Mandombe

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Le mot « mandombe » écrit en écriture mandombe
Exemple de Mandombe dans le Manuel de lecture aux apprenants

Le mandombe est une écriture de type syllabaire inventée en 1978 par Wabeladio Payi à Mbanza Ngungu dans la province du Bas-Congo en République démocratique du Congo (RDC).

Elle est enseignée dans les écoles primaires, secondaires et supérieures kimbanguistes de RDC, en Angola, au Congo-Brazzaville, et d'autres pays d'Afrique. Il y a plus de 500 professeurs dans les CENA (Centre de l'Écriture négro-africaine) en République démocratique du Congo et dans d'autres pays.

Elle est utilisée pour transcrire le kikongo ya leta, le lingala, le tshiluba et le swahili – quatre langues nationales de la République démocratique du Congo – et plusieurs langues de l'Afrique centrale et australe, dont le kikongo. Actuellement[Quand ?], l'Académie de mandombe, qui est le centre de recherches scientifiques du CENA, travaille sur la transcription de plusieurs langues d'Afrique subsaharienne.

Bisimba[modifier | modifier le code]

Le Kisimba (Bisimba, au pluriel) serait l'équivalent de la voyelle lorsque utilisé dans le cadre d'un texte. Il peut être autonome et former une syllabe à lui seul. Lorsqu'il est dans une diphtongue, un caractère diacritique est utilisé. Mais le Kisimba sert aussi de valeur numérique.

phonétique mandombe diacritique
/a/
/e/, /ɛ/ ou /ə/
/i/ ou /j/
/o/ ou /ɔ/
/u/ ou /w/
/y/

Mvuala et familles de caractères[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas de consonnes à proprement parler mais des signes de base appelés Mvuala za Mpamba et Yikamu, qui se combinent pour former des familles de Mvuala complexes, qui, combinés à des Bisimba forment des phonèmes.

Yikamu[modifier | modifier le code]

Mvuala avec 4 différents Yikamu, 0°, 45°, 90° et 135°
Projection des Yikamu

L’élément postiche, appelé yikamu, qui permet de connecter le Mvuala d’une consonne à une voyelle pour former une syllabe peut être utilisé des plusieurs façons. L’angle du postiche est calculé par rapport au plan d’écriture, c’est-à-dire que 0 degré est sur le plan, 90 degrés est perpendiculaire au plan. Seule la projection du postiche sur le plan d’écriture est visible.

  • groupe 1 Mvuala piluka
    le mvuala est formé avec un postiche à 90 degrés
  • groupe 2, Mvuala mpamba (Mvuala simple)
    le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche complet
  • groupe 3
    le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche à 45 degrés
  • groupe 4
    le mvuala est formé avec une rotation de l'élément postiche à 135 degrés

Familles mvuala[modifier | modifier le code]

Les mvualas composé à l’aide de yikamu peuvent être géométriquement transformés par rotation ou symétrie pour produire d’autres syllabes :

  • famille 1
    un caractère est composé d'une consonne, d’une postiche et d'une des voyelles, sans transformation géométrique
  • famille 2
    chaque caractère est une rotation d'un des caractères de la famille 1
  • famille 3
    chaque caractère est une symétrie (transformation géométrique) d'un des caractères de la famille 1
  • famille 4
    chaque caractère est une rotation d'un des caractères de la famille 2

Le groupe 5 dont le caractère est une rotation de l'élément postiche à 180 degrés n'est pas utilisable dans l'écriture mandombe. En fait, l'élément postiche fait un parcours de 0° à 180° que l'on nomme " Mabika ma Mvuala " ou " Les angles du temps ".

Exemples de syllabe[modifier | modifier le code]

consonne famille 1 famille 2
rotation
famille 3
réflexion
famille 4
rotation
et réflexion

1er groupe

na

va

sa

ta

2e groupe

be

de

fe

ge

3e groupe

ko

mo

lo

po

4e groupe

wi

ri

zi

yi
Mazita ma zindinga
shu

dju

tshu

ju

Caractères complexes[modifier | modifier le code]

  • La prénasalisation de consonnes est indiqué par la composition avec une variation du (n) non connecté à la voyelle.
  • La nasalisation de voyelle est marqué par une diacritique près de celle-ci.
  • Lorsque le est placé entre la consonne et la voyelle, c'est un «r».

Exemple de syllabes complexe[modifier | modifier le code]

phénomène mandombe écriture latine
diphtongue bie
mwa
nasalisation/consonne nasale finale ken
prénasalisation mbu
occlusion labiale gba
groupe de consonnes pro
plo

Tons[modifier | modifier le code]

ton haut

Chiffres[modifier | modifier le code]

chiffre mandombe
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9

Codage informatique[modifier | modifier le code]

Un dossier de demande d'encodage de l'écriture mandombe a été introduit à l'Unicode au mois de . Ce dossier a été discuté à la réunion du Comité technique de l'Unicode au début du mois de .

Une version de ce dossier a été réécrite en juillet 2016 après commentaires[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Andrij Rovenchak, Helma Pasch, Charles Riley et Nandefo Robert Wazi, Proposal to encode the Mandombe script (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fwakasumbu Luwawanu, Le principe à l'origine de l'écriture mandombe et ses implications : essai de signification, Créteil, , 342 p. (ISBN 978-2-9552090-0-4).
  • Wabeladio Payi, Histoire de la révélation de l'écriture mandombe, La Courneuve, CENA éditions, , 2 vol. (ISBN 978-2-35257-004-2).
  • Wabeladio Payi, Mandombe, écriture négro-africaine. Manuel d'apprentisage à l'usage des apprenants, Kinshasa, éditions du CENA, .
  • Ramon Sarró, « Entre écriture et art. L’invention du mandombe en pays Kongo », Terrain-numéro= 70,‎ , p. 104-125 (lire en ligne Accès libre).
  • (en) Ramon Sarró, Inventing an African alphabet : writing, art and Kongo culture in the DRC, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « International African library » (no 69), , XVI-199 p. (ISBN 9781009199490).
  • « L'écriture mandombe », sur mandombe.free.fr.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]