« Copernicium » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Mise à jour.
Complément.
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Élément/Copernicium}}
{{Infobox Élément/Copernicium}}
Le '''copernicium''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 112, de symbole Cn<ref>Le symbole initialement proposé par le GSI était '''Cp''', mais l'UICPA avait rapidement émis une [http://www.iupac.org/publications/ci//2009/3106/pr1_corish.html recommandation provisoire] pour le symbole '''Cn''', afin d'[http://media.iupac.org/publications/pac/2002/pdf/7405x0787.pdf éviter les confusions] avec l'ancien symbole du ''cassiopéium'', dénomination alternative du [[lutécium]] utilisée en Allemagne jusqu'en 1949, et avec le symbole couramment employé en [[chimie inorganique]] pour le [[ligand (chimie)|ligand]] [[cyclopentadiène]].</ref>. Sa [[dénomination systématique]] était ununbium (symbole Uub) jusqu'à ce que son nom définitif (en l'honneur de l'astronome [[Royaume de Pologne (1385-1569)|polonais]]<ref>{{en}} [http://www.economicexpert.com/a/Copernicus:nationality.htm un débat sur la nationalité de Copernic]</ref> [[Nicolas Copernic]]<ref>[http://www.webelements.com/copernicium/ Description du copernicium] sur ''webelements.com'' (Consulté le 17 mars 2015)</ref>) fût adopté par l'[[Union internationale de chimie pure et appliquée|UICPA]] en 2010{{note |groupe=alpha |Le {{date|19|février|2010}}<ref>
Le '''copernicium''' ([[Symbole chimique|symbole]] '''Cn'''<ref>Le symbole initialement proposé par le GSI était '''Cp''', mais l'UICPA avait rapidement émis une [http://www.iupac.org/publications/ci//2009/3106/pr1_corish.html recommandation provisoire] pour le symbole '''Cn''', afin d'[http://media.iupac.org/publications/pac/2002/pdf/7405x0787.pdf éviter les confusions] avec l'ancien symbole du ''cassiopéium'', dénomination alternative du [[lutécium]] utilisée en Allemagne jusqu'en 1949, et avec le symbole couramment employé en [[chimie inorganique]] pour le [[ligand (chimie)|ligand]] [[cyclopentadiène]].</ref>) est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 112. Il correspond à l'ununbium (Uub) de la [[dénomination systématique]] de l'[[Union internationale de chimie pure et appliquée|IUPAC]], et est encore appelé '''{{nobr|élément 112}}''' dans la littérature. Il a été [[Élément synthétique|synthétisé]] pour la première fois le {{nobr|9 février 1996}} par la réaction [[Plomb 208|<sup>208</sup>Pb]]([[Zinc|<sup>70</sup>Zn]],[[Neutron|n]])<sup>277</sup>Cn au [[Centre de recherche sur les ions lourds|GSI Helmholtz Centre for Heavy Ion Research]] de [[Darmstadt]], en [[Allemagne]], et son identification a été validée par l'IUPAC en {{nobr|mai 2009}}<ref>[http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=6712 Article Techno-Science.Net] : « Nouvel élément chimique enfin reconnu : reste à lui trouver un nom ».</ref>. Il a reçu son nom définitif en {{nobr|février 2010}} en l'honneur de [[Nicolas Copernic]]{{note |groupe=alpha |Le {{date|19|février|2010}}<ref>
{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.iupac.org/web/nt/2010-02-20_112_Copernicium|titre=IUPAC News – 20 février 2010}} « ''Element 112 is Named Copernicium''. »
{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.iupac.org/web/nt/2010-02-20_112_Copernicium|titre=IUPAC News – 20 février 2010}} « ''Element 112 is Named Copernicium''. »
</ref>, décision publiée par la revue ''Pure and Applied Chemistry'' dans son édition de {{date||mars|2010}}<ref>
</ref>, décision publiée par la revue ''Pure and Applied Chemistry'' dans son édition de {{date||mars|2010}}<ref>
Ligne 19 : Ligne 19 :
</ref>.}}.
</ref>.}}.


