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Énergie en Ukraine

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Énergie en Ukraine
Image illustrative de l’article Énergie en Ukraine
Centrale nucléaire de Rivné, 2006
Bilan énergétique (2021)
Offre d'énergie primaire (TPES) 3 691,7 PJ
(88,2 M tep)
par agent énergétique électricité : 27,4 %
gaz naturel : 27,1 %
charbon : 23,7 %
pétrole : 17 %
Énergies renouvelables 1,9 %
Consommation totale (TFC) 1 896,9 PJ
(45,3 M tep)
par habitant 43,3 GJ/hab.
(1 tep/hab.)
par secteur ménages : 29,9 %
industrie : 34,7 %
transports : 20,9 %
services : 10,7 %
agriculture : 3,8 %
pêche : 0 %
Électricité (2021)
Production 157,91 TWh
par filière nucléaire : 54,6 %
thermique : 32,3 %
hydro : 6,5 %
autres : 4,2 %
éoliennes : 1,8 %
biomasse/déchets : 0,5 %
Combustibles (2021 - PJ)
Production pétrole : 102
gaz naturel : 637
charbon : 335
bois : 186
Commerce extérieur (2021 - PJ)
Importations électricité : 5
pétrole : 537
gaz naturel : 267
charbon : 534
bois : 2
Exportations électricité : 13
pétrole : 12
charbon : 5
bois : 18
Sources
Agence internationale de l'énergie[1],[2]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent "bois" comprend l'ensemble biomasse-déchets.

Le secteur de l'énergie en Ukraine se caractérise surtout par la prépondérance des combustibles fossiles, qui pesaient pour 67,8 % dans la consommation intérieure d'énergie primaire en 2021 (gaz naturel : 27,1 %, charbon : 23,7 %, pétrole : 17,0 %). Le nucléaire avait aussi une place importante : 25,6 %, et les énergies renouvelables ne contribuaient que pour 6,8 % (dont 4,8 % de biomasse).

La production d'énergie primaire est dominée par le nucléaire : 41,3 %, le gaz naturel : 27,8 % et le charbon : 15,1 %. Les réserves de charbon sont abondantes : l'Ukraine se situe au 6e rang mondial avec 4,2 % des réserves mondiales, mais sa production ne couvrait que 39,5 % de sa consommation en 2021. Elle a reculé de 78 % par rapport à 2012 : la guerre du Donbass a causé une baisse de 53 % entre 2013 et 2015, puis l'invasion de l'Ukraine par la Russie une baisse de 34 % en 2022.

L'Ukraine dispose également de gisements de pétrole et de gaz, qui couvrent respectivement 16,3 % et 63,7 % de la consommation du pays en 2021. Elle reste donc dépendante des importations, ce qui pose un grave problème de dépendance, surtout pour le gaz, qui a été l'enjeu de plusieurs conflits gaziers russo-ukrainiens ; l'Ukraine espère se libérer de cette dépendance grâce au renforcement des interconnexions avec la Slovaquie, à des accords avec la Pologne et éventuellement à l'exploitation des gaz de schiste dont elle disposerait de gisements importants.

La consommation d'énergie primaire par habitant, en recul de 49 % de 2012 à 2022, est inférieure de 22 % à la moyenne mondiale, de 71 % à celle de la Russie, de 55 % à celles de la France et de 60 % à celle de l'Allemagne en 2022.

L'électricité couvrait 20,8 % de la consommation finale d'énergie en 2021. Sa production se répartissait en 2021 entre le nucléaire pour 54,6 %, les combustibles fossiles pour 32,3 % (charbon : 23,1 %, gaz naturel : 9,1 %, pétrole : 0,1 %) et les énergies renouvelables pour 13 % (hydraulique : 6,5 %, solaire : 4,2 %, biomasse : 0,5 %, éolien : 1,8 %).

Les émissions de CO2 liées à l'énergie étaient en 2021 inférieures de 15 % à la moyenne mondiale, de 10 % à celle de la France, de 50 % à celle de l'Allemagne et de 69 % à celle de la Russie.

Vue d'ensemble

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Principaux indicateurs de l'énergie en Ukraine[1]
Population[2] Consom.
énergie
primaire
Production Importation
nette
Consom.
élect.*[3]
Émissions
GES**[h 1]
Année Millions PJ PJ PJ TWh Mt CO2éq
1990 51,46 10 552 5 685 5 064 248,43 694,3
2000 49,18 5 602 3 200 2 413 136,63 297,3
2010 45,87 5 541 3 301 1 754 162,83 268,0
2011 45,71 5 299 3 587 1 997 167,40 281,6
2012 45,59 5 129 3 576 1 612 165,99 276,0
2013 45,49 4 863 3 615 1 315 163,77 268,6
2014 45,27 4 424 3 239 1 149 154,77 235,9
2015 45,15 3 887 2 701 1 256 144,9 189,0
2016 45,00 3 835 2 662 1 159 144,2 199,5
2017 44,83 3 743 2 464 1 388 134,1 173,0
2018 44,62 3 916 2 549 1 354 136,8 183,6
2019 44,39 3 741 2 531 1 376 133,7 172,3
2020 44,13 3 616 2 387 1 231 130,6 163,2
2021 43,82 3 692 2 290 1 298 140,2 161,4
variation
1990-2021
-15 % -65 % -60 % -74 % -44 % -77 %
* consommation brute d'électricité = production+importations-exportations-pertes en ligne
** émissions de gaz à effet de serre par combustion.

Comparaisons internationales

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L'Agence internationale de l'énergie et l'Energy Institute classaient l'Ukraine dans les premiers rangs pour plusieurs indicateurs du domaine de l'énergie avant la chute causée par l'invasion  :

Place de l'Ukraine dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
Charbon Réserves[r 1] 6e 2020 32,04 Mds tonnes (Gt) 4,2 % 1er : États-Unis (218,5 Gt), 2e : Chine (135,5 Gt)
Production[s 1] 18e 2022 0,36
(2021 : 0,54)
Exajoules (EJ) 0,2 % 1er : Chine (92,22 EJ), 2e : Inde (15,02 EJ), 3e : Indonésie (13,95 EJ)
Consommation[s 2] 22e 2022 0,52
(2021 : 0,95)
Exajoules (EJ) 0,3 % 1er : Chine (88,56 EJ), 2e : Inde (20,09 EJ)
Nucléaire Production[s 3] 7e 2022 62,1
(2021 : 86,2 TWh)
TWh 2,3 % 1er : États-Unis (812,1 TWh, 30,3 %), 2e : Chine (418,7 TWh, 15,6 %), 3e : France (294,7 TWh, 11 %)
Puissance installée[4] 7e 2023 13,1 GW 3,5 % 1er : États-Unis (97 GW), 2e : France (61 GW)
% nucléaire/élec*[s 3] 2e 2022 55,1 % 1er : France (63,0 %)
2020p = données provisoires 2020
* % nucléaire/total production d'électricité (classement parmi les 10 principaux producteurs)

Production d'énergie primaire

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Production d'énergie primaire en Ukraine par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon 3 634 63,9 1 522 47,5 1 408 42,7 534 22,4 345 15,1 % -91 %
Pétrole 221 3,9 155 4,8 150 4,6 104 4,3 102 4,5 % -54 %
Gaz naturel 946 16,6 628 19,6 646 19,6 664 27,8 637 27,8 % -33 %
Total fossiles 4 801 84,5 2 305 72,0 2 204 66,8 1 301 54,5 1 084 47,3 % -77 %
Nucléaire 831 14,6 844 26,4 979 29,7 837 35,1 947 41,3 % +14 %
Hydraulique 38 0,7 41 1,3 47 1,4 27 1,1 37 1,6 % -2 %
Biomasse-déchets 15 0,3 11 0,3 70 2,1 186 7,8 186 8,1 % +1130 %
Solaire, éolien 0,02 ε 0,2 0,01 33 1,4 34 1,5 % ns
Chaleur 2 0,1 2 0,1 % ns
Total EnR 53 0,9 52 1,6 117 3,6 249 10,4 259 11,3 % +390 %
Total 5 685 100 3 200 100 3 301 100 2 387 100 2 290 100 % -60 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Réserves de charbon

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Les réserves prouvées récupérables de charbon de l'Ukraine étaient estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 32 Gt (milliards de tonnes) fin 2020. BGR estime de plus à 49 Gt les ressources ultimes de charbon, soit 1,2 % des ressources ultimes mondiales[r 2]. Les réserves prouvées de charbon représentent 4,2 % des réserves mondiales, au 6e rang mondial[r 1]. Les réserves de lignite sont estimées à 2,3 Gt, plus 2,7 Gt de ressources ultimes[r 3].

