Énergie en Russie

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Énergie en Russie
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Principaux gazoducs russes vers l'Europe.
Le gaz naturel est la principale énergie utilisée en Russie.
Bilan énergétique (2019)
Offre d'énergie primaire (TPES) 32 349 PJ
(772,6 M tep)
par agent énergétique gaz naturel : 54,1 %
pétrole : 19,3 %
charbon : 16,1 %
électricité : 9,1 %
bois : 1,3 %
Énergies renouvelables 3,5 %
Consommation totale (TFC) 18 374 PJ
(438,9 M tep)
par habitant 127,2 GJ/hab.
(3 tep/hab.)
par secteur ménages : 32,8 %
industrie : 33,2 %
transports : 22,6 %
agriculture : 1,9 %
pêche : 0,2 %
Électricité (2019)
Production 1 115,09 TWh
par filière thermique : 64 %
nucléaire : 18,3 %
hydro : 17,3 %
autres : 0,1 %
éoliennes : 0 %
biomasse/déchets : 0 %
Combustibles (2019 - PJ)
Production pétrole : 23600
gaz naturel : 26439
charbon : 10579
bois : 432
Réserves prouvées pétrole : 14 500 Mt
gaz naturel : 35 000 Mds m³
charbon : 160 400 Mt
uranium : 507 800 t
Commerce extérieur (2019 - PJ)
Importations électricité : 6
pétrole : 52
gaz naturel : 314
charbon : 601
Exportations électricité : 72
pétrole : 16756
gaz naturel : 8941
charbon : 5756
bois : 2
Sources
Agence internationale de l'énergie[1],[k 1]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent « bois » comprend l'ensemble biomasse+déchets.

Le secteur de l'énergie en Russie tient une place dominante dans l'économie de la Russie (36 % des recettes du budget fédéral en 2016) et figure parmi les plus importants au monde.

La Russie possède en 2020 les premières réserves de gaz naturel du monde (23,2 % des réserves prouvées mondiales) devant l'Iran (16,5 %), ainsi que les troisièmes réserves de charbon (12,5 %) derrière les États-Unis et la Chine, et les sixièmes de pétrole (6,0 %).

La production d'énergie primaire en 2019 est constituée presque entièrement (94,6 %) de combustibles fossiles : gaz naturel (41,3 %), pétrole (36,8 %) et charbon (16,5 %).

La Russie est en 2022 au 2e rang mondial des producteurs de gaz naturel (15,3 % de la production mondiale) derrière les États-Unis, au 3e rang des producteurs de pétrole (12,4 %) et au 6e rang des producteurs de charbon (5,3 %), au 1er rang des exportateurs de gaz naturel avec 16,3 % des exportations mondiales, au 2e rang des exportateurs de pétrole brut (12,4 %) et au 3e rang des exportateurs de charbon (16,5 %).

Elle est 4e producteur d'électricité mondial, 4e producteur d'électricité nucléaire, 5e producteur d'hydroélectricité, 2e producteur d'électricité à partir de gaz naturel et 8e producteur d'électricité à partir de charbon.

L'énergie primaire consommée en 2022 en Russie représentait 4,8 % de la consommation mondiale (4e rang mondial). La consommation par habitant était 2,6 fois supérieure à la moyenne mondiale, 54 % au-dessus de la consommation française mais 30 % à celle des États-Unis. Elle se répartissait en 2019 en 89,6 % d'énergies fossiles (gaz naturel 54,1 %, pétrole 19,3 %, charbon 16,1 %), 7,1 % d'énergie nucléaire et 3,5 % d'énergies renouvelables (hydraulique 2,2 %, biomasse 1,3 %).

L'électricité représentait seulement 12,5 % de la consommation finale d'énergie en 2019 ; la part élevée de la chaleur de réseau (20,2 %) est caractéristique des pays nordiques ; la Russie est le 2e producteur mondial de chaleur de réseau avec 34,4 % de la production mondiale, derrière la Chine (35,5 %).

La production d'électricité provient en 2022 à 62,8 % des combustibles fossiles (gaz naturel 45,8 %, charbon 16,5 %, pétrole 0,6 %), à 19,2 % du nucléaire et à 17,6 % des énergies renouvelables (hydroélectricité : 16,9 %, éolien : 0,4 %, solaire : 0,2 %).

La Russie occupait en 2019 le quatrième rang mondial pour les émissions de CO2 liées à l'énergie, avec 4,9 % du total mondial. Ses émissions par habitant s'élèvent à 11,36 tonnes de CO2, soit 2,61 fois la moyenne mondiale, 2,61 fois celles de la France et 1,61 fois celles de la Chine, mais inférieures de 21 % à celles des États-Unis.

Vue d'ensemble[modifier | modifier le code]

Le pétrole et le gaz naturel pèsent chacun 15 % du PIB russe en 2017 ; ils fournissent les deux tiers des recettes en devises et la moitié des revenus budgétaires, mais moins d'un million d'emplois[2].

En 2021, sur des exportations russes totales de 489 milliards $, près de 178 milliards $ provenaient du pétrole, dont 104 milliards $ vendus aux pays européens, et 54 milliards $ du gaz naturel, plus 7 milliards $ du GNL, dont 43 milliards $ à destination de l'Europe. Les hydrocarbures vendus aux pays européens représentent donc 30 % des exportations russes[3].

Principaux indicateurs de l'énergie en Russie[1]
Population[k 1] Cons.énergie primaire Production Exportations nettes Cons.Électricité Émissions CO2[k 1]
Année Millions PJ PJ PJ TWh Mt CO2
1990 148 36 816 54 145 17 275 998 2 164
2000 147 25 932 40 952 14 636 762 1 474
2010 143 29 027 53 571 24 067 916 1 529
2011 143 29 965 54 409 24 134 927 1 605
2012 143 30 352 55 104 24 421 948 1 551
2013 144 29 484 55 728 25 553 938 1 514
2014 144 29 557 55 243 24 678 950 1 487
2015 144 28 978 55 870 26 040 949 1 466
2016 144 29 857 57 513 26 954 969 1 439
2017 144,5 30 410 59 840 27 906 978 1 537
2018 144,5 32 302 62 138 29 454 999 1 587
2019 144,4 32 349 64 156 30 553 1 004 1 640
Variation 1990-2019 -2,4 % -12,1 % +18,5 % +77 % +0,6 % -24,2 %

Comparaisons internationales[modifier | modifier le code]

L'Agence internationale de l'énergie et l'Energy Institute classent la Russie aux tout premiers rangs pour la plupart des indicateurs du domaine de l'énergie :

Place de la Russie dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
Pétrole brut Production[s 1] 3e 2022 548,5 Mt 12,4 % 1er : États-Unis (759,5 Mt, 17,2 %), 2e : Arabie saoudite (573,1 Mt, 13,0 %)
Exportation nette[s 2] 2e 2022 264,6 Mt 12,4 % 1er : Arabie saoudite (363,9 Mt, 17,1 %)
Gaz naturel Production[s 3] 2e 2022 618,4 Mds m3 15,3 % 1er : États-Unis (978,6 Gm3, 24,2 %)
Exportation nette[s 4] 1er 2022 157,4 Mds m3 16,3 % 2e : Qatar (134,2 Gm3, 13,9 %)
Charbon Production[s 5] 6e 2022 439 Mt 5,3 % 1er : Chine (4 560 Mt, 50,6 %), 2e : Inde (910,9 Mt, 10 %)
Exportation nette[s 6] 3e 2022 5,36 EJ 16,5 % 1er : Indonésie (9,19 EJ, 28,3 %), 2e : Australie (8,39, 25,8 %)
Électricité Production[s 7] 4e 2022 1 166,9 TWh 4,0 % 1er : Chine (8 884,9 TWh, 30,4 %), 2e : États-Unis (4 547,7 TWh, 15,6 %), 3e : Inde (1 858 TWh, 6,4 %)
Exportation nette[k 2] 7e 2019 18 TWh 5,4 % 1er : France (58 TWh)
Prod.élec.par source**[s 8] Charbon/lignite 8e 2022 192,3 TWh 1,9 % 1er : Chine (5 398 TWh, 52,3 %), 2e : Inde (1 380 TWh, 13,4 %)
Gaz naturel 2e 2022 533,9 TWh 8,1 % 1er : États-Unis (1 816,6 TWh, 27,4 %)
Nucléaire Production d'électricité[s 8] 4e 2022 223,7 TWh 8,4 % 1er : États-Unis (812 TWh, 30,3 %), 2e : Chine (417,8 TWh, 15,6 %), 3e : France (294,7 TWh, 11 %)
Puissance installée[4] 4e 2022 27,73 GW 7,5 % 1er : États-Unis (94,7 GW, 25,1 %), 2e : France (61,4 GW), 3e : Chine (52,2 GW)
% nucléaire/élec*[5] 14e 2022 19,6 % 1er : France (62,6 %), 2e : Slovaquie (59,2 %), 16e : États-Unis (18,2 %), 25e : Chine (5,0 %)
Hydroélectricité Production[s 8] 5e 2022 197,7 TWh 4,6 % 1er : Chine (1 303,1 TWh ; 30,1 %), 2e : Brésil (427,1 TWh ; 9,9 %), 3e : Canada (398,4 TWh ; 9,2 %), 4e : États-Unis (258,6 TWh ; 6,0 %)
Puissance installée[6] 5e 2022 55,8 GW 4,0 % 1er : Chine (414,8 GW), 2e : Brésil (109,8 GW), 3e : États-Unis (102 GW), 4e : Canada (83,3 GW)
% hydro/élec*[s 8],[s 9] 14e 2022 16,9 % 1er : Norvège (87,9 %), 2e : Colombie (71,5 %)
* % source (nucléaire, hydro, etc)/total production d'électricité (classement parmi les 10 principaux producteurs)
** production d'électricité à partir de combustibles fossiles

Sources d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La Russie est riche en ressources énergétiques. Elle possède les plus grandes réserves de gaz naturel du monde (18 % des réserves prouvées) et les secondes pour le charbon ; elle est le second producteur mondial de gaz naturel, le troisième pour le pétrole, le sixième pour le charbon et le quatrième producteur d'électricité nucléaire.

