 
18,0 
15 à 29 ans
16,6 
18,8 
- de 14 ans
16,9 
Pyramide des âges dans le canton de Vaud en 2020 (%)[41]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,4 
6,1 
75 à 89 ans
8,2 
13,3 
60 à 74 ans
14,3 
21,5 
45 à 59 ans
21,2 
22,0 
30 à 44 ans
21,4 
19,6 
15 à 29 ans
18,0 
16,9 
- de 14 ans
15,5 

Sports[modifier | modifier le code]

La commune compte plusieurs clubs de sport :

Économie[modifier | modifier le code]

Tourisme[modifier | modifier le code]

  • Les Mines de Sel (exploitées depuis le XVIIe siècle, elles accueillent des milliers de visiteurs chaque année)[46].
  • Le Sentier du Sel[47].
  • La triennale de sculpture Bex & Arts qui en est, en 2023, à sa quinzième édition[48].
  • La ville a accueilli de 1998 à 2007 le Bex Rock Festival. Le comité de Staff Music ayant décidé de ne pas réitérer l'expérience, le Bex Rock Festival a connu 9 éditions.
  • Chaque année, la commune accueille le Trophée du Muveran.

Industrie[modifier | modifier le code]

La Saline de Bex exploite des mines de sel au Bouillet[49]. La commune est également productrice de vin[50], et de gypse[51].

Le bourg comprend par ailleurs une zone industrielle active notamment dans le tri des déchets électroniques.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

La commune de Bex possède un important patrimoine, à la fois naturel et bâti.

Le vallon de Nant et le glacier des Martinets vus depuis La Motte.

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

  • Les Mines de Sel de Bex, exploitées depuis 1680, classées à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
  • La Saline de Bex, existant depuis 1554
  • la réserve du Vallon de Nant
  • le pâturage de Solalex
  • la réserve du marais de Bex
  • le district franc fédéral du Grand Muveran
  • le village des Plans-sur-Bex.

Patrimoine bâti[modifier | modifier le code]

Bâtiments religieux[modifier | modifier le code]

Cure protestante de Bex
  • Le temple de Bex (ancienne église médiévale Saint-Clément, attestée dès 1193) et son clocher à flèche de pierre de 1501 dû au maître maçon Jean Vaulet-Dunoyer. D'une hauteur de 52 mètres, il est le deuxième clocher le plus élevé du canton de Vaud après celui de la cathédrale de Lausanne[52]. La nef et le chevet ont été reconstruits en 1812-1814 par l'architecte Henri Perregaux[53]. Vitraux de 1911 par Clément Heaton. Édifice classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
  • La cure protestante, reconstruite après incendie en 1680, a subi une rénovation complète en 1805 par l’architecte Henri Exchaquet. Restaurée en 1983-1984[54].
  • L'ancienne chapelle de l'Église libre (dite chapelle Nagelin), construite en 1865 par l’architecte veveysan Samuel Késer[55].
  • L'église catholique Saint-Clément (L'Allex), de style néogothique, a été bâtie en 1885 et transformée en 1941-1943. Vitraux de 1937 par Paul Monnier[56].

Bâtiments et lieux publics[modifier | modifier le code]

L'hôtel de ville de Bex. On y trouve aujourd'hui un café.
  • L'hôtel de ville. Ce bâtiment de 1747 a été bâti par l'ingénieur et architecte Isaac Gamaliel de Rovéréa, avec arcades servant de halle de marché[57]. Restauré et transformé en 1977-1978[56].
  • La loge maçonnique Progrès et Vérité, dans l'ancienne église anglicane, consacrée en 1875. Acquise par la Loge en 1938[58].
La villa du chêne à l'avenue de la gare.
  • La villa du chêne à l'avenue de la gare construite en 1909 a appartenu à Joseph Dupont-Dupont (1872-1922), entrepreneur en génie civil engagé dans le chantier du tunnel du Simplon. Elle est représentative du style Art nouveau[59].
  • Le château (route de Gryon 4-6), imposant édifice de trois niveaux avec tour d'escalier, sous un toit Mansart, a été construit en 1641 pour David de Rovéréaz[56].
  • L'ancien pont sur le Rhône, classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
  • La « Campagne Szilassy », sur une hauteur dominant le village, comporte une maison de maître très simple, construite en 1836. Les dépendances, en style rustique, ont été bâties entre 1841 et 1881. Remarquable jardin paysager, dans le genre des parcs anglais[56].
  • Le domaine du Rhône. Bâtiment des salines du Rhône, élevé en 1717-1718 par l’architecte lausannois Guillaume Delagrange[56].
  • L'ancienne maison du directeur des salines (route des Dévens 6) a été bâtie dans le goût néoclassique en 1825-1827 par l'ingénieur Adrien Pichard[60].
  • Les fortifications Dufour (sur la colline de Chiètres), dont en particulier les fortifications de l'Arzillier[61], ont fermé, au XIXe siècle le verrou topographique que constituait le resserrement de la vallée du Rhône à Saint-Maurice.

