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École nationale supérieure Louis-Lumière

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École nationale supérieure Louis-Lumière
Histoire
Fondation
1926 (comme École technique de photographie et de cinéma (ETPC))
Statut
Type
Établissement public d'enseignement supérieur
Établissement public à caractère administratif (EPA)
Forme juridique
Autre établissement public national d'enseignement (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
ETPC (1926),
ENPC (1964),
ENS Louis-Lumière (1991)
Régime linguistique
Fondateur
Louis Lumière,
Léon Gaumont,
Paul Montel
(liste non exhaustive)
Directeur
Membre de
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
144
Localisation
Pays
Campus
Ville
Carte

L'École nationale supérieure Louis-Lumière (ou ENS Louis-Lumière) est une grande école de cinéma, de photographie et de son française, fondée en 1926 et installée depuis 2012 à la Cité du cinéma à Saint-Denis.

Elle est historiquement la deuxième école de cinéma au monde après la VGIK (Moscou, Russie) et la plus ancienne des six écoles de l'enseignement supérieur public français où sont enseignés les métiers du cinéma (avec la FEMIS à Paris, la CinéFabrique à Lyon, Image & Son à Brest, le SATIS à Aubagne, l'Institut européen du cinéma et de l'audiovisuel (IECA) à Nancy et l'École nationale supérieure de l'audiovisuel (ENSAV) à Toulouse).

L'ENS Louis-Lumière est membre de l'Université Paris-Lumières (UPL), communauté d'universités et établissements créée par l'université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis et l'université Paris Nanterre[2]. Elle est également impliquée dans l'École universitaire de recherche ArTeC, depuis sa création en 2018 par l'UPL[3].

1926 : fondation de l'école à Paris

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Créée en 1926[4] sous l'impulsion de personnalités comme Louis Lumière ou Léon Gaumont, initialement sous le nom d'« École technique de photographie et de cinéma » (ETPC)[5] puis devenue l'« École nationale de photographie et cinématographie » (ENPC)[6], cette école professionnelle de grande renommée fut installée au 85, rue de Vaugirard à Paris pour sa première rentrée des élèves en , jusqu'en 1973, d'où son surnom de « Vaugirard »[7],[8]. Les études sont sanctionnées par le CAP en section photographie depuis 1945 jusqu'en 1963, année où l'examen du Brevet de maîtrise a dû être annulé et reporté à 1966 en même temps que le BTS créé en 1962 pour remplacer le brevet professionnel. En 1967, il est prévu que l'école s'installe à Saint-Germain-en-Laye, mais finalement elle ira s'installer rue Rollin, dans le 5e arrondissement[6] jusqu'en 1989.

1989 : ère Noisy-le-Grand

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L'école a occupé de 1989 à un ensemble de 8 000 m2 situé à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), au sein d'un dispositif économique et universitaire qui comprenait entre autres, l'université Paris-Est Marne-la-Vallée et l'Institut national de l'audiovisuel (INA).

2012 : déménagement à la Cité du cinéma de Saint-Denis

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En 2012, l'ENS Louis-Lumière emménage dans de nouveaux locaux, qu'elle loue à la Caisse des dépôts et consignations, au sein de la Cité du cinéma, alors inaugurée par le réalisateur français Luc Besson[9],[10].

En 2017, trois hauts fonctionnaires, dont l'ancienne directrice de l'école Francine Levy, sont condamnés par la Cour de discipline budgétaire et financière à de très faibles amendes pour des défaillances dans le financement de la Cité du Cinéma, au détriment de l'ENS Louis-Lumière, accueillie pour un loyer trop élevé[11].

Le , la ComUE Université Paris-Lumières et l'ENS Louis-Lumière annoncent la création de l'École universitaire de recherche ArTeC, pour Arts, Technologie et Création, faisant suite à l'obtention d'un financement de 10 ans par le programme d’investissements d'avenir (PIA) du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pour la fondation d’une « École Universitaire de Recherche »[12],[13].

2017 : éviction pour les Jeux olympiques de 2024

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En octobre 2017, l'ENS Louis-Lumière apprend qu'elle va devoir déménager avec l'attribution par le Comité international olympique (CIO) des Jeux olympiques d'été de 2024 à Paris, où le cœur du village olympique doit s'installer dans la Cité du cinéma[14].