Le pétrole et le gaz contribuaient pour 36 % au budget fédéral en 2017. Plus de 70 % des importations de gaz naturel de l'Europe provenaient de Russie en 2016, ainsi que plus d'un tiers de celles de pétrole brut ; à l'inverse, près de 60 % des exportations russes de pétrole brut et plus de 75 % de celles de gaz naturel étaient destinées à l'Europe[7].

La production d'énergie primaire de la Russie atteignait en 2019 un total de 64 055 PJ (pétajoule), dont 94,6 % d'énergies fossiles : gaz naturel 41,3 %, pétrole 36,8 %, charbon 16,5 % ; le nucléaire (3,6 %) et les énergies renouvelables (1,8 %) pèsent peu à côté des mastodontes fossiles, alors même que la Russie compte plusieurs centrales hydroélectriques et nucléaires parmi les plus puissantes du monde[1].

Près de la moitié (47,7 %) de cette énorme production est exportée (solde exportateur net) : 48 % du pétrole brut (70,8 % avec les produits pétroliers), 32,6 % du gaz naturel et 48,7 % du charbon. La consommation intérieure d'énergie primaire (approvisionnement net, après déduction du solde exportateur, des soutes internationales et des variations de stocks) est de 32 349 PJ ; dans cette consommation primaire, la part du gaz est majoritaire : 54,1 %, le pétrole pèse 19,3 % et le charbon 16,1 % ; le nucléaire a une part de 7,1 % et l'hydroélectricité de 2,2 %[1].

Voici la partie supérieure du bilan énergétique russe de 2019 qui détaille l'approvisionnement en énergie primaire du pays :

Source d'énergie Production (PJ) % solde exportateur (PJ) % part exportée
de la production
soutes, var.stocks (PJ) Consomm.
intérieure
(PJ)
%
Charbon+lignite 10 579 16,5 % −5 155 16,9 % 48,7 % −200 5 224 16,1 %
Pétrole brut 23 600 36,8 % −11 326 37,1 % 48 % 66 12 340 38,1 %
Produits pétroliers −5 378 17,6 % 22,8 % 705 −6 083 -18,8 %
Gaz naturel 26 439 41,3 % −8 627 28,2 % 32,6 % -310 17 502 54,1 %
Nucléaire 2 294 3,6 % 2 294 7,1 %
Hydraulique 701 1,1 % 701 2,2 %
Biomasse-déchets 432 0,7 % -1 -4 427 1,3 %
Autres EnR 10 0,02 % 10 0,03 %
Solde exp. électricité -66 0,2 % -66 -0,2 %
Total 64 055 100 % −30 553 100 % 47,7 % −1 153 32 349 100 %
Source : Agence internationale de l'énergie[1]

Le poids du secteur pétrolier (pétrole brut + produits pétroliers) est de 19,3 % de la consommation intérieure d'énergie primaire.

Évolution de la production d'énergie primaire en Russie par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon 8 055 14,9 5 382 13,1 6 965 13,0 8 385 10 579 16,5 % +31 %
Pétrole 22 033 40,7 13 534 33,0 21 208 39,6 22 453 23 600 36,8 % +7 %
Gaz naturel 21 638 40,0 19 709 48,1 22 615 42,2 21 953 26 439 41,3 % +22 %
Total fossiles 51 726 95,5 38 625 94,3 50 788 94,8 52 791 60 618 94,6 % +17 %
Nucléaire 1 310 2,4 1 441 3,5 1 874 3,5 2 147 2 294 3,6 % +75 %
Hydraulique 597 1,1 591 1,4 599 1,1 605 701 1,1 % +17 %
Biomasse-déchets 510 0,9 293 0,7 291 0,5 322 432 0,7 % -15 %
Autres EnR 1 0,002 2 0,005 18 0,03 7 10 0,02 % +900 %
Total 54 144 100 40 952 100 53 570 100 55 870 64 055 100 % +18 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Sur l'ensemble de la période 1990-2019, la production d'énergie de la Russie n'a augmenté que de 18 %. On observe deux périodes très contrastées :

  • les années 1990 ont connu de fortes baisses de production : charbon -33 %, pétrole -39 %, gaz naturel -9 % ;
  • les années 2000 ont vu la production en Russie regagner le terrain perdu pour retrouver les niveaux de 1990 ; les années 2010 ont connu une progression importante.

Une étude du think tank Center for Research on Energy and Clean Air (CREA) révèle que sur les cent jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine, la Russie a exporté pour 93 milliards  de pétrole brut, produits pétroliers, gaz, GNL et charbon, dont 61 % vers l'Union européenne, qui lui a ainsi versé 57 milliards  entre le 24 février et le 3 juin. La hausse des prix a plus que compensé la baisse des volumes, qui a fait perdre aux producteurs d'hydrocarbures russes une centaine de millions d'euros par jour par rapport à 2021 ; ils ont perdu une autre centaine de millions par jour parce que la Russie est contrainte de vendre son pétrole avec un rabais important, mais l'explosion des cours du pétrole et du gaz a augmenté les recettes de quelque 450 millions  par jour, sur le seul mois de mai 2022, où les recettes de la Russie ont dépassé de 40 % celles de mai 2021[8].

Gaz naturel[modifier | modifier le code]

Réserves de gaz naturel[modifier | modifier le code]

Les réserves prouvées de gaz naturel de la Russie étaient estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 47 805 Gm3 (milliards de m3) fin 2020. Ces réserves classaient la Russie au 1er rang mondial avec 23,2 % du total mondial, devant l'Iran (16,5 %) et le Qatar (11,6 %)[r 1]. Elles sont restées au même niveau depuis dix ans : +0,5 % depuis 2010[9]. Elles représentent 69 années de production au rythme de 2020[r 2].

Selon le Conseil mondial de l'énergie (rapport 2013 sur les ressources mondiales), les réserves prouvées récupérables de gaz naturel de la Russie fin 2011 étaient de 44 750 milliards de m3, au 1er rang mondial : 23 % du total mondial, devant l'Iran (16 %), et sa production était de 670 milliards de m3, ce qui laissait 71 ans de réserves. Les réserves sont principalement situées en Sibérie, dont les bassins de Yamburg, Urengoy et Medvezh’ye totalisent 45 % des réserves du pays. La compagnie d'État Gazprom domine l'amont de la chaine gazière, produisant environ 80 % du gaz russe et contrôlant directement plus de 65 % des réserves et une grande part du reste en joint-ventures. Le gaz naturel associé à la production de pétrole est souvent brûlé à la torchère : selon la U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration, la Russie a brûlé 1244 milliards de pieds cubes de gaz, plus que tout autre pays et 30 % du total brûlé à la torchère en 2010 dans le monde ; le gouvernement russe a lancé un programme visant à utiliser 95 % de ce gaz associé d'ici 2012, mais cet objectif a peu de chances d'être atteint aussi vite[10].

Le gisement gazier géant de Chtokman, découvert en 1998 en mer de Barents, recèle des réserves gigantesques : 3 900 milliards de m3, soit 2 % des réserves mondiales. Son développement, lancé en 2007 par Gazprom, le norvégien Statoil et Total ; ses conditions d'exploitation sont très difficiles : il est situé à 500 kilomètres au nord des côtes russes, dans une zone prise par les glaces une bonne partie de l’année. Le coût de son développement, estimé au départ à 15 milliards de dollars, avait été revu à au moins 30 milliards ; Statoil s'est retiré du projet en , puis Total en  ; Gazprom a annoncé qu'il sera repris lorsque la technologie ou les conditions de marché seront plus favorables[11].

Production de gaz naturel[modifier | modifier le code]

En 2022, la Russie a produit 618,4 Gm3 (milliards de m3) de gaz naturel, soit 22,26 EJ (exajoules), en recul de 11,9 % en 2022, mais en progression de 3 % depuis 2012. Elle se classe au 2e rang mondial avec 15,3 % de la production mondiale, derrière les États-Unis (24,2 %)[s 10].

L'AIE donne des estimations plus élevées pour 2020 : 722 Gm3 et 18,0 % de la production mondiale[k 3], contre 638,4 Gm3 et 16,5 % selon l'Energy Institute[s 10].

