Pieter Verheyen

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Pieter VerheyenPierre-Emmanuel,
Pieter-Emanuel ou
Pierre Verheyen
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait gravé du compositeur Pieter Verheyen par Charles Onghena d'après un tableau de De Cauwer.

Naissance
Gand
Drapeau des Pays-Bas autrichiens Pays-Bas autrichiens
Décès (à 71 ans)
Gand
Drapeau des Pays-Bas Royaume uni des Pays-Bas
Lieux de résidence Drapeau des Pays-Bas autrichiens Pays-Bas autrichiens
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau des Pays-Bas Royaume uni des Pays-Bas
Activité principale compositeur
organiste
chanteur
Style musique de la période classique

Pierre-Emmanuel, Pieter-Emanuel, Pierre ou Pieter Verheyen est un compositeur, organiste et chanteur flamand, né le à Gand[1] où il est mort le .

Il a travaillé sous l'occupation française et néerlandaise[2] : ses œuvres témoigneraient « de qualités esthétiques indéniables[3] ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Encore enfant de chœur, Verheyen, qui était fils d'un chanteur de la cathédrale Saint-Bavon de Gand[1], chanta déjà dans celle-ci. L’organiste Josse Boutmy était son maître de musique. Il chanta la partie de ténor à Bruges, puis à Gand, et il interpréta des rôles pour la compagnie itinérante de Jacob Neyts (De Vlaemsche Opera, ou l’Opéra flamand). Ensuite, il aurait bénéficié de l’enseignement de la composition d'Ignaz Vitzthumb, directeur du Théâtre de la Monnaie, et de François-Joseph Krafft, maître de chapelle de la cathédrale Saint-Bavon de Gand mais, en tant que compositeur, il était sans doute autodidacte. Pendant une courte période, il fut maître de chant de l’église Sainte-Pharaïlde de Gand, puis chef d'orchestre à Maastricht. Ses premières compositions – de la musique liturgique – datent de 1778. En 1786, il devint « compositeur ordinaire » de Ferdinand Marie de Lobkowicz, évêque de Gand. Un Te Deum de sa plume fut exécuté à l'occasion de la consécration de la cathédrale Saint-Sauveur de Bruges[1].

Sous l’occupation française et après avoir perdu la voix, il reçut une fonction administrative. Il devint organiste au temple de la Raison en 1793 et, ultérieurement, au cloître des Ursulines.

« Le nombre des fêtes dites nationales qu'on célébrait chaque année à Gand », sous l’occupation dite républicaine, « était considérable. La musique des hymnes et des chants de circonstance qu'on exécutait dans le temple de la Loi était ordinairement de la composition de trois artistes gantois : Pierre Verheyen, Ch. Ots et Ch[arles-Louis Joseph] Hanssens (sr). Le 1 Vendémiaire, an VIII [ ] on exécuta un chant patriotique intitulé : Présent des Dieux, Liberté chérie, musique du citoyen Verheyen »[4].

Ce fut également à cette époque que Verheyen créa son Hymne à la paix pour la fête du 30 brumaire ; an VI ()[5].

En 1808, Verheyen fut cofondateur de la Société royale des beaux-arts et de la littérature de Gand ; de son département de musique, créé en 1812, il sera le directeur adjoint et il recevra une annuité[1]. En 1810, Verheyen écrivit une messe de requiem en commémoration du défunt Joseph Haydn (1732-1809)[6], exécutée à l’église Saint-Nicolas de Gand[1]. et, lorsque la Société royale des beaux-arts et de la littérature de Gand organisera un concours de composition ayant pour thème Waterloo, Verheyen sera, en 1816, un des participants avec sa cantate La Journée de Waterloo sur des paroles de Philippe Lesbroussart[7].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Musique profane[modifier | modifier le code]

Sa production comprend des œuvres de circonstance (écrites avant et pendant l’occupation française), des ariettes, de la musique de scène, des pantomimes et trois opéras, plus de 50 romances, de la musique pour clavier, des cantates républicaines - produits de substitut païens - ainsi que la cantate La Journée de Waterloo.

La musique de scène (y compris le genre de l'opéra) comprend les œuvres suivantes :

  • (fr) Les Chevaliers ou Le Prix de l'arc, opéra, livret par Duperron (représentation le 20 et le au théâtre de Gand) ;
  • (fr) Divertissement lyrique dédié à Son Altesse [...] Ferdinand de Lobkowitz, évêque de Gand. Par F. J. Sacy, curé de Sommerghem, en reconnoissance des bienfaits de Son Altesse, le . Les paroles par l'abbé Ghiot, aumônier honoraire de Son Altesse, divertissement lyrique, livret de l’abbé Ghiot (, Gand) ;
  • (nl) De Jagtparty van Hendrik IV (La Partie de chasse de Henri IV), opéra néerlandais (1794) ;
  • (fr) Le Jardin de l'amour ou Les Noces d'Alexis (1794)[8].

