Couëron
Couëron | |||||
Le port sur la Loire. | |||||
Image illustrative de l’article Couëron | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Loire-Atlantique | ||||
Arrondissement | Nantes | ||||
Intercommunalité | Nantes Métropole | ||||
Maire Mandat |
Jean-Pierre Fougerat 2014-2020 |
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Code postal | 44220 | ||||
Code commune | 44047 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Couëronnais | ||||
Population municipale |
20 255 hab. (2014) | ||||
Densité | 460 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 12′ 56″ nord, 1° 43′ 22″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 74 m |
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Superficie | 44,03 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Saint-Étienne-de-Montluc | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Liens | |||||
Site web | http://www.ville-coueron.fr/ | ||||
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Couëron est une commune de l'Ouest de la France, dans le département de la Loire-Atlantique (région Pays de la Loire). La commune fait partie de la Bretagne historique, dans le pays historique du Pays nantais.
Géographie
Situation
Couëron est situé sur la rive nord de la Loire, à 16 km à l'ouest de Nantes.
Ses communes limitrophes sont Saint-Étienne-de-Montluc, Sautron, Saint-Herblain, Indre, Saint-Jean-de-Boiseau et Le Pellerin.
Selon le classement établi par l'Insee en 1999, Couëron est une commune urbaine, une des 19 communes de banlieue de l’unité urbaine de Nantes (ou « agglomération », la seconde par la superficie) ; elle fait donc partie de l'aire urbaine de Nantes et de l'espace urbain de Nantes-Saint-Nazaire (cf. Liste des communes de la Loire-Atlantique).
Géographie physique
Géologie
La commune de Couëron est traversée par le sillon de Bretagne.
Hydrographie
La partie sud de la commune longe la Loire.
Le nord est arrosé par la Chézine, petit affluent de la Loire.
Le marais Audubon couvre près de la moitié des 4 400 hectares de la commune. Il communique avec la Loire par les étiers du Dareau, de la Musse et de la Bouma.
Géographie humaine
Accès et transports
Couëron est desservie par la TAN grâce à 5 lignes de bus:
- Ligne 84
- Ligne 91
- Ligne 93
- Ligne de nuit J
- Ligne Express' Mairie de Couëron - Gare Maritime
La commune dispose également d'une gare ferroviaire desservie par les TER des Pays de la Loire.
Un bac permet de relier Couëron (nord Loire, rive droite) au Pellerin (sud Loire, rive gauche).
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Le bac vers Le Pellerin
Habitat
La population de la commune est répartie entre deux secteurs principaux :
- Couëron Bourg, qui s'étend d'une part au bord de la Loire, d'autre part sur le versant du Sillon de Bretagne.
- La Chabossière, un quartier de développement récent, qui est plus proche de Nantes. C'est là qu'ont été installées, au début du XXe siècle, plusieurs cités ouvrières.
Toponymie
En breton, la commune est dénommée Koeron. Elle possède un nom en gallo, la langue d'oïl locale : Coéron (écriture ELG)[1].
Histoire
Moyen Âge
Au début du XVe siècle, Couëron passe au moins en partie dans le domaine des ducs de Bretagne. C'est là que le duc François II de Bretagne a signé avec les représentants du roi Charles VIII le traité mettant fin à la guerre franco-bretonne et cédant au roi le contrôle sur la succession de Bretagne. François II meurt à Couëron le 9 septembre suivant (1488), ne laissant qu'une fille : la duchesse Anne.
Époque moderne
Durant cette période, Couëron devient un des nombreux points de transbordement des armateurs nantais, grâce au site de Port-Launay. L'apogée de l'activité portuaire se situe de 1620 à 1740 ; à Port-Launay, il y a outre la cale (encore visible, mais désormais en retrait du fleuve) et un sémaphore, une capitainerie, un poste des douanes et une station de pilotes de Loire.
