1981 en France
Chronologies
1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 Décennies : 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Événements de l'année 1981 en France.
Chronologie
Janvier
- 6 janvier : Incendie d'un silo de stockage de déchets nucléaires à la Hague
- 8 janvier : Nicole Pradain est la première femme à être nommée procureur général, à la cour d'appel de Riom.
- 18 janvier : Paris, collision dans le RER à la station Auber : 1 mort et 71 blessés.
- 24 janvier : Sur TF1, première diffusion française de la série télévisée américaine Dallas.
Février
- 1er février : suppression de la cotisation patronale supplémentaire de 1 % sur les salaires.
- 2 février : nommé par le pape Jean-Paul II, Jean-Marie Lustiger succède à Mgr François Marty comme archevêque de Paris. Né de parents juifs, il s'est converti au catholicisme à l'âge de 13 ans.
- Devant la montée de la délinquance dans le pays, le parlement adopte la Loi sécurité et liberté, sur proposition du ministre de la justice Alain Peyrefitte, qui étend les pouvoirs de la Police et du Parquet et restreint le pouvoir d'appréciation du juge. Vives protestations de l'opposition de gauche sur la restriction des libertés publiques.
- 16 février : Lors de l'émission Audition publique diffusé sur Antenne 2, un militant de la CGT prend la parole sans autorisation des présentateurs qui arbitraient le débat et ses collègues de la CGT, des jeunesses communistes, et des membres du PCF empêchent toute discussion obligeant les présentateurs à interrompre l'émission après seulement 20 minutes.
Mars
- 30 mars : les cinq plus importantes fédérations de ciné-clubs organisent la manifestation « Six heures pour les Ciné-Clubs » à la Cinémathèque de Chaillot.
Avril
- 15 avril : loi no 81-357 transcrivant la convention internationale du travail no 111 dans la législation française. Elle inaugure la lutte contre la discrimination à l'emploi et au travail.
- Les mesures de rigueur prise par le premier ministre Raymond Barre réduisent le déficit public à 0,7 % du PIB. Mais le budget de l'État, malgré les efforts des différents gouvernements, ne retrouvera jamais la situation d'équilibre qu'il a connu.
Mai
- 10 mai : alternance. Élection de François Mitterrand à la Présidence de la République française, avec 51,76 % des voix. C'est la première fois de la Cinquième République qu'un candidat socialiste est élu à la tête de l'État.
- 15 mai : tricentenaire de la première mise en eau complète du canal du Midi.
- 21 mai : Pierre Mauroy, Premier ministre et le septennat de François Mitterrand s'ouvre par une cérémonie au Panthéon durant laquelle il rend hommage, par un dépôt de roses rouges, à Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schœlcher.
- Le même jour, pour l'élection présidentielle de François Mitterrand, Libération a parfumé son journal à la rose pour fêter l'événement.
- 22 mai : décret de dissolution de l'Assemblée nationale.
- 25 mai : grâce présidentielle de Philippe Maurice, dernier condamné à mort.
- 27 mai : suspension provisoire des expulsions d'étrangers et publication de décrets qui complexifie leurs expulsions.
Juin
- 3 juin : annonce en conseil des ministres d'un plan de relance de l'économie.
- Annonce par François Mitterrand de l'abandon de l'extension du camp militaire du Larzac.
- 14-21 juin : élections législatives en France : large victoire de la Gauche avec 333 députés et 67,8 % des sièges. Le PS obtient la majorité absolue : « vague rose » (285 députés et 58 % des sièges ).
- 23 juin : les communistes sont pour la première fois présents au gouvernement. Le gouvernement Mauroy comporte quatre ministres issus du PCF. Il entame une politique très marquée à gauche pour appliquer les promesses électorales du Président : durée hebdomadaire légale du travail réduite d'une heure (39 heures au lieu de 40), cinquième semaine de congés payés, augmentation du nombre de fonctionnaires, décentralisation, larges nationalisations, impôt sur la fortune, retraite à soixante ans, abolition de la peine de mort, remboursement de l'IVG, réforme des médias, etc.
Juillet
- 1er juillet :
- le SMIC augmente de 10 % et le traitement des fonctionnaires de 3,4 %. Les allocations familiales et les autres prestations sociales sont revalorisées. La SNCF augmente ses tarifs marchandises mais pas ses tarifs voyageurs.