Musique sacrée[modifier | modifier le code]

Sa musique sacrée[9] comprend des messes, des psaumes, des hymnes, des Te Deum (généralement pour chœur, solistes et orchestre), des Elevationes (pour solistes, duos, trios avec orgue ou petit orchestre) et l'oratorio La mort de Jésus-Christ (partition manuscrite incomplète)[1]. Un grand nombre d'œuvres liturgiques de Verheyen ont été écrites pour les églises consacrées une nouvelle fois à partir de 1801, l'année du concordat entre Napoléon Ier et le pape Pie VII[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les manuscrits conservés de Verheyen révèlent un talent très authentique : celui d'un habile compositeur, précis et ingénieux. Surprenantes sont, en particulier, sa familiarité avec les possibilités de l'orchestre, la dimension typiquement dramatique qui caractérise toutes ses œuvres vocales et, en rapport avec cela, la capacité d’élaborer de façon captivante de longs passages. Cet instinct dramatique (qui nous fait regretter la perte de ses opéras) est, en même temps, un bon contrepoids aux limites de l'idiome classique. À ces caractéristiques s'ajoutent des airs brillants et des passages pour chœurs qui ne manquent pas d’impressionner, dans une palette expressive allant d'une ambiance de fête étincelante, en passant par le charme bucolique aux humeurs sombres et tourmentées, où il témoigne souvent d'une inventivité harmonique. En outre, dans l'interprétation des textes religieux, il est plutôt exceptionnel pour l'époque : partout, il garde l'équilibre parfait entre l'approche dramatique et l'expérience religieuse[1].

Notoriété[modifier | modifier le code]

La description succincte des Gantois les plus renommés, publiée comme annexe à la réédition gantoise de 1829 (par D.J. Vanderhaeghen) de l’œuvre originelle sur l’histoire de la Belgique (De historie van Belgis en néerlandais) de l’historien du XVIe siècle Marcus van Vaernewyck, brosse un portrait très favorable du compositeur Verheyen, qui n'était mort, alors, que depuis une décennie[10] :

« Verheyen (Pierre), membre correspondant de l’Institut royal néerlandais des arts et des sciences, décédé en l’an 1817  [sic] à un âge avancé dans sa ville natale, était un excellent compositeur et musicien qui a produit de nombreuses pièces musicales - qui font preuve de son grand esprit inventif et de son goût artistique -, plusieurs messes et autres pièces musicales liturgiques, qui sont exécutées de temps en temps dans nos églises[11]. »

En outre, son importance pour la vie culturelle à Gand, est illustrée par le fait qu’il fut un des fondateurs de la Société des beaux-arts de sa ville natale[12] et par l'honneur posthume qui lui fut rendu d'apposer son nom au plafond de la salle de spectacle du nouvel opéra de Gand.

Néanmoins, au cours de sa vie ne parurent que quatre romances. La maison d'édition Ut Orpheus de Bologne a publié, en 1998, sept œuvres pour clavier[1].

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i DE BRUYKER, Guido. « Concert in de kijker: muziek van Pieter Emmanuel Verheyen op 28 augustus in Gent », Nieuwsbrief 80, [en ligne], juillet-août 2009, [www.svm.be].
  2. Biographie sur le site web Compositeurs de Belgique.
  3. Cité de Hendrik Willaert et Jan Dewilde, Het lied in ziel en mond – 150 jaar muziekleven en Vlaamse Beweging, Tielt, Éd. Lannoo, 1987 (ISBN 90-209-1424-3), p. 12.
  4. [https://archive.org/stream/messagerdesscien1896gand/messagerdesscien1896gand_djvu.txt Prosper Claeys, « La Fête du 1er vendémiaire, La Déesse de la Liberté », Messager des sciences historiques, ou, Archives des arts et de la bibliographie de Belgique, Gand, Impr. et lith. Eug. Vander Haeghen, 1896, p. 122.
  5. Florimond Van Duyse. Het oude Nederlandsche lied, Eerste deel, La Haye/Anvers, Martinus Nijhoff/De Nederlandsche Boekhandel, 1903, p. 676.
  6. [1] The New Grove Dictionary of Music and Musicians et Propylaën - Welt der Musik - Die Komponisten, comme consultés par le propriétaire du site web www.requiemsurvey.org.
  7. Voir catalogue de la bibliothèque de l’université de Gand.
  8. Liste des opéras de Verheyen sur le site web www.operone.be.
  9. Voir catalogue d’œuvres liturgiques de Verheyen dans la bibliothèque de l’université de Gand.
  10. Marcus VAN VAERNEWYCK. De historie van Belgis, Gand, D.J. Vanderhaeghen, 1829.
  11. Cité de Marcus VAN VAERNEWYCK. De historie van Belgis, Gand, D.J. Vanderhaeghen, 1829 ; texte originel en néerlandais : « Verheyen (Pieter), briefwisselende lid van het koninglyk nederlandsch institut van konsten en wetenschappen, in het jaer 1817  [sic] in eenen hoogen ouderdom binnen zyne geborte-stad overleden, is eenen uytmuntenden toonkundigen en toonkonstoeffenaer geweest, die vele muziek-stukken, welke de kenteekens van een groot vernuft en konstvollen smack draegen, verscheyde missen en andere kerk-muziek-stukken heeft gemaekt, welke van tyd tot tyd in onze kerken uytgevoert worden. »
  12. Henri VANHULST. « Verheyen, Pierre », Grove Music en ligne [éd. L. Macy], consulté le , [2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]