La Part rêvée

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La Part rêvée
Auteur Rodrigo Fresán
Pays Drapeau de l'Argentine Argentine, Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Roman
Version originale
Langue espagnol
Titre La Parte soñada
Éditeur Literatura Random House
Lieu de parution Barcelone
Date de parution
ISBN 978-9-87-398-752-6
Version française
Traducteur Isabelle Gugnon
Éditeur Éditions du Seuil
Lieu de parution Paris
Date de parution 2019
Type de média papier
Nombre de pages 572
ISBN 978-2-02-138-095-8

La Part rêvée (La Parte soñada, Literatura Random House, 2017) est un roman argentin de Rodrigo Fresán, paru en 2017 et publié en français par les éditions du Seuil en 2019.

Table des matières[modifier | modifier le code]

  • pp. 11-118 : I, Cette nuit-là (Notes de bas de page pour une encyclopédie de marcheurs endormis)
  • pp. 119-264 : II, Cette nuit lointaine (Catalogue irrationnel pour une expression d'ombres mouvantes)
  • pp. 265-553 : III, Cette nuit (Manuel de derniers secours pour rêveurs éveillés)
  • pp. 557-561 : En comptant les bergers : Note de remerciements
  • pp. 563-566 : Crédits bibliographiques

Trame narrative[modifier | modifier le code]

Le roman accuse les tensions entre fiction et non-fiction (p. 443) : Littérature du Moi, métafiction, based on a true story pp. 444. Le personnage principal croit se rendre deux fois par semaine à l’Onirium, lieu qui n'existe nulle part hormis dans son esprit. [...] L'endroit est sa version de l'Institution de Préparation à l'Hadès de "Feu pâle" de Vladimir Nabokov, où on catalogue les morts comme s'ils étaient des rêves et on les calibre comme des rêves qui ont un jour été réels (p. 390).

Le livre se présente principalement comme un gigantesque carnet de notes, calepin, bloc-notes, notebook, biji (p. 34), carnet de croquis d'un écrivain (à la troisième personne), frère de Pénélope, privé de sa mère à la naissance, attaché à sa grand-mère captivée par le(s) rêve(s) : Lui, pour s'endormir, il compte et raconte ses rêves (p. 380), le cauchemar d'une créature toujours éveillée qu'on ne redoute plus de rêver puisqu'elle est bien là et nous maintient tous en éveil (p. 74).

Dans la première partie, Elle (inconnue) est son dream operator (p. 90). Jusqu'à l'apparition de la Peste Blanche, il était un "pestiféré" qui ne valait rien (p. 55). Avec cette fin des rêves, pour l'écrivain (de type Morphée Plus), la tête hérissée de fils et d'électrodes (p. 73), émergent aussi les Compteurs de Moutons, les Juments de la Nuit (nightmare), les Tubes Cathodiques, les Écrans Plasma, les Hommes-Sable, les ART/REM, les Draps Tendus, les Piétineurs de Couvertures, les Édredons Nibelungen, les Futons Banzaï, les Rêves de la Raison, les Monstres Engendrés... Il est tour à tour Alice, Dorothy, incube, succube.

Dans la seconde partie, son rêve est vie et Stella D'Or brille, terroriste splendide, immortelle étoile morte. Sa lumière noire nous atteint des années après son extinction. Sa voix resplendissante encore audible, semblable à un écho réverbéré d'une galaxie à l'autre (p. 127)... Et son père est donc un fantasme ,unisexe, international, multilinguistique, addictif (p. 138). Dans la brève histoire de l'obscurité, ouvrage toujours à venir, figurent les trois sœurs Alex, Charley et Eddie Tulpa, leur père Pat et leur frère Bertie, mais également la famille Brontë, dont Patrick Brontë, leurs écrits, leurs personnages : Edgar Linton, Isabelle et Catherine Earnshaw, Heathcliff, Lockwood... Pénélope, sainte Pénélope de Toutes les Fautes (p. 163), à l'époque de l'alunissage de 1969, rêve de retourner à Monte Karma, avec Lina Hinz, puis fait disparaître ses parents à la Noël 1977, en téléphonant à la police pour dénoncer leur mise en scène d'un épisode fictif de guérilla urbaine.