Exportations de gaz naturel[modifier | modifier le code]

En 2022, les exportations de gaz naturel russe sont tombées à 165,5 Gm3 contre 240,9 Gm3 (-31,3 %), reculant au 2e rang mondial avec une part de marché de 17,1 %, derrière les États-Unis (187 Gm3, en hausse de 4,5 %, part : 19,3 %). Ses exportations par gazoducs (125,3 Gm3) reculent de 37,7 % alors que ses exportations de GNL (40,2 Gm3) augmentent de 1,6 %[s 4]. Mais après déduction des importations, la Russie conserve le 1er rang des importations nettes : 157,4 Gm3 (16,3 %), devant le Qatar (134,2 Gm3, 13,9 %), la Norvège (120,5 Gm3, 12,4 %), l'Australie (112,3 Gm3, 11,6 %) et les États-Unis (104,3 Gm3, 10,8 %)[s 11]. Les exportations russes en 2022 étaient destinés :

  • à l'Europe : 85,4 Gm3 par gazoducs, dont 61,5 Gm3 pour l'Union européenne et 23,9 Gm3 pour le reste de l'Europe ; 19,6 Gm3 par mer, dont 7,4 Gm3 pour la France et 5,0 Gm3 pour l'Espagne ;
  • aux pays de l'ancienne URSS : 25,3 Gm3 par gazoducs, en particulier la Biélorussie : 18,5 Gm3 et le Kazakhstan : 2,0 Gm3 ;
  • à l'Asie : 14,7 Gm3 par gazoduc pour la Chine et 20,6 Gm3 par mer, surtout au Japon : 9,2 Gm3, à la Chine : 6,1 Gm3 et à la Corée du sud : 2,7 Gm3.

La Russie a également importé 8,1 Gm3 par gazoduc en 2022, dont 4,7 Gm3 du Turkmenistan et 3,4 Gm3 du Kazakhstan[s 11].

En 2020, selon l'AIE, la Russie se classait au premier rang mondial avec 230 Gm3, soit 22,6 % des exportations mondiales de gaz naturel[k 3].

À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Chine ne pourra pas se substituer à l'Europe pour absorber la production de gaz russe : le gazoduc « Power of Siberia », seule route pour le gaz naturel entre la Russie et la Chine, ne peut acheminer qu'une petite fraction des ventes réalisées vers l'Europe, et ce gazoduc n'est pas connecté aux champs gaziers russes qui alimentent l'Europe[12].

En 2013, selon une étude d'Eurogas, la part du gaz russe dans la consommation des 28 pays de l'Union européenne a atteint 27 %, contre 23 % en 2012 ; la consommation de gaz de l'UE a pourtant reculé, pour la troisième année de suite, baissant de 1,4 % à 462 milliards de mètres cubes, après des baisses de 10 % et 2 % en 2011 et 2012 ; la production de gaz sur le territoire de l'Union européenne a connu un déclin de 1 % à 156 milliards de mètres cubes mais reste la première source (33 % de la consommation, comme en 2012) de l'UE[13].

Selon les statistiques d'Eurostat, en 2011 la part des importations de gaz russe dans la consommation brute de gaz naturel des pays de l'Union européenne était la suivante[14] :

  • six pays dépassaient 100 % : les trois pays baltes, la Finlande, la République tchèque et la Slovaquie (ces dépassements peuvent s'expliquer par des variations de stocks ou des consommations extérieures telles que les soutes) ;
  • deux pays proches de 100 % : Autriche (98,3 %) et Bulgarie (95,7 %) ;
  • trois autres pays au-dessus de 50 % : Grèce (65,5 %), Slovénie (53,2 %) et Hongrie (51 %) ;
  • quatre pays entre 20 et 50 % : Allemagne (41,6 %), Italie (28,2 %), Luxembourg (26,6 %) et Roumanie (21,2 %) ;
  • deux pays peu dépendants (<20 %) : France (16,9 %) et Pays-Bas (4,7 %) ;
  • dix pays non dépendants (0 % ou <1 %) : Belgique, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Danemark, Irlande, Espagne, Portugal, Croatie, Chypre.

Les importations de gaz russe de l'Allemagne représentaient 29,6 % du total de celles de l'UE, suivies de l'Italie : 18,3 % ; ces deux pays recevaient donc 48 % du gaz russe importé par l'UE.

Gazoducs[modifier | modifier le code]

Principaux gazoducs existant et en projet approvisionnant l'Europe en gaz russe.

Gazprom domine également le réseau de gazoducs russe : dix grands gazoducs, dont huit gazoducs d'exportation : Yamal-Europe I, Northern Lights, Soyuz et Bratrstvo acheminent le gaz vers l'Europe à travers l'Ukraine et le Belarus (capacité totale : 4 Tcf) et Nord Stream, inauguré en 2011, à travers la Baltique ; Blue Stream, North Caucasus et Mozdok-Gazi-Magomed desservent la Turquie et les ex-républiques soviétiques de l'est. La Russie exporte aussi du GNL par méthaniers : en 2011, l'usine de gazéification de Sakhalin Energy (10 millions de tonnes de capacité), inaugurée en 2009, a exporté du GNL vers le Japon (69,5 %), la Corée du Sud (25,7 %), la Chine (2,4 %), Taïwan (1,7 %) et la Thaïlande (0,6 %) ; plusieurs projets de terminaux méthaniers sont en cours : Yamal LNG, Shtokman LNG, Vladivostok[10].

Le projet de gazoduc South Stream, qui devait alimenter l'Italie et plusieurs pays de l'Est en contournant l'Ukraine par le sud, a été abandonné : le , le président Vladimir Poutine a annoncé cet abandon, le justifiant par le refus de la Bulgarie, sous pression de l’Union européenne, dont elle est membre, d’autoriser le passage du tuyau sur son territoire ; il a aussi vivement critiqué Bruxelles qui estime que les contrats signés par Gazprom pour ce projet violent les règles européennes de la concurrence, et annoncé une réorientation des flux d'exportations énergétiques de la Russie : « l’Europe ne recevra plus les mêmes volumes de la Russie ,  mais c’est le choix de nos amis européens »[15].

Gazprom, principal fournisseur de gaz de l'Union européenne, a annoncé à ses clients qu'ils devront aller chercher leur gaz à leurs frais en Turquie, appelée à remplacer l'Ukraine comme zone de transit après l'abandon par la Russie du projet de gazoduc South Stream. Or GDF Suez, ENI, E.ON et autres gaziers européens disposent de contrats de long terme prévoyant que Gazprom leur livre du gaz en des points précis, et non à la frontière gréco-turque. Gazprom devrait alors payer des pénalités énormes. Les pays européens sont diversement concernés par ce bras de fer : le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas n'achètent pas de gaz russe, la Pologne et l'Allemagne sont approvisionnés via le Belarus ; mais l'Autriche, la Slovaquie, la République tchèque, tous les pays du sud et du sud-est de l'Europe, ainsi que des clients italiens ou français, sont concernés[16].

Terminaux GNL[modifier | modifier le code]

L'exportation par voie maritime de gaz naturel liquéfié (GNL) se développe. Novatek, numéro deux du gaz en Russie après Gazprom et premier groupe gazier privé, est le spécialiste du GNL dans l'Arctique. Il annonce le la finalisation du financement d'Arctic LNG 2, un chantier sur la péninsule de Gydan estimé à plus de 21 milliards de dollars, avec un premier cargo prévu pour 2023. Total est actionnaire du projet à 10 % et détient également 19,4 % du capital de Novatek, qui détient 60 % du projet. Novatek a démarré fin 2017 la production de sa première usine de liquéfaction Arctic LNG 1 de 27 milliards de dollars sur la péninsule de Yamal, voisine de la péninsule de Gydan où se situe le deuxième projet[17].

Le projet Arctic LNG 2 de Novatek, dont TotalEnergies est actionnaire à 10 %, a bouclé son financement fin novembre 2021 grâce à une levée de dette de 9,5 milliards , dont 4,5 milliards  par des banques russes, 2,5 milliards  par des banques chinoises et 2,5 milliards  par des banques japonaises, italiennes et allemandes. Aucune banque française n'est directement impliquée, et la banque publique Bpifrance n'a pas apporté de garantie-export au projet. L'autre moitié des dépenses sera financée sur les fonds propres des partenaires du projet : le russe Novatek (60 %), TotalEnergies (10 %), les chinois CNPC et CNOOC (10 % chacun) ainsi que les japonais Mitsui et JOGMEC (10 %). Ce projet de 19 milliards  prévoit la construction de trois unités de liquéfaction du gaz sibérien, qui pourront produire jusqu'à 19 millions de tonnes de GNL par an à partir de 2023. Il est particulièrement contesté par les défenseurs de l'environnement parce qu'il participe au réchauffement climatique dans une région fragile, l'Arctique, qui se réchauffe déjà trois fois plus vite que le reste de la planète[18].

Consommation de gaz naturel[modifier | modifier le code]

En 2022, la Russie a consommé 408 Gm3 de gaz naturel, soit 14,69 EJ (exajoules), en baisse de 14 % en 2022 et de 5 % depuis 2012. Elle se classe au 2e rang mondial avec 10,4 % de la consommation mondiale, loin derrière les États-Unis (22,4 %) mais devant la Chine (9,6 %)[s 12].

Pétrole[modifier | modifier le code]

Réserves de pétrole[modifier | modifier le code]

Les réserves prouvées de pétrole[n 1] de la Russie étaient estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 14 767 Mt (millions de tonnes) fin 2020, au 6e rang mondial avec 6,0 % du total mondial, derrière le Venezuela (19,3 %), l'Arabie Saoudite (16,2 %), le Canada (10,8 %), l'Iran (8,8 %) et l'Irak (8,0 %)[r 3]. Elles représentaient 28,8 années de production au rythme de 2020[r 4]. Elles ont fortement progressé depuis 2010 : +40 %[9].