Il existe aussi une activité de verrerie, qui prend de l'importance à la fin du XVIIIe siècle avec la création de la verrerie de Jean Nicolas de La Haie Dumény. Elle commence à fonctionner en 1781 et le roi Louis XVI signe le les lettres patentes l'autorisant à fonctionner à condition d'utiliser du « charbon de terre » et non pas de bois. Quelques vestiges de cet établissement, transformé par la suite en savonnerie, subsistent dans la commune.
Époque contemporaine
- XIXe siècle
Au XIXe siècle, Couëron est fortement marqué par l'industrialisation, d'une part par les entreprises locales, mais aussi en raison de la proximité d'Indre qui compte deux très grandes usines : l'arsenal d'Indret (1777) et les Forges de Basse-Indre (1822).
Outre la verrerie, on trouve à Couëron vers 1860 quelques petites entreprises : briqueterie, biscuiterie, etc.[2] ; un changement important est introduit par l'implantation de l'usine métallurgique construite en 1861 le long des bords de Loire par la Société des fonderies et laminoirs de Pontgibaud[3]. Elle traite d'abord le minerai de plomb d'Espagne et de Sardaigne et installera ensuite des laminoirs à laiton et cuivre.
Environ 25 % de la population de Couëron est alors liée à l'industrie. En 1896, des militants socialistes créent une coopérative ouvrière, « La Fraternité »[4].
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Vue comparative de Couëron 2012-1850 -
Vue comparative de Coueron 2012-1949
- XXe siècle
Pendant et après la Première Guerre mondiale, les besoins en main-d'œuvre de Couëron et d'Indre entraînent un afflux de travailleurs coloniaux ou étrangers pour lesquels sont construites les cités de la Chabossière (1920), de Bessonneau (avec des maisons en bois), du Bossis. En 1934, on recense environ 1 500 étrangers, principalement des Polonais (850)[5].
Les années 1920 sont aussi marquées par l'équipement de la ville en lieux publics, notamment la bibliothèque (1927) et le vélodrome (1928), sur le modèle du Vélodrome d'hiver de Paris, remplaçant des pistes de fortune utilisées depuis 1894, c'est-à-dire peu après l'apparition du cyclisme.
L'usine métallurgique continue de fonctionner jusque dans les années 1980, en passant sous le contrôle d'autres entreprises : Pontgibaud (Fonderie de Pontgibaud), puis Tréfimétaux. Elle cesse son activité en décembre 1988. La tour à plomb de Couëron est un vestige spectaculaire de ce complexe industriel ancien.
En 1984, l'entreprise automobile Venturi est créée à Couëron où environ 700 véhicules de la marque seront construits jusqu'en 2000.
Économie
La ville de Couëron est dotée d'une bonne activité de commerces de proximité portée par l'association des commerçants et artisans de Couëron (CAC2000).
On y trouve plusieurs zones d'activités et quelques entreprises, notamment :
- NGK Berylco, entreprise métallurgique, spécialisée dans l'alliage du cuivre et du béryllium, qui est un reliquat de l'ancienne activité Tréfimétaux. Cette entreprise a en effet été créée en 1971 comme une filiale de Tréfimétaux et de la société américaine Kawecki Berylco Industries sous le nom de Tréfimétaux Berylco SA (TMB) ; en 1978-79, TMB devient filiale d'une autre société américaine Cabot Corporation, puis en 1986 de la société japonaise NGK (de Nagoya). En 1996, le siège social est transféré de Paris à Couëron[6].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Dirigée depuis 1995 par Jean-Pierre Fougerat et un conseil municipal de gauche (PS-PCF-PRG-UDB), elle adhère en 2001 à la communauté urbaine de Nantes Métropole dont Jean-Pierre Fougerat est vice-président (délégué depuis 2008). Entre 2001 et 2008, un groupe d'opposition Vert constituait la particularité de ce conseil municipal. Les Verts ont rejoint la liste de la majorité lors des élections de 2008, et sans adversaire, la liste conduite par Jean-Pierre Fougerat a été reconduite avec 100 % des suffrages exprimés.
