Maison de Montmorency
Maison de Montmorency | |
Armes de la Maison de Montmorency | |
Blasonnement | D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 |
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Devise | Dieu aide au premier baron chrétien |
Branches | Branche de Montlhéry Branche de Marly Branche de Nivelle Branche de Croisilles Branche de Fosseux Branche de Montmorency-Laval |
Période | Xe – XXe siècle |
Pays ou province d’origine | Île-de-France |
Allégeance | Royaume de France puis France |
Demeures | Château de Montmorency |
Charges | Grand maître de France, ministre des Affaires étrangères |
Fonctions militaires | Connétable de France, maréchal de France, amiral de France, colonel général, gouverneur de Paris et d'Île-de-France, gouverneur du Languedoc, gouverneur de Normandie |
Fonctions ecclésiastiques | Cardinal, évêque, grand aumônier de France |
Récompenses civiles | Pair de France |
Récompenses militaires | Ordre de Saint-Michel, ordre du Saint-Esprit |
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La maison de Montmorency est une famille de la noblesse française. Entrée en possession à la fin du Xe siècle de la ville de Montmorency, dans l'actuel département du Val-d'Oise en Île-de-France, elle en a pris le nom. Dès ce siècle elle est apparentée aux grands lignages féodaux et par eux aux Carolingiens et aux premiers rois Capétiens. La maison de Montmorency a donné à la France six connétables, douze maréchaux, quatre amiraux, un cardinal de l’Église catholique, un vice-roi de Nouvelle-France, des pairs de France, des gouverneurs et d'autres personnalités du XIe au XIXe siècle. Albéric de Montmorency, connétable de France vers 1060, est le premier des Montmorency à exercer cette charge qui était la plus haute dans le domaine militaire.
Histoire
Les Montmorency sont connus dès le Xe siècle. Il s'agit alors d'une famille châtelaine d'Île-de-France. On les rencontre d'abord à Bray-sur-Seine puis à Montlhéry (au sud proche de Paris en allant vers Orléans), puis ils déménagent au nord de Paris, tout d'abord sur l'Isle-Saint-Denis, ensuite à l'ouest de Saint-Denis. À partir de ce moment, ils résident constamment au nord de Paris. Leur puissance tirée de leur localisation géographique, dont celle de la maîtrise des routes menant à Paris dut être patiemment combattue par des rois de France soucieux d'étendre le domaine royal.
En 997, le château de Montmorency, situé sur une butte, fut confié par le roi de France Robert II à Bouchard le Barbu, seigneur installé à l'origine sur l’île-Saint-Denis, et qui tirait des revenus des droits de péage qu’il faisait acquitter aux bateliers naviguant sur la Seine et de ses incursions prédatrices sur les terres de l’abbaye de Saint-Denis.
La légende rapporte que son premier ancêtre, compagnon de Clovis, fut le premier guerrier franc à se faire baptiser par saint Remi. En référence à cette légende, la maison de Montmorency adopta la devise « Dieu aide au premier baron chrétien » et revendiqua le titre de « premier baron chrétien » ou « premier baron de France » (c'est-à-dire d'Île-de-France). Ce titre, jamais reconnu par le pouvoir royal, mais toléré, symbolisait les valeurs et l'ambition des Montmorency.
De nombreux membres de cette maison, divisée en plusieurs branches, jouèrent un grand rôle dans l'histoire de France.
La légende rapporte qu'en souvenir de la bataille de Bouvines en 1214 où Mathieu II de Montmorency, connétable de France, enleva douze enseignes à l'armée impériale conduite par l'empereur Othon IV, il ajouta douze alérions aux quatre qui composaient ses armes. Ce haut fait d'armes explique les armes des Montmorency, qui portent « d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur ».
Anne de Montmorency (1493-1567), maréchal puis connétable de France (1537), gouverneur du Languedoc, s'illustra dans les guerres d'Italie, et eut un rôle dirigeant au début du XVIe siècle, naviguant entre faveur royale et rébellion ouverte. En 1551 il est fait duc de Montmorency et pair de France. Il est également grand maître de France. Il fut mortellement blessé à la bataille de Saint-Denis (1567).
Henri Ier de Montmorency (1534-1614), connétable de France, gouverneur du Languedoc. Sa fille Charlotte-Marguerite, épouse d'un prince du sang, Henri II de Bourbon-Condé, fut à 15 ans le dernier amour (non partagé) d'un Henri IV vieillissant.
Henri II de Montmorency, amiral et maréchal de France, gouverneur du Languedoc et vice-roi de Nouvelle-France, fut exécuté en 1632 pour conspiration contre Louis XIII, sur l'ordre de Richelieu. La mort du duc de Montmorency, l'un des seigneurs les plus considérables de son temps, est arrachée au roi Louis XIII par Richelieu, et fut un signe de l'affirmation du pouvoir royal sur la noblesse. Les terres (et le titre de Duc) de la seigneurie de Montmorency passèrent alors à la maison de Condé par Charlotte-Marguerite de Montmorency, sœur d'Henri II de Montmorency et épouse d'Henri II de Bourbon-Condé.