Il s'agit d'un [[transactinide]] très radioactif, dont l'[[isotope]] connu le plus stable, le <sup>285</sup>Cn, a une [[période radioactive]] de {{unité/2|29|s}}. Situé sous le [[Mercure (chimie)|mercure]] dans le [[tableau périodique des éléments]], il appartiendrait au [[Éléments du bloc d|bloc d]] et aurait les propriétés chimiques d'un [[métal de transition]], bien qu'il soit parfois vu comme un [[métal pauvre]]. Il serait très volatil, et pourrait être gazeux<ref name="JGU Institut für Kernchemie"/> aux [[conditions normales de température et de pression]].
Synthétisé pour la première fois au [[Centre de recherche sur les ions lourds|GSI]] à [[Darmstadt]], [[Allemagne]] en 1996, le copernicium n'a été admis comme nouvel élément chimique par l'UICPA que le {{date|25|juin|2009}}<ref>[http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=6712 Article Techno-Science.Net] : « Nouvel élément chimique enfin reconnu : reste à lui trouver un nom ».</ref>. L'[[isotope]] connu le moins instable est {{exp|285}}Cn, qui a une [[période radioactive|demi-vie]] d'environ {{unité|29|secondes}}, {{refnec|avec peut-être un [[Isomère nucléaire|isomère]] {{exp|285b}}Cn non confirmé qui aurait une période de l'ordre de {{unité|9|minutes}}}}, particulièrement élevée pour un [[Transactinide|élément superlourd]].


== Synthèse ==
Moins d'une centaine d'atomes de ce [[transuranien]] ont été synthétisés {{quand|à ce jour}}, de sorte que ses propriétés physiques et chimiques sont largement extrapolées par le calcul à partir des rares données expérimentales obtenues jusqu'à présent. Envisagé un temps comme un liquide plus volatil que le [[mercure (chimie)|mercure]], il serait peut-être même gazeux selon des expériences récentes<ref>
{{Lien web
| url=http://www.gsi.de/informationen/wti/library/scientificreport2003/files/167.pdf
| titre=Indication d'un élément 112 gazeux}}
</ref>. Classé parmi les [[métaux de transition]], il est parfois considéré comme un [[métal pauvre]]. On avait initialement pensé qu'il présenterait des propriétés chimiques semblables à celle d'un [[gaz rare]] en raison des effets [[relativiste]]s d'un noyau électriquement très chargé sur son cortège électronique<ref>
{{Lien web
| url=http://www.gsi.de/documents/DOC-2003-Jun-29-2.pdf
| titre="Chemistry of Hassium"
| série=Gesellschaft für Schwerionenforschung mbH
| année=2002
| consulté le=31 janvier 2007}}
</ref>.


== Synthèse ==
Le copernicium a été synthétisé pour la première fois le {{date|9|février|1996}}, à [[Darmstadt]], en [[Allemagne]], au [[Centre de recherche sur les ions lourds|GSI]] (''Gesellschaft für Schwerionenforschung''). Il a été obtenu en bombardant une cible de [[Plomb 208|{{nobr|plomb 208}}]] avec des ions de [[zinc|{{nobr|zinc 70}}]]<ref name=96Ho01>
Le copernicium a été synthétisé pour la première fois le {{date|9|février|1996}}, à [[Darmstadt]], en [[Allemagne]], au [[Centre de recherche sur les ions lourds|GSI]] (''Gesellschaft für Schwerionenforschung''). Il a été obtenu en bombardant une cible de [[Plomb 208|{{nobr|plomb 208}}]] avec des ions de [[zinc|{{nobr|zinc 70}}]]<ref name=96Ho01>
{{article|langue=en
{{article|langue=en
Ligne 127 : Ligne 115 :


== Isotopes ==
== Isotopes ==

{{article détaillé|Isotopes du copernicium}}
{{Article détaillé|Isotopes du copernicium}}

Le premier [[isotope]] à avoir été synthétisé est <sup>277</sup>Cn en 1996. Six [[radioisotope]]s sont connus, de <sup>277</sup>Cn à <sup>285</sup>Cn et possiblement deux [[isomère nucléaire|isomères nucléaires]] (non confirmés). L'isotope confirmé a la plus grande durée de vie est <sup>285</sup>Cn avec une [[période radioactive|demi-vie]] de 29 secondes.
Le premier [[isotope]] à avoir été synthétisé est <sup>277</sup>Cn en 1996. Six [[radioisotope]]s sont connus, de <sup>277</sup>Cn à <sup>285</sup>Cn et possiblement deux [[isomère nucléaire|isomères nucléaires]] (non confirmés). L'isotope confirmé a la plus grande durée de vie est <sup>285</sup>Cn avec une [[période radioactive|demi-vie]] de 29 secondes.


