Claude Garache

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Claude Garache
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Claude Alfred Ernest GaracheVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement
Influencé par

Claude Garache est un peintre, graveur et lithographe français né le [1] à Paris (France) où il est mort le [2].

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1948, Claude Garache exécute ses premiers travaux personnels. Il reçoit la même année l’enseignement de Robert Coutin, en dessin et en sculpture. Il fréquente les ateliers de Fernand Léger, d’André Lhote, et l’atelier d’art monumental de l’École nationale supérieure des beaux-arts[réf. souhaitée].

Après de nombreux voyages en Europe (Pays-Bas, Belgique, Rome, Italie du Sud, Grèce, Istanbul), au Moyen-Orient (Liban, Syrie, Irak, Iran), et États-Unis, où il travaille pour les studios de la Metro-Goldwyn-Mayer en Californie, il se fixe en 1959 à Paris et commence à travailler face au modèle dans l’atelier. Il rend alors plusieurs visites à Alberto Giacometti[réf. souhaitée].

En 1962, Theodore Schempp devient son marchand. Ses premières expositions chez Aimé Maeght sont très remarquées, en particulier par Chagall et Miró. Dès 1972, Raoul Ubac relève par ailleurs la singulière cohérence de son œuvre, « animée d’un étrange pouvoir travaillant par poussées successives à la reconstitution lente et progressive d’un corps unique[5] ».

Dora Vallier parle de sa peinture de nus comme d’un art « post-abstrait »[3].

Le travail de l’eau-forte accompagne sa peinture depuis 1965.

Ami de nombreux écrivains, très lié notamment à André Frénaud et Jacques Dupin[réf. souhaitée], Claude Garache a illustré plusieurs livres de poésie d’Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet ou Edmond Jabès[réf. souhaitée].

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Collaborations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Il me plaît que le rouge, ce rouge sans mélange, devienne la nacre d'une épaule, paraisse bleuir au bord d'un sein, et qu'une ombre s'accumule dans la masse opaque de la chevelure ou au secret du ventre. Que la couleur tourne en volume, que le volume fasse jouer la lumière. Que s'inscrive sur la toile une forme, avec sa pesanteur. En se donnant un seul tube de rouge, Garache n'en cherche pas moins à modeler ses chairs comme Rubens, avec des roses légers, des ombres violettes et des demi-teintes orangées : exigence gratuite, prétention impossible, et pourtant nul moyen de nier le résultat. Prouesse : mais qui, née d'une austérité volontaire, est le contraire de la virtuosité. » - Jacques Thuillier[20].
  • « La couleur qu'emploie Garache n'est-elle pas, bien que si proche en nuance du sang qui donne chair à la vie, chaleur et sens à la chair, ce qui, tout au contraire, par ses apports d'extériorité, de silence, peut le plus insidieusement, le plus dangereusement, en pervertir les aspects : la phrase devenant d'autant plus incompréhensible qu'elle a été presque préservée ? Couleur pour décolorer, unité pour décomposer, ôtant la chaleur au souffle, le regard aux yoeux, le rêve même au désir. Un "opérateur" métaphysique, disons, par quoi l'apparence, se retournant contre soi, se défait de nous. » - Yves Bonnefoy[21].
  • « Le rouge s'est imposé et ses différentes nuances suffisent à évoquer toutes les nuances de la lumière sur un corps. Nous nageons dans un système codé où il s'agit de rendre fidèlement toute la réalité avec des moyens prélevés dans la réalité donc nécessairement en nombre réduit. Établir une équivalence, jeter un pont, faire vibrer une harmonique, voilà ce dont il s'agit. Pour y parvenir, Garache s'est servi du rouge et le rouge l'a bien servi. » - Jean Frémon[22].
  • « La peinture de Garache est animée d'un étrange pouvoir, travaillant par poussées successives à la reconstitution lente et progressive d'un corps unique. En vue de quelle plénitude, de quelle réhabilitation glorieuse ? » - Raoul Ubac[23].