- circulaire interministérielle sur la démocratisation de la formation scolaire[1]. Création des ZEP (zone d'éducation prioritaire) par le ministre de l'éducation Alain Savary.
- 2 juillet : Louis Mermaz est élu président de l’Assemblée nationale.
- 18 juillet : tuerie d'Auriol.
- 29 juillet : suppression de la Cour de sûreté de l'État
- Rébellion urbaine des Minguettes à Vénissieux (dans la banlieue lyonnaise). De violents incidents (rodéos de voitures volées, incendie d'automobiles) durant l'été vont entraîner une série de mesures nationales à commencer par la politique de DSQ (développement social des quartiers). 250 voitures et des dizaines de bâtiments seront détruites par des jeunes immigrés en l'espace de deux mois.
Août
- 3 août : loi fiscale majorant de 7,7 milliards de francs les recettes fiscales. Surtaxe sur les hauts revenus, hausse des impôts sur les bénéfices des sociétés, des banques et des compagnies pétrolières. Majoration de la taxe sur les produits pétroliers.
- Plan de relance Mauroy de 1,7 % du PIB :
- Augmentation de 2,3 milliards de francs des pensions de retraite.
- Suppression des cotisations employeur pour 2,5 milliards de francs.
- 12,8 milliards de francs affectés à la création de 150 000 emplois et à la formation professionnelle.
- 5,5 milliards de francs d'aide aux agriculteurs.
- 26 milliards de francs de capital aux entreprises publiques.
- 250 millions de francs pour la construction de logements.
- 17 milliards de francs de prêts accordés par le Fonds industriel de modernisation et le Fonds de développement économique et social.
- Crédit d'impôt sur l'investissement privé : 10 % du montant de l'investissement peut être déduit de l'impôt sur les sociétés. Cette mesure représente un coût budgétaire très élevé (4,5 milliards de francs) pour un résultat limité (cf. plus bas).
- Plan de relance Mauroy de 1,7 % du PIB :
Ce plan de relance n'obtient pas les effets escomptés par le gouvernement qui sera contraint d'appliquer un plan de rigueur à partir de 1982. On peut noter que la politique de rigueur appliquée en Europe et aux États-Unis, le refus de la dévaluation, l'évasion des capitaux, la hausse de la fiscalité et surtout l'ouverture des frontières (qui interdit toute mesure protectionniste) aboutiront à l'échec du plan de relance et au retour à un classique plan de rigueur.
- 10 août : « loi Lang » imposant un prix unique sur les livres.
- 11 août : lancement d'une opération de régularisation des étrangers : 132 000 seront concernées d'ici à 1983.
- 26 août : le Conseil des ministres approuve le projet de loi abolissant la peine de mort.
Septembre
- 17 septembre : le ministre de la justice Robert Badinter dépose le projet de loi contre la peine de mort à l'Assemblée nationale.
- 18 septembre : la chambre basse vote de par 369 voix contre 113 l'abolition de la peine de mort en France. Des voix de l'opposition, comme celles de Jacques Chirac et Philippe Séguin se sont jointes à celles des socialistes pour voter la loi.
- 22 septembre : inauguration du TGV Paris-Lyon par François Mitterrand.
- 30 septembre : le projet de loi abolissant la peine de mort est voté au Sénat par 161 voix pour et 126 contre. Instauration de l'impôt de solidarité sur la fortune.
Octobre
- 4 octobre : dévaluation de 3 % du franc.
- 9 octobre : promulgation de la loi contre la peine capitale par le président Mitterrand.
- 9 octobre : une loi ouvre aux étrangers le droit d'association.
- 10 octobre : abolition définitive de la peine de mort.
- 17 octobre : une loi renforce la lutte contre le travail clandestin et instaure des sanctions contre les employeurs.
- 23 octobre : au congrès socialiste de Valence, on demande « des têtes ».
- 26 octobre :
- Adoption du IXe Plan par le parlement :
- nationalisations de 5 grands groupes industriels et des principales banques et assurances.
- Mesures fiscales et réglementaires pour diminuer la consommation et la dépendance énergétique
- Renforcement du processus de décision dans l'entreprise pour le partage des bénéfices
- Hausse des prestations et des salaires pour soutenir la consommation des ménages
- Ciblage des aides industrielles sur les entreprises et les produits à haute valeur ajoutée.