== Expériences en phase gazeuse ==
== Données actuelles ==

D'après une conférence de presse de l'[[Institut Paul Scherrer]] (PSI), en {{date||mai|2006}}, les expériences menées sur le copernicium semblent confirmer qu'il serait chimiquement dans la colonne du [[mercure (chimie)|mercure]] et, par certains aspects, intermédiaire avec un [[gaz rare]] comme le [[radon]]<ref>
Les propriétés chimiques du copernicium ont été particulièrement étudiées à la suite d'indications selon lesquelles il présenterait les effets [[relativiste]]s les plus sensibles parmi tous les [[éléments de la période 7]]. Sa [[configuration électronique]] à l'[[état fondamental]] étant [Rn]5f<sup>14</sup>6d<sup>10</sup>7s<sup>2</sup>, il appartient au [[Éléments du groupe 12|groupe 12]] du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]], et devrait par conséquent se comporter comme le [[Mercure (chimie)|mercure]] et former des [[Composé chimique|composés binaires]] avec des [[Métal noble|métaux nobles]] comme l'[[or]]. On a ainsi cherché à caractériser l'[[enthalpie]] d'[[adsorption]] d'atomes de copernicium sur des surfaces d'or à diverses températures. Compte tenu de la stabilisation relativiste des [[électron]]s 7s, le copernicium présente des propriétés rappelant celles d'un [[gaz noble]] comme le [[radon]]. On a ainsi cherché à mesurer les différences de caractéristiques d'adsorption entre le copernicium, le mercure et le radon<ref name="10.1007/978-3-642-37466-1_8">
{{lien web|langue=en
{{Article
|nom1= Gerber
| langue = en
|prénom= Beat
| nom1 = Heinz W. Gäggeler et Andreas Türler
| titre = Superschweres Element 112 chemisch untersucht - Experimentell auf der Insel der künstlichen Elemente gelandet
| titre = Gas-Phase Chemistry of Superheavy Elements
|série= |éditeur= [[Informationsdienst Wissenschaft]]
| périodique = The Chemistry of Superheavy Elements
| date = 31/05/2006
| volume =
| url = http://idw-online.de/pages/de/news161915
| numéro =
|consulté le= 25/01/2009}}
| jour =
</ref>. Ce résultat résulte néanmoins de l'étude de seulement deux [[atome]]s de {{exp|283}}Cn, obtenus par [[Fusion nucléaire|fusion]] d'un ion [[calcium 48]] accéléré sur une cible de [[plutonium|{{nobr|plutonium 242}}]] ; on a ainsi pu observer un temps de [[demi-vie]] d'environ {{unité|4|[[seconde (temps)|s]]}}<ref name="Bulletin_Nuklear">''Bulletin Nuklearforum Schweiz'', 29 juin 2006, p. 9</ref>. Trois autres atomes de {{exp|283}}Cn ont également été étudiés au PSI en 2007, confirmant les résultats de l'année précédente en faisant du copernicium un homologue plus volatil du [[mercure (chimie)|mercure]].
| mois = décembre
| année = 2013
| pages = 415-483
| url texte = http://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-642-37466-1_8
| consulté le = 16 décembre 2016
| doi = 10.1007/978-3-642-37466-1_8
| pmid =
| pmc =
}}</ref>.

La première expérience a été réalisée à l'aide de la réaction [[Uranium 238|<sup>238</sup>U]]([[Calcium 48|<sup>48</sup>Ca]],3[[Neutron|n]])<sup>283</sup>Cn. La détection reposait sur les produits de [[fission spontanée]] de l'[[isotope]] parent, avec une [[période radioactive]] de {{unité/2|5|min}}. L'analyse des données montra que le copernicium était plus volatil que le mercure et présentait des propriétés de gaz noble. Cependant, l'incertitude concernant la synthèse du {{nobr|copernicium 283}} a semé le doute sur ces résultats. D'autres études ont par conséquent été menées en générant cet isotope comme produit de désintégration du [[Flérovium|{{nobr|flérovium 287}}]], à la suite de la réaction [[Plutonium 242|<sup>242</sup>Pu]]([[calcium 48|<sup>48</sup>Ca]],3[[Neutron|n]])[[Flérovium|<sup>287</sup>Fl]]. Deux atomes de {{nobr|copernicium 283}} ont été identifiés au cours de cette expérience, dont les propriétés d'adsorption ont permis de déterminer que le copernicium forme de faibles liaisons métal-métal avec l'or, ce qui en fait un homologue plus volatil du mercure, et le place résolument dans le {{nobr|groupe 12}}<ref name="10.1007/978-3-642-37466-1_8"/>.