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Belgique
Canada
États-Unis
France
Pays-Bas
Suisse

Ouvrages de bibliophilie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Lecuire, Le Livre des livres, deux eaux-fortes dans un ouvrage collectif, édition originale de 130 exemplaires, Paris, Pierre Lecuire éditeur, 1974.
  • Yves Bonnefoy, L'Ordalie, édition originale de 120 exemplaires avec six eaux-fortes en couleur, Paris, Maeght, 1975.
  • Derrière le Miroir, no 213, édition de luxe, 150 exemplaires, dix lithographies, textes de Yves Bonnefoy et Jacques Thuillier, Paris, Maeght, 1975.
  • Philippe Jaccottet, Placard Jaccottet-Garache, poème sur une estampe de Claude Garache, Paris, Maeght, 1975.
  • F.R.E.S.E.R.H., une lithographie dans un ouvrage collectif (Alechinsky, Folon, Garache, La Bourdonnaye, Saint-Phalle, Ubac), édition originale de 90 exemplaires, Bruxelles, Michel Vokaer éditeur, 1976.
  • Derrière le Miroir, no 222, édition de luxe, 150 exemplaires, dix lithographies, textes de John Jackson et Jean-Marie Benoist, Paris, Maeght, 1977.
  • Arguine, album de dix eaux-fortes et un colophon gravé, édition originale de 65 exemplaires et huit épreuves d'artiste, Pierre Bérès, Paris, éditions Hermann, 1980.
  • Suite rouge sur ingres rose foncé, album de sept lithographies, édition originale de 60 exemplaires, Paris, Maeght, 1980.
  • Derrière le Miroir, no 237, édition de luxe, 150 exemplaires, quatre lithographies texte de Alain Veinstein, Paris, Maeght, 1980.
  • Alain Veinstein, Ebauche du féminin, édition originale de 200 exemplaires avec huit lithographies, Paris, Maeght, 1981.
  • Suite vermillon sur ingres gris clair, album de huit lithographies, édition originale de 60 exemplaires, Paris, Maeght, 1981.
  • John E. Jackson, Une écharpe d'eau fraîche, avec une lithographie en frontispice, Le Muy, éditions Unes, 1988.
  • Edmond Jabès, Désir d'un commencement, Angoisse d'une seule fin, édition originale de 65 exemplaires avec une eau-forte rouge et deux eaux-fortes noires, Montpellier, Fata Morgana, 1991.
  • Italo Svevo, Une vie, traduit par Georges Piroué, préface de Mario Fusco, L'Etrangère, Gallimard, 1991 (un détail d'une huile sur toile, Epiairoue, a servi de couverture).
  • Philippe Denis, Notes lentes, édition originale de 55 exemplaires avec une eau-forte en couleur, en frontispice, Genève, La Dogana, 1996.
  • Yves Peyré, Prière pour les autres jours, avec une eau-forte et un poème manuscrit, sept exemplaires, Paris, Les auteurs, 1997.
  • Jean Starobinski, La Caresse et le fouet, André Chénier, édition originale de 80 exemplaires avec quatre eaux-fortes, trois de couleurs et une noire, Genève, Editart-D. Blanco, 1999.
  • Jean Starobinski, Si cette figure porte un nom, édition originale de 165 exemplaires avec une eau-forte et une phototypie, Genève, Editart-D. Blanco, 2003.
  • Philippe Jaccottet, Année, édition originale de 80 exemplaires avec quatre eaux-fortes, trois de couleurs et une noire, Meaux, Les éditions de la Revue Conférence, 2006.
  • Alda Merini, L'Autre vérité, avec une eau-forte en frontispice pour les 30 exemplaires de tête, Trocy-en-Multien, Les Éditions de la Revue Conférence, 2010.
  • Florian Rodari, A voix nues, édition originale de 80 exemplaires avec deux eaux-fortes et un bois gravé, Trocy-en-Multien, Les Éditions de la Revue Conférence, 2010.
  • Pierre-Alain Tâche, Le corps unique, édition originale de 125 exemplaires avec une eau-forte, Genève, Cercle des amis d'Editant, 2013.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Entretiens[modifier | modifier le code]

Conférences sur Claude Garache[modifier | modifier le code]