Inventaire suisse des biens culturels[modifier | modifier le code]

Photo Objet Type[62] Adresse Coordonnées
A Arch B E M O S
Fortification de l'Arzillier O 46° 13′ 32″ N, 7° 00′ 26″ E
Clocher du temple E Rue du Midi 46° 15′ 04″ N, 7° 00′ 44″ E
Pont sur le Rhône E Route de Saint-Maurice 46° 13′ 24″ N, 7° 00′ 12″ E
Mines de Sel de Bex S Route de Gryon 29 46° 15′ 38″ N, 7° 01′ 51″ E

Monument Forneret[modifier | modifier le code]

Le monument Forneret, un mémorial situé dans le village de Bex, commémore la bataille du col de la Croix et les soldats de la commune morts en service[63],[64]. Il est composé d'une fontaine et de trois plaques commémoratives. Ce bassin pèse 2,5 tonnes et a été taillé dans de la pierre de Sous-Vent provenant d'une carrière bellerine. La construction du monument a été dirigée par l'architecte M. Gribbi de Montreux et le travail de sculpture est l’œuvre du marbrier M. A. Pichard de Bex[65].

Le bassin de la fontaine est posé sur la place du marché, flanqué de deux platanes en 1904[66]. Le monument complétant ce bassin est pour sa part construit et inauguré le . Le combat du col de la Croix, qui oppose les milices des Ormonts loyales aux autorités bernoises aux troupes vaudoise et françaises durant l'invasion française de la Suisse et la révolution vaudoise, a cependant lieu 127 ans plus tôt, le 5 mars 1798.

Après une cérémonie d'inhumation sur la place du marché de Bex, les autorités communales promettent initialement d'y ériger une pierre tombale portant l'inscription « Voyageur, ici repose Forneret. Fuis si tu es Tiran, assois-toi si tu es un frère. Sur cette tombe, après la victoire du 5 et 6 mars, Mangourit, Résident de la République Française, reçut les serments de fraternité éternelle des Français, des Vaudois, des Valaisans, armés pour la liberté du monde ». Ce projet de pierre tombale n'est cependant jamais réalisé ; il est abandonné après l'occupation française et le monument de 1925 le remplace. Comme la construction a lieu après la Première Guerre mondiale, il est décidé d'ajouter les noms des nouveaux militaires morts en service de la commune. Après 1945 deux autres plaques additionnelles listant de nouvelles victimes décédées en service actif viennent compléter le monument à droite et à gauche.

En juin 2019, la commune de Bex déplace le monument pour pouvoir réaménager la place ; après restauration, il est installé au cimetière communal[67].

Littérature[modifier | modifier le code]

Parmi les visiteurs célèbres de Bex, on compte notamment l'écrivain danois Hans Christian Andersen qui, dans La Vierge des Glaces (1861), écrit à propos de Bex : « Là, à chaque pas, tout n'est qu'abondance et prospérité, on est comme dans un jardin de châtaigniers et de noyers. Çà et là percent des cyprès et des grenadiers. Il y règne une chaleur méridionale, comme si l'on était entré en Italie... »[68]

L'écrivain vaudois Jacques Chessex a consacré quelques pages de son Portrait des Vaudois (1969) aux Histoires regrettables d'un Bellerin et leurs suites non moins édifiantes. Ce chapitre commence par une présentation aussi vivante que polémique du village :

« − Bex rend fou. Mais oui je vous dis que Bex rend fou! glapissait le vieux juge Maillard, dit Soleil, en attaquant le troisième demi. Ils sont tous fous dans cette sale ville. La politique, l'argent, le collège, c'est rien que des bringues, des histoires, tout le monde dépose plainte contre tout le monde, on se déteste, on se fait des coups tordus, on se soûle à mort. Le directeur mène le bal, son copain le notaire fait la cupesse, ah oui je vous dis que Bex rend fou!

Des sages parlent d'influences telluriques. [...] D'autres accusent le Chablais, qui coule plus fort que l'Avençon et qui embrase les cervelles d'une impétueuse acrimonie. D'autres rappellent le voisinage des catholiques. Les géographes parlent de l'influence du foehn qui tient des nuits entières les Bellerins réveillés, monte les bobéchons, gratte les plaies. D'autres mettent en cause les salines dont les miasmes et les labyrinthes exercent sur les glandes thyroïdes et les psychés un effet pernicieux qui agite les nerfs et gonfle les imaginations. D'autres accusent les institutrices de pousser les Bellerins au crime en donnant trop de petits soupers. »[69]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
« D'azur au bélier saillant d'argent accompagné au chef dextre d'une étoile à huit rais d'or[70]. »

Les armoiries de Bex apparaissent sur un sceau du XVIIIe siècle, sur des channes soit cruches de communion et autres plats en étain, mais le bélier est alors représenté passant sur une terrasse. Vers 1910, il devient saillant, parfois sur un tertre. La version définitive est arrêtée en 1925 et confirmée en 1963 par les autorités communales[70].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. a b c d et e François Berger, « Bex (commune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. « Bex en bref - Commune de Bex », sur www.bex.ch (consulté le )
  6. Florence Cattin (et al.), Dictionnaire toponymique des communes suisses, Neuchâtel, Frauenfeld, Lausanne, Centre de dialectologie, Université de Neuchâtel et Huber, , 1102 p. (ISBN 3-7193-1308-5), p. 150
  7. Vincent Fontana, Les Antiquités du Musée cantonal. Vestiges de populations évanouies (1770-1840), Lausanne, Musée cantonal d’archéologie et d’histoire, coll. « PatrimoineS Hors série », (ISBN 978-2-9701297-1-4), p. 45-50
  8. Cherix, 1931, p. 8
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  62. Légende des différents types de biens :
    • A: Archéologie
    • Arch: Archive
    • B: Bibliothèque
    • E: Objet unique
    • M: Musée
    • O: Objets multiples
    • S: Cas particulier
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