RIM-24 Tartar

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RIM-24 Tartar
RIM-24 Tartar
RIM-24 Tartar sur rampe Mk 13
Escorteur d'escadre Kersaint 1970
Présentation
Type de missile Missile surface-air
Constructeur General Dynamics (Convair)
Coût à l'unité 402 500 dollars US
Déploiement 1962
Caractéristiques
Moteurs moteur à poudre à double poussée
Masse au lancement 520 kg
Longueur 4,57 m
Diamètre 0,343 m
Vitesse mach 1,8
Portée RIM-24B 16 nautiques (30 km)

RIM-24C 17,5 nautiques (32,5 km)

Altitude de croisière entre 18 m (60 pieds) et 19 500 m (65 000 pieds)
Charge utile 59 kg
Guidage Autodirecteur semi-actif
Précision Fusée de proximité
Détonation Explosif à fragmentation
Plateforme de lancement navire de guerre de surface

Le RIM-24 Tartar était un missile mer-air de moyenne portée de conception américaine qui a été parmi les premiers engins surface-air à équiper les navires de l'US Navy. Il est la troisième arme de la série T développée dans les années 1950 et 1960, après le RIM-2 Terrier et le RIM-8 Talos. Le RIM-24 a été embarqué sur des navires de protection antiaérienne de cinq pays. Il n'est plus utilisé depuis les années 1990, il a été remplacé sur certains bâtiments par son successeur, le RIM-66 Standard SM1-MR, qui continue fréquemment à être appelé « Tartar » car il utilise les mêmes structures que le RIM-24.

Historique[modifier | modifier le code]

Le RIM-24 est né du besoin des forces américaines de disposer, pour équiper les bâtiments de taille moyenne, d'un système de défense anti-aérienne plus léger que le Terrier et le Talos qui sont des armes de grandes dimensions. Le système devait être capable d'intercepter des objectifs de très courte jusqu'à moyenne distance. Le premier tir d'un missile RIM-24 Tartar eut lien en 1958 et il fut déclaré opérationnel en 1962.

Au début des années 1970, ce missile était déjà devenu obsolète car n'étant plus à même de faire face aux nouvelles menaces anti-navires du bloc soviétique. Il a été progressivement remplacé partout par le système RIM-66 Standard SM1-MR. Il est désormais totalement abandonné par la marine des États-Unis, mais équipe encore quelques bâtiments dans les autres marines.

Ce système d'armes, qui a équipé 42 bâtiments de guerre appartenant à cinq pays, n'a jamais été utilisé contre un objectif militaire.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Missile[modifier | modifier le code]

Missile RIM-24 Tartar

Le RIM-24 fut construit en trois versions :

  • RIM-24A : Version originale utilisée pour les essais (1958)
  • RIM-24B : Premier système embarqué qui prit le nom de Tartar (1961)
  • RIM-24C : Version finale ayant servi au développement du RIM-66 Standard (1963)

Développé par General Dynamics, le RIM-24 Tartar dérivait du RIM-2 Terrier[N 1] dépouillé de ses boosters. Chaque engin avait une longueur de 4,57 mètres (180 pouces), un diamètre de 34,3 centimètres (13,5 pouces) et un poids de 520 kg (1 310 livres). Il était propulsé par un moteur à poudre à double poussée (accélération puis sustentation)[1]. Le missile atteignait la vitesse de Mach 1,8 ce qui le rendait apte à frapper la plupart des avions de chasse en service au moment de son développement, ainsi que les premiers missiles anti-navires. Conçu comme un missile d'interception, il n'était pas nécessaire qu'il soit capable de rattraper une cible fuyante. Il avait, en outre, la possibilité de s'élever au-dessus de son objectif avant de le frapper. Un missile de test[N 2], dépourvu de propulseur et de charge mais rempli d'électronique, permettait de simuler le tir et le vol lors des exercices[2].

Sa portée était de 16 nautiques (30 km) dans sa versions B et de 17,5 nautiques (32,5 km) dans sa versions C, pour une altitude d'interception comprise entre 18 m (60 pieds) et 19 500 m (65 000 pieds).