Le risque d'épuisement des réserves reste théorique, car le pays compte de vastes territoires inexplorés ainsi que des réserves « probables et possibles » gigantesques en Sibérie orientale, en Arctique et dans l'offshore profond. Mais ces gisements seront coûteux à exploiter et nécessiteront des technologies dont ne dispose pas la Russie[2].

Selon le Conseil mondial de l'énergie (rapport 2013 sur les ressources mondiales), les réserves prouvées récupérables de la Russie à fin 2011 étaient de 8,2 milliards de tonnes (60 milliards de barils), au 7e rang mondial : 4,6 % du total mondial (le no 1, l'Arabie saoudite, a 36,2 Mds tonnes, soit 20 %), et sa production de 509 Mt (2e rang mondial), ce qui laissait seulement 16 ans de réserves. La majeure partie des réserves sont situées en Sibérie occidentale, entre les Monts Oural et le plateau central sibérien, ainsi que dans la région Volga-Urals, jusqu'à la Caspienne ; la Sibérie a des réserves encore peu explorées[19].

Les réserves prouvées de pétrole de schiste sont estimées à 248 milliards de barils, soit 5 % du total mondial ; plus de 80 gisements ont été identifiés dans le bassin de la Baltique, à l'est de la partie européenne du pays et au nord-est de la Sibérie[19].

Lukoil a signé avec Total le un accord créant une coentreprise (51 % Lukoil, 49 % Total) pour exploiter du pétrole de schiste en Sibérie occidentale ; les deux groupes investiront 120 à 150 millions $ pendant deux ans dans l'exploration géologique ; la formation Bajenov, où la coentreprise effectuera ses explorations, contient des réserves estimées de façon sommaire à 70 millions de tonnes de pétrole. Les premiers forages d'exploration sont prévus en 2015 sur une zone couvrant 2 700 km2 dans le district autonome des Khantys-Mansis[20].

Production de pétrole[modifier | modifier le code]

En 2022, la Russie a produit 548,5 Mt (millions de tonnes) de pétrole, soit 11,2 Mb/j (millions de barils par jour), en progression de 1,8 % en 2021 et de 4 % depuis 2012. Elle se classe au 3e rang mondial avec 12,4 % de la production mondiale, derrière les États-Unis (17,2 %) et l'Arabie saoudite (13,0 %)[s 1].

En 2011, la Russie avait produit 10,2 millions de barils par jour d'hydrocarbures liquides, dont 9,8 Mbbl/j de pétrole brut, et en avait consommé environ 3,1 Mbbl/j et exporté 7 Mbbl/j, dont 4,9 Mbbl/j de brut et le reste en produits raffinés ; 78 % des exportations étaient destinées à l'Europe, en particulier l'Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne ; 16 % allaient à l'Asie et 6 % à l'Amérique. La Russie avait 40 raffineries, d'une capacité totale de 5,4 Mbbl/j ; Rosneft, le principal raffineur, contrôlait 1,3 Mbbl/j, en particulier la plus grande raffinerie du pays, celle d'Angarsk (385 176 bl/j) LUKoil a une capacité de raffinage de 976 000 bl/j et TNK-BP 690 000 bl/j[19].

La principale compagnie pétrolière russe est Rosneft suivie par Lukoil, TNK-BP, Surgutneftegaz, Gazprom Neft et Tatneft[21],[22].

Le 22/10/2012, Rosneft a annoncé son intention de s'emparer de la totalité de TNK-BP pour 61 milliards de dollars[23].

La Russie prévoyait d’investir 400 milliards de dollars sur vingt ans dans l'Arctique, mais les sanctions liées à l’Ukraine risquent de ralentir ses ambitions. Gazprom est la première société au monde à avoir commencé à produire du pétrole dans l’océan Arctique : entrée en production en avril dernier, la plate-forme de Prirazlomnoye, en mer de Petchora, a produit 2,2 millions de barils équivalent pétrole en 2014, et prévoit de multiplier ce chiffre par 2 à 2,5 en 2015, au moyen de quatre nouveaux puits. C’est en Russie que se trouve, et de loin, le plus gros potentiel de l’Arctique », mais les compagnies russes ont besoin des technologies occidentales ; elles savent réaliser des forages en conditions extrêmes, mais pas développer des projets pour produire. Gazprom a ainsi conclu des coopérations avec Shell et s’était associé à Total, entre autres, pour développer le champ de Chtokman en mer de Barents, finalement suspendu sine die il y a deux ans, car trop coûteux. Le grand projet Yamal de Total, qui n’est pas un projet offshore, n’est pas touché directement par les sanctions, mais son financement est affecté. Rosneft a conclu des accords avec ExxonMobil, Statoil, BP et ENI, et a foré durant l'été 2014 un premier puits à 600 millions de dollars en mer de Kara avec ExxonMobil, qui a donné lieu à une découverte potentiellement gigantesque, estimée à 1 milliard de barils de pétrole, mais les opérations ont dû être interrompues avant même que le puits ait été testé, à cause des sanctions. Statoil a arrêté ses opérations en mer de Barents mais poursuit sa coopération en mer d’Okhotsk, où un puits d’exploration doit être foré en 2016[24].

Exportations de pétrole[modifier | modifier le code]

La Russie était en 2022 le 2e exportateur mondial de pétrole et produits pétroliers avec 7,95 Mb/j (390,6 Mt, dont 264,7 Mt de brut et 125,9 Mt de produits pétroliers), soit 11,5 % des exportations mondiales, derrière l'Arabie saoudite (8,87 Mb/j, soit 12,9 %) et les États-Unis (8,76 Mb/j, soit 12,7 %). Ces exportations ont progressé de 1,7 % en 2021 et de 6,6 % depuis 2012. Les exportations de brut de 2022 étaient surtout destinées à l'Europe : 116,9 Mt (44,2 %), à l'Asie : 129,6 Mt (49 %) (dont la Chine : 86,2 Mt, 32,6 % et l'Inde : 37 Mt, 14 %) et aux pays de l'ex-URSS : 15,9 Mt (6,0 %). La Russie exportait 125,9 Mt de produits pétroliers, dont 76,4 Mt vers l'Europe (60,7 %), 25,1 Mt vers l'Asie (19,9 %), 6,1 Mt vers les États-Unis (4,8 %)[s 2].

En 2019, la Russie était le 2e exportateur mondial de pétrole brut avec 269 Mt, contribuant pour 13,2 % aux exportations mondiales[k 4].

Tous les oléoducs majeurs (sauf celui du Caspian Pipeline Consortium) sont possédés et exploités par le monopole étatique Transneft; les oléoducs pour produits pétroliers sont possédés et exploités par sa filiale Transnefteproduct. Actuellement, Transneft construit l'Oléoduc Sibérie orientale - océan Pacifique qui va transporter le pétrole russe aux marchés de l'Asie-Pacifique (Chine, Japon, Corée). La Russie est aussi le principal pays de transit pour le pétrole du Kazakhstan.

Consommation de pétrole[modifier | modifier le code]

Centrale Surgut-2 dans le District autonome de Khantys-Mansis, en Sibérie Occidentale
C'est la plus puissante centrale au fioul au monde, avec 5 600 MW ; les 3e (Surgut-1, 3 280 MW) et 5e (Ryazan, 2 800 MW) sont aussi en Russie.

En 2022, la Russie a consommé 3,57 Mb/j (millions de barils par jour), soit 7,05 EJ (exajoules), en progression de 2,6 % en 2022 et de 10 % depuis 2012. Elle se classe au 5e rang mondial avec 3,7 % de la consommation mondiale, loin derrière les États-Unis (19 %) et la Chine (15 %). Sa production représente 3,1 fois sa consommation[s 13].

Charbon[modifier | modifier le code]

Réserves de charbon[modifier | modifier le code]

Les réserves prouvées récupérables de charbon de la Russie étaient estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 71,7 Gt (milliards de tonnes) fin 2020, soit 9,5 % des réserves mondiales[r 5], et celles de lignite) à 90,45 Gt, soit 28,2 % du total mondial[r 6]. Au total, ces réserves atteignent 2 807 EJ, soit 12,5 % des réserves mondiales, au 3e rang derrière les États-Unis (25,8 %) et la Chine (15,5 %) et devant l'Australie (12,1 %) et l'Inde (12,0 %). Elles représentent 300 ans de production au rythme de 2022[s 5].

Selon le Conseil mondial de l'énergie (rapport 2013 sur les ressources mondiales), les réserves prouvées de la Russie à fin 2011 étaient de 194 milliards de tonnes (estimation de 1996), dont 157 milliards de tonnes récupérables (dont 10,5 milliards de tonnes de lignite), et sa production de 326 Mt, ce qui laissait plusieurs siècles de réserves. Une grande part des gisements est exploitable à ciel ouvert : 23 % du charbon bitumineux, 74 % du sub-bitumineux et 100 % du lignite. Les gisements sont répartis dans de nombreuses régions, depuis le bassin de Moscou à l'ouest au bassin de Donetsk, à cheval sur la frontière ukrainienne au sud-ouest, au bassin de Petchora au nord-est de la Russie européenne, et aux bassins sibériens d'Irkoutsk, de Kouznetsk, de Kansk-Achinsk, de la Léna, de Yakoutie du Sud et de la Toungouska[25].