Au rythme de production de 2022, ces réserves de charbon représentent 1942 années de production[s 4].

Production de charbon

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En 2022, la production de charbon de l'Ukraine s'élevait à 16,5 Mt, soit 0,36 EJ, au 18e rang mondial avec 0,2 % du total mondial ; elle a reculé de 78 % par rapport à 2012 : la guerre du Donbass a causé une baisse de 53 % entre 2013 et 2015, puis l'invasion de l'Ukraine par la Russie une baisse de 34 % en 2022[s 1].

La production est localisée pour l'essentiel dans le Donbass (bassin houiller du Donets). La mine de Bajanova et la mine de Zassyadko figurent parmi les plus importantes de ce bassin.

La guerre du Donbass a fait chuter la production de charbon de 22,4 % à 65 Mt (millions de tonnes) selon une estimation provisoire du ministère de l'énergie ; en , cette chute s'accentuait à 54,5 % ; elle concernait surtout les régions de Donetsk : 26,1 Mt (-30,4 % en 2014 et -67 % en décembre) et Louhansk 17,9 Mt (-31,3 % et -79 % en décembre) ; ces deux régions ont encore représenté 67,7 % de la production totale du pays en 2014 ; la production a augmenté dans les régions de Dnipropetrovsk : 18,9 Mt (+4 %) et de Lviv : 1,8 Mt (+20 %). L'Ukraine a commencé à importer du charbon d'Afrique du Sud et de Russie pour alimenter ses centrales électriques à charbon[5]. Les importations de charbon en 2014 ont coûté 1,77 Mds$ (milliard de dollars)[6]. Les deux régions séparatistes produisaient 70 % du charbon ukrainien avant le conflit, et en particulier la totalité de la production d'anthracite, utilisée par sept des 14 centrales thermiques du pays, est située en zone rebelle[7].

Dans le cadre des explosions nucléaires pour l'économie nationale, une explosion nucléaire expérimentale dénommée « projet clivage » a été réalisée le à 900 m de profondeur dans la mine de charbon « Yunkom » (Jeune Communiste) à Younokomounarivsk (actuel Bounhe) dans la région de Donetsk avec pour objectif d'éviter des éboulements et des fuites de méthane entre deux couches en pente[8].

Consommation de charbon

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La consommation de charbon en Ukraine s'est établie en 2022 à 0,52 EJ, en baisse de 46 % par rapport à 2021, au 22e rang mondial avec 0,3 % du total mondial ; elle a reculé de 71 % depuis 2012. La production de charbon du pays couvre 69 % de sa consommation[s 2].

La production de pétrole atteignait 102 PJ en 2021. Elle couvrait seulement 16,3 % de la consommation du pays[1].

Ukrnafta[9] est la principale entreprise pétrolière et gazière ukrainienne. Privatisée en 1994, elle revendique en 2014 une part de marché de 69 % dans la production nationale de pétrole et de 8,6 % dans celle de gaz. Elle est contrôlée à plus de 50 % par l'entreprise d'état Naftogaz[10].

Gaz naturel

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Réserves de gaz naturel

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Les réserves prouvées de gaz naturel de l'Ukraine étaient estimées par BGR à 1 104 Gm3 fin 2020, soit 0,5 % des réserves mondiales ; BGR estiment les ressources ultimes supplémentaires à 4 495 Gm3[r 4]. L'Ukraine était en 2014 au 3e rang européen pour ces réserves derrière la Norvège et les Pays-Bas[a 1]. Avec l'exploitation du gaz de Crimée, comme le champ de gaz de Djankoï, est créé le gazoduc Kherson-Armyansk-Djankoï-Simferopol pour connecter la Crimée au continent.

Les réserves prouvées de gaz naturel représentent 63 années de production au rythme de 2022[s 5].

Organisation du secteur gazier

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Naftogaz[11] est la compagnie pétrolière et gazière d'état de l'Ukraine ; elle a été créée en 1998 ; 90 % de son activité est liée au gaz ; sa filiale Ukrtransgaz gère le réseau de gazoducs qui traverse le pays pour livrer le gaz russe à l'Europe centrale et occidentale (62,2 Mds m3 transmis à l'Union européenne en 2014). Ukrtransgaz gère également le plus grand système de stockage souterrain de gaz d'Europe, composé de 12 sites dont la capacité totalise 31 Mds m3 (plus d'un quart de la capacité totale de l'Union européenne) ; sa capacité d'injection est de 280 millions m3/jour. Ukrgasvydobuvannya (UGV) est la principale compagnie ukrainienne dans l'amont gazier et la seconde dans l'amont pétrolier. En 2014, elle a produit près de 14 Mds m3 de gaz, représentant les deux tiers du marché[12].

Production de gaz naturel

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En 2022, selon l'Energy Institute, l'Ukraine a produit 17,5 Gm3 de gaz naturel, soit 0,63 EJ, en baisse de 6,6 % en 2022 et de 10 % depuis 2012, représentant 0,4 % de la production mondiale, très loin derrière les États-Unis (24,2 %) et la Russie (15,3 %)[s 6].

En 2021, l'Ukraine a produit 637 PJ de gaz naturel, couvrant 63,7 % de la consommation intérieure[1].

En Europe (hors Russie), la production ukrainienne de gaz se classait en 2014 au 4e rang derrière celles de la Norvège, des Pays-Bas et du Royaume-Uni[a 1]. Naftogaz prévoit pour 2016 une baisse de production de 1,2 milliard de m3, dont 0,2 milliard de m3 du fait des pertes d'installations de production lors du conflit armé dans le Donbass et des plateformes Vichki Boïka en mer Noire.

L'Ukraine a été exportatrice de gaz naturel de 1960 à 1978 ; sa production a atteint son maximum en 1975 à 68,7 milliards de m3. Après un long déclin, elle s'est stabilisée depuis 1993 aux alentours de 20 milliards de m3[13]. Elle exploite le champ gazier sud de l'Ukraine-mer Noire-Crimée.

Dans le cadre des explosions nucléaires pour l'économie nationale, une explosion nucléaire (« opération Fakel ») a été réalisée le à 2 483 m de profondeur dans un gisement de gaz dans la région de Kharkiv avec pour objectif l'obturation d'une fuite de méthane[14].