- Réouverture de l'université de Corse-Pascal-Paoli, initialement fondée en 1765, qui avait été fermée par l'armée de Louis XV lors de la conquête de la République corse par le royaume de France en 1769.
- Adoption du IXe Plan par le parlement :
- 27 octobre : abrogation de la loi Bonnet et création du certificat d'hébergement.
- Suppression de l'anonymat des transactions sur l'or. Les intermédiaires ont l'obligation de noter l'identité des acheteurs et vendeurs d'or non monnayé ou d'or en barre ou en lingot. L'importation et l'exportation du commerce d'or sont toujours interdites.
Novembre
- 9 novembre : autorisation des radios locales privées.
- 16 novembre : Yvon Gattaz devient le nouveau président du CNPF.
- 17 novembre : création officielle du Mouvement initiative et liberté (MIL).
- 26 novembre : abrogation de la « loi anti-casseurs[2] ».
- 29 novembre : Jacques Delors, ministre des Finances de France, demande une « pause dans l'annonce des réformes ».
Décembre
- 10 décembre : grève des médecins hospitaliers pour maintenir le secteur privé dans l'hôpital.
- 18 décembre : loi sur les nationalisations : tout le capital des firmes sidérurgiques, de cinq grands groupes industriels (Pechiney, CGE, Saint-Gobain, Rhône-Poulenc, Thomson), de 36 banques de dépôt, de deux holdings financiers (Paribas et Suez), ainsi que 51 % du capital de compagnies fortement spécialisés dans l’armement (Dassault, Matra) tombent dans le patrimoine public.
- 29 décembre : Majoration de 15 milliards de francs des dépenses militaires. L’accroissement du déficit oblige le gouvernement à décréter une hausse fiscale de 36 milliards de francs des impôts (TVA, droits d'accise) et des cotisations salariales pour financer l’accroissement des dépenses sociales votées en août par le parlement.
Économie
- Creusement du déficit avec les nombreuses mesures sociales votées par le parlement (-1,6 % du PIB).
- Le niveau de prélèvements obligatoires atteint 42,5 % du PIB. La hausse continue de la fiscalité directe (impôts et cotisations) et indirecte (TVA et droit d'accise) ne parvient pas à réduire le déficit qui s’accroît régulièrement depuis le début des années 1970.
- 4,5 milliards de francs de déficit commercial.
Entreprises
- France Télécom lance le Minitel.
Société
- 1 617 000 chômeurs (6,3 % de la population active).
- 2,9 millions de crimes et délits constatés en France[3]. Le taux de criminalité, estimé à 53,5 ‰, a été multiplié par 4 depuis le début des années 1960 alors que la population n'a augmenté que de 17 % entre 1965 et 1981.
Culture
Littérature
Cinéma
Films français sortis en 1981
Les uns et les autres de Claude Lelouch
Autres films sortis en France en 1981
- x
Prix et récompenses
Naissances en 1981
- Freddy Feuvre
- Marc Albert
Décès en 1981
- 5 janvier : Lanza del Vasto, écrivain et partisan de la non-violence
- 15 mars : René Clair, réalisateur
- 15 avril : Valentine Prax, peintre
- 1er juillet : Bernard Dimey, poète, parolier
- 11 août : Valentine Tessier, comédienne
- 4 septembre : Louis Delamare, ambassadeur de France, assassiné au Liban.
- 9 septembre : Jacques Lacan, psychanalyste
- 11 septembre: Dominique Auclères, ancienne journaliste au Figaro (1945-1975)
- 29 octobre : Georges Brassens, auteur-compositeur-interprète
- 5 novembre : Jean Eustache réalisateur et acteur
- 10 novembre : Abel Gance, réalisateur
- 16 décembre : Jean-Louis Goarnisson, prêtre, médecin et homme politique
- Edmond Lahaye, artiste, illustrateur, céramiste chansonnier
Voir aussi
Articles connexes
- L'année 1981 dans le monde
- Années 1980 en France
- 1981 en Suisse, 1981 en Italie, 1981 aux États-Unis
Notes et références
- http://www.cndp.fr/revueVei/chauveau117.pdf
- Cf. 1981 : Comment la Gauche abrogea la loi anticasseurs
- « Taux de criminalité en France depuis 1949 à 2012 », sur fr.actualitix.com (consulté le )