Cette expérience a été répétée en avril 2007, permettant d'identifier trois nouveaux atomes de copernicium. Les propriétés d'adsorption du copernicium ont été confirmées, et sont en plein accord avec sa position d'élément le plus lourd du {{nobr|groupe 12}}<ref name="10.1007/978-3-642-37466-1_8"/>. Ces expérience ont également permis la première estimation de la [[température d'ébullition]] du copernicium : {{unité/2|84{{±|112|108}}|°C}}, ce qui en ferait peut-être un gaz aux conditions normales de température et de pression<ref name="10.1002/anie.200705019">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Robert Eichler, Nikolay V. Aksenov, Alexey V. Belozerov, Gospodin A. Bozhikov, Victor I. Chepigin, Sergey N. Dmitriev, Rugard Dressler, Heinz W. Gäggeler, Alexander V. Gorshkov, Mikhail G. Itkis, Florian Haenssler, Andreas Laube, Viacheslav Y. Lebedev, Oleg N. Malyshev, Yuri Ts. Oganessian, Oleg V. Petrushkin, David Piguet, Andrei G. Popeko, Peter Rasmussen, Sergey V. Shishkin, Alexey A. Serov, Alexey V. Shutov, Alexander I. Svirikhin, Evgeny E. Tereshatov, Grigory K. Vostokin, Maciej Wegrzecki, Alexander V. Yeremin
| titre = Thermochemical and physical properties of element 112
| périodique = Angewandte Chemie
| volume = 47
| numéro = 17
| jour =
| mois =
| année = 2008
| pages = 3262-3266
| url texte = http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/anie.200705019/abstract
| consulté le = 16 décembre 2016
| doi = 10.1002/anie.200705019
| pmid = 18338360
| pmc =
}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Copernicium|id1=113554086|lang2=de|art2=Copernicium|id2=27998789|lang3=es|art3=Copernicio|id3=7369858}}


=== Notes ===
=== Notes ===

{{références|groupe=alpha}}
{{références|groupe=alpha}}


=== Références ===
=== Références ===

{{Références}}
{{Références|taille=30}}
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Copernicium|id1=113554086|lang2=de|art2=Copernicium|id2=27998789|lang3=es|art3=Copernicio|id3=7369858}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 16 décembre 2016 à 16:45

Copernicium
RoentgeniumCoperniciumNihonium
Hg
  Structure cristalline cubique centrée
 
112
Cn
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
   
                                           
Cn
Tableau completTableau étendu
Position dans le tableau périodique
Symbole Cn
Nom Copernicium
Numéro atomique 112
Groupe 12
Période 7e période
Bloc Bloc d
Famille d'éléments Métal de transition
ou métal pauvre
Configuration électronique [Rn] 5f14 6d10 7s2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 32, 18, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique [285]
Rayon de covalence 122 pm[1]
Énergies d’ionisation[2]
1re : 1 154,9 kJ·mol-1 3e : 3 164,7 kJ·mol-1
2e : 2 170,0 kJ·mol-1
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
283Cn{syn.}s
90 % α

10 % FS
9,53
9,32
8,94

279Ds

285Cn{syn.}29 sα9,15
9,03 ?
281Ds
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Peut-être gazeux[3]
Masse volumique 23,7 g·cm-3 (prédiction)[2]
Système cristallin Cubique centré[5] (prédiction)
Point d’ébullition 84+112
−108
 °C
[4]
Divers
No CAS 54084-26-3[6]
Précautions
Élément radioactif
Radioélément à activité notable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le copernicium (symbole Cn[7]) est l'élément chimique de numéro atomique 112. Il correspond à l'ununbium (Uub) de la dénomination systématique de l'IUPAC, et est encore appelé élément 112 dans la littérature. Il a été synthétisé pour la première fois le 9 février 1996 par la réaction 208Pb(70Zn,n)277Cn au GSI Helmholtz Centre for Heavy Ion Research de Darmstadt, en Allemagne, et son identification a été validée par l'IUPAC en mai 2009[8]. Il a reçu son nom définitif en février 2010 en l'honneur de Nicolas Copernic[a].