  • Yves Bonnefoy, at Wesleyan University, Wesleyan University, Middletown, CT, .
  • Jacques-Louis Binet, École du Louvre, 10 janvier 2002.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine, Arted, 1983.
  • Richard Stamelman, Claude Garache - Prints, 1965-1985, Wesleyan University, Middletown, 1985.
  • Jean Starobinski, Claude Garache, Flammarion, 1988.
  • Pierre Courtin, Claude Garache - Peintures, Éditions du Musée Saint-Roch, Issoudun, 1991.
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Michael Edwards, Claude Garache - Paintings and Sanguine, Institut français de Londres, 1994.
  • Jacques Dupin, Garache, Dessins, Paris, Conférence et Adam Biro éditeurs, 1999.
  • Emmanuel Bénézit :
    • Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, vol. 5, Gründ, 1999.
    • Dictionnaire Bénézit, Oxford Press University, 2011[38].
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
  • Garache face au modèle (textes de Raoul Ubac, Florian Rodari, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Roger Munier, Emmanuel Laugier, Alain Madeleine-Perdrillat, Jacques Dupin, Anne de Staël, Nicolas Pesquès, François Trémolières, Michael Edwards, Jean Starobinski, John E. Jackson, Pierre Alain Tâche), La Dogana, Genève, 2006.
  • Georges Duby et John E. Jackson, Garache - Peintures, éditions de l'École des beaux-arts de Nîmes, 2010 (lire en ligne).

Essais[modifier | modifier le code]

  • Dora Vallier, « Claude Garache », Derrière le miroir, Paris, Maeght, no 150, 1965
  • Yves Bonnefoy, « Dans la couleur de Claude Garache », Garache, février-mars 1974, catalogue d'exposition, Saint Paul de Vence, Fondation Maeght, 1974. Repris dans Yves Bonnefoy, Le Nuage rouge. Essais sur la poétique, Paris, Mercure de France, 1977 (lire en ligne).
  • Jacques Thuillier, « Notes brèves sur Claude Garache », Derrière le miroir, Paris, Maeght, n 213, mars 1975.
  • Piero Bigongiari, « Arriva Nuvola Rossa : il pittore Claude Garache », L'Approdo Letterario, éditions della RAI, no 77-78, XXIII, juin 1977.
  • Marc Le Bot, « Claude Garache », revue Arts, no 319, 16 février 1980.
  • Alain Veinstein, « Archéologie de la mère », Derrière le miroir, Paris, Maeght, no 237, janvier 1980. Repris dans Ébauche du féminin, Paris, Maeght, 1981.
  • Jean Frémon, « Une version du réel, Garache », novembre 1983-janvier 1984, catalogue d'exposition, Marseille, Musée Grobet-Labadié, 1983.
  • Marc Fumaroli, « Depuis longtemps, Vénus… » Repères. Cahiers d'art contemporain, Paris, galerie Lelong, no 50, 1988.
  • Andrew Weiner, « Claude Garache », Spaightwood Newsletter, Madison, Wisconsin, 15 novembre 1991.
  • Georges Duby, Garache, juillet-août 1992, catalogue d'exposition, Orange, Musée d'Orange, 1992.
  • Anja Pearre, La présence de l'image - Yves Bonnefoy face à neuf artistes plastiques, Éditions Rodopi B.V., Amsterdam, 1995.
  • Anne de Staël, Yvie et Sauve, Garache face au modèle, Genève, La Dogana, 2006.
  • Jean-Claude Mathieu, « Le toucher des mots et la vie des gestes », revue Littérature, no 161, 2011 (lire en ligne).
  • Amaury Nauroy, Vie secrète (Cl. Garache), Lausanne, rbl, no 2, 2015, repris dans Rondes de nuit, Le Bruit du temps, 2017, 2019.

Radiophonie[modifier | modifier le code]

  • Entretien avec Valère Bertrand, Les arts et les gens, France-Culture, Radio France, .
  • Entretien avec Alin Avila, Les arts et les gens, France-Culture, Radio France, .
  • Irène Omélianenko, Inès de Bruyn et Yaël Mandelbaum, « Claude Garache », émission L'atelier de la création, France Culture, 29 mars 2012[39].

