AMX-10 RC

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AMX-10 RC
Image illustrative de l’article AMX-10 RC
Un AMX-10 RC du 1er Régiment de Spahis
Caractéristiques de service
Service Depuis 1981 (dans l'Armée de Terre)
Utilisateurs Drapeau de la France France

Drapeau du Maroc Maroc
Drapeau du Qatar Qatar

Conflits Guerre du Sahara occidental

Guerre du Golfe (1990-1991) Seconde guerre d'Afghanistan Opération Serval

Production
Concepteur Atelier de Construction d'lssy-les-Moulineaux
Année de conception 1976
Constructeur GIAT
Production 457[1]
Caractéristiques générales
Équipage 4 (pilote, tireur, chargeur, chef d'engin)
Longueur 6,24 m (9,15 m avec le canon)
Largeur 2,78 m
Hauteur 2,56 m
Masse au combat 15 à 17 t
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Blindage Protection intégrale contre les armes de petits

calibres et les éclats du champ de bataille[2].
Arc frontal résistant aux obus perforant/incendiaire de 23mm et aux balles perforantes de 14,5 mm tirés à une distance de 300 m.
Blindage espacé optionnel

Armement
Armement principal 1 canon de 105 mm F2 BK MECA L/48 (38 obus)
Armement secondaire 1 mitrailleuse AA 7,62 NF1 jumelée au canon (4000 cartouches), une autre sur le toit.
Mobilité
Moteur Hispano-Suiza HS-115

ou
Baudouin Diesel 6F11 SRX

Puissance 250 ch (186 kW) à 3 200 tr/min et 280 ch (206 kW) respectivement
Suspension hydropneumatique réglable
Vitesse sur route 85 km/h sur route, 25–30 km/h en tout-terrain
Puissance massique 16,67 ch/tonne
Réservoir 525 ℓ
Autonomie 800 km

L'AMX-10 RC est un engin blindé de reconnaissance-feu (reconnaître et riposter en cas d'attaque) construit par Giat Industries aujourd'hui Nexter Systems (Ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux - AMX), de classe 20 tonnes, à roues et canon (RC signifie « Roues-Canon » et non « Reconnaissance » comme on peut le lire parfois, il s'agit bien de l'appellation qui a toujours été utilisée par le constructeur). Le projet débuta en 1970 et la production en série commença en 1976.

Histoire

Il fut fabriqué en série dans les ateliers de Roanne du GIAT puis le Centre de Roanne de GIAT Industries à la fin des années 1970, les derniers à être livrés seront une série de 12 chars en 1994 pour l'armée de terre de l'Emirat du Qatar. À la fin des années 2000, l'engin est en cours de revalorisation, les 256 exemplaires sont amenés au standard AMX 10 RCR (Rénové). La rénovation a lieu pour la partie mobilité à la douzième BSMAT de Gien et pour la partie tourelle et intégration sur le site de Roanne de Nexter Systems.

En service dans l'armée française depuis 1980, il remplace l'EBR (engin blindé de reconnaissance) dans les régiments de cavalerie légère. Il est destiné à remplir des missions de renseignement blindé, de sûreté, d'investigation. Il est apte à combattre en atmosphère contaminée et était entièrement amphibie. Depuis les années 1990, une modification en atelier de maintenance conduit à une suppression de la composante "amphibie" par le démontage du pare-lames de la plage avant, la neutralisation mécanique des hydrojets et le montage d'un kit de surblindage.

Équipement

Armement

Nettoyage du canon d'un AMX-10 RC
Nettoyage du canon d'un AMX-10 RC

Il est armé d'un canon de 105 mm F2 (MECA) de 48 calibres de longueur (fût de 5,04 mètres), sa portée pratique est de 1 250 mètres avec l'obus à charge creuse et jusqu'à 1800 mètres avec l'obus-flèche. Contrairement au canon Modèle F1 du même calibre équipant l'AMX-30, le canon F2 est spécialement conçu pour être utilisé sur les véhicules à roues de moins de 30 tonnes. En effet, il ne pèse que 720 kg[3] grâce à l'utilisation d'un tube plus affiné combiné à des rayures peu profondes.

Sa conception plus légère l'oblige à utiliser des munitions spécifiques moins puissantes, à douilles raccourcies (105 × 527R)[4] non-compatible avec les munitions OTAN de 105 mm. La pression dans la chambre ne dépasse pas les 210 mégapascal[5], le plaçant dans la catégorie des canons à moyenne pression.