Il s'agit d'un transactinide très radioactif, dont l'isotope connu le plus stable, le 285Cn, a une période radioactive de 29 s. Situé sous le mercure dans le tableau périodique des éléments, il appartiendrait au bloc d et aurait les propriétés chimiques d'un métal de transition, bien qu'il soit parfois vu comme un métal pauvre. Il serait très volatil, et pourrait être gazeux[3] aux conditions normales de température et de pression.

Synthèse

Le copernicium a été synthétisé pour la première fois le , à Darmstadt, en Allemagne, au GSI (Gesellschaft für Schwerionenforschung). Il a été obtenu en bombardant une cible de plomb 208 avec des ions de zinc 70[11], lors d'une expérience où un seul atome a été produit :

.

Le GSI a confirmé ses résultats en avec la synthèse d'un second atome de 277Cn[12],[13].

L'expérience a été reproduite en 2004 au RIKEN et se solda par la synthèse de deux nouveaux atomes, confirmant les données expérimentales recueillies en Allemagne[14].

L'état de l'art en matière de production d'isotopes de copernicium peut être résumé par le tableau suivant :

Ion Cible Isotope Statut de l'expérience
70Zn 208Pb 278Cn Succès
50Ti 232Th 282Cn Réaction non tentée
48Ca 238U 286Cn Succès
48Ca 242Pu 283Cn Succès
40Ar 244Pu 284Cn Réaction non tentée
36S 248Cm 284Cn Réaction non tentée
30Si 249Cf 279Cn Réaction non tentée

Isotopes

Le premier isotope à avoir été synthétisé est 277Cn en 1996. Six radioisotopes sont connus, de 277Cn à 285Cn et possiblement deux isomères nucléaires (non confirmés). L'isotope confirmé a la plus grande durée de vie est 285Cn avec une demi-vie de 29 secondes.

Expériences en phase gazeuse

Les propriétés chimiques du copernicium ont été particulièrement étudiées à la suite d'indications selon lesquelles il présenterait les effets relativistes les plus sensibles parmi tous les éléments de la période 7. Sa configuration électronique à l'état fondamental étant [Rn]5f146d107s2, il appartient au groupe 12 du tableau périodique, et devrait par conséquent se comporter comme le mercure et former des composés binaires avec des métaux nobles comme l'or. On a ainsi cherché à caractériser l'enthalpie d'adsorption d'atomes de copernicium sur des surfaces d'or à diverses températures. Compte tenu de la stabilisation relativiste des électrons 7s, le copernicium présente des propriétés rappelant celles d'un gaz noble comme le radon. On a ainsi cherché à mesurer les différences de caractéristiques d'adsorption entre le copernicium, le mercure et le radon[15].

La première expérience a été réalisée à l'aide de la réaction 238U(48Ca,3n)283Cn. La détection reposait sur les produits de fission spontanée de l'isotope parent, avec une période radioactive de 5 min. L'analyse des données montra que le copernicium était plus volatil que le mercure et présentait des propriétés de gaz noble. Cependant, l'incertitude concernant la synthèse du copernicium 283 a semé le doute sur ces résultats. D'autres études ont par conséquent été menées en générant cet isotope comme produit de désintégration du flérovium 287, à la suite de la réaction 242Pu(48Ca,3n)287Fl. Deux atomes de copernicium 283 ont été identifiés au cours de cette expérience, dont les propriétés d'adsorption ont permis de déterminer que le copernicium forme de faibles liaisons métal-métal avec l'or, ce qui en fait un homologue plus volatil du mercure, et le place résolument dans le groupe 12[15].

Cette expérience a été répétée en avril 2007, permettant d'identifier trois nouveaux atomes de copernicium. Les propriétés d'adsorption du copernicium ont été confirmées, et sont en plein accord avec sa position d'élément le plus lourd du groupe 12[15]. Ces expérience ont également permis la première estimation de la température d'ébullition du copernicium : 84+112
−108
 °C
, ce qui en ferait peut-être un gaz aux conditions normales de température et de pression[4].