Gaz de schiste

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L'extraction de gaz de schiste du champ de gaz de Yuzivska, dans les régions de Donetsk et Kharkiv, était annoncée en 2012 par le ministre de l'environnement et des ressources naturelles pour 2017 ; ses réserves étaient estimées à 1 000 Mds m3. Avec le gisement d'Olesska dans la région de Lviv, le potentiel de production était évalué à 15 Mds m3 par an[15]. Un rapport publié en 2013 par l'Energy Information Administration américaine classait l'Ukraine au 3e rang européen (hors Russie) pour ses réserves de gaz de schiste, derrière la Pologne et la France. Des accords de prospection ont été signés avec Shell en pour le champ gazier de Yuzivska et avec Chevron pour la zone d’Olesska en [16]. Le président Porochenko a déclaré en au forum de Davos : « Je suis absolument sûr que dans deux ans, nous serons indépendants de la Russie pour l'énergie. Nous avons un nouveau moyen de recevoir du gaz européen. Nous aurons la technologie pour le gaz de schiste dans notre pays »[17].

Consommation de gaz naturel

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La production de gaz de l'Ukraine (637 PJ) a couvert 63,7 % de sa consommation (1 001 PJ) en 2021[1].

Selon le rapport annuel 2014 de Naftogaz, la consommation de gaz pour le secteur résidentiel (besoins des ménages) était prévue à 21,3 Mds m3 en 2015-16, dont 6,7 Mds m3 sous forme de chauffage urbain et 14,5 Mds m3 d'utilisation directe par les ménages : 2,5 Mds m3 pour la cuisine et l'eau chaude et 12 Mds m3 pour le chauffage, dont 3,3 Mds m3 en dépassement de la norme sociale de 200 m3 par mois ; cette demande est couverte par la production nationale à hauteur de 12,8 Mds m3 et 8,5 Mds m3 sont importés[a 2].

Importations de gaz naturel

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Principaux gazoducs russes vers l'Europe, 2013.

En 2020, les importations de gaz naturel par gazoduc ont atteint 14,7 Gm3, au 1er rang mondial, provenant de Russie[18], soit la moitié de la consommation de l'Ukraine : 29,3 Gm3[s 7].

Les principaux gazoducs qui traversent l'Ukraine sont :

Réduire la dépendance envers le gaz russe est l'une des priorités majeures de la politique de l'Ukraine.

Carte des pays européens dont l'approvisionnement en gaz a été coupé en 2009.
Rouge : coupure à plus de 75 % ; Orange : 50 à 75 % ; rose : 25 à 50 % ; Jaune : < 25 %.

Les conflits gaziers russo-ukrainiens de 2005-06, 2007-08 et 2008-09, déclenchés par des différends sur les prix de transit et de livraison du gaz, ont causé de graves perturbations dans l'approvisionnement en gaz des pays d'Europe orientale et centrale.

Le , Ukrtransgaz et Eustream, le gestionnaire du réseau slovaque, signent un protocole d'accord encouragé par la Commission européenne, établissant l'intention des parties de rendre possibles des flux gaziers bidirectionnels sans restrictions entre la Slovaquie et l'Ukraine, à tous les points d’interconnexion entre les deux pays. Le , un nouveau gazoduc pour les livraisons de gaz de la Slovaquie à l'Ukraine était mis en service ; puis sa capacité a été progressivement accrue depuis les 8 Mds m3/an initiaux jusqu'à 15 Mds m3/an en , permettant de couvrir jusqu'à 90 % de la demande de gaz de l'Ukraine. En , Ukrtransgaz et le gestionnaire du réseau polonais GAZ-SYSTEM S.A. ont signé un accord de coopération pour accroître la capacité de transport de gaz de Pologne vers l'Ukraine de 1,5 Mds m3/an à 9,5 Mds m3/an ainsi que pour utiliser les capacités de stockage de gaz de l'Ukraine pour stocker du gaz européen[a 3].

En , un terminal maritime de gaz naturel liquéfié (GNL) a été mis en service à Świnoujście, dans le nord-ouest de la Pologne, en Poméranie occidentale, près de la frontière allemande. Il permet à la Pologne de s’approvisionner désormais par navires méthaniers auprès de nombreux pays tels que le Qatar ou le Nigeria. La Première ministre polonaise, Ewa Kopacz a déclaré : « La Pologne a atteint son but stratégique, nous sommes indépendants en matière de gaz » . La mise en exploitation du terminal réduira sensiblement le risque de pressions russes. Le terminal a une capacité de 5 milliards de m3 par an, soit un tiers du gaz consommé par la Pologne, dont environ 40 % provient de Russie[19]. L'Ukraine espère pouvoir bénéficier au moins partiellement de cette nouvelle source.

L'Ukraine détenait 108 700 tonnes d'uranium récupérable[n 1] en 2019, soit 2 % des ressources mondiales en uranium, au 12e rang[20]. L'AIEA évaluait en 2021 les ressources récupérables à 186 000 tonnes, dont 73 000 tonnes récupérables à moins de 80 $/kgU ; les ressources « raisonnablement assurées » sont estimées à 122 000 tonnes[21].

La production a commencé en 1948 à Pervomaïske, et environ 130 000 tonnesU ont été produits depuis lors jusqu'à 2016. La production fluctue autour de 1 000 tonnes/an : 926 tU en 2014, 1 200 tU en 2015, 1 005 tU en 2016, 550 tU en 2017, 1 180 tU en 2018 et 801 tU en 2019[21].

VostGOK (Vostochny Gorno-Obogatitel’niy Kombinat, Entreprise orientale d'extraction et de traitement) a produit jusqu'à 830 tU/an, soit environ 30 % des besoins du pays. L'usine de traitement est située à Jovti Vody dans la région de Dnipropetrovsk. Les mines sont à Inhulska et Smolinska dans la région de Kirovohrad, et Safonivske dans la région de Mykolaïv. Le principal gisement encore inexploité est réputé être celui de Mykhaïlivske dans la région de Kirovohrad. Le projet de mine de Novokostiantynivske dans cette dernière région est considéré comme le plus grand gisement d'uranium d'Europe avec environ 90 000 tonnesU de ressources d'une teneur de 0,14 % ; la production a commencé en 2011, et elle atteignait 790 tU en 2018 et 750 tU en 2019[21].

L'Ukraine envoie ses concentrés d'uranium et ses alliages de zirconium en Russie pour la fabrication des assemblages de combustible par TVEL, qui les livre aux centrales nucléaires ukrainiennes. En , un accord a été signé avec l'américain Converdyn pour étudier la construction d'une usine de conversion en Ukraine ; en Energoatom a signé un accord avec Areva pour la fourniture d'uranium enrichi, mais cet accord n'a pas été appliqué. Des assemblages combustibles adaptés aux réacteurs VVER-1000 ont été mis au point par Westinghouse à partir de 2005 et 630 assemblages ont été fournis à partir de 2008. En 2010, Energoatom a signé un accord de fourniture de combustible à long terme pour ses 15 réacteurs avec le russe TVEL, dont il est le principal client étranger avec 55 % de ses exportations. Après l'annexion de la Crimée par la Russie, l'Ukraine a prolongé en son contrat avec Westinghouse jusqu'à 2020 ; en 2016 Energoatom achète 70,5 % de ses combustibles à TVEL et 29,5 % à Westinghouse Sweden, et en 2017 la part de Westinghouse était de 31 % en valeur. En janvier 2018, Energoatom prolonge son contrat avec Westinghouse jusqu'à 2025. En juillet 2018, le réacteur no 3 de la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud est devenu le premier réacteur chargé avec un cœur complet de son combustible ; en décembre 2019, le réacteur Zaporijjia -5 est également chargé entièrement avec du combustible de Westinghouse. En décembre 2018, Energoatom annonce la conclusion d'un accord avec TVEL pour l'approvisionnement en combustible de 8 réacteurs de 2021 à 2025, Westinghouse approvisionnant les 6 autres[21].

