Rollkommando Hamann

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Synagogue en bois brûlée en 1941, en Lituanie.

Le Rollkommando Hamann (lituanien : skrajojantis būrys) était une petite unité mobile ayant commis de nombreux massacres dans les campagnes lituaniennes et estoniennes en juillet-[1], pendant la Seconde Guerre mondiale. Acteur majeur de la Shoah en Lituanie[2], elle est crédité du meurtre d'au moins 60 000 Juifs lituaniens[3].

Organisation[modifier | modifier le code]

Le groupe était composé de 8 à 10[4] Allemands de l’Einsatzkommando 3, commandés par le SS-Obersturmführer Joachim Hamann, et de plusieurs dizaines de Lituaniens de la 3e compagnie de la Tautinio Darbo Apsaugos Batalionas (TDA), dirigée par Bronius Norkus[5]. L'unité n'avait pas de structure permanente et a été appelée pour des missions ad hoc dans différentes villes de Lituanie. Hamann lui-même participait rarement à des tueries. Le rapport Jäger décrit des exécutions massives effectuées par l'unité dans 54 endroits à travers la Lituanie[1]. Du au , le commando opère à Daugavpils, en Lettonie : lors de cette période, celui-ci assassine 9 102 personnes (à majorité juives) du ghetto de Daugavpils[6].

Opérations[modifier | modifier le code]

La majeure partie du temps, l'unité arrive après le rassemblement des Juifs locaux dans une zone plus isolée, généralement une forêt ou un champ éloigné, par les autorités nazies[Lesquelles ?] et les collaborateurs locaux lituaniens[5]. Parfois, de petits ghettos temporaires étaient installés pour rassembler les Juifs de plusieurs villes voisines[7]. Ils étaient sélectionnés en vue de leurs exécutions et conduits sur place, généralement à 4-5 kilomètres de leur lieu de résidence[8], puis abattu. Au début des opérations, seuls les hommes étaient exécutés, les femmes et les enfants suivirent à compter de la fin de l'année 1941. Les cadavres étaient jetés dans des fosses communes creusées à l'avance et le butin (vêtements et autres biens des personnes décédées) étaient partagé entre les auteurs[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Melamed, « The Mechanized Commando Unit of Haman », Association of Lithuanian Jews in Israel (consulté le )
  2. Dina Porat, The Final Solution : Origins and Implementation, Routledge, (ISBN 0-415-15232-1, lire en ligne), « The Holocaust in Lithuania: Some Unique Aspects », p. 161
  3. Martin C. Dean, The Historiography of the Holocaust, Palgrave Macmillan, , 592 p. (ISBN 978-1-4039-9927-6), « Local Collaboration in the Holocaust in Eastern Europe », p. 127
  4. (lt) Latvytė-Gustaitienė, « Holokaustas Trakų apskrityje », Voruta, vol. 9, no 531,‎ (ISSN 1392-0677, lire en ligne [archive du ])
  5. a et b Bubnys, « Lithuanian Police Battalions and the Holocaust » [archive du ], The International Commission for the Evaluation of the Crimes of the Nazi and Soviet Occupation Regimes in Lithuania (consulté le ), p. 12–13
  6. Andrew Ezergailis, The Holocaust in Latvia 1941-1944 : The Missing Center, Riga, Historical Institute of Latvia, , 276–279 p. (ISBN 9984-9054-3-8)
  7. Bubnys, « Holocaust in Lithuanian Province in 1941 » [archive du ], The International Commission for the Evaluation of the Crimes of the Nazi and Soviet Occupation Regimes in Lithuania (consulté le ), p. 74
  8. « The Jager Report », A Teacher's Guide to the Holocaust, Florida Center for Instructional Technology, (consulté le )
  9. (en) Don Levin (trad. de l'hébreu), The Litvaks : A Short History of the Jews in Lithuania, Jérusalem, Yad Vashem, , 220–221 p. (ISBN 965-308-084-9)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]