Notes et références

Notes

  1. Le [9], décision publiée par la revue Pure and Applied Chemistry dans son édition de [10].

Références

  1. (en) « Copernicium », Periodic Table, sur Royal Society of Chemistry (consulté le )
  2. a et b (en) Darleane C. Hoffman, Diana M. Lee et Valeria Pershina, « Transactinide Elements and Future Elements », The Chemistry of the Actinide and Transactinide Elements,‎ , p. 1652-1752 (ISBN 978-94-007-0210-3, DOI 10.1007/978-94-007-0211-0_14, Bibcode 2011tcot.book.1652H, lire en ligne)
  3. a et b (en) Sandra Soverna, « Indication for a gaseous element 112 » [PDF], GSI Scientific Report 2003, sur Institut de chimie nucléaire de l'université de Mayence (consulté le ).
  4. a et b (en) Robert Eichler, Nikolay V. Aksenov, Alexey V. Belozerov, Gospodin A. Bozhikov, Victor I. Chepigin, Sergey N. Dmitriev, Rugard Dressler, Heinz W. Gäggeler, Alexander V. Gorshkov, Mikhail G. Itkis, Florian Haenssler, Andreas Laube, Viacheslav Y. Lebedev, Oleg N. Malyshev, Yuri Ts. Oganessian, Oleg V. Petrushkin, David Piguet, Andrei G. Popeko, Peter Rasmussen, Sergey V. Shishkin, Alexey A. Serov, Alexey V. Shutov, Alexander I. Svirikhin, Evgeny E. Tereshatov, Grigory K. Vostokin, Maciej Wegrzecki, Alexander V. Yeremin, « Thermochemical and physical properties of element 112 », Angewandte Chemie, vol. 47, no 17,‎ , p. 3262-3266 (PMID 18338360, DOI 10.1002/anie.200705019, lire en ligne)
  5. (en) Jyoti Gyanchandani, Vinaya kMishra, G. K. Dey et S. K. Sikka, « Super heavy element Copernicium: Cohesive and electronic properties revisited », Solid State Communications, vol. 269,‎ , p. 16-22 (DOI 10.1016/j.ssc.2017.10.009, Bibcode 2018SSCom.269...16G, lire en ligne)
  6. Mark Winter, « WebElements – Element 112 », The University of Sheffield & WebElements Ltd, UK, (consulté le )
  7. Le symbole initialement proposé par le GSI était Cp, mais l'UICPA avait rapidement émis une recommandation provisoire pour le symbole Cn, afin d'éviter les confusions avec l'ancien symbole du cassiopéium, dénomination alternative du lutécium utilisée en Allemagne jusqu'en 1949, et avec le symbole couramment employé en chimie inorganique pour le ligand cyclopentadiène.
  8. Article Techno-Science.Net : « Nouvel élément chimique enfin reconnu : reste à lui trouver un nom ».
  9. (en) « IUPAC News – 20 février 2010 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) « Element 112 is Named Copernicium. »
  10. (en) Kazuyuki Tatsumi et John Corish, « Name and symbol of the element with atomic number 112 (IUPAC Recommendations 2010) », Pure and Applied Chemistry, vol. 82, no 3,‎ , p. 753-755 (ISSN 1365-3075, lire en ligne)
    DOI 10.1351/PAC-REC-09-08-20
  11. (en) S. Hofmann, et al., « The new element 112 », Zeitschrift für Physik: A Hadrons and Nuclei, vol. 354, no 1,‎ , p. 229–230 (DOI 10.1007/BF02769517)
  12. (en) Hofmann et al., « New Results on Element 111 and 112 », European Physical Journal A Hadrons and Nuclei, vol. 14, no 2,‎ , p. 147–57 (DOI 10.1140/epja/i2001-10119-x)
  13. (en) Hofmann et al., « New Results on Element 111 and 112 », GSI Scientific Report, vol. 2000,‎ (lire en ligne)
  14. K. Morita « Decay of an Isotope 277112 produced by 208Pb + 70Zn reaction » () (DOI 10.1142/9789812701749_0027)
    Exotic Nuclei (EXON2004)
    « (ibid.) », dans Proceedings of the International Symposium, World Scientific, p. 188-191
  15. a b et c (en) Heinz W. Gäggeler et Andreas Türler, « Gas-Phase Chemistry of Superheavy Elements », The Chemistry of Superheavy Elements,‎ , p. 415-483 (DOI 10.1007/978-3-642-37466-1_8, lire en ligne)

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes


  1 2                               3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1  H     He
2  Li Be   B C N O F Ne
3  Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4  K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5  Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6  Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7  Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
8  119 120 *    
  * 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142  


Métaux
  Alcalins  
  Alcalino-  
terreux
  Lanthanides     Métaux de  
transition
Métaux
  pauvres  
  Métal-  
loïdes
Non-
  métaux  
Halo-
  gènes  
Gaz
  nobles  
Éléments
  non classés  
Actinides
    Superactinides