En , après des négociations avec la Caisse des dépôts et consignations qui ont permis d'obtenir une baisse importante du loyer, la direction de l'école renonce à son projet de déménagement temporaire durant neuf ans sur trois sites à Saint-Denis, sur le campus interuniversitaire Condorcet. L'ENS Louis-Lumière doit désormais déménager durant douze mois pour permettre l'installation du Village des athlètes à l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, après quoi elle reviendra à la Cité du cinéma pour quelques années. À terme, l'ENS Louis-Lumière doit rejoindre un nouveau site, dont l'État sera propriétaire, au sein du campus universitaire Descartes à Champs-sur-Marne. En conséquence, l'école doit se rattacher à l'université Gustave-Eiffel en tant qu'établissement-composante[15],[16].

Cependant, ces mesures se heurtent à la forte opposition des étudiants, ces derniers remettant en cause le mandat du directeur de l’école : Vincent Lowy, en fonction depuis 2017[17],[18].

Formation initiale

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Établissement public placé sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, l'ENS Louis-Lumière délivre trois masters (cinéma, photographie et son), à vocation professionnalisante, alliant théorique et pratique, technique et artistique. L'école recrute à bac+2 et après trois années d’enseignement, délivre un diplôme de niveau bac+5 valant grade de Master[19].

Le premier semestre est consacré à construire le socle de connaissances artistiques, techniques et scientifiques susceptibles d'être mobilisées tout au long du cursus. Les étudiants devront également assimiler des savoirs fondamentaux sur les images et leur processus de création dans la perspective du passage à la pratique.

Le semestre 2 est orienté vers la prise en main de l'outil de travail et vers l'initiation aux savoir-faire de base des métiers du cinéma. Il est constitué en grande partie d'exercices de tournage consacrés aux bases de la grammaire cinématographique en fiction et documentaire.

Les semestres 3 et 4 sont destinés à approfondir l'intention technique et artistique avec des exercices plus spécifiquement liés à l'image et des projets de courts métrages de plus en plus importants.

Ils se caractérisent également par des cours théoriques plus poussés, orientés vers les problématiques de la profession et une initiation au travail de recherche.

Le semestre 5 s'articule autour d'options qui varient selon les années, et peuvent devenir un débouché professionnel. C'est également un semestre propice aux échanges européens et internationaux. La relation avec le monde professionnel reste très présente.

Options (2019/2020) :

Le semestre 6 est entièrement consacré à la réalisation du mémoire composé d'une partie écrite et d'une partie pratique. Il donne la possibilité aux étudiants de faire un travail documenté avec pour objectif de développer, approfondir et théoriser une problématique liée au son, aux concepts qui président à la création ou à ceux qui mettent en œuvre les processus de fabrication. Cette démarche, encadrée par des professionnels et des enseignants, favorise l'insertion professionnelle aussi bien que la poursuite des études doctorales.

Les deux premiers semestres consistent en l'acquisition de connaissances dans les domaines scientifiques et techniques, artistiques et culturels. Lors de travaux pratiques dirigés, dont certains sont communs à ceux de la spécialité Cinéma, sont enseignées les bases de la prise de son et de la post-production pour l'image, la musique et la radio.

Ces fondamentaux se prolongent aux semestres 3 et 4 qui sont consacrés à l'approfondissement des notions théoriques et au perfectionnement des savoir-faire par de nombreux exercices pratiques et des mises en situation professionnelle (tournages, enregistrements musicaux, post-productions, documentaires radiophoniques…).

Chaque étudiant doit effectuer un stage en fin de semestre 4. Immergé dans le milieu professionnel, il prolonge ainsi sa formation dans un secteur spécifique de son choix qui le conduit naturellement à une réflexion sur son projet personnel et professionnel.

Le semestre 5 s'articule autour d'options qui varient selon les années, et peuvent devenir un débouché professionnel. C'est également un semestre propice aux échanges européens et internationaux. La relation avec le monde professionnel reste très présente.

Options (2018/2019) :

  • Son pour le cinéma et la TVHD ;
  • Scénographie sonore ;
  • Sonorisation.

Ces options ont pour objectif l'approfondissement des connaissances et des savoir-faire dans un domaine professionnel spécifique avec ses contraintes de production.

Le semestre 6 est entièrement consacré à la réalisation du mémoire composé d'une partie écrite et d'une partie pratique. Il donne la possibilité aux étudiants de faire un travail documenté avec pour objectif de développer, approfondir et théoriser une problématique liée au son, aux concepts qui président à la création ou à ceux qui mettent en œuvre les processus de fabrication. Cette démarche, encadrée par des professionnels et des enseignants, favorise l'insertion professionnelle aussi bien que la poursuite des études doctorales[20].