Films[modifier | modifier le code]

  • Musée d'Orsay, Rencontre entre Claude Garache et Alain Madeleine-Perdrillat, durée : 34'20"[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « GARACHE Claude Alfred Ernest », sur État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. a et b CentrePompidou, « Peintre et graveur français dont l'œuvre célèbre le corps, Claude Garache nous a quittés le 29 août dernier. Pour lui rendre hommage, son chef-d'œuvre « Tasque » (1981) sera visible au cœur du musée à partir du 27 septembre. », sur X (formerly Twitter) (consulté le )
  3. a et b Dora Vallier, « Claude Garache », Derrière le miroir, no 150, Paris, Maeght, 1965, p. 18-23.
  4. « Pour en revenir à la peinture, instinctivement, Degas et Monet exercèrent sur moi un grand attrait quand j'étais tout jeune. Puis, avec l'éducation, ce sont Cézanne et, en plus contemporains, Matisse, Mondrian, et bien d'autres, qui comptèrent pour moi. » cité in : Florian Rodari, Marie Du Bouchet, Alain Madeleine-Perdrillat, Entretiens avec Claude Garache, Hazan, 2010, p. 13.
  5. franceculture.fr.
  6. Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  7. Musée national de Port-Royal des Champs, La vérité des images, présentation de l'exposition, 2010
  8. Bruno Bronchain, Exposition "Corps à corps" à Montigny-lès-Metz - Visite avec Monique Sary, reportage, 2011 (source : Dailymotion ; durée : 28 min 24 s
  9. Germain Pire, Soixante-douzième exposition des peintres-graveurs, présentation de l'exposition, 2018.
  10. Serge Hartmann, « Claude Garache face au modèle », Dernières nouvelles d'Alsace, 13 juin 2010
  11. École supérieure des beaux-arts de Nîmes, Garache - Peintures, dossier de presse, avril-mai 2010
  12. Stéphane Cerri, « Exposition Claude Garache : des corps bicolores et sensuels », Midi-Libre, 5 mai 2010
  13. Claude Garache expose à Nîmes, reportage (source : YouTube ; durée : 1'23")
  14. « Rencontre avec Claude Garache au musée Granet d'Aix-en-Provence », revue Conférence, octobre 2010
  15. Jacques-Louis Binet, correspondant de l'Académie des beaux-arts, « Les nus rouges de Garache au Musée d'art moderne de la ville de Paris », Canal Académie, 17 mai 2012
  16. « Dans la couleur de Garache », Paris Art, 2012
  17. Alain Madeleine-Perdrillat, « Claude Garache au musée d'art moderne de la ville de Paris », galerie Alain Paire, mai 2012
  18. Claude Lorient, « Les nus vermillon de Garache », La Libre Belgique, 11 avril 2012
  19. Gilles Kraemer, « Dans la couleur de Garache », L'Agora des arts, 2 avril 2012
  20. Jacques Thuillier, « Notes brèves sur Claude Garache », Derrière le miroir, Maeght, Paris, no 213, , p. 15-24.
  21. Yves Bonnefoy, Le Nuage rouge - Essais sur la poétique, Mercure de France, 1977, p. 311-326.
  22. Jean Frémon, Garache, Marseille, musée Grobet-Labadié, 1983.
  23. Raoul Ubac, Garache face au modèle, Genève, La Dogana, 2006.
  24. Centre de la gravure et de l'image imprimée, Claude Garache dans les collections.
  25. « Claude Garache | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  26. Art Institue of Chicago, Claude Garache dans les collections.
  27. a et b Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Claude Garache dans les collections.
  28. « Un été culturel et rafraîchissant », sur www.antibes-juanlespins.com (consulté le ).
  29. Fondation Jean et Suzanne Planque, Claude Garache dans les collections.
  30. Wukali, À Aix-en-Provence, la collection Planque s'enrichit.
  31. « Acquisitions_ Claude Garache au musée des Beaux-Arts | Musée et Patrimoine Dijon », sur musees.dijon.fr (consulté le )
  32. Musée des arts décoratifs, Claude Garache dans les collections.
  33. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Yvie et Sauve" de Claude Garache.
  34. Musée national d'art moderne, Claude Garache dans les collections.
  35. Sarah Belmont, « Il y a même un musée à Roland Garros », Mes mots d'expos, .
  36. Musée de l'abbaye, Claude Garache dans les collections
  37. Fondation Maeght, Claude Garache dans les collections.
  38. (en) « GARACHE, Claude (born 1930), Painter, engraver, illustrator », sur oxfordindex.oup.com (consulté le )
  39. Marie du Bouchet et Gaël Gillon, « Claude Garache », France-Culture, 29 mars 2012.
  40. En ligne sur YouTube.

Liens externes[modifier | modifier le code]