Son cousin, François-Henri de Montmorency-Luxembourg, maréchal de Luxembourg, fut l'un des plus fameux chefs d'armée du XVIIe siècle. Longtemps avant connus aussi sous le nom de Bouteville, et proche fidèle du Grand Condé, c'est lui qui lui trouva le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Il accrocha les drapeaux ennemis rapportés par ses troupes des combats aux Pays-Bas, en décorant la nef de la cathédrale de Paris.
Parmi les autres personnalités illustres de cette maison, on trouve Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, maréchal de France qui sera dit plus tard Barbe-Bleue, Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de la Nouvelle-France, béatifié par Jean-Paul II et canonisé par le pape François, ou encore Mathieu, vicomte de Montmorency, puis duc de Montmorency-Laval qui fut l'un de ceux qui firent voter l'abolition des privilèges au cours de la nuit du . Par la suite, passé du côté de la contre-Révolution, il devint ministre des Affaires Étrangères et membre de l'Académie française. Sa fille unique, Élisabeth de Montmorency-Laval, épousa Sosthènes de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville. Tandis qu'un cousin Louis Joseph de Montmorency-Laval était cardinal évêque de Metz et grand aumônier de France.
De la branche installée en Flandre par Jean de Montmorency-Nevele est issu le comte de Hornes, initiateur de l'indépendance des Pays-Bas, décapité en 1568 à Bruxelles avec le comte d'Egmont.
En 1789, la maison de Montmorency compte vingt représentants mâles pour six grandes branches (ducs de Montmorency, ducs de Piney-Luxembourg, ducs de Beaumont, princes de Robecq, ducs de Laval et comtes de Montmorency-Laval). À la Première Restauration en 1814, elle compte dix-huit représentants mâles, la ligne des princes de Robecq s'étant éteinte. Malgré ces effectifs - six princes de Montmorency ont moins de trente ans en 1814 - la maison de Montmorency s'éteint en à peine plus d'un demi-siècle.
Le dernier représentant mâle de la maison de Montmorency fut Anne-Édouard-Louis-Joseph de Montmorency-Beaumont-Luxembourg (1802-1878), 3e duc de Beaumont et pair de France, 12e prince de Luxembourg et 10e prince de Tingry (1802-1878)[1],[2].
Variations du domaine de Montmorency
Après l'exécution du duc de Montmorency, Henri II de Montmorency, en 1632, le domaine (et le titre) de Montmorency passe (en 1633) à sa sœur Charlotte-Marguerite de Montmorency mariée dans la maison de Condé.
En 1688, Henri Jules de Bourbon-Condé fait renommer le duché de Montmorency en duché d'Enghien, pour donner plus de légitimité au titre de duc d'Enghien, porté par la maison de Condé depuis le XVIe siècle.
Puisque le titre n'est plus porté, ceci libère le titre de duc de Montmorency, pour une possible relève par une branche de la famille.
Peu de temps après en 1689, c'est le duché de Beaufort, revendu par Louis-Joseph de Vendôme, un Bourbon descendant direct d'Henri IV à Charles Ier Frédéric de Montmorency-Luxembourg, un cousin issue d'une illustre branche des Montmorency passée un temps par des possessions hors de France au service d'une maison étrangère à la France, qui fut rebaptisé duché de Montmorency (deuxième titre de duc et pairie de Montmorency) avec l'autorisation du roi Louis XIV.