Photographie

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Le recrutement de l'école, ouvert à tous types de formation, implique une première année de mise à niveau : celle-ci assure et homogénéise les connaissances fondamentales de chaque étudiant admis (bases techniques et esthétiques). Elle met en valeur la polyvalence des savoirs et savoir-faire, conçue comme une plateforme en vue d'une grande adaptabilité.

La seconde année est constituée majoritairement par des ateliers (projet de commande, workshops en studio et extérieur) qui incitent l'étudiant à autonomiser sa pratique (prise de vue et post-production, ainsi qu'une réflexion de fond sur son projet professionnel).

La dernière année est consacrée, pour son premier semestre, à une spécialisation appliquée à un projet professionnalisant (option). C'est également un semestre propice aux échanges européens et internationaux.

Options (2018-2019) :

  • Dispositifs éditoriaux transmedia ;
  • Nouvelles écritures audiovisuelles.

Le cursus, sur les trois ans, implique un projet professionnel personnalisé qui se matérialise notamment par deux stages obligatoires en fin de première et de seconde année.

Le semestre 6 est entièrement consacré à la réalisation du mémoire composé d'une partie écrite et d'une partie pratique. Il donne la possibilité aux étudiants de faire un travail documenté avec pour objectif de développer, approfondir et théoriser une problématique liée à la photographie, aux concepts qui président à la création ou à ceux qui mettent en œuvre les processus de fabrication. Cette démarche, encadrée par des professionnels et des enseignants, favorise l'insertion professionnelle aussi bien que la poursuite des études doctorales[21].

Carrières et débouchés

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La vocation de l’ENS Louis-Lumière est de former des professionnels de l’image et du son à haut niveau (bac+ 5). Depuis , l'établissement confère le grade de master. De son côté, le service de la formation professionnelle continue propose des stages courts dans les domaines du cinéma, du son et de la photographie. L'ENS Louis-Lumière participe également à des activités de recherche appliquée, dans le domaine des technologies de l’image et du son.

L'enseignement « cinéma » prépare aux métiers de l'image comme directeur de la photographie, cadreur ou assistant opérateur et prépare également au métiers de la post-production (industries techniques, effets spéciaux) du cinéma et de l'audiovisuel.

L'enseignement « son » forme aux métiers techniques et artistiques du son tels que preneur de son, monteur son, mixeur ou ingénieur du son, en rapport étroit avec les secteurs de l'image mais aussi avec le monde musical, le spectacle vivant et la radio.

L'enseignement « photographie » couvre un nombre significatif de pratiques professionnelles. Parmi ces orientations, on peut citer les métiers de la prise de vue (photographe pour la presse, l'édition, l'industrie, les institutions…), de la post-production (traitement physique ou chimique des images), de la gestion des systèmes (contrôle de la qualité, organisation des flux, réalisation de bases de données, mise en ligne des images…), du support technique ou commercial (industrie, distribution), du journalisme spécialisé (presse professionnelle), de la formation et de la recherche.

L'école accompagne l'insertion professionnelle de ses jeunes diplômés par la mise en réseau des anciens élèves et encourage une politique de compagnonnage grâce à l'association des anciens élèves, ALL[22].

  • Paul Montel de 1927 à 1946.
  • Robert Mauge (1927-2014), de 1947 à 1962.
  • Gérard Delaisement (1920-2013), de 1962 à 1964.
  • Pierre Philibert, à partir de 1965.
  • Adrien Touboul, de 1965 à 1987.
  • Helios Privat, de 1987 à 1990.
  • Henri Frizet, de 1991 à 1996.
  • Georges Dadoun, de 1996 à 2001.
  • Jacques Arlandis, de 2002 à 2007.
  • Francine Lévy, de 2007 à 2017.
  • Vincent Lowy, depuis septembre 2017.

Vie étudiante

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Évolution démographique

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Évolution démographique de la population universitaire

2017 2018 2019 2020 2021 2022 - -
146[23]148[23]147[23]144[23]147[23]144[23]--

Anciens élèves notoires

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De nombreux professionnels de renom sont sortis de cette école, parmi lesquels :

Depuis la création de l'Académie des arts et techniques du cinéma (Académie des César) en 1975, d'anciens élèves sont nommés ou récompensés chaque année pour la photographie, le son, le montage ou la réalisation.

