Jean-Pierre Jabouille

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 11 décembre 2019 à 16:17 et modifiée en dernier par Gráinne Ni Mháille (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Jean-Pierre Jabouille
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean-Pierre Jabouille en 1975.
Biographie
Surnom Le Grand Blond
Date de naissance (81 ans)
Lieu de naissance Paris, Île-de-France, France
Nationalité Français
Carrière
Années d'activité 1975 - 1981
Qualité Pilote automobile
Parcours
AnnéesÉcurie0C.0(V.)
Franck Williams Racing Cars
British Formula 1 Racing Team
Team Surtees
Elf Team Tyrrell
Renault F1 Team
Ligier

Statistiques
Nombre de courses 55 (49 départs)
Pole positions 6
Podiums 2
Victoires 2

Jean-Pierre Alain Jabouille né à Paris le est un pilote automobile français. De 1975 à 1981, il a participé à 55 Grand Prix de Formule 1 au cours desquels il a enregistré deux victoires et deux podiums pour 21 points au championnat. Il a aussi décroché six pole positions. Il est l'auteur de la première victoire de Renault en Formule 1, en 1979 à l'arrivée du Grand Prix de France à Dijon-Prenois.

Biographie

D'origine creusoise, fils d'un architecte[1] comme le Clermontois Patrick Depailler et titulaire d'un diplôme d'ingénieur[2], Jean-Pierre Jabouille fait ses débuts en sport automobile en 1966, avec la Coupe Renault 8 Gordini. En 1967, il passe à la monoplace avec le championnat de France de Formule 3. Vice-champion en 1968 derrière François Cevert, il est recruté par la firme Alpine, qui en fait son pilote de développement. Les années suivantes, Jabouille mène de front un programme en Endurance (avec Matra) et en monoplace, avec Alpine, alors engagé en tant que motoriste dans le championnat d'Europe de Formule 2.

En 1974, Jabouille obtient sa première chance en Formule 1. Mais au Grand Prix de France, il ne parvient pas à qualifier l'Iso de Frank Williams. Il n'a pas plus de réussite quelques semaines plus tard au Grand Prix d'Autriche sur une Surtees. C'est finalement l'année suivante, qu'il prend part à son premier Grand Prix, en France, sur une troisième voiture de l'équipe Tyrrell. En 1975 il remporte les 1 000 kilomètres de Mugello.

En 1976, Jabouille remporte le championnat d'Europe de Formule 2 tandis qu'il est chargé en parallèle de mener le développement du moteur turbo 1 500 cm3 avec lequel Renault s'apprête à révolutionner la Formule 1. La Renault F1 turbo fait ses débuts en championnat du monde à l'occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne 1977, et s'attire rapidement le sobriquet de « Yellow Tea Pot » (la « théière jaune ») pour sa propension à terminer ses courses dans un nuage de fumée blanche. Dans un premier temps, c'est surtout en qualifications que la Renault affiche son potentiel, et Jabouille doit attendre la fin de la saison 1978 pour mettre fin à une impressionnante série d'abandons et marquer ses premiers points, grâce à une quatrième place acquise au Grand Prix des États-Unis Est, à Watkins Glen.

La Renault RS01, ici pilotée par René Arnoux à Donington Park.

En 1979, la Renault confirme son beau potentiel mais à nouveau, doit essuyer en course des ennuis à répétition. Ce n'est qu'au Grand Prix de France à Dijon que Jabouille connaît enfin une course sans problème, ce qu'il met à profit pour remporter sa première victoire et offrir à la motorisation turbo son tout premier succès en Formule 1. Mais cette victoire historique est en partie occultée par le duel que se sont livrés son coéquipier René Arnoux et Gilles Villeneuve pour la deuxième place. Jean-Pierre Jabouille dit à Mauro Forghieri : "Mais Mauro, tu te rends comptes, j'ai gagné le grand prix et personne ne s'intéresse à moi, ils s'intéressent tous à René Arnoux et à Gilles Villeneuve"[3]. La victoire de Jabouille à Dijon reste son seul résultat de la saison. Le même schéma se reproduit en 1980, où il décroche un nouveau succès en Autriche, au milieu d'un océan d'abandons. Le plus douloureux d'entre eux a lieu en fin de saison au Canada, où une rupture de suspension l'envoie dans un mur, et le laisse avec les jambes brisées.

Avant même sa grave blessure, Jabouille savait qu'il serait remplacé chez Renault par le grand espoir Alain Prost, et avait signé chez Ligier. Malgré les doutes sur les capacités de Jabouille à revenir au plus haut niveau, Ligier conserve sa confiance dans le pilote français, qui fait son retour à la compétition en 1981 à l'occasion du Grand Prix d'Argentine. Mais rapidement, il s'avère que le « Grand blond » n'a pas retrouvé toutes ses capacités physiques, et à mi-saison, il met un terme à sa carrière en Formule 1, qu'il achève avec l'un des palmarès les plus bizarres : seulement trois arrivées dans les points, mais deux victoires.

Peugeot 905 Evo 1B
La Peugeot 905 Evo 1B de l'équipage Alliot-Baldi-Jabouille aux 24 Heures du Mans 1992 et 1993.

Après être resté un temps au sein de l'écurie Ligier en qualité de directeur technique, Jabouille reprend sa carrière de pilote dans le championnat de France de supertourisme. Lié à Peugeot, il est choisi par Jean Todt pour être l'homme de base du programme Peugeot 905 à partir de 1990. En juin 1993, après un podium aux 24 Heures du Mans, il est désigné pour remplacer Jean Todt (en partance chez Ferrari) à la tête de Peugeot Sport. Il est notamment chargé de préparer l'arrivée du constructeur sochalien en Formule 1. Mais deux ans plus tard, et après des débuts mitigés de Peugeot dans la discipline reine (rupture avec McLaren, partenariat peu convaincant avec Jordan), il est remplacé.