Hôtels de Montmorency, à Paris
Généalogie des premiers Montmorency
Bouchard Ier de Bray, († 987) marié à Hildegarde de Blois, fille de Thibaud Ier le Tricheur († 975), comte de Blois, de Chartres, de Châteaudun et de Tours
- Albéric, seigneur de Villiers
- Bouchard le Barbu 2e du nom († 1020), seigneur de Montmorency, d’Écouen, de Marly, de Feuillarde et de Château-Basset ; marié à Idelinde, veuve de Hugues de Château-Basset
- Albéric († v. 1060), connétable de France
- Foucaud, seigneur de Banterlu
- Eudes de Montmorency
- Bouchard III de Montmorency († 1047), seigneur de Montmorency et de Marly ; marié à Helvide de Basset
- Thibaud de Montmorency († v.1090), seigneur de Montmorency, connétable de France
- Hervé de Montmorency († v.1094), seigneur de Montmorency et de Marly, bouteiller de France ; marié à Agnès d'Eu, fille de Guillaume Busac d'Eu
- Geoffroy († v.1087)
- Hervé († v.1116)
- Albéric († v.1110)
- Bouchard IV de Montmorency, († 1132 à Jérusalem), seigneur de Montmorency, de Marly, de Feuillarde, de Saint-Brice, d'Épinay et d'Hérouville ; marié à Agnès de Beaumont, dame de Conflans, fille du comte Yves IV de Beaumont
- Thibaut, connétable de France, rejoint la croisade en 1147
- Adélaïde (Adeline) de Montmorency ; mariée à Guy de Guise (†1141)
- Mathieu Ier de Montmorency, (v.1100–1160), seigneur de Montmorency, d'Écouen, de Marly, de Conflans et d'Attichy, connétable de France (1138-1160) sous Louis VII ; marié successivement à Aline ou Alix, fille illégitime du roi Henri Ier d'Angleterre ; Adèle de Savoie (ou Alix, ou Adélaïde) (1100–1154), veuve du roi Louis VI le Gros et Agnès de Pontoise, fille de Raoul Déliès, seigneur de Pontoise
- Hermer
- Hervé († v.1172), connétable d'Irlande ; marié à Isabelle de Beaumont, veuve de Gilbert de Clare (1100–1147), comte de Pembroke
- Bouchard III de Montmorency († 1047), seigneur de Montmorency et de Marly ; marié à Helvide de Basset
Branches de la maison de Montmorency
- , puis , puis Seigneurs de Montmorency
- Seigneurs de Montlhéry (éteints en 1128)
- Seigneurs de Gisors (éteints en 1244)[3]
- Seigneurs de Banthelu (éteints avant 1239)
- Seigneurs de Marly (éteints en 1358)
- Seigneurs de Laval 1465)
- Seigneurs d'Attichy (éteints avant 1408)
- Seigneurs de Loué (éteints en 1590)
- Seigneurs de Lézay, puis ducs de Laval (éteints en 1872)
- Seigneurs de Bois-Dauphin (éteints en 1672)
- Seigneurs de Brée (éteints vers 1563)
- Seigneurs de La Faigne (éteints vers 1584)
- Seigneurs de Tartigny, puis marquis de Laval (éteints en 1770)
- Seigneurs de Montigny (éteints en 1748)
- Comtes de Laval (éteints après 1820)
- Seigneurs de Tartigny, puis marquis de Laval (éteints en 1770)
- Seigneurs de Pacy (éteints après 1415)
- , puis Seigneurs de Retz (éteints après 1481)
- Seigneurs de Nangis (éteints en 1402)
- Seigneurs de Conflans (éteints en 1423)
- Seigneurs de Bouqueval (éteints en 1461)
- Seigneurs de Croisilles (éteints en 1621)
- Seigneurs de Nivelle (éteints après 1585)
- , puis Seigneurs, puis marquis de Fosseux, puis ducs de Montmorency (éteints en 1883)
- Seigneurs de Wastines, puis princes de Robecq (éteints en 1812)
- , puis Seigneurs d'Hauteville, puis comtes de Bouteville, puis ducs de Piney-Luxembourg (éteints en 1829)
- , puis Ducs de Châtillon et d'Olonne (éteints en 1861)
- Princes de Tingry, puis ducs de Beaumont (éteints en 1922)
- Seigneurs de Lauresse (éteints en 1694)
- Seigneurs de Châteaubrun (éteints en 1706)
-
Tombeau de Marie-Louise de Montmorency-Luxembourg.
-
Armes de la Maison de Montmorency-Luxembourg-Beaumont.
-
Anne-Édouard-Louis-Joseph de Montmorency-Beaumont-Luxembourg (1802-1878), duc de Beaumont et pair de France, prince de Luxembourg et prince de Tingry. Dernier représentant en ligne masculine de la Maison de Montmorency.
Blasonnement et devise
Devise : Dieu aide au premier baron chrétien.
Notes et références
- Annuaire de la noblesse de France, 1878, page 402.
- Grand Armorial de France, tome V, page 103.
- Seigneurs de Gisors sur racineshistoire.free.fr
Bibliographie
- André Du Chesne, Preuves De L'Histoire De La Maison De Montmorency: Tiltres Des Chartes De Diverses Eglises, des Registres de la Chancellerie, du Parlement, & de la Chambre des Comptes, & de plusieurs Tiltres & Historiens. Avec Les Figvres Des Anciens Seavx & Armes, dont les Seigneurs & Dames de Monmorency seelloient leurs Actes, Cramoisy, , 419 p. (lire en ligne)
- Joseph Louis Ripault-Desormeaux, Histoire de la maison de Montmorenci : […] depuis 960 jusqu'en 1531, vol. 1, Paris, , 408 p. (lire en ligne).
- Daniel Dessert, Les Montmorency, mille ans au service de France, Flammarion, 2015, (ISBN 9782081352605)
Articles connexes
- Liste des seigneurs puis ducs de Montmorency
- Armorial des Montmorency
- Courtoisie héraldique : voir Les Montmorency et leurs alérions