Jusqu'ici, les combustibles usagés ont été stockés sur les sites des centrales, sauf une partie des assemblages VVER-440 envoyés pour retraitement en Russie en vertu d'un accord de 1993. En 2014 Energoatom a lancé une étude sur l'éventuel retraitement de ses combustibles usagés par Areva à La Hague. Par ailleurs, un site de stockage central pour les combustibles usagés de tous les réacteurs est en construction à Tchernobyl par la société américaine Holtec International ; la première tranche pour 3 600 assemblages devait être terminée en 2018 et la 4e en 2021, mais les hostilités dans l'est du pays ont retardé le programme. Les essais préliminaires ont été entrepris en novembre 2021 et la première livraison de combustibles usagés est attendue en 2022[21].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire

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L'Energy Institute estime la consommation d'énergie primaire de l'Ukraine en 2022 à 2,33 EJ, en baisse de 30,7 % en 2022 et de 55 % depuis 2012 ; elle représente 0,4 % de la consommation mondiale[s 8]. Elle se répartit en 68,7 % de combustibles fossiles (pétrole : 16,7 %, gaz naturel : 29,6 %, charbon : 22,3 %), 24 % de nucléaire et 7,3 % d'énergies renouvelables, dont 4,3 % d'hydroélectricité[s 9]. La consommation d'énergie primaire par habitant s'élève à 58,7 GJ, en recul de 24 % en 2022 et de 49 % par rapport à 2012, inférieure de 22 % à la moyenne mondiale : 75,7 GJ, de 55 % à celle de la France : 129,8 GJ, de 60 % à celle de l'Allemagne : 147,5 GJ et de 71 % à celle de la Russie : 199,7 GJ[s 10].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire en Ukraine par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon 3 477 33,0 1 614 28,8 1 597 28,8 957 26,5 873 23,7 % -75 %
Pétrole 2 448 23,2 500 8,9 552 10,0 592 16,4 627 17,0 % -74 %
Gaz naturel 3 846 36,4 2 607 46,5 2 313 41,7 998 27,6 1 001 27,1 % -74 %
Total fossiles 9 771 92,6 4 721 84,3 4 462 80,5 2 547 70,4 2 501 67,8 % -74 %
Nucléaire 831 7,9 844 15,1 979 17,7 837 23,2 947 25,6 % +14 %
Hydraulique 38 0,4 41 0,7 47 0,9 27 0,8 37 1,0 % -2 %
Biomasse-déchets 15 0,1 11 0,2 67 1,2 178 4,9 178 4,8 % +1077 %
Solaire, éolien 0,02 ε 0,2 ε 33 0,9 34 0,9 % ns
Chaleur 2 0,1 2 0,1 % ns
Total EnR 53 0,5 52 0,9 114 2,1 240 6,6 251 6,8 % +375 %
Solde exp.électricité -102 -1,0 -14 -0,2 -15 -0,3 -9 -0,2 -7 -0,2 % -93 %
Total 10 552 100 5 602 100 5 541 100 3 616 100 3 692 100 % -65 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Consommation finale d'énergie

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La consommation finale d'énergie en Ukraine (après raffinage, transformation en électricité ou en chaleur de réseau, transport, etc) a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie en Ukraine par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon 1 072 17,1 418 13,8 334 10,8 244 12,2 231 11,3 % -78 %
Produits pétroliers 1 786 28,4 443 14,6 526 17,0 404 20,2 438 21,4 % -75 %
Gaz naturel 1 391 22,1 1 194 39,4 1 189 38,4 552 27,6 558 27,2 % -60 %
Total fossiles 4 250 67,6 2 055 67,8 2 049 66,2 1 200 60,0 1 227 59,8 % -71 %
Biomasse-déchets 13 0,2 10 0,3 41 1,3 91 4,6 91 4,5 % +597 %
Électricité 740 11,8 409 13,5 483 15,6 409 20,4 427 20,8 % -42 %
Chaleur 1 284 20,4 556 18,3 523 16,9 % 300 15,0 % 305 14,9 % -76 %
Total 6 287 100 3 029 100 3 096 100 2 000 100 2 051 100 % -67 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]
Consommation finale d'énergie en Ukraine par secteur (PJ)
Filière 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Industrie 3 315 52,7 1 372 45,3 1 044 33,7 668 33,4 658 32,1 % -80 %
Transport 814 13,0 437 14,4 541 17,5 335 16,8 396 19,3 % -51 %
Résidentiel 1 388 22,1 1 024 33,8 998 32,2 569 28,5 567 27,7 % -59 %
Tertiaire 50 0,8 67 2,2 195 6,3 204 10,2 203 9,9 % +304 %
Agriculture 389 6,2 64 2,1 85 2,8 70 3,5 73 3,6 % -81 %
Non spécifié 60 1,0 15 0,5 0,2 ε ns
Usages non
énergétiques
(chimie)
271 4,3 51 1,7 233 7,5 154 7,7 154 7,5 % -43 %
Total 6 287 100 3 029 100 3 096 100 2 000 100 2 051 100 % -67 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Secteur de l'électricité

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Production d'électricité

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En 2022, selon l'Energy Institute, l'Ukraine a produit 112,7 TWh d'électricité, soit 0,4 % de la production mondiale. Cette production a reculé de 43 % par rapport à 2012, en deux étapes : la guerre du Donbass a causé une baisse de 16 % entre 2013 et 2015, puis l'invasion de l'Ukraine par la Russie a engendré une baisse de 27,5 % en 2022[s 11]. La production d'électricité se répartit en 2022 en 28,8 % de combustibles fossiles (charbon : 22 %, gaz naturel : 6,4 %, pétrole : 4,4 %), 55,1 % de nucléaire et 16,1 % de sources renouvelables, dont 9,8 % d'hydroélectricité[s 3]. La part de l'éolien est de 1,3 %, celle du solaire de 4,5 % et celle de la biomasse de 4,4 %[s 12].

Production d'électricité en Ukraine par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon 114,03 38,2 51,51 30,0 69,76 36,9 40,05 27,0 36,54 23,1 % -68 %
Pétrole 48,01 16,1 1,19 0,7 0,82 0,4 0,25 0,2 0,20 0,1 % -99,6 %
Gaz naturel 49,89 16,7 29,95 17,5 15,70 8,3 14,19 9,6 14,34 9,1 % -71 %
Total fossiles 211,93 70,9 82,65 48,2 86,28 45,7 54,50 36,7 51,07 32,3 % -76 %
Nucléaire 76,18 25,5 77,34 45,1 89,15 47,2 76,20 51,3 86,21 54,6 % +13 %
Hydraulique 10,72 3,6 11,45 6,7 13,15 7,0 7,56 5,1 10,33 6,5 % -4 %
Biomasse 0,19 0,1 0,75 0,5 0,75 0,5 % ns
Éolien 0,006 ε 0,05 0,03 3,27 2,2 2,83 1,8 % ns
Solaire 0,001 ε 5,97 4,0 6,56 4,2 % ns
Total EnR 10,72 3,6 11,46 6,7 13,39 7,1 17,56 11,8 20,49 13,0 % +91 %
Total 298,83 100 171,44 100 188,83 100 148,41 100 157,91 100 % -47 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[3]

La puissance installée totale était en 2019 d'environ 51 GWe, dont 22 GWe au charbon, 13,8 GWe nucléaire, 5 GWe au gaz, 6,3 GWe hydroélectrique, 1,9 GWe solaire et 0,8 GWe éolien. La plupart des centrales au charbon sont anciennes et très polluantes ; près de la moitié d'entre elles est vouée à la fermeture[21].