La culasse s'ouvre en coulissant verticalement et se ferme automatiquement après insertion de la munition, la course du recul est de 60 cm pour une force de 13 tonnes. L'AMX-10RC emporte un total de 38 obus de 105 mm, 12 en tourelle fixés verticalement contre les parois du panier de la tourelle et 26 en caisse, installés horizontalement à droite du conducteur. La dotation typique en munition est de 10 obus-flèche, 9 obus à charge creuse et de 19 obus explosifs à fragmentation[6].


Désignation Type Masse totale de la munition Masse du projectile Vitesse initiale Portée pratique Pénétration
OFL 105 F3 obus flèche en tungstène n.c 3,8 kg (2,3 kg sans le sabot) 1 400 m/s 1 500 m 300 mm d'acier homogène laminé à 1 000 m
OCC 105 F3 obus à charge creuse 13,85 kg 5,7 kg 1 120 m/s 1200 m 290 à 350 mm d'acier homogène laminé à 90°
OE 105 F3 obus explosif 13,7 kg 7,2 kg 800 m/s 1 000 m
OFUM 105 F3 obus fumigène au phosphore n.c n.c 700 m/s 1 000 m


En outre, il est armé de deux mitrailleuses AANF1 d'un calibre de 7,62 mm, la première montée de façon coaxiale, jumelée au canon et la seconde montée sur un pivot devant la trappe du chef d'engin, 4000 cartouches sont embarquées.

Tourelle

La tourelle TK105 est mue hydrauliquement au moyen d'une pompe hydraulique SAMM CH49 entrainée par un moteur électrique alimenté par la génératrice (alternateur) du Groupe MotoPropulseur (moteur, coupleur, boîte de vitesses) et/ou par les batteries. La pression de service est de 90 bars et elle régule à 120 bars.

Sur la tourelle, la rénovation des AMX-10 RC remplace les lance-pots fumigènes (DREB) par 8 lanceurs Galix, qui sont déplacés de l'arrière vers l'avant de la tourelle; le panier de tourelle est remplacé par 2 porte-sacs à paquetage latéraux et des coffres à munitions pour les lance-pots. Le véhicule est en plus équipé du Système Information Terminal Version 1 (SIT V1) dans le cadre de la numérisation du champ de bataille.

Optiques et conduite de tir

Gros plan sur la caméra de télévision à bas niveau de lumière DIVT-13

Il est doté d'une conduite de tir Safran M401 COTAC (COnduite de Tir Automatique pour Char) couplé à un télémètre laser APX M550 conçu par la CILAS (Compagnie Industrielle des Lasers). L'ordinateur balistique reçoit aussi des informations du système de référence de museau M553 pointé constamment sur le miroir de volée installé à l'extrémité du canon F2.

Pour la visée, le tireur utilise une lunette télescopique SOPELEM M504 ou M563[7] offrant toutes les deux un grossissement de × 10. Le tireur possède aussi deux épiscopes M336 qui offrent chacun un grossissement de × 1 pour une visibilité jusqu'à 950 mètres. Le premier a vue sur l'avant de la tourelle et le second donne sur le flanc droit.

Le tir de nuit est rendu possible grâce à l'utilisation d'une caméra de télévision à bas niveau de lumière (TVBNL) Thomson-CSF-Sagem DIVT-13 permettant des observations allant jusqu'à 1200 mètres (grossissement × 1 uniquement)[2]. L'image filmée est affichée sur deux moniteurs TV à la disposition du tireur et du chef d'engin. Sur les modèles plus récent, la caméra de télévision à bas niveau de lumière est remplacée par une caméra thermique DIVT 16 Castor de chez Thalès permettant l'observation jusqu'à une distance de 4000 mètres et cela par tous les temps.




Le chef d'engin possède une lunette périscopique M389 qui dispose d'une capacité de grossissement de grossissement × 2 pour le tir à la mitrailleuse coaxiale et de × 8 en petit champ pour le tir au canon de 105 mm. Elle pivote sur 360° et offre une élévation de -12 à +24°. Une fois la cible identifiée, la lunette du chef d'engin peut fonctionner en visée Hunter-killer, la tourelle et le canon sont alors sous le contrôle du chef d'engin. Six épiscopes M336 sont disposés autour de son écoutille.