Stockage et rampes de lancement[modifier | modifier le code]

Le RIM-24 pouvait être lancé à partir de rampes doubles (Mk11) ou simples (Mk13 ou Mk22). Paradoxalement, les rampes simples permettaient une cadence de tir plus rapide, à raison d'un lancement toutes les dix secondes. La rampe Mk13 surmontait un barillet, protégé par un système anti-incendie, permettant de stocker verticalement 40 missiles, en deux rangées concentriques de 24 et 16. Le poids de l'ensemble rampe+barillet était de 59 tonnes. La Mk22 était une variante de la Mk13 dont le barillet était réduit à 16 missiles[3]. « Le spectateur reste confondu par la rapidité des opérations de chargement de la rampe et par sa souplesse de mobilité en hauteur et en direction[2]. »

Guidage[modifier | modifier le code]

Le missile possédait un guidage semi-actif, ce qui signifie qu'il devait être guidé vers sa cible par le navire tireur qui était équipé de deux groupements de guidage comprenant chacun un ensemble télépointeur/radar-illuminateur DRBR 51. On pouvait ainsi effectuer un tir simultanément sur deux cibles. Une fusée de proximité le faisait exploser lorsqu'il arrivait près de sa cible.

Navires équipés[modifier | modifier le code]

On trouve fréquemment des listes qui mélangent RIM-24 et RIM-66 du fait que la structure générale du système d'arme est identique et qu'il est quasiment impossible de les distinguer extérieurement. À titre d'exemple, aucune frégate de la Marine royale néerlandaise n'a jamais été équipée de RIM-24 Tartar.

États-Unis[modifier | modifier le code]

USS Charles F Adams (DDG-2)
Premier navire à être doté du RIM-24 Tartar
  • 22 destroyers de la classe Charles F. Adams entrés en service entre 1959 et 1963 dont 4 ont été vendus le à la marine Grecque après avoir été équipés de missiles RIM-66.
  • 6 frégates de la classe Brooke rééquipés en ultérieurement en RIM-66.
  • 4 destroyers de la classe Mitscher et 4 de la classe Forrest Shermann ont été équipés uniquement du système de guidage DRBR 51 mais ne disposaient pas eux-mêmes du missile.

Allemagne[modifier | modifier le code]

  • 3 destroyers de la classe Lütjens dérivés de la classe F. Adams :
    • Lütjens (D185)
    • Mölders (D186)
    • Rommel (D187)

Australie[modifier | modifier le code]

Italie[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

  • 4 escorteurs d'escadre du type T 47 à la suite de leurs refontes en bâtiments anti-aériens :
    • Dupetit-Thouars (D625) en 1963
    • Du Chayla (D630) en 1964
    • Kersaint (D621) en 1965
    • Bouvet (D624) en 1965

Sur ces bâtiments, la consommation électrique de la rampe hydraulique Mk-13 nécessitait le démarrage d'un diesel alternateur additionnel.

De 1970 à 1975, leur système RIM-24 B initial a été progressivement converti au système RIM-24 C[4], puis RIM-66. Les deux systèmes d'armes qui équipaient les escorteurs d'escadre Bouvet (désarmé en 1982) et Kersaint (désarmé en 1983) ont été démontés et envoyés aux États-Unis pour une remise à niveau. Ils ont ensuite équipé respectivement les frégates antiaériennes Cassard (1987) et Jean Bart (1990) qui sont restées opérationnelles jusqu'en 2019 et 2021, ce qui a conféré à ce système une longévité exceptionnelle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Initialement dénommé SAM-N-7 avant d'être rebaptisé RIM-2 en 1983
  2. De couleur bleue pour le distinguer des vrais missiles qui étaient de couleur blanche

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Moulin et Robert Dumas, Les escorteurs d'escadre, Marines éditions Nantes, (ISBN 2-909675297)
  • Fiches sur les navires de guerre des éditions Atlas (Joseph Strauss, King, Horne, Lütjens, Dale)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]