Les principaux gisements de houille sont situés dans les bassins de Petchora (90 000 km2), dont 85 % est sous le permafrost, produisant des charbons de bonne qualité et assez proche des marchés, et du Kouznetsk (26 700 km2), à l'est de Novossibirsk. Le bassin de Kansk-Achinsk, encore plus à l'est, contient d'énormes gisements de lignite ; situé sur le tracé du transsibérien, il alimente des centrales électriques et des usines carbo-chimiques. Les vastes bassins sibériens de la Léna et de la Toungouska constituent des ressources largement inexplorées, dont l'exploitation commerciale serait probablement difficile[25].

Production de charbon[modifier | modifier le code]

La Russie est aussi un gros producteur et exportateur de charbon

En 2022, la production de charbon de la Russie atteignait 439 Mt, soit 9,35 EJ (exajoules), en progression de 1,1 % en 2022 et de 33 % depuis 2012, au 6e rang mondial avec 5,4 % du total mondial, loin derrière la Chine : 52,8 %[s 5]. Cette production était en 2020 de 327,7 Mt (millions de tonnes) de charbon, au 6e rang mondial[r 7] plus 73,3 Mt de lignite, au 3e rang mondial derrière la Chine et l'Allemagne[r 8].

En 2020, la Russie a produit 9 596 TJ de charbon, dont 1 094 TJ de lignite (11,4 %)[26].

Depuis un pic à environ 425 Mt (millions de tonnes) en 1988, la production de charbon de la Russie a connu un déclin prononcé à la suite de la désintégration de l'URSS, atteignant un point bas de 232 Mt en 1998, puis elle a regagné une partie du terrain perdu, atteignant 326 Mt (154 Mtep) en 2008[25].

Les deux principaux producteurs russes de charbon sont Rosugol et Donugol.

Exportation de charbon[modifier | modifier le code]

En 2022, la Russie a exporté 5,36 EJ (exajoules) de charbon, au 3e rang mondial avec 16,5 % des exportations mondiales, derrière l'Indonésie (28,3 %) et l'Australie (25,8 %). Les exportations russes ont reculé de 12,1 % en 2022, mais progressé de 66 % en dix ans (2012-2022)[s 6]. Les principales destinations sont la Chine (33 %), l'Europe (28 %), la Corée du sud (13 %), l'Inde (7 %) et le Japon (6 %)[s 5].

Consommation de charbon[modifier | modifier le code]

La consommation de charbon en Russie s'est établie en 2022 à 3,19 EJ (exajoules), en baisse de 6,8 % en 2022 et de 23 % depuis 2012, au 7e rang mondial avec 2,0 % du total mondial, très loin derrière la Chine (54,9 %) et l'Inde (12,4 %). La Russie consomme 34 % de sa production de charbon et exporte le reste[s 14].

En 2019, 43 % du charbon consommé en Russie a été brûlé dans les centrales de cogénération (électricité + chaleur) et 10 % dans les centrales de chaleur, ces deux catégories de centrales alimentant le chauffage urbain ; la cokéfaction pour la sidérurgie (16 %), l'industrie (23 %), le secteur résidentiel (1,4 %, en forte baisse) et le tertiaire (0,6 %) se partageaient le reste[1].

Tourbe[modifier | modifier le code]

Centrale de Shatura près de Moscou
Construite en 1925, initialement alimentée par la tourbe, c'était la plus puissante centrale à tourbe du monde avec 1 100 MW ; depuis, elle a été convertie au multifuel ; en 2005, elle n'utilisait plus que 11,5 % de tourbe.

La Russie compte 1,39 million de km2 de tourbières, soit 35 % du total mondial ; les principaux gisements de tourbe (85 %) sont situés dans la partie nord-ouest de la Russie, en Sibérie Occidentale, près de la côte ouest du Kamtchatka et dans plusieurs autres régions extrême-orientales. Les tourbières sibériennes comptent pour presque 75 % des réserves totales de Russie de 186 milliards de tonnes, les secondes après celles du Canada. Environ 5 % de la tourbe exploitable (0,8 million tonnes en 2008) est utilisée pour la production de combustible, le reste est utilisé dans l'agriculture et pour le chauffage résidentiel dans les zones rurales. Bien que la tourbe ait été utilisée comme combustible industriel pour la production d'électricité en Russie sur une longue période (en 1928 plus de 40 % de l'électricité soviétique était produite à base de tourbe), sa part a été en déclin sur le long terme, et depuis 1980 s'est élevée à moins de 1 %[27].

Pétrole non conventionnel[modifier | modifier le code]

Schistes bitumineux[modifier | modifier le code]

La Russie possède les plus grandes réserves de schiste bitumineux en Europe estimées à 35,47 milliards de tonnes d'huile de schiste. Plus de 80 gisements d'huile de schiste ont été identifiés. Les principaux gisements sont situés dans la province de Volga-Petchyorsk et dans le bassin de la Baltique. L'exploitation des gisements dans la province de Volga-Petchyorsk a commencé dans les années 1930, mais fut abandonnée à cause de problèmes environnementaux. L'essentiel de l'industrie de l'huile de schiste était concentré dans le bassin de la Baltique, où la mine de Leningradslanets produisait 1,12 Mt en 2002 ; la production était livrée à la centrale électrique Estonian Baltic dont l'électricité était livrée à UES (Unified Energy System of Russia), jusqu'à 2005 où la production de la mine a été arrêtée ; la société russe Renova prévoit de construire sa propre usine de production d'huile de schiste, et a redémarré l'exploitation minière en 2007 à 50 000 tonnes par mois, en grande partie exportées vers l'Estonie en 2009. À Slantsy, près de la frontière estonienne, une centrale électrique (75 MW) brûlait l'huile de schiste, mais en 1999 l'usine de traitement d'huile de schiste de Slantsy et la centrale furent reconvertis pour utiliser du gaz naturel et les activités minières cessèrent en 2005. À Syzran une petite usine de traitement (10 000 tonnes par an) continue à fonctionner[28].

Bitume naturel et pétrole extra-lourd[modifier | modifier le code]

De petites réserves de pétrole extra-lourd ont été identifiées : 6 gisements avec 177 millions de barils de réserves, dans les bassins de Volga-Oural et de Nord Caucase-Mangyshlak. D'importants gisements de bitume naturel (39 gisements, avec 295 milliards de barils de réserves prouvées et 51 Mds éventuelles) sont localisés dans la Sibérie Orientale dans le bassin de la Toungouska (plus de 50 Mds barils), ainsi que dans les bassins Timan-Petchora and Volga-Oural, ainsi que dans le Tatarstan, seule zone où les études sont suffisamment avancées pour qu'une exploitation soit envisageable[29]. En , Tatneft et Royal Dutch Shell ont annoncé un partenariat stratégique pour développer la production de pétrole brut lourd au Tatarstan, où Tatneft a déjà une production pilote de bitume[30].

Uranium[modifier | modifier le code]

La Russie était en 2017 le 6e producteur mondial d'uranium avec 2 917 tonnes, soit 4,9 % du total mondial, loin derrière le Kazakhstan (23 391 tonnes)[31].

Les ressources récupérables d'uranium en Russie étaient estimées en 2015 à 507 800 tonnes, soit 9 % du total mondial, au 4e rang derrière l'Australie, le Kazakhstan et le Canada[32].

Selon le Conseil mondial de l'énergie, la Russie avait en 2008 des réserves d'uranium « raisonnablement assurées » estimées à 181 000 tonnes (4,5 % des réserves mondiales) ; le Kazakhstan voisin en a 414 000 tonnes. S'y ajoutent les réserves « présumées » qui s'élèvent à 385 000 tonnes (Kazakhstan : 418 000 tonnes), et les réserves « pronostiquées » et « spéculatives » : 815 000 tonnes (Kazakhstan : 800 000 tonnes). Les activités d'exploration, entreprises dès 1944, ont permis de découvrir plus d'une centaine de gisements dans 14 districts, dont trois ont été mis en valeur à l'est de l'Oural (Transural, West Siberia et Vitim). La plus importante zone de production d'uranium a été la région de Streltsovsk près de Krasnokamensk dans l'oblast de Tchita, où l'exploitation relève de l'entreprise d'État Priargunsky, dont la capacité nominale de production atteint 3 500 tonnes par an, et qui assure plus de 90 % de la production nationale. En 2008, la fédération de Russie était le cinquième producteur d'uranium du monde : 3 521 tonnes représentant 8 % de la production mondiale ; sa production cumulée jusqu'à fin 2008 atteignait 139 735 tonnes (5,8 % du total mondial)[33].

Consommation intérieure d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La consommation d'énergie primaire de la Russie atteignait 28,89 EJ en 2022, soit 4,8 % du total mondial (4e rang mondial), derrière la Chine (26,5 %), les États-Unis (15,9 %) et l'Inde (6,0 %)[s 15]. Sa consommation par habitant s'élevait à 199,7 GJ, niveau 2,6 fois supérieur à la moyenne mondiale : 75,7 GJ et supérieur de 54 % à celui de la France : 129,8 GJ et de 35 % à celui de l'Allemagne : 147,5 GJ, mais inférieur de 30 % à celui des États-Unis : 283,5 GJ[s 16].