Jumelages
Couëron est jumelée avec :
Démographie
On trouve dans la commune tout un « quartier polonais ». Beaucoup d'espagnols sont également venus s'installer à la Chabossière pour fuir la guerre d'Espagne.
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[8],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 20 255 habitants, en augmentation de 9,06 % par rapport à 2009 (Loire-Atlantique : 5,96 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (19,6 %) est en effet inférieur au taux national (22,7 %) et au taux départemental (20,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,5 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,9 %).
Patrimoine
- L'espace de la tour à plomb : C'est l'une des rares installations industrielles du XIXe siècle qui subsiste. La tour a été en service de 1878 à 1988. Classé monument historique en 1993, l'espace de la tour à plomb fait aujourd'hui partie du patrimoine de la commune et a été reconverti en espace culturel et associatif (incluant notamment la maison des associations et la médiathèque Victor-Jara, installée dans la grande halle Tréfimétaux depuis le 13 mai 2014).
- Le Marais Audubon est un vaste espace naturel s'étendant sur 2 000 hectares entre les communes de Couëron et Saint-Étienne-de-Montluc. Il fait partie des zones marécageuses des bords de l'estuaire et est alimenté par un réseau hydraulique important ainsi que des canaux. C'est un espace naturel très riche avec plus de 230 espèces d'oiseaux et environ 700 espèces de plantes, dont de nombreuses sont protégées. Cette zone tire son nom du naturaliste Jean-Jacques Audubon, qui grandit à Couëron (à la Gerbetière) et travailla dans ce marais.
- Le fief de Beaulieu comportant les restes d'un des plus anciens châteaux de la commune dont l'existence est attestée en 1608.
- La chapelle de Beaulieu, ex-chapelle du château de Beaulieu. Elle aurait été construite au début du XIXe siècle à côté des vestiges de l'ancienne chapelle.
- L'ancien château de Bougon, fief de la famille Boux de Bougon (manoir du XVIe siècle).
- Le domaine du Bois és loups.
- Le manoir de l'Erdurière (ou " Les Redurieres")
- Le domaine de la Vinaudière (XVIIIe siècle), appartenant à la fin du XXe siècle à M. et Mme André Megroz.
- Le domaine de Landemont, comprenant un manoir et sa chapelle construits à la fin du XVIIe siècle par François Bachelier de Bercy, maître honoraire en la chambre des comptes de Bretagne. Ses descendants conservent la propriété, d'une superficie de plus de 160 hectares, jusqu'au début du XXe siècle où elle est transmise successivement aux familles Georges Bonnet, Yves Touz, Tanquerey. Peu avant la fin du XXe siècle, M.et Mme Joël Tanquerey cèdent la propriété à M.et Mme Jean-Michel Bosc.
Le manoir actuel correspond à la partie centrale du chateau d'origine qui a perdu, sans doute à la révolution, les deux pavillons qui le flanquaient de part et d'autre. Il subsiste à l'intérieur un escalier en granit à mur d'échiffre ainsi que quatre cheminées monumentales d'époque.
À l'extérieur, la cour d'honneur, précédée par le vivier seigneurial, et à laquelle on accède par une longue avenue privée, est encadrée des communs qui forment un « U » avec le logis principal. Ces dépendances se terminent à l'est par la chapelle et, à l'ouest, par un pavillon à croupe tronquée muni d'un remarquable escalier en arche à double volée. - Le manoir de la Botardière, appartenant au XVIIe siècle à Pierre Davy, Maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Bretagne. Cette même famille y réside encore jusqu'à la révolution sous le nom de Bois David. La demeure appartient à la fin du XXe siècle à la famille Le Masne de Chermont,
- Le domaine du Champ Guillet.
- La Bouraudière (XVIIe siècle).
- L'église paroissiale Saint-Symphorien, reconstruite entre 1872 et 1875.
- La maison dans la Loire, oeuvre de Jean-Luc Courcoult créée dans le cadre de la manifestation artistique "Estuaire 2012".
- Le site du Port-Launay qui constitue l'avant-port de Nantes jusqu'au XIXe siècle. De ce fait, le port est un lieu particulièrement apprécié des armateurs qui y possèdent leurs demeures.