Il est à l'origine de l'écurie JMB Racing en compagnie de Jean-Michel Bouresche avant de se retirer après des titres en Porsche Supercup et FIA Sportscar.

En 2010, Jean-Pierre Jabouille participe en tant que conseiller technique au film Rubber de Quentin Dupieux.

Depuis 2013, il est le parrain et participant au rallye historique Creusekistan, qui regroupe des automobiles de plus de 35 ans[4].

Résultats en championnat du monde de Formule 1

Saison Écurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Victoires Pole positions Points inscrits Classement
1974 Franck Williams Racing Cars Williams FW Cosworth DFV V8 Firestone 0 0 0 0 n.c.
Team Surtees Surtees TS16 Ford-Cosworth DFV V8 Firestone 0 0 0
1975 Elf Team Tyrrell Tyrrell 007 Cosworth DFV V8 Goodyear 1 0 0 0 n.c.
1977 British Formula 1 Racing Team March 761 Ford-Cosworth DFV V8 Goodyear 0 0 0 0 n.c.
Équipe Renault Elf Renault RS01 Renault EF1 V6 turbo Michelin 4 0 0
1978 Équipe Renault Elf Renault RS01 Renault EF1 V6 turbo Michelin 14 0 0 3 17e
1979 Équipe Renault Elf Renault RS01 Renault EF1 V6 turbo Michelin 3 0 1 9 13e
Renault RS10 Renault EF1 V6 turbo Michelin 11 1 3
1980 Équipe Renault Elf Renault RE20 Renault EF1 V6 turbo Michelin 13 1 2 9 8e
1981 Équipe Talbot Gitanes Ligier JS17 Matra MS81 V12 Michelin 3 0 0 0 n.c.
Total 49 2 6 21

Victoires en Championnat du monde de Formule 1

La Renault RS10 1979
# Année Manche Grand Prix Circuit Position de départ Écurie Voiture Résumé
1 1979 8/15 France Dijon-Prenois Pole position Elf Renault Sport Renault RS10 Résumé
2 1980 10/14 Autriche Österreichring 2e Équipe Renault Elf Renault RE20 Résumé

Résultats aux 24 Heures du Mans

Année Équipe Châssis Cat. Équipiers Tours En course Résultat
Moteur
1968
Société des Automobiles Alpine
29
Alpine A220 P 3.0 Jean Guichet
185
-
Abandon
Renault-Gordini 3,0 L V8
1969
Société des Automobiles Alpine
29
Alpine A220/69 P 3.0 Patrick Depailler
209
-
Abandon
Renault-Gordini 3,0 L V8
1970
Équipe Matra Simca
30
Matra Simca MS650 P 3.0 Patrick Depailler
Tim Schenken
70
-
Abandon
Matra 3,0 L V12
1972
Équipe Matra Simca Shell
16
Matra Simca MS660C S 3.0 David Hobbs
278
-
Abandon
Matra 3,0 L V12
1973
Équipe Matra Simca Shell
12
Matra Simca MS670B S 3.0 Jean-Pierre Jaussaud
331
-
3e
Matra 3,0 L V12
1974
Équipe Gitanes
9
Matra Simca MS670C S 3.0 François Migault
324
-
3e
Matra 3,0 L V12
1976
Renault Sport
19
Renault Alpine A442 Gr.6
3.0
José Dolhem
Patrick Tambay
135
pole position
en 3 min 33 s 01
Meilleur tour
en 3 min 43 s 0
Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1977
Renault Sport
9
Renault Alpine A442 Gr.6
+2.0
Derek Bell
257
pole position
en 3 min 31 s 07
Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1978
Équipe Renault Elf Sport Calberson
4
Renault Alpine A442A Gr.6
+2.0
José Dolhem
Guy Fréquelin
Jean Ragnotti
358
meilleur tour
en 3 min 34 s 2
4e
Renault 2,0 L Turbo V6
Renault Sport
1
Renault Alpine A443 Gr.6
+2.0
Patrick Depailler
279
-
Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1989
Team Sauber Mercedes
62
Sauber C9 C1 Alain Cudini
Jean-Louis Schlesser
378
-
5e
Mercedes-Benz M119 5,0 L Turbo V8
1991
Peugeot Talbot Sport
5
Peugeot 905 C1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
18
-
Abandon
Peugeot SA35 3,5 L V10
1992
Peugeot Talbot Sport
2
Peugeot 905 Evo 1B C1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
345
-
3e
Peugeot SA35 3,5 L V10
1993
Peugeot Talbot Sport
2
Peugeot 905 Evo 1B C1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
367
-
3e
Peugeot SA35 3,5 L V10

Notes et références

  1. Son père, Robert Jabouille, architecte DPLG de la ville de Paris, a dressé les plans du pont de Grenelle et de l'allée des Cygnes (« Robert Jabouille (1899-1967) », sur premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com (consulté le Date invalide ())).
  2. http://www.lequipemagazine.fr/top-5/Top-5-des-innovations-qui-font-gagner/336395/
  3. Davide Cironi, « Forghieri Racconta: 12 domande imperdibili - Intervista di Davide Cironi (SUBS) », (consulté le )
  4. News Classic Racing-Toute l'actualité du véhicule historique, « News Classic Racing - Toute l'actualité du véhicule historique », sur www.newsclassicracing.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :