Qualité de l'air au travail

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Cet article concerne la qualité de l'air dans le milieu professionnel. Plusieurs enjeux majeurs sont d'une part la santé du personnel et du public accueilli dans les lieux, s'il y en a, et d'autre part la qualité de vie des employés et leur productivité, et les économies induites par une diminution de l'absentéisme, les hospitalisations, visites médicales et arrêts de travail qui ont un coût pour l'entreprise, mais aussi pour la société entière ; améliorer la qualité de l'air extérieur et intérieur est source de bénéfices monétaires considérables[1].

Lien entre productivité et performance et qualité de l'air[modifier | modifier le code]

Plusieurs études ont montré qu'un air pur améliorait la capacité du cerveau et de l'organisme, dont au travail, avec par exemple :

  • l’étude de Allen JC et al. (2016) concernant des employés du secteur tertiaire[2] ;
  • l’étude Environment Health Perspectives (EHP) de l’université Harvard, qui montre que quand le taux de CO2 augmente, les performances cognitives et la concentration des employés de bureau diminuent[3] ;
  • l'étude des Italiens Fuoco et al. (2015) en milieu scolaire qui ont montré que la pollution intérieure dans des classes de primaire était liée à l’évolution de la pollution extérieure[4] ;
  • l'étude de Mandin et al. (2017) sur le lien entre qualité de l'air dans les bureaux et performance au travail (Volet français du projet OFFICAIR) qui laisse penser qu'en période estivale, le taux de xylènes et d'ozone pourrait influencer le temps de réaction testé[5].

Le but de l'hygiène du travail par rapport à l'air est de pouvoir disposer de données expérimentales rencontrées sur les lieux de travail, de façon que les normes, les prescriptions réglementaires correspondantes soient aptes à protéger, selon les connaissances scientifiques du jour, la santé du travailleur.

Il est de plus en plus recommandé d'anticiper sur le changement climatique et de préparer de futurs lieux de travail moins sensibles au réchauffement, comme le recommande par exemple le conseil économique, social et environnemental régional (CESER) d'Île-de-France pour les futurs lycées de la région[6].

Un cas particulier est celui des bâtiments d'élevage où les animaux eux-mêmes peuvent souffrir d'une qualité de l'air dégradée (particules, ammoniac, etc.)[7].

Réglementation[modifier | modifier le code]

La qualité de l'air est une notion complexe car multiparamétrique et variant selon le type d'environnement de travail (industrie, tertiaire, agricole, BTP, etc.). En fonction des substances possiblement présentes dans l'atmosphère du lieu de travail, on s'efforce peu à peu d'en prévoir les effets ; pour limiter, avec des marges de sécurité, les risques, en proposant des valeurs de concentration inférieures à des valeurs maximales déterminées.

On introduit donc, pour diverses substances réglementées, des VLE (Valeurs Limites d'Exposition) :

  • VLEP 8h, Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle, pour des durées de l'ordre d'une journée de travail (base huit heures) ;
  • VLCT, Valeurs Limites de Courte Durée, pour des durées d'exposition courtes (inférieures à quinze minutes).

Les réglementations sont complexes et variables selon les pays. Elles concernent des substances aussi variées que des biocontaminants (bactéries, virus, champignons, légionelles, etc.), et des polluants chimiques organiques ou inorganiques ; par exemple des solvants, des hydrocarbures, des aérosols, des brouillards (peintures), des métaux lourds, des fibres (bois, amiante, etc.), de la silice, des gaz divers (CO, CO2, NO, NO2, formaldéhyde).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rabl A (2016), Les bénéfices monétaires d'une amélioration de la qualité de l'air en Île-de-France, 2268-3798, http://lodel.irevues.inist.fr/pollutionatmospherique/index.php?id=3243
  2. Associations of Cognitive Function Scores with Carbon Dioxide, Ventilation, and Volatile Organic Compound Exposures in Office Workers: A Controlled Exposure Study of Green and Conventional Office Environments, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26502459
  3. (en) John D Spengler, « Associations of Cognitive Function Scores with Carbon Dioxide, Ventilation, and Volatile Organic Compound Exposures in Office Workers: A Controlled Exposure Study of Green and Conventional Office Environments - PubMed », Environmental health perspectives, vol. 124, no 6,‎ , p. 805–812 (ISSN 1552-9924, PMID 26502459, DOI 10.1289/ehp.1510037, lire en ligne, consulté le ).
  4. Fuoco et al., Indoor Air Quality in Naturally Ventilated Italian Classrooms, https://www.mdpi.com/2073-4433/6/11/1652, Atmosphere, 2015, 6(11), 1652-1675, DOI 10.3390/atmos6111652
  5. Mandin, C., Boerstra, A., Le Ponner, E., Cattaneo, A., Roda, C., Fossati, S. et Carrer, P. (2017), Qualité de l’air intérieur et confort dans les espaces de bureaux, et relations avec la performance au travail, Volet français au projet OFFICAIR, Partie 2. Environnement, Risques & Santé, 16(6), 565-574
  6. CESER Île-de-France, Intégrer l’évolution climatique au cadre de vie des lycées franciliens, 17 octobre 2019
  7. Guingand, N. (2003), Qualité de l'air en bâtiment et stades physiologiques, TechniPorc, 26(3), 17-24, https://www.ifip.asso.fr/sites/default/files/pdf-documentations/tp2003n3guingand.pdf

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bases de données[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur le site du ministère de l'Écologie (France)[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]