Consommation d'énergie primaire en Russie par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon 8 002 21,7 5 024 19,4 4 427 15,3 4 856 5 224 16,1 % -35 %
Pétrole 11 044 30,0 5 280 20,4 5 823 20,1 5 835 6 257 19,3 % -43 %
Gaz naturel 15 382 41,8 13 356 51,5 16 058 55,3 15 251 17 502 54,1 % +14 %
Total fossiles 34 428 93,5 23 660 91,2 26 308 90,6 25 942 28 983 89,6 % -16 %
Nucléaire 1 310 3,6 1 441 5,6 1 874 6,5 2 147 2 294 7,1 % +75 %
Hydraulique 597 1,6 591 2,3 599 2,1 605 701 2,2 % +17 %
Biomasse-déchets 510 1,4 289 1,1 291 1,0 321 427 1,3 % -16 %
Géothermie, éolien, solaire 1 0,003 2 0,01 18 0,06 7 10 0,03 % +900 %
Total EnR 1 108 3,0 882 3,4 908 3,1 933 1 138 3,5 % +3 %
Solde exp.électricité -30 -0,1 -51 -0,2 -63 -0,2 -42 -66 -0,2 % +120 %
Total 36 816 100 25 932 100 29 027 100 28 978 32 349 100 % -12 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La consommation d'énergie primaire a reculé de près de 30 % pendant la décennie 1990-2000, puis a progressé de 25 % entre 2000 et 2019.

Consommation finale d'énergie[modifier | modifier le code]

La consommation finale d'énergie en Russie (après raffinage, transformation en électricité ou en chaleur de réseau, transport, etc) a évolué comme suit :

Consommation finale d'énergie en Russie par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon 2 291 8,8 752 4,3 597 3,2 1 146 1 298 5,9 % -43 %
Produits pétroliers 6 071 23,2 3 792 21,7 4 593 24,6 4 800 5 461 25,0 % -10 %
Gaz naturel 5 992 22,9 4 906 28,0 5 997 32,1 5 912 7 725 35,4 % +29 %
Biomasse-déchets 339 1,3 128 0,7 98 0,5 127 221 1,0 % -35 %
Électricité 2 976 11,4 2 191 12,5 2 616 14,0 2 636 2 720 12,5 % -9 %
Chaleur 8 500 32,5 5 727 32,7 4 799 25,7 4 325 4 406 20,2 % -48 %
Total 26 169 100 17 496 100 18 700 100 18 947 21 831 100 % -17 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La consommation finale d'énergie en Russie a fortement reculé au cours des années 1990 du fait des crises de cette période (crise de 1992-1994 lors des privatisations massives ; crise financière russe de 1998, conséquence de la crise économique asiatique) et de gains d'efficacité énergétique, puis a regagné pendant les années 2000 une partie du terrain perdu.

On note la part considérable du gaz, mais aussi celle des réseaux de chaleur, qui dépassent l'électricité et pèsent même presque autant que les produits pétroliers : c'est un trait original de la Russie, comme de bien des pays nordiques.

Consommation finale d'énergie en Russie par secteur (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie 8 737 33,4 5 352 30,6 5 290 28,3 5 833 6 108 28,0 % -30 %
Transport 4 852 18,5 3 118 17,8 4 040 21,6 3 930 4 151 19,0 % -14 %
Résidentiel 3 496 13,4 5 873 33,6 4 667 25,0 4 803 6 020 27,6 % +72 %
Tertiaire 1 519 5,8 948 5,4 1 550 8,3 1 524 1 718 7,9 % +13 %
Agriculture 926 3,5 571 3,3 374 2,0 374 376 1,7 % -59 %
Non spécifié 4 957 18,9 113 0,6 1 ns 23 0 0 % -100 %
Usages non énergétiques 1 683 6,4 1 520 8,7 2 778 14,9 2 480 3 458 15,8 % +105 %
Total 26 170 100 17 495 100 18 700 100 18 947 21 831 100 % -17 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1].

La modernisation de l'économie russe est mise en évidence par la disparition de la rubrique "non spécifié", la baisse des consommations de l'industrie et des transports (efficacité énergétique accrue) et la progression de la part des ménages et du tertiaire.

Secteur électrique[modifier | modifier le code]

Production d'électricité[modifier | modifier le code]

Évolution de la production des principales sources d'électricité en Russie
Source : Agence internationale de l'énergie[34]

En 2022, selon les estimations de l'Energy Institute, la Russie a produit 1 166,9 TWh d'électricité, en progression de 0,9 % en 2022 et de 9 % depuis 2012, au 4e rang mondial avec 4,0 % de la production mondiale, derrière la Chine (30,4 %), les États-Unis (15,6 %) et l'Inde (6,4 %)[s 7]. Cette production se répartissait en 62,8 % de combustibles fossiles (gaz naturel : 45,8 %, charbon : 16,5 %, pétrole : 0,6 %), 19,2 % de nucléaire, 17,6 % d'énergies renouvelables (hydroélectricité 16,9 %, autres 0,6 %) et 0,5 % d'autres sources (déchets non renouvelables, pompage-turbinage, etc)[s 8]. La production d'électricité éolienne est estimée à 4,2 TWh (0,4 %), celle du solaire à 2,4 TWh (0,2 %), celle tirée de la biomasse et des déchets à 0,8 TWh (0,07 %)[s 17].

En 2019, selon l'Agence internationale de l'énergie, la Russie a produit 1 121 TWh, en progression de 0,6 % en 2019 et de 3,6 % depuis 1990. Cette production se répartissait en 63,4 % de combustibles fossiles (gaz naturel : 45,9 %, charbon : 16,8 %, pétrole : 0,8 %), 18,6 % de nucléaire et 18 % d'énergies renouvelables (hydroélectricité 17,5 %, déchets 0,3 %, solaire 0,11 %, géothermie 0,04 %, éolien 0,03 %)[34].

La Russie était le quatrième producteur mondial d'électricité en 2019 (4,2 % de la production mondiale), derrière la Chine (27,7 %), les États-Unis (16,2 %) et l'Inde (6,0 %), et le septième exportateur d'électricité 18 TWh[k 2]. Elle se classait au 2e rang mondial pour la production d'électricité à partir de gaz naturel (8,1 % du total mondial), au 7e rang pour le charbon (1,9 % du total mondial) et au 7e rang pour les énergies renouvelables (2,8 % du total mondial ; surtout hydroélectricité)[k 5].

Production brute d'électricité en Russie par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2018 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon 157 14,5 176 20,0 166 16,0 159 178 188 16,8 % +20 %
Pétrole 129 11,9 33 3,8 9 0,9 10 8 9 0,8 % -93 %
Gaz naturel 512 47,3 370 42,2 521 50,1 530 528 514 45,9 % +0,4 %
Ss-total fossiles 798 73,7 579 55,8 696 67,0 698 714 711 63,4 % -11 %
Nucléaire 118 10,9 131 12,6 170 16,4 195 205 209 18,6 % +77 %
Hydraulique 166 15,3 165 15,9 168 16,2 170 193 197 17,5 % +18 %
Biomasse 0,04 0,003 0,02 0,003 0,04 0,003 0,03 0,07 0 0 % -100 %
Déchets 2,5 0,2 2,7 0,3 2,8 2,5 2,9 0,3 % ns
Géothermie 0,03 0,003 0,06 0,01 0,5 0,05 0,5 0,4 0,4 0,04 % +1446 %
Solaire 0,03 0,07 1,3 0,11 % ns
Éolien 0,015 0,02 0,3 0,03 % ns
Ss-total EnR 166 15,3 167 16,1 172 16,5 174 197 201 18,0 % +21 %
Total 1 082 100 878 100 1 038 100 1 068 1 115 1 121 100 % +3,6 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[34].

Énergie nucléaire[modifier | modifier le code]

Centrale nucléaire de Balakovo, dans l'oblast de Saratov, la plus puissante de Russie (3 800 MW).
Centrale nucléaire de Kola, dans l'oblast de Mourmansk (1 760 MW).
Centrale nucléaire de Kalinine, dans l'oblast de Tver (2 850 MW).

En 2022, les centrales nucléaires de la Russie ont produit 223,7 TWh, soit 19,2 % de l'électricité du pays[s 8]. La Russie se classe au 4e rang mondial avec 8,4 % de la production mondiale, derrière les États-Unis (30,3 %), la Chine (15,6 %) et la France (11,0 %)[s 18].

En 2019, la production brute d'électricité nucléaire en Russie atteignait 209 TWh, soit 18,6 % de la production totale russe d'électricité ; elle a progressé de 77 % depuis 1990[34].

Au , la Russie exploite 38 réacteurs nucléaires opérationnels, totalisant 28 578 MW de puissance installée, répartis dans 11 centrales nucléaires de production d'électricité, et compte 3 réacteurs nucléaires en construction totalisant 3 032 MW[35], ce qui la place au 4e rang en nombre de réacteurs en service, au 4e rang en puissance installée[36], et au 3e rang en nombre de réacteurs en construction, derrière la Chine (11 réacteurs en construction) et l'Inde (7 réacteurs), ex-æquo avec la Corée du sud et les Émirats arabes unis (4 réacteurs chacun), mais au 5e rang en capacité de production derrière la Chine, les Émirats arabes unis, la Corée du sud et l'Inde[37].