À la mi-2012, l'Ukraine a mis à jour sa stratégie énergétique pour 2030, qui propose 5 à 7 GWe de nouvelles capacités nucléaires, pour un investissement d'environ 25 milliards de dollars. Une très forte croissance de la demande d'électricité était prévue à 307 TWh en 2020 et 420 TWh en 2030, et la politique du gouvernement était de continuer à en fournir la moitié par le nucléaire, ce qui aurait nécessité 29,5 GWe de nucléaire en 2030 contre 13,8 GWe en 2012 (13,1 GWe nets). Le nouveau gouvernement formé en 2014 a confirmé ces objectifs et a déclaré que l'Ukraine vise à s'intégrer dans les réseaux électrique et gazier européens afin que le pays prenne part au marché énergétique européen en 2017. En février 2021, le gouvernement confirme le besoin de trois réacteurs nucléaires supplémentaires : achèvement de Khmelnitsky 3 et 4 et construction de Rovno 5 pour remplacer deux réacteurs anciens[21].

Centrales nucléaires

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Energoatom exploite l'ensemble des centrales nucléaires ukrainiennes depuis sa création en 1996.

L'Ukraine occupait en 2020 le 7e rang mondial pour la production d’électricité nucléaire avec une production de 76,4 TWh et le 3e rang mondial pour la part du nucléaire dans le mix énergétique national avec plus de 51 %[22].

Centrales nucléaires en fonctionnement
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Les centrales nucléaires de l'Ukraine sont en 2023 au nombre de quatre, composées de 15 réacteurs à eau pressurisée dont la puissance totale nette est de 13 107 MW et dont la production en 2021 a atteint 86,2 TWh, soit 55 % de la production nationale d'électricité[23] :

Mis en service en , ROVNO-1 est le plus ancien réacteur en activité en Ukraine. ROVNO-4 est, quant à lui, le dernier à avoir été mis en service en .

L'Ukraine remplace progressivement, depuis 2014, les combustibles nucléaires livrés par le monopole russe TVEL par des combustibles nucléaires américains livrés par Westinghouse : en 2018, six des quinze réacteurs ukrainiens utilisent en partie du combustible américain, dont un a été chargé entièrement avec ce combustible en [24].

En un accord a été signé par la compagnie ukrainienne de distribution Ukrenergo et Polenergia, une contrepartie polonaise, pour exporter de l'électricité dans le cadre de l'interconnexion Ukraine-EU en liaison avec le Baltic Energy Market Interconnection Plan. Ceci permettra de mieux utiliser la capacité nucléaire de l'Ukraine et de rapporter des fonds pour financer l'extension de capacité à Khmelnitski. Une ligne de transport à 750 kV de Khmelnistki à Rzeszów en Pologne est en projet, alimentée également par la centrale à charbon ukrainienne de Burshtyn à l'extrémité occidentale du pays ; le réacteur Khmelnistki 2 serait alors déconnecté du réseau de l'Ukraine et synchronisé avec celui de l'Union européenne. En le gouvernement a approuvé le projet, qui n'a cependant pas progressé depuis[21].

Une nouvelle ligne à 750 kV de Rivné à Kiev a été inaugurée en et permet aux centrales de Rivné et Khmelnitski de fonctionner à pleine puissance (4 840 MWe bruts) pour la première fois[21].

En juin 2019, un groupement « Ukrainian Module Consortium » est constitué par Energoatom, la compagnie américaine Holtec et le Centre scientifique et technique d'État pour la sûreté nucléaire (SSTC NRS), afin d'étudier un projet de construction de six petits réacteurs modulaires (SMR) de 160 MWe à la centrale nucléaire de Rivné ; leur mise en service en 2030 a pour objectif de complémenter les énergies renouvelables intermittentes. En février 2020, le SSTC NRS signe un accord préliminaire avec NuScale Power en vue d'adapter les procédures d'autorisation aux SMR et en septembre 2021, Energoatom signe un accord préliminaire avec NuScale Power pour étudier le déploiement de réacteurs NuScale en Ukraine[21].

Pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, des missiles tombent à plusieurs reprises, en particulier les 4, 5 et 11 août 2022, près de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les troupes russes dès le début de l'invasion. Un missile atterrit près d'un bâtiment de stockage radioactif et un autre frappe une ligne à haute tension, provoquant l'arrêt automatique d'un réacteur. Le 18 août, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et le président turc Recep Tayyip Erdoğan rencontrent à Lviv le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui estiment, à l'issue de la rencontre, que l'ONU devait « assurer la sécurité de ce site stratégique, sa démilitarisation et sa libération complète des troupes russes »[25].

Le , les deux réacteurs de la centrale encore en fonctionnement ont été déconnectés du réseau, après l'endommagement des lignes à hautes tension, provoquant ainsi la déconnexion totale de la centrale de Zaporijjia du réseau électrique ukrainien pour la première fois dans son histoire[26],[27].

Le 26 août, Energoatom annonce que la centrale est rebranchée au réseau électrique et que ses systèmes de sécurité fonctionnent normalement. L'ONU appelle à mettre en place une zone démilitarisée autour de la centrale pour la sécuriser et permettre l'envoi d'une mission d'inspection internationale[28].

Le , le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique annonce être en route, avec une équipe de l'AIEA, vers la centrale de Zaporijjia ; l'équipe comprend des experts de Pologne et de Lituanie, plutôt favorables à l'Ukraine, et des représentants de la Serbie et de la Chine, plus proches de la Russie. Sa mission est d'évaluer les dommages physiques de l'installation, déterminer la fonctionnalité des systèmes de sûreté et de sécurité, évaluer les conditions de travail du personnel et effectuer des activités de sauvegarde urgentes[29],[30],[31].

Le 19 septembre 2022, Energoatom annonce qu'un missile russe a visé le site industriel adjacent à la centrale de Pivdennonooukraïnsk, située à une centaine de kilomètres du front sud ; l'explosion a eu lieu à 300 mètres des réacteurs, qui n'ont pas été endommagés[32].

Centrales nucléaires en construction et en projet
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Les réacteurs KHMELNITSKI-3 et KHMELNITSKI-4 (1 035 MW chacun) sont toujours en construction à la Centrale nucléaire de Khmelnitski. Leur construction a débuté respectivement en 1986 et 1987[23].

Le 1er septembre 2021, Energoatom signe un accord avec Westinghouse Electric Company pour l’installation de plusieurs réacteurs AP1000, réacteurs de troisième génération de 1 100 MW[33]. Westinghouse fournit une partie de l’approvisionnement en combustible des réacteurs VVER du pays : 9 rechargements en combustible en 2021 et 7 en 2022. L'accord prévoit la participation de Westinghouse pour achever la construction de la tranche 4 de la centrale nucléaire de Khmelnytskyï en utilisant la technologie AP1000, ainsi que quatre autres tranches sur d’autres sites nucléaires en Ukraine. Le coût total du projet est estimé à environ 30 milliards de dollars US[34].

Le 2 septembre 2021, Energoatom signe également un protocole d’entente (MoU) afin d’étudier la possibilité de construire des petits réacteurs modulaires (SMR) de l’américain NuScale dans le but de remplacer des capacités fossiles qui représentent 37 % de la production électrique[34],[35].

Centrales nucléaires fermées
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Panorama du site de la Centrale nucléaire de Tchernobyl avec l'arche de confinement en construction - juin 2013.

Les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, de technologie RBMK, ont été arrêtés en 1986, consécutivement à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl survenue le , mais les 3 réacteurs non accidentés furent redémarrés à la fin de l'année 1986. Le réacteur no 3, le dernier à être resté en service, fut arrêté définitivement le [23].

Arche de Tchernobyl en avril-2015.