- La Gerbetière, propriété acquise en 1781 par Jean Audubon, père de Jean-Jacques Audubon.
- Les bains-douches et lavoirs, construits en 1927 et servant aujourd'hui de bibliothèque municipale jusqu'à l'arrivée de la médiathèque de Couëron en 2014. Cet ancien bâtiment deviendra alors un restaurant bordant la Loire.
- La verrerie
- Le lac de Beaulieu
- Plusieurs moulins dont ceux de la Galonnière (1740), de La Roche-Guillet, de la Marsillère ou de la Patissière (non loin du château du même nom).
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La tour à plomb
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Église Saint-Symphorien (centre-bourg)
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Église polonaise Notre-Dame-de-Miséricorde
Personnalités liées à la commune
- François II de Bretagne, père de Anne de Bretagne, dernier duc de la Bretagne, est mort à Couëron le . On y trouve sa résidence secondaire et sa chapelle, près du marais de Beaulieu.
- Le peintre et naturaliste américain (d'origine française), Jean-Jacques Audubon passa une partie de son enfance à Couëron, dans la propriété que son père avait acquise avant la révolution, au lieu-dit « la Gerbetière » au Port-Launay[14]. À titre anecdotique, le livre de Jean-Jacques Audubon intitulé Les oiseaux d'Amérique est à ce jour le livre le plus cher au monde (estimé à environ 7 millions d'euros).
- Jean-Baptiste David, sulpicien (1761-1841), futur évêque de Bardstown aux États-Unis et fondateur des Sœurs de la Charité de Nazareth, est né à Couëron.
- Le naturaliste Alcide Dessalines d'Orbigny est né le à Couëron.
Voir aussi
Bibliographie
- Histoire, généralités
- Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic Éditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X), « Couëron », pages 1041-1046
- Raymond Briant, Histoire de Couëron, Couëron,
- Raymond Briant, Histoire de Couëron et de la Loire armoricaine, Couëron, Lorisse, coll. « Monographies des Villes et Villages de France », (1re éd. 1982) (ISBN 978-2843734502)
- Jules Spal, Histoire de Couëron, Lorisse, coll. « Monographies des Villes et Villages de France », (1re éd. 1991) (ISBN 978-2877604857)
- Histoire, Sujets particuliers
Marie-Madeleine Le Naire, « La métallurgie lourde dans l’estuaire de la Loire », Norois, vol. 6, no 6, , p. 199-207 (ISSN 1760-8546, lire en ligne, consulté le )
- De Pontgibaud à Tréfimétaux, Couëron, coll. « Une tour, une histoire », 1997 ;
- Des machines et des hommes, Couëron, coll. « Une tour, une histoire », 2002
- L’Usine,1975-1976. La grève : quand les femmes ont pris la colère, Couëron, coll. « Une tour, une histoire », 1999.
- Gaston Boucault, La Chabossière de Couëron et ses environs du début du siècle, Nantes, 1986.
- Peter Dontzow, La Citouche : regard sur la « Navale », Centre d’histoire du travail, Nantes, 1997
- Environnement
- Guy Lorcy, Atlas des arbres, arbustes, arbrisseaux de Couëron, Couëron, 1996
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- « Villes bretonnes, noms gallo », Geobreizh (consulté le )
- Patrimoine, page 1044.
- Cf. Le Naire, 1955.
- Patrimoine, page 1046.
- Ibidem.
- Cf site NGK Berylco
- Réélu en 2001, 2008 et 2014.
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- « Couëron 1836 », sur Archinoë, portail d'indexation collaborative, archives départementales de la Loire-Atlantique (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population - Couëron - POP T3 - Population par sexe et âge en 2009 », sur recensement-2009.insee.fr, Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population de la Loire-Atlantique - POP T3 - Population par sexe et âge en 2009 », sur recensement-2009.insee.fr, Insee (consulté le ).
- « Sur les pas d'Audubon à Couëron » Site du muséum d'histoire naturel de Nantes