La troisième partie débute par de longues anaphores d'hommage au passé, autour du personnage d’Oncle Hey Walrus, faux frère de leur mère. Tout est remodelé, reconstruit, réaffirmé, reflouté : épisode Pertusato Nicolasito, quête de la genèse avec l'accélérateur du CERN (de Genève), l'hôtel Montreux Palace en compagnie ou à la recherche des Nabokov, la vie à Canciones Tristes avec Pénélope chez les grands parents des champs aussi émigrés russes que les grands-parents des villes, l’Ère des Moments Merveilleux (p. 524) des années 1970, le Net purgatif Jardin des Immondices (p. 489). L'écrivain devient exitvain, excrivain, nextrivain, nextcrivain, pour s'opposer un peu à IKEA de retour, son golem éternellement jeune (p. 446), écrivain de lecteur(s), et non pas écrivain d'écrivain(s), tout juste bon à proposer de se contenter de jouer les écrivains (p. 449). Les références sont Henry James, John Updike, Shakespare, Bellow, pratiquement jamais Bob Dylan, mais surtout l'incontournable Vladimir Nabokov, le Grand Excentrique Central (p. 413), le Grand Outsider (p. 499).

Références culturelles[modifier | modifier le code]

Le texte est par moments saturé de révérences (en littérature, musique, peinture, cinéma, bandes dessinées...), dont la plupart, mais pas toutes, sont signalées dans la note de remerciements et/ou dans les crédits bibliographiques.

Parmi les oublis littéraires : Finnegans Wake de James Joyce, Charles Bukowski, Edward Bulwer-Lytton, Tom Drury, Carl Sagan, Victor Hugo, Tolkien, Dorothy Parker, Ludwig Wittgenstein, Albert Camus, Anton Tchekhov, Serge Gainsbourg, T.S. Garp, George Steiner, Malcolm Lowry, Virginia Woolf, Sylvia Plath, Raymond Chandler, Emanuel Swedenborg, Franz Kafka, Graham Greene, Georges Perec, Freud et Jung, Coleridge, Mary Shelley, Gérard de Nerval, Stephen King, Richard Bach, Stephenie Meyer, Paul Auster, Dylan Thomas, Maurice Blanchot, Emil Cioran, Marcel Proust, Milan Kundera, Emmanuel Carrère, Alessandro Baricco, William H. Gass...

Parmi les négligences cinématographiques : Week-end de Jean-Luc Godard, Melancholia de Lars von Trier, 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, La Quatrième Dimension, Star Trek, Buster Keaton, les frères Coen, Terrence Malick, Wong Kar-wai, Alfred Hitchcock, Luis Buñuel, Andreï Tarkovski, David Lynch, Robert Altman, Wim Wenders, Inception...

En peinture : M. C. Escher, Lucian Freud, Francis Bacon, Georgia O'Keefe, Balthus, Peter Max, Jérôme Bosch, les Brueghel, Edward Hopper, Diego Vélasquez, Francisco de Goya, William Blake, Jackson Pollock, Gustave Courbet, Füssli, Antonio de Pereda, le douanier Rousseau, Giotto...

En bandes dessinées : Bip Bip et Coyote, Little Nemo, Batman...

En musique : Albinoni, Bach, Beethoven, Mozart, Pachelbel, Satie, Stravinsky, Wagner, et beaucoup de musique de variétés, dont Ray Davies, Roy Orbison, James Brown, Talking Heads, Pink Floyd, Bono, John Lennon, Jimi Hendrix, Prince, Michael Jackson, Elvis Presley, Madonna et quelques listes (pp. 70-71, 145-146) ou Max Richter...

Réception[modifier | modifier le code]

L'accueil critique est très favorable, quoique encore peu nombreux (en [1],[2]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Claro, « « La Part rêvée », de Rodrigo Fresan : le feuilleton littéraire de Claro », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/03/10/pouvoirs-reve-rodrigo-fresan/

Liens externes[modifier | modifier le code]