L'arche de confinement de Tchernobyl est un projet de construction consistant à recouvrir le réacteur no 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl et son sarcophage endommagé, d'une structure de confinement métallique en forme d'arche, d'une hauteur de 108 mètres, large de 162 m et longue de 257 m. Sa conception a été attribuée à un consortium composé des entreprises françaises de travaux publics Vinci et Bouygues. La construction de la structure de l'arche a été achevée en [36]. Après une phase d'équipement interne, l'opération finale de translation de l'arche au-dessus du précédent sarcophage, est prévue au quatrième trimestre 2016[37].

La centrale nucléaire de Crimée abandonnée en 1986, photo de 2013.

La construction de la centrale nucléaire de Crimée, débutée en 1972, a été abandonnée en 1986 après la Catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Centrales thermiques classiques

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Les centrales thermiques à combustible fossile produisaient 32,3 % de l'électricité ukrainienne en 2021, à partir de charbon pour 23,1 % et de gaz naturel pour 9,1 %[3].

Principales centrales thermiques classiques en Ukraine
Centrale Combustible Puissance (MW) Mise en service Localité Région Opérateur Notes
Vuhlehirska charbon/gaz/fioul 3 600[n 2] 1972-77 Svitlodarsk Donetsk Centrenergo [38],[39],[40]
Zaporijia charbon/gaz/fioul 3 600[n 3] 1971-77 Enerhodar Zaporijia DTEK Dniproenergo [40]
Kryvorizka charbon/gaz/fioul 3 000[n 4] 1965-1973 Zelenodolsk Dnipropetrovsk DTEK Dniproenergo [41]
Bourchtyn charbon/gaz/fioul 2 300[n 5] 1965-69 Bourchtyn Ivano-Frankivsk DTEK Zakhidenergo [41]
Zmiivska charbon/gaz/fioul 2 200 1995 Kharkiv Centrenergo [42],[40]
Starobesheve charbon 2 100 1954-58 Starobeshivska Donetsk Donbassenergo
Trypilska charbon/gaz/fioul 1 800 Trypillia Kiev Centrenergo [43],[40]
Ladyjyn charbon 1 800 1970 Ladyjyn Oblast de Vinnytsia
Kurakhovakaya charbon 1 482 1972-75 Kourakhove Donetsk DTEK Vostokenergo [41]
Luganskaya charbon/gaz/fioul 1 425 1957-65 Chtchastia Louhansk DTEK Vostokenergo [41]
Centrale thermique Kyiv TEC 5 gaz 700 1971 Kiev Oblast de Kiev Kyivteploenergo
Dobrotvir charbon/gaz/fioul 600 1955 Dobrotvir Lviv DTEK Vostokenergo [44]
Kharkiv TEC-5 gaz, fioul 540 1980 Kharkiv Oblast de Kharkiv JSC Kharkiv CHPP-5
Centrale thermique Kyiv TEC 6 gaz 500 1981 Kiev Oblast de Kiev Kyivteploenergo

La centrale de Bourchtyn (2 300 MWe a été déconnectée du réseau national en 2002 pour former l'« îlot énergétique de Bourchtyn », synchronisé avec le réseau de l'Union européenne (ENTSO-E) et connecté en 400 kV à la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie ; une ligne à courant continu haute tension est proposée, ainsi que le remplacement d'un tiers de la capacité existante de la centrale par une nouvelle unité supercritique. Cependant, Bourchtyn dépend en partie du charbon des mines du Donbass contrôlées depuis 2014 par les rebelles pro-Russes. En 2017, la puissance effective de la centrale était de 550 MWe[21].

Énergies renouvelables

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Hydroélectricité
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Les centrales hydroélectriques ukrainiennes ont produit 10 332 GWh en 2021, soit 6,5 % de la production d'électricité du pays[3].

L'entreprise d'état Ukrhydroenerho gère les cascades de centrales hydroélectriques sur les fleuves Dniepr et Dniestr.

Principales centrales hydroélectriques en Ukraine[45]
Centrale Cours d'eau Puissance (MW) Mise en service Localité Région Notes
Centrales conventionnelles:
DniproHES Dniepr 1 569[n 6] 1932-39 puis 1947-80 Zaporijjia Zaporijia [45],[46]
Dniester HES-1 Dniestr 702 1981-83 Novodnistrovsk Tchernivtsi [45],[47]
Krementchouk Dniepr 625 1959-61 Krementchouk Poltava [45],[48]
Kaniv Dniepr 444 1972-75 Kaniv Tcherkassy [45]
Kiev Dniepr 389 1964-68 Vychhorod Kiev [45]
Dniepr centarle Dniepr 352 1963-64 Kamianske Dnipropetrovsk [45]
Kakhovka Dniepr 351[n 7] 1955-56 Kakhovka Kherson [45]
Centrales de pompage-turbinage:
Dniester PSPS Dniestr 648/2 268[n 8] 2009-2017 Sokyriany Tchernivtsi [49],[50]
Centrale de pompage-turbinage de Tachlyts Boug méridional 302/906[n 9] 2006-07 Youjnooukraïnsk Mykolaïv [51]
Kiev PSPS Dniepr 100/135[n 10] 1970-72 Vychhorod Kiev [51]

Les parcs éoliens ukrainiens ont produit 2 832 GWh en 2021, soit 1,8 % de la production d'électricité du pays[3].

La base de données The Wind Power recense 1 761 MW installés fin 2021, dont 447 MW installés au cours de l'année 2021[52].

DTEK Renewables, filiale du groupe DTEK, a construit en 2011 le parc éolien de Botiieve dans le district de Priazovskiy de la région de Zaporijjia ; après la mise en service de la seconde phase du projet en 2014, la puissance installée du parc atteint 200 MW, ce qui en fait le plus grand parc éolien en Ukraine. DTEK projette d'étendre ce parc pour créer le complexe éolien de Priazovskiy en lui ajoutant les parcs éoliens de Berdiansk (150 MW) et le parc éolien de Primorsk (200 MW)[53].

Le parc éolien de Myrnenska, dans l'oblast de Donetsk, a une puissance de 164 MW[54]. Celui de Sivashskaya, dans l'oblast de Kherson, comprend 16 turbines Kenetech USW56 de 100 kW, 2 turbines Turbowinds T600-48 de 600 kW et 63 turbines Nordex N131/3900 de 3 900 kW, soit au total 248,5 MW[55]. Celui d'Ovidiopol, dans l'oblast d'Odessa, comprend 40 turbines de 3 MW, soit au total 120 MW[56].

Carte de l'irradiation solaire globale horizontale en Ukraine ; SolarGIS © 2013 GeoModel Solar s.r.o.

La carte ci-contre montre que les zones méridionales de l'Ukraine disposent d'une irradiation annuelle intéressante, supérieure à 1 400 kWh/m2 ; en comparaison , en France la moyenne est de 1 274 kWh/m2 et atteint 1 645 kWh/m2 en Provence-Alpes-Côte d'Azur[57].

Les installations solaires ukrainiennes ont produit 6 564 GWh en 2021, soit 4,2 % de la production d'électricité du pays[3].

Évolution de la production solaire
Année Σ Installée
(MWc)
Δ Installée
(MWc)
Production
(GWh)[3]
Réf.
2010 3 3
2011 196 193 30 [58]
2012 326 130 333 [59]
2013 616 290 570 [59]
2014 429
2015 477
2016 491
2017 739
2018 1099
2019 4 800 3 500 2 933 [60]
2020 5 969
2021 6 564

L'Ukraine a été en 2019 le 9e marché mondial du solaire photovoltaïque avec 3,5 GWc installés dans l'année, presque autant qu'en Allemagne : 3,9 GWc ; la puissance installée photovoltaïque du pays atteint 4,8 GWc fin 2019[60].