Avec une production brute d’électricité d’origine nucléaire s'élevant à 208 TWh en 2019, soit 19,7 % de la production d'électricité de la Russie[35], le pays se situe au 4e rang des pays producteurs d'énergie électrique d'origine nucléaire, loin derrière les États-Unis (809 TWh), la France (379 TWh) et la Chine (348 TWh)[38].

Le constructeur russe de centrales nucléaires Rosatom annonce en avoir gagné les contrats de construction pour 36 réacteurs à l'étranger. Seize sont déjà en chantier : deux en Biélorussie, trois en Inde, deux en Chine, un en Finlande, deux en Hongrie, quatre en Turquie et deux au Bangladesh. Tous sont selon lui des réacteurs de troisième génération (VVER 1200 ou 1000)[39]. En , il reste 33 réacteurs en commande, dont 12 en chantier ; le principal modèle proposé est le réacteur de troisième génération VVER 1200[40].

Depuis 2001 tous les réacteurs civils russes étaient exploités par Energoatom. Le le Parlement Russe a adopté une législation qui crée Atomenergoprom, compagnie holding regroupant toute l'industrie nucléaire civile russe, y compris Energoatom, le producteur et fournisseur de combustible nucléaire TVEL, le négociant d'uranium Techsnabexport (Tenex) et le constructeur d'installations nucléaires Atomstroyexport.

En , la Russie compte 38 réacteurs nucléaires électrogènes en service, répartis dans 11 centrales ; 23 appartiennent à la filière des réacteurs à eau pressurisée, 13 à celle des réacteurs refroidis à l'eau légère et modérés au graphite (LWGR), et 2 sont des réacteurs à neutrons rapides (FBR) :

Composition du parc nucléaire en 2020[35]
Centrale Localisation Type* Nb réacteurs** Mise en service Puissance nette(MWe) Observations
Akademik Lomonosov Pevek, district autonome de Tchoukotka VVER 2 2020 64 Centrale nucléaire flottante russe
Balakovo oblast de Saratov VVER-1000/320 4 de 1985 à 1993 3 800 la plus puissante de Russie jusqu'en 2017
Beloïarsk oblast de Sverdlovsk 2 RNR 2 1980 et 2015 1380 les plus puissants RNR en fonctionnement dans le monde
Bilibino district autonome de Tchoukotka tubes de force U-graphite 4 de 1974 à 1976 33 réacteurs mixtes chaleur-électricité
Kalinine oblast de Tver VVER 4 de 1984 à 2011 3 800
Kola oblast de Mourmansk VVER 4 1973 à 1984 1 644
Koursk oblast de Koursk RBMK 4 1976 à 1985 3 700
Leningrad oblast de Léningrad 3 RBMK et 1 VVER 4 1973 à 1981 et 2018 3 876 la plus puissante de Russie ; +1 réacteur VVER de 1 066 MWe en construction
Novovoronej oblast de Voronej VVER 4 1972, 1980, 2016, 2019 3 536
Rostov oblast de Rostov VVER 4 2001, 2010, 2014, 2018 3 829
Smolensk oblast de Smolensk RBMK 3 1982, 1985, 1990 2 775
Total 38 28 437
* VVER = réacteur de puissance à caloporteur et modérateur eau (PWR) ; RNR = Réacteur à neutrons rapides ; RBMK = réacteur de grande puissance à tube de force
** seuls les réacteurs en fonctionnement sont pris en compte

autres informations :

  • Centrale nucléaire de Balakovo : la construction d'un cinquième réacteur a été arrêtée en 2008.
  • Centrale nucléaire de Beloïarsk : ce site comprenait antérieurement 2 réacteurs au graphite de type RBMK datant de 1964 et 1967, qui ont été arrêtés en 1983 et 1989. La construction d'un nouveau RNR plus puissant (804 MWe nets, dit BN-800) a été lancée en 1987, mais les travaux furent suspendus en 1988, puis relancés en 2010, pour une mise en service en 2015.
  • Centrale nucléaire de Bilibino : la centrale nucléaire la plus septentrionale du monde, au nord du cercle polaire arctique, avec 4 petits réacteurs mixtes qui produisent à la fois de l'énergie thermique et électrique. Cette centrale devait être remplacée en 2019 par la centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov (deux réacteurs PWR de 35 MW chacun), qui a été construite dans les chantiers navals de Saint-Pétersbourg qu'elle a quitté au début de à destination de Mourmansk, où le combustible nucléaire a été chargé dans ses réacteurs ; après des tests, elle a été remorquée jusqu'à Pevek, où la centrale flottante a été connectée au réseau électrique local en 2020, pour remplacer les quatre petits réacteurs (48 MW au total) de la centrale nucléaire de Bilibino et une unité au charbon[41]. En , 3 des anciens réacteurs restent en service.
  • Centrale nucléaire de Koursk : la construction d'un 5e réacteur a démarré en 1985, puis celle d'un 6ème, mais ils ne sont pas encore livrés en 2020.
  • Centrale nucléaire de Novovoronej : en Russie centrale. Sa construction a démarré en 1957 ; c'est la plus vieille centrale nucléaire de Russie. Elle comprend 5 réacteurs de type VVER mis en service entre 1964 et 1980, dont les 3 plus anciens ont été arrêtés en 1988, 1990 et 2016, plus deux réacteurs VVER de 3e génération, Novovoronej 2-1 et 2-2, de 1 100 MWe chacun[42]. AREVA NP a fourni à Rosatom son système de contrôle-commande de sûreté (I&C) en vue de son installation au sein de l'unité 1 de la centrale nucléaire russe de Novovoronezh-2*, connectée au réseau en [43].
  • Centrale nucléaire de Rostov : au bord du réservoir de Tsimliansk à 120 km à l'est de Rostov-sur-le-Don, sur le Don.

En , 4 réacteurs (puissance nette totale : 4 525 MWe) étaient en construction[35] :

Énergies renouvelables[modifier | modifier le code]

Les énergies renouvelables sont très peu développées en Russie, en dehors de l'hydroélectricité, bien que la Russie ait d'abondantes ressources potentielles en énergie renouvelable. En le Premier Ministre russe a signé une directive exécutive pour accroître l'usage des énergies renouvelables afin d'améliorer l'efficacité du secteur électrique. Les objectifs de part des énergies renouvelables dans la production d'électricité sont de 1,5 % en 2010, 2,5 % en 2015 et 4,5 % en 2020[44].

Hydroélectricité[modifier | modifier le code]
Énergie géothermique[modifier | modifier le code]

L'énergie géothermique, utilisée pour le chauffage et la production d'électricité dans quelques régions du Caucase du Nord et de l'Extrême-Orient, est la source d'énergie renouvelable la plus développée (après l'hydroélectricité) en Russie[45]. Des ressources géothermiques ont été identifiées dans le Caucase du Nord, la Sibérie Occidentale, près du Lac Baïkal, au Kamtchatka et dans les Îles Kouriles ; dans ces 2 dernières régions, l'eau thermale atteint 300 °C et le potentiel de production électrique est évalué à 2 000 MWe, plus 3 000 MWth de chaleur pour le chauffage urbain. En 1966 une centrale de 4 MWe à forage unique a été mise en service à Pauzhetka, au sud du Kamtchatka (fin 2008 : 81,9 MWe grâce à 4 centrales supplémentaires) suivie d'une centrale géothermique de 12 MWe à Verkhne Mutnovsky, et de la centrale géothermique de 50 MWe de Mutnovsky. À la fin 2008 la capacité installée pour la production d'électricité atteignait 82 MW (production annuelle : 441 GWh), et la capacité pour utilisation directe dépassait 308 MWth (production annuelle : 6 144 TJ) ; l'utilisation directe (chauffage urbain, chauffage de serres, process industriels, élevage de bétail et de poissons, séchage de récoltes, piscines) est surtout développée dans les régions Kamtchatka-Kouriles, au Dagestan et au Krasnodar Krai ; des projets existent aussi à Kaliningrad[46].

Énergie solaire[modifier | modifier le code]

Le potentiel brut de la Russie pour l'énergie solaire a été estimé à 2300 milliards Tec (tonnes équivalent charbon), le potentiel technique à 2,3 milliards Tec et le potentiel économiquement exploitable à 12,5 millions de Tec. Les régions dont le potentiel de radiation solaire est le meilleur sont le Nord Caucase, les rives de la mer Noire et de la mer Caspienne, le sud de la Sibérie et de l'Extrême-Orient. Ce potentiel est largement inutilisé, alors que les possibilités pour des applications d'énergie solaire hors réseau ou hybrides dans les zones reculées sont énormes : 10 millions de citoyens russes n'ont pas accès au réseau électrique. Cependant, la construction d'une unique centrale solaire : Kislovodskaya SPP (1,5 MW) a été différée[47].

Anatoli Tchoubaïs, président du groupe Rusnano, annonce que son groupe, avec des partenaires privés, a construit la première usine russe de panneaux solaires, qui a commencé sa production au printemps 2015. D'ici à 2020, la Russie devrait avoir au moins 1 500 MW de capacités installées en énergie solaire[48].

