Addictologie
L'addictologie est l'étude et le soin des addictions, c'est-à-dire de la dépendance physiologique et psychologique à une substance ou à un comportement.
Ce domaine de recherche en construction vise à appréhender, dans un cadre commun, les psychopathologies entraînant les rapports de dépendance (toxicomanie, jeu pathologique, alcoolisme, tabagisme, mais aussi anorexie mentale, boulimie, etc.).
Les addictologues sont les médecins ou personnels soignants qualifiés dans ce domaine.
Aspects étudiés
[modifier | modifier le code]Ce champ d'étude prend de l'ampleur et l'on en vient à considérer, dans certains cas, des « dépendances sans produit » comme, l'achat compulsif ou les jeux compulsifs (d'argent, notamment), les addictions comportementales virtuelles : la cyberaddiction (addictions au jeu vidéo, voire à Internet).
Si le regroupement de pathologies aussi différentes peut sembler arbitraire ou absurde à première vue, l'addictologie s'appuie sur des caractéristiques communes partagées par ces troubles. Parmi ces caractéristiques, citons notamment une sémiologie commune (besoin impérieux, incapacité à arrêter le comportement, signes de sevrage en cas d'arrêt), des comorbidités importantes (le fait d'être atteint d'un de ces troubles augmente significativement le risque d'être atteint d'un autre), des bases neurobiologiques et génétiques communes (par exemple, l'allèle A1 du gène codant le récepteur dopaminergique D2).[Interprétation personnelle ?] Par ailleurs, il convient également de prendre en compte les facteurs sociologiques et psychologiques intervenant dans les phénomènes d'addictions et ce, autant du côté des causes que des conséquences (isolement, dépression, délinquance, etc.).
Addictologie en France
[modifier | modifier le code]En France, l'addictologie est une discipline médicale qui n'est pas une spécialisation mais une compétence : il s'agit d'un Diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) de type I auquel l'inscription est ouverte à tout praticien indépendamment de son champ d'exercice habituel à l'issue de son internat ou plus tard durant sa carrière professionnelle. Ainsi, un médecin généraliste avec une compétence en addictologie ne devient pas addictologue, mais médecin généraliste addictologue ; de même pour les psychiatres, neuropsychiatres, etc.[1]
Les addictologues exercent en cabinet privé, en CSAPA, en hôpital public ou privé ou dans d'autres structures — certaines de type associatif — proposant des sevrages, cures et éventuellement des post-cures aux malades dépendants[2],[3]. La durée d'un sevrage en hospitalisation complète est habituellement de dix à quinze jours[3].
De nombreux "coach" ou "thérapeutes" non réglementés commencent à se dire addictologue, mais ce n'est pas légal et ils sont à risque de poursuite pour pratique illégale de la médecine.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) », sur isnar-img.com (consulté le )
- « Le métier d’addictologue : Ce qu’il faut savoir », sur med.works (consulté le )
- Julien Roturier, En Substances, Paris, Le Lys Bleu, , 172 p. (ISBN 2851137506)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Association Française des Dépendants en Rétablissement (http://afder.com/)
- Traitement psychanalytique des toxicomanies toxicoquebec.com
- Fédération Française d'Addictologie
- F3A Fédération des acteurs de l'alcoologie et de l'addictologie
- Toxico Québec Actualités (TQa)
- Motivational interview
- Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie
- ECLAT-GRAA Espace de Concertation et de Liaison Addictions Tabagisme - Groupement Régional de Promotion de la Santé
- Quel type de prévention aux dépendances pour nos jeunes ? 1re partie. L’homo médicus ou le modèle biomédical et la dissuasion. Analyse UFAPEC par D. Houssonloge (http://www.ufapec.be/nos-analyses/0912prevention-assuetudes-1/)
- Quel type de prévention aux dépendances pour nos jeunes ? 2e partie. L’approche éducative et positive. Analyse UFAPEC par D. Houssonloge (http://www.ufapec.be/nos-analyses/1012preventiondependances2/)