L'Ukraine a établi un feed-in tariff (tarif d'achat garanti) parmi les plus élevés du monde, jusqu'à 2030 ; le prix fixé pour les grands projets solaires était de 0,46 €/kWh fin 2009[61].

La plupart des centrales solaires ukrainiennes sont situées dans deux régions méridionales :

  • en Crimée :
    • la centrale photovoltaïque de Perovo, construite en 2011 par la société autrichienne Activ Solar, près du village de Perovo, avec des prêts des banques russes VTB Bank OJSC et Sberbank. Lors de sa mise en service, c'était l'une des centrales solaires photovoltaïques les plus puissantes du monde, avec plus de 100 MW produits par 440 000 panneaux solaires installés sur 200 hectares[61] ;
    • la centrale photovoltaïque d'Okhotnykovo (82,65 MW), construite en 2011 par Activ Solar[62],[63] ;
    • celle de Nikolayevka (82,65 MW), construite près de Simféropol en 2013 par Activ Solar.
  • dans la région d'Odessa :
    • Pryozerna (54,8 MW), construite à Kilia en 2013[64] ;
    • Lymanska (43,4 MW), construite à Reni en 2013[65] ;
    • Dunayska (43,14 MW), construite à Bilhorod-Dnistrovskyï en 2012[65] ;
    • Starokozatche (42,95 MW), construite également à Bilhorod-Dnistrovskyï en 2012[65].

Transport et distribution d'électricité

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Le groupe DTEK possède six filiales dans le transport et la distribution d'électricité, dans les régions de Donetsk, Dnipropetrovsk, Kiev et la Crimée. Son réseau totalise 158 700 km de lignes[66].

Pendant l'invasion russe de 2022, les troupes russes ont délibérément visé les réseaux à haute tension, les transformateurs et les centrales électriques ; la centrale thermique d'Okhtyrka, a même été complètement détruite en mars. DTEK, plus grand investisseur privé ukrainien dans le secteur de l'énergie, estime avoir rebranché près de 3,4 millions de foyers en 6 mois. En avril, en plus de l'activation de son mécanisme de protection civile, l'Union européenne a créé le Fonds de soutien à l'énergie en Ukraine, afin de faciliter le financement du secteur énergétique par les acteurs financiers internationaux. Lors de l'invasion, l'Ukraine s'est débranchée des réseaux électriques russes et biélorusses et s'est synchronisé avec le réseau européen en juin 2022. Grâce à du combustible américain, les centrales nucléaires du pays continuent à produire de l'électricité. Le pays a réduit de 30 % sa consommation électrique par rapport à 2021, principalement avec l'arrêt d'usines situées à l'est du pays ; il est même parvenu à exporter de l'électricité[67].

Échanges internationaux

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L'Ukraine faisait, jusqu'en 2021, partie de l'IPS/UPS, le réseau synchrone de transport d'électricité qui regroupe la Russie et les pays de la Communauté des États indépendants ; sa partie occidentale (« îlot énergétique de Bourchtyn ») est cependant intégrée au Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité. Elle est adhérent de la Communauté de l'énergie dont l'objectif est de créer un marché intégré de l'énergie entre l'Union européenne et les pays voisins.

En 2021, l'Ukraine a exporté 3 497 GWh et importé 1 458 GWh. En 2012, les exportations avaient atteint 11 561 GWh[3].

En 2015, du fait de la perte du charbon du Donbass, les exportations ont chuté : le rapport annuel de DTEK, qui contrôle ces exportations, annonce qu'elles sont passées de 7 988 GWh en 2014 à 3 555 GWh en 2015, soit -55,5 %[68].

ENTSO-E fournit les détails des échanges d'électricité avec les pays de l'Union européenne en 2014 :

  • avec la Hongrie : 5 613 GWh d'export, 12 GWh d'import ;
  • avec la Slovaquie : 64 GWh d'export, 2 440 GWh d'import ;
  • avec la Roumanie : 1 126 GWh d'export, 137 GWh d'import ;
  • avec la Pologne : 685 GWh d'export.

La ligne HVDC Volgograd-Donbass est la première liaison à courant continu haute tension russe, construite en 1964, d'une longueur de 475 kilomètres, entre la centrale hydroélectrique de Volgograd et Pervomaisk, près de Luhansk en Ukraine. Cette liaison pouvait à l'origine transmettre 800 MW à une tension d'exploitation de 400 kV. En 2014, l'installation est vétuste et est utilisée à une tension de 100 kV.

Pylône de la ligne Rzeszów–Khmelnytskyi 750 kV, 2007.

À la fin de l'époque soviétique a été bâti le système « Mir » d'interconnexion entre l'Union soviétique et les pays du Comecon, composé de ligne à 750 kV dont trois concernent l'Ukraine[69] :

  • la ligne Albertirsa–Zakhidnoukrainskaya–Vinnytsia, longue de 479 km, entre la Hongrie et l'Ukraine ; décidée en 1974, elle a été mise en service en 1979 ;
  • la ligne Rzeszów–Khmelnytskyi, longue de 395 km, entre la Pologne et l'Ukraine ; décidée en 1977, elle a été mise en service en 1985 ;
  • la ligne Vetrino–Isaccea–Yuzhnoukrainsk relie l'Ukraine à la Roumanie et la Bulgarie ; décidée en 1982, elle a été mise en service en 1988.

La centrale à charbon de Bourchtyn (2 300 MWe), dans la région d'Ivano-Frankivsk, a été déconnectée du réseau national en 2002 pour former l'« îlot énergétique de Bourchtyn », synchronisé avec le réseau de l'Union européenne (ENTSO-E) et connecté en 400 kV à la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie ; une ligne à courant continu haute tension de 750 kV vers la Pologne est proposée depuis 2015 ; dans le cadre de ce projet dit « pont énergétique », la centrale de Khmelnytskyi serait déconnectée du réseau ukrainien et connecté au réseau de l'Union européenne. Mais ce projet, approuvé par le gouvernement en juin 2015, n'a pas été réalisé[21].

L’Ukraine vit en « isolement » électrique entre sa déconnexion volontaire du réseau russe le 24 février 2022 et son raccordement au système électrique européen. Les ministres de l’énergie de l’Union européenne ont donné leur feu vert pour cette synchronisation. Le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d'électricité (Entso-E) évalue la faisabilité technique de ce raccordement depuis le milieu des années 2000 et étudie les perturbations qu'il pourrait provoquer, par exemple si des infrastructures électriques ukrainiennes étaient endommagées lors de bombardements[70]. Ce raccordement présente des difficultés techniques importantes, car les moyens de production d'électricité ukrainiens sont de technologie russe, leur régulation et leur fonctionnement diffèrent des autres moyens de production en Europe. De plus, il faut garantir la robustesse du réseau ukrainien face aux cyberattaques afin d'éviter que celles-ci se propagent dans toute l'Europe. Le ministre allemand de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, formule des réserves : « il faut que le réseau électrique soit sécurisé de sorte que nous ne soyons pas confrontés à un black-out dans toute l'Europe si l'armée russe s'empare d'une centrale électrique en Ukraine »[71]. Le 16 mars 2022, le réseau électrique ukrainien est connecté au réseau européen[72],[73].

Acteurs du secteur

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HAK (Енергетична компанія України - Compagnie d'énergie de l'Ukraine) était le holding d'état du secteur électrique, sous l'autorité du Ministère de l'énergie, jusqu'à sa dissolution décidée par le gouvernement le . Elle contrôlait par ses filiales la plus grande partie de la production (hydraulique et thermique classique) et de la distribution d'électricité.