Énergie éolienne[modifier | modifier le code]

La Russie a des ressources éoliennes de haute qualité sur les côtes Pacifique et Arctique et dans les vastes zones de steppes et de montagnes. Des systèmes éoliens à grande échelle sont appropriés en Sibérie et en Extrême-Orient (est de l'île de Sakhaline, sud du Kamtchatka, péninsule de Tchoukotka, Vladivostok), dans les steppes au long de la Volga, celles du Caucase du Nord et ses montagnes et sur la péninsule de Kola, où l'infrastructure électrique et de gros consommateurs industriels sont présents. À la fin 2008, la capacité éolienne installée totale était de 17 MW et la production annuelle de 30 GWh. Des centrales éoliennes fonctionnent à Kalmytskaya (2 MW), Zapolyarnaya (1,5 MW), Kulikovskaya (5,1 MW), Tyupkildi (2,2 MW) et Observation Cape (2,5 MW). Des études de faisabilité sont en cours pour les fermes éoliennes Kaliningradskaya (50 MW) et Leningradskaya (75 MW). Des projets éoliens de 100 MW existent en Kalmoukie et dans le Kraï de Krasnodar[49].

Énergie marémotrice[modifier | modifier le code]

Des études pour le développement de l'énergie marémotrice ont été menées en Russie dès les années 1930. Elles ont abouti à la construction d'une petite centrale marémotrice pilote avec une capacité de 400 kW dans la baie de Kislaya près de Mourmansk en 1968. En 2007, Gidro OGK, une filiale de l'opérateur électrique russe Unified Energy Systems (UES) a initié l'installation d'une turbine orthogonale expérimentale de 1,5 MW dans la baie de Kislaya. S'il s'avère un succès, UES projette de lancer un programme de marémotrices géantes avec les projets de la baie de Mezen (15 000 MW, production : 40 TWh/an) et de la baie de Tougour (7 980 MW, production : 20 TWh/an). Gidro OGK estime, à fin 2008, le potentiel de l'énergie marémotrice russe à 250 TWh/an et projette d'installer d'ici 2015 une capacité de 12 MW produisant 24 GWh, et pour 2020 une capacité de 4 500 MW produisant 2,3 TWh[49]. Le projet de centrale marémotrice de la baie de Penjine atteint 87 100 MW.

Échanges internationaux[modifier | modifier le code]

En 2019, la Russie a importé 1,6 TWh et exporté 20 TWh d'électricité[34].

Elle exporte de l'électricité vers la Finlande (7,85 TWh en 2018), la Lettonie (1,2 TWh)[50], la Chine et les pays de la Communauté des États indépendants.

Consommation finale d'électricité[modifier | modifier le code]

La consommation d'électricité par habitant était en 2019 de 6 954 kWh, soit 2,13 fois la moyenne mondiale (3 265 kWh), 36 % au-dessus de celle de la Chine (5 119 kWh) mais 1,3 % au-dessous de celle de la France (7 043 kWh) et 45 % au-dessous de celle des États-Unis (12 744 kWh)[k 1].

La répartition par secteur de la consommation finale d'électricité a évolué comme suit :

Consommation finale d'électricité en Russie par secteur (TWh)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie 482 58,3 312 51,3 327 45,0 329 341 45,1 % -29 %
Transport 104 12,6 61 10,0 85 11,7 82 82 10,8 % -21 %
Résidentiel 107 12,9 141 23,1 130 17,8 147 161 21,3 % +50 %
Tertiaire 67 8,1 64 10,6 169 23,2 152 153 20,2 % +129 %
Agriculture 67 8,1 30 5,0 16 2,2 16 20 2,6 % -71 %
Total 827 100 609 100 727 100 726 756 100 % -9 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[34]

Réseaux de chaleur[modifier | modifier le code]

Production de chaleur[modifier | modifier le code]

La Russie est le deuxième producteur mondial (derrière la Chine) de chaleur pour l'alimentation de réseaux de chauffage urbain : 5 322 PJ[n 2] en 2019 ; elle représentait 34,4 % de la production mondiale en 2019 (Chine : 35,5 %)[34].

Production brute de chaleur en Russie par source (Pétajoules)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon 2 191 23,3 1 793 27,6 1 232 20,5 993 953 17,9 % -56 %
Pétrole 1 370 14,6 554 8,5 312 5,2 232 168 3,2 % -88 %
Gaz naturel 5 682 60,5 4 013 61,9 4 010 66,7 3 521 3 641 68,4 % -36 %
Sous-total fossiles 9 243 98,3 6 361 98,1 5 554 92,3 4 746 4 761 89,5 % -48 %
Nucléaire 20 0,2 15 0,2 15 0,2 14 14 0,3 % -27 %
Biomasse 136 1,4 44 0,7 36 0,6 26 20 0,4 % -85 %
Déchets 0 68 1,0 84 1,4 81 132 2,5 % ns
Géothermie 0 0 0 0 0,2 0 ns
Sous-total EnR 136 1,4 111 1,7 120 2,0 107 153 2,9 % +13 %
autres sources 0 327 5,4 339 394 7,4 % ns
Total 9 398 100 6487 100 6 016 100 5 207 5 322 100 % -43 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[34]

La forte baisse de la production de 31 % au cours des années 1990 s'explique par des investissements massifs dans l'amélioration de l'efficacité des réseaux de chaleur, dont le taux de fuites était très élevé à l'époque soviétique. La part des énergies renouvelables est très faible ; cependant, il est possible qu'une partie des "autres sources" soient des sources renouvelables (par exemple : récupération de calories par pompes à chaleur).

Consommation finale de chaleur[modifier | modifier le code]

La répartition par secteur de la consommation finale de chaleur a évolué comme suit :

Consommation finale de chaleur en Russie par secteur (Pétajoules)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie 4 088 48,1 2 105 36,8 1 864 38,8 1 530 1 512 34,3 % -63 %
Résidentiel nd 2 886 50,4 2 204 45,9 2 018 1 996 45,3 % ns
Tertiaire nd 555 9,7 607 12,7 678 791 18,0 % ns
Agriculture nd 181 3,2 125 2,6 99 106 2,4 % ns
Total 8 500 100 5 728 100 4 800 100 4 325 4 406 100 % -48 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[34].

Impact environnemental[modifier | modifier le code]

Émissions de gaz à effet de serre[modifier | modifier le code]

La Russie occupe le quatrième rang mondial pour les émissions de CO2 liées à l'énergie, avec 1 640 Mt d'émissions en 2019, soit 4,9 % du total mondial (33 622 Mt), derrière la Chine : 9 876 Mt, les États-Unis : 4 744 Mt et l'Inde : 2 310 Mt[k 1].

Ses émissions par habitant étaient en 2019 de 11,36 t CO2, soit 2,59 fois la moyenne mondiale : 4,39 t CO2/hab, ou 2,61 fois celles de la France : 4,36 t et 61 % au-dessus de celles de la Chine : 7,07 t, mais inférieures de 21 % à celles des États-Unis : 14,44 t[k 1].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1990 2018 var.
2018/1990
var.UE28
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2) 2 163,5 1 587,0 -26,6 % -21,7 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2) 14,59 10,99 -24,7 % -27,1 %
Source : Agence internationale de l'énergie

Les émissions de CO2 liées à l'énergie en Russie ont reculé de 26,6 % en 28 ans, plus que celles de l'Union européenne : -21,7 %. Cependant, après une très forte chute jusqu'en 1998 (1 406,6 Mt, soit -35 % en 8 ans grâce à des améliorations substantielles de l'efficacité énergétique, en particulier dans l'industrie), elles ont remonté de 12,8 % en 20 ans entre 1998 et 2018[h 1].

Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% var.
2018/1990
var.UE28
2018/1990
Charbon[h 3] 707,2 411,2 25,9 % -41,9 % -50,3 %
Pétrole[h 4] 618,7 303,0 19,1 % -51,0 % -17,0 %
Gaz naturel[h 5] 837,6 838,0 52,8 % +0,05 % +37,0 %
Source : Agence internationale de l'énergie

L'Agence internationale de l’énergie fournit la répartition de l'ensemble des émissions par secteur de consommation (après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation) :

Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec. 158,6 10,0 % 1,10 0,41
Industrie et construction 520,3 32,8 % 3,60 1,55
Transport 294,1 18,5 % 2,04 1,85
dont transport routier 154,6 9,7 % 1,07 1,71
Résidentiel 441,5 27,8 % 3,06 1,30
Tertiaire 140,0 8,8 % 0,97 0,86
Total 1 587,0 100 % 10,99 6,14
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation.

En terme d'émissions cumulées de 1850 à 2007, la Russie était le troisième émetteur mondial :

  1. États-Unis : 339 200 Mt (28,8 %) ;
  2. Chine : 105 900 Mt (9,0 %) ;
  3. Russie : 94 700 Mt (8,0 %) ;
  4. Allemagne : 81 200 Mt (6,9 %) ;
  5. Royaume-Uni : 68 800 Mt (5,8 %)[51].

Objectif de neutralité carbone pour 2060[modifier | modifier le code]

Le 13 octobre 2021, le président Poutine déclare : « la Russie s'efforcera d'atteindre la neutralité carbone de son économie. Et nous avons fixé un objectif concret : au plus tard en 2060 », objectif similaire à celui de la Chine[52].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) World Energy Council (WEC), WEC survey of energy resources 2010, World Energy Council (WEC) - Conseil Mondial de l’Énergie, (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. y compris condensats et liquides de gaz naturel.
  2. Le joule est l'unité choisie dans le Système international d'unités pour quantifier l'énergie ; il est égal à un watt seconde, 1 kWh = 3 600 000 J. Le pétajoule égale un million de milliards de joules : 1 PJ = 1015 J.

Références[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]