Parmi les lauréats :

En 1938, l'Association amicale des anciens élèves de l'école technique de photographie et de cinématographie a été créée par des jeunes gens fraîchement sortis de l'école. Elle a depuis été renommée Anciens élèves de Vaugirard Louis-Lumière (AEVLL)[22]. Cette association, qui édite l'annuaire des anciens élèves, est un réseau qui maintient les contacts à travers la profession et aide les jeunes sortant à démarrer dans les métiers, notamment par un parrainage des étudiants.

Ce sont des étudiants de Louis-Lumière qui réalisent chaque année la photographie officielle du déjeuner des nommés aux César, pour les catégories de la meilleure image, du meilleur son, du meilleur montage, des meilleurs décors et des meilleurs costumes[24].

Notes et références

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  1. Vincent Lowy nommé directeur de l'ENS Louis-Lumière - Site officiel, 1er septembre 2017
  2. « Nos associés », sur UPL (consulté le )
  3. « Ecoles et universités », sur www.ens-louis-lumiere.fr (consulté le )
  4. La création de l'école a été précédée, en 1923, de la création d'une société d'études en participation ayant pour but la création d'une école d'enseignement professionnelle de la photographie, à l'initiative de l'éditeur Paul Montel, spécialisé dans l'édition photographique, et de H. Bauchet, Émile Boespflug (1869-1951) (associé de René Guilleminot son beau-frère, fabricants de papiers photographiques), Louis-Philippe Clerc (1875-1959), Crumière de Geninville, Jules Demaria, Gabriel Félix, Émile Grieshaber, Paul Guillaume, Louis Lumière, Poulenc et Laurent Vizzavona. La première réunion de cette société se tient dans les locaux du siège de la Chambre syndicale des fabricants et négociants de la photographie.
  5. Michel Marie, Guide des études cinématographiques et audiovisuelles, Paris, Armand Colin, 2006, p. 17 ; et Philippe Boudier, Éducation et formation par le cinéma…, édition Publibook, 2017, p. 41.
  6. a et b Histoire de l'École Nationale Supérieure Louis Lumière, sur le site de l'association des anciens élèves, 14 avril 2007.
  7. Bien que l'entrée soit au 6, rue Littré.
  8. Françoise Denoyelle, « Lumières sur les archives de l'ENS Louis-Lumière », Cahiers Louis-Lumière, 2015, p. 104.
  9. « Clap de fin pour les travaux de la Cité du cinéma de Luc Besson », sur Franceinfo, (consulté le )
  10. Par Le 20 juillet 2012 à 07h00, « L'école Lumière change de cadre », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. « Cité du cinéma : de faibles amendes pour trois hauts fonctionnaires », sur Franceinfo, (consulté le )
  12. Aline Benchemhoun, Université Paris Lumières (UPL), « Lancement de l’Ecole Universitaire de Recherche (EUR) ArTeC », sur u-plum.fr, (consulté le )
  13. « Ecoles universitaires de recherche », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (consulté le )
  14. lefigaro.fr, « JO 2024: le coeur du village olympique situé dans la Cité du cinéma », sur Le Figaro, (consulté le )
  15. Laurent Carpentier, « Le déménagement de l’école Louis-Lumière, pour cause de JO en 2024, déclenche une guerre des scénarios », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  16. Kévin Belbéoc'h-Dumarcet, « JO de Paris 2024 : l’école Louis-Lumière sommée de déménager pour laisser place au Village des athlètes » Accès libre, sur France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le )
  17. « Le déménagement de l’école Louis-Lumière, pour cause de JO en 2024, déclenche une guerre des scénarios », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Que se passe-t-il à l’École Louis Lumière ? | AFSI », sur AssoConnect (consulté le )
  19. « Formation initiale », Site officiel (consulté le ).
  20. « Spécialité Son », Site officiel (consulté le ).
  21. « Spécialité Photographie », Site officiel (consulté le ).
  22. a et b Site de l'AEVLL.
  23. a b c d e et f « Statistiques sur les effectifs d'étudiants inscrits par établissement public sous tutelle du ministère en charge de l'Enseignement supérieur (hors doubles inscriptions université-CPGE) - data.gouv.fr », sur www.data.gouv.fr (consulté le )
  24. Gros plan sur les Nommés - Site officiel des César du cinéma.

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Article connexe

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Liens externes

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