Energoatom (Compagnie nationale de production d'énergie nucléaire d'Ukraine) est l'entreprise nationale qui exploite l'ensemble des centrales nucléaires ukrainiennes depuis sa création en 1996[74].

La holding DTEK, dont le siège social est à Donetsk, contrôle la majorité de la production de charbon et des centrales thermiques classiques (18,2 GW)[75], ainsi que la compagnie de transport d'électricité DTEK Vysokovoltni merezhi ; elle exporte l'électricité vers les pays européens[76],[77]. Son capital est contrôlé par SCM Holdings, le holding de Rinat Akhmetov, l'oligarque le plus riche d'Ukraine.

Consommation finale d'électricité

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La consommation d'électricité par habitant s'élève en 2021 à 3,2 MWh en Ukraine, inférieure de 11 % à la moyenne mondiale : 3,6 MWh, de 54 % à celle de la France : 6,9 MWh, de 56 % à celle de la Russie : 7,3 MWh et de 75 % à celle des États-Unis : 12,6 MWh[78].

La répartition par secteur de la consommation finale d'électricité a évolué comme suit :

Consommation finale d'électricité en Ukraine par secteur (TWh)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Industrie 145,37 70,7 60,30 53,1 65,91 49,1 45,89 40,4 47,98 40,4 % -67 %
Transport 14,47 7,0 9,24 8,1 8,97 6,7 5,71 5,0 5,97 5,0 % -59 %
Résidentiel 17,19 8,4 30,12 26,5 36,74 27,4 36,55 32,2 38,22 32,2 % +122 %
Tertiaire 8,81 7,8 19,23 14,3 21,56 19,0 22,54 19,0 % ns
Agriculture 28,49 13,9 5,02 4,4 3,28 2,4 3,80 3,3 3,97 3,3 % -86 %
Total 205,53 100 113,49 100 134,13 100 113,51 100 118,67 100 % -42 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[3].

Réseaux de chaleur

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Kharkiv TEC-5, en 2010.

La centrale de cogénération de Kharkiv TEC-5, dans le village de Podvorky, district de Dergachy dans la région de Kharkiv, a une capacité de production d'électricité de 540 MW et de 1 420 Gcal/h de chaleur ; à Kyiv plusieurs unités sont exploitées par Kyivteploenergo comme TEC 5, TEC 6.

La chaleur issue des centrales de cogénération et des centrales de chaleur pure (chaufferies) et distribuée par les réseaux de chaleur représentait 305 PJ en 2021, soit 14,9 % de la consommation finale d'énergie du pays, destinée pour 50 % à l'industrie, 26 % au secteur résidentiel, 21 % au tertiaire et 2,4 % à l'agriculture[1]. Elle était produite à partir de combustibles fossiles pour 83,7 % (charbon 12,9 %, pétrole 0,4 %, gaz naturel 70,4 %), de nucléaire pour 1,6 %, de biomasse pour 8,4 %, de déchets pour 5,4 % et d'autres sources pour 0,9 %. La production a décliné de 77 % entre 1990 et 2021 et la consommation de chaleur de 76 %, surtout dans l'industrie : -78 % et le résidentiel : -87 %. La production de chaleur de l'Ukraine en 2021 (390 PJ) représentait 2,2 % du total mondial, au sixième rang mondial, à comparer avec l'Allemagne : 470 PJ, la France : 191 PJ, la Russie, no 2 mondial : 5 619 PJ et la Chine, no 1 mondial : 6 981 PJ[3].

Production de chaleur en Ukraine par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.
2021/1990
Charbon 15,1 0,9 8,0 1,1 88,9 14,3 50,5 13,0 50,2 12,9 % +232 %
Pétrole 278,6 16,2 26,3 3,5 8,0 1,3 2,2 0,6 1,7 0,4 % -99 %
Gaz naturel 1 425,5 82,9 712,5 95,4 510,5 82,0 272,1 70,1 274,9 70,4 % -81 %
Total fossiles 1 719,2 100 746,8 100 607,4 97,6 324,8 83,7 326,8 83,7 % -81 %
Nucléaire 6,4 1,0 5,8 1,5 6,1 1,6 % ns
Biomasse 8,4 1,4 33,0 8,5 33,0 8,4 % ns
Déchets 21,0 5,4 21,0 5,4 % ns
Autres sources 3,3 0,9 3,3 0,9 % ns
Total 1 719,2 100 746,8 100 622,2 100 387,9 100 390,3 100 % -77 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[3].

Impact environnemental

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Les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues à la combustion en Ukraine s'élevaient en 2021 à 161,4 Mt d'équivalent CO2, en baisse de 77 % par rapport à 1990[h 1].

Les émissions de CO2 dues à la combustion par habitant étaient en 2021 de 3,64 t CO2, inférieures de 15 % à la moyenne mondiale : 4,26 t/hab (en 2021) et de 10 % à celles de la France : 4,03 t/hab, de 39 % à la moyenne de l'Union européenne : 5,93 t/hab, de 50 % à celles de l'Allemagne : 7,21 t/hab et de 69 % à celle de la Russie : 11,70 t/hab[h 2].

Évolution des émissions de gaz à effet de serre par combustion
1990 2021 var.
2021/1990
var.UE27
2021/1990
Émissions GES[h 1] (Mt CO2) 694,3 161,4 -77 % -25,5 %
Émissions CO2/habitant[h 2] (t CO2) 13,27 3,64 -73 % -30,4 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Répartition par combustible des émissions de gaz à effet de serre par combustion
Combustible 1990
Mt CO2
2021
Mt CO2
% var.
2021/1990
var. UE27
2021/1990
Pétrole[h 3] 187,3 29,1 18 % -84 % -21 %
Gaz naturel[h 4] 210,7 49,3 31 % -77 % +42 %
Charbon[h 5] 296,2 77,2 48 % -74 % -58 %
Total[h 1] 694,3 161,4 100 % -77 % -25,5 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à la combustion par secteur de consommation*
Émissions 2021 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-27
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec. 5,7 3,6 % 0,13 0,37
Industrie et construction 65,2 40,9 % 1,49 1,50
Transport 27,7 17,4 % 0,63 1,74
dont transport routier 21,7 13,6 % 0,49 1,64
Résidentiel 36,8 23,1 % 0,84 1,21
Tertiaire 18,3 11,5 % 0,42 0,74
Total 159,6 100 % 3,64 5,76
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. ressources raisonnablement assurées plus ressources présumées, jusqu'à 130 $ par kg d'uranium, selon le rapport de l'OCDE et de l'AIEA, Uranium 2020 : Resources, Production and Demand.
  2. en mars 2013, un incendie a détruit 4 de ses 7 groupes.
  3. 4 groupes de 300 MWe et 3 de 800 MWe.
  4. 10 groupes de 300 MWe.
  5. 4 groupes de 185 MWe et 8 de 195 MWe.
  6. 1278 MW selon Industcards : 9 groupes de 72 MW et 6 de 105 MW.
  7. 177 MW selon Industcards : 3 groupes de 59 MW.
  8. 648 MW en 2012 avec les groupes 1 et 2 mis en service en 2009 et 2011 ; 2 268 MW à son achèvement en 2017 ; elle sera alors la plus puissante d'Europe devant la centrale de Grand'Maison 1 800 MW.
  9. deux unités de 151 MW mises en service en 2006 et 2007 ; quatre autres sont en construction.
  10. 100 MW en turbinage : 3 groupes de 33,3 MW ; 135 MW en pompage : 3 x 45 MW.

Références

[modifier | modifier le code]
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