Caisse

AMX-10 RC en position basse

Caisse étanche en aluminium mécano-soudé. Train de roulement de six roues indépendantes à réducteurs montées sur suspension hydropneumatique par un système de variation de garde au sol (SVGS). La garde au sol est variable selon quatre positions : parc, route, tout terrain et haute, elle est mue par une pompe hydraulique flasquée sur le carter de distribution du moteur. Moteur diesel Baudouin (les premiers exemplaires livrés avaient des moteurs Hispano-Suiza V8) 6 cylindres en V à 90°, développant 280 ch à 3 000 tr/min[8]. Transfert de couple hydraulique. Boîte manuelle à quatre rapports (quatre marche avant et quatre en marche arrière avec système d'inverseur direct) à transmission électromécanique de coupure.

Un programme d'amélioration de la protection balistique a été effectué sur la plupart des chars, par l'ajout de tôles en acier durci d'une épaisseur de 10 mm. A la manière d'un blindage espacé, elles permettent de faire exploser prématurément les munitions grâce à leurs flancs inclinés et le volume entre elles et le char. Elles sont facilement reconnaissables par la forme en biseau qu'elles donnent aux côtés de AMX-10RC.

La rénovation sur le châssis comprend :

  • la fiabilisation du GMP par l'ajout d'un système de pilotage électro-pneumatique de la boîte de vitesses géré électroniquement par un micro-processeur (CEPM),
  • le pilotage électro-hydro-pneumatique de la suspension et de la garde au sol,
  • le remplacement des hydrojets par des coffrets de lot de bord,
  • l'installation d'un voyant rouge (sur la plage avant visible du pilote lorsqu'il conduit « tête dehors »
  • l'installation de deux batteries supplémentaires à l'emplacement d'un coffre de bord afin d'augmenter la puissance électrique disponible pour alimenter la tourelle rénovée,
  • l'installation d'une antenne GPS sur la plage arrière à gauche pour faciliter la navigation de l'équipage et que l’État-major puisse connaître la position du char en temps réel pour la numérisation de l'espace de bataille.

Versions

Il existe trois sortes d'AMX-10RC : l'AMX-10RC sans surblindage[9], l'AMX-10RC avec surblindage[10] et l'AMX-10RCR avec surblindage[11]. À noter aussi un prototype antiaérien armé de deux canons de 30 mm : l'AMX 10 RAA (tourelle Sabre de Thompson-CSF)

Utilisateurs

AMX-10 RC de la division Daguet durant l'opération Bouclier du désert.

L'AMX 10 RC est entré en dotation dans les régiments de cavalerie blindée des Divisions d'Infanterie en 1980, ainsi que dans les régiments de reconnaissance de corps d'armée.

Remplacement

Dans le cadre du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014, il est envisagé le remplacement de ce matériel[16], ainsi que de l'ERC 90. Panhard a proposé son véhicule CRAB[17] sans pour autant que l’armée ne manifeste de l’intérêt pour celui ci. En 2012, le projet est reporté suite à la baisse du budget de la défense[18].

Engagements

Les engins ont été envoyés sur de nombreux théâtres d'opération.

Liens externes

Notes et références

  1. a et b (en) « AMX-10RC » (consulté le )
  2. a et b http://www.army-technology.com/projects/amx/
  3. http://www.army-guide.com/eng/product3584.html
  4. http://www.quarry.nildram.co.uk/ammotable11.htm
  5. http://articles.janes.com/articles/Janes-Ammunition-Handbook/105-mm-ammunition-for-the-AMX-10-RC-vehicle-France.html
  6. OPFOR Worldwide Equipment Guide September 2001
  7. http://www.chars-francais.net/new/index.php?option=com_content&task=view&id=726&Itemid=36
  8. La fiche technique de l'AMX-10 RC sur le site IXARM : portail de l'armement français.
  9. AMX-10RC sans surblindage
  10. [image] AMX-10RC avec surblindage
  11. AMX-10RCR avec surblindage sur Nexter-Group.fr
  12. http://www.defense.gouv.fr/dga/dossiers/le_char_amx_10rc.
  13. http://www.defense.gouv.fr/dga/votre_espace/presse/communiques/2008/la_dga_livre_le_100e_blinde_amx_10_rc_renove_a_l_armee_de_terre.
  14. a et b « Dossier AMX 10 RC : le symbole de le France en colère... », (consulté le )
  15. « Coopération militaire franco-marocaine : L'industrie navale attend des commandes », (consulté le )
  16. « Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014 et portant diverses dispositions concernant la défense », (consulté le )
  17. « Panhard propose à l'armée de terre un blindé révolutionnaire », (consulté le )
  18. « L’armée de Terre veut démontrer que le programme Scorpion lui est indispensable », (consulté le )
  19. « Cinq AMX-10 RC en route pour l'Afghanistan », (consulté le )
  20. « Mali : où en sommes nous ? », (consulté le )

Voir aussi

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Liens internes