Pierre-Georges Latécoère

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Pierre-Georges Latécoère
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Pierre-Georges Latécoère en 1925
Naissance
Bagnères-de-Bigorre
Décès (à 59 ans)
Paris
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
entrepreneur français dans l'aviation
Formation
École centrale Paris

Pierre-Georges Latécoère (Pierre, Charles, Georges), né le [1] à Bagnères-de-Bigorre et mort le à Paris, est un entrepreneur français, emblématique des débuts de l'aviation commerciale française de l'entre-deux guerres et en particulier de la poste aérienne.

Biographie

Pierre Charles Georges Latécoère est né en 1883 à Bagnères-de-Bigorre, fils de Jeanne-Marie Pujol et de Gabriel Latécoère. Il a un frère, André, et une soeur, Berthe. En 1864, son père a fondé une scierie dans cette petite ville de moins de 10 000 habitants et est directeur des ateliers de menuiserie et de mécanique générale G. Latécoère. Depuis, l’entreprise familiale ne cesse de prospérer. À la fin du XIXe siècle, elle emploie 150 ouvriers et rapporte, avec d’autres placements fructueux, plus de 50 000 francs-or par an. Cette entreprise vend sur catalogue des parquets, des boiseries, des charpentes et des décors de toutes sortes pour des écoles, des gares, des casernes.

Envoyé au lycée parisien Louis Le Grand, formé à l'École centrale Paris qu'il rejoint en 1903, Pierre-Georges reprend, avec sa mère, l'entreprise familiale en 1906 (son père est décédé d'un cancer en 1905). L'entreprise "Maison G. Latécoère" fabrique désormais du matériel roulant pour les tramways de Bigorre, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du matériel ferroviaire à destination de l'Est de l'Europe et des colonies françaises. Lors de la Première Guerre mondiale, Pierre-Georges Latécoère est mobilisé comme artilleur durant quatre mois, mais il est réformé à cause de sa vue déficiente.

Rendu à la vie civile, il participe à l'effort de guerre et investit à Toulouse dans deux usines : l'une fabriquant des obus, l'autre des cellules d'avion à partir de 1916. Il est le premier à avoir fait de Toulouse un site aéronautique. En 1918, près de 800 appareils sont livrés à l'armée française, avec une cadence de six appareils par jour à partir du 5 mai 1918.

En 1918, Latécoère imagine une ligne aérienne de fret et de courrier reliant la France au Sénégal en passant par l'Espagne et le Maroc. Le 25 décembre, il ouvre la ligne entre Toulouse et Barcelone. En 1919, Il fonde les Lignes Aériennes Latécoère, puis exploite les lignes Toulouse-Casablanca, Casablanca-Dakar (par Agadir, Cap Juby, Villa Cisneros, Port-Étienne, Saint-Louis) et Rio-Recife au Brésil. C'est chez Latécoère que Mermoz, Saint-Exupéry et Guillaumet ont fait leurs premières armes[2].

L'entreprise concourt également au lendemain de la Première Guerre mondiale à la naissance et au développement de l'aviation postale sur le site de Montaudran. Celle-ci s'opère grâce au courage de ses premiers pilotes, véritables pionniers de l'aviation, considérés à l'époque comme des héros. En effet, dans les années 1920, chaque vol est une aventure risquée, qui peut être fatale. Le quotidien et les exploits de ces pilotes nous sont rapportés par l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry — lui-même pilote de l'Aéropostale — dans son roman Vol de nuit, qui décrit un vol postal en Amérique du Sud, ainsi que dans d'autres œuvres.

Dès cette époque, il envisage de créer une liaison aérienne entre Toulouse et Casablanca. Il réalise ce projet en 1919, malgré l'opposition du gouvernement espagnol, peu disposé à laisser survoler son territoire. En 1924, la ligne est prolongée jusqu'à Dakar et, cette fois, ce sont les tribus maures qui posent des difficultés : elles capturent les aviateurs contraints à un atterrissage forcé sur leurs territoires et ne les rendent que contre de fortes rançons.

En 1923, Pierre-Georges Latécoère reçoit la Grande médaille de l'Aéro-Club de France pour avoir contribué aux progrès de l'aviation[3].

En mai 1930, la traversée transatlantique est réalisée de Dakar à Natal (Brésil) par Jean Mermoz sur un avion Latécoère 28-3, "Comte de La Vaulx". Ensuite vient le défi du survol de la cordillère des Andes, rapporté par Saint-Exupéry dans son roman Vol de nuit.

Plaque commémorative à Paris, 79 avenue Marceau
Stèle commémorative à Biscarrosse (Landes)

Grand industriel, Latécoère dispose un temps d'une usine de 26 000 m2 qui fournit l'Aéropostale. Cependant, des questions politico-financières l'obligent finalement à céder son affaire.

Il se passionne et construit des hydravions de gros tonnage. Le Latécoère 631 « Paquebot des airs », fait la ligne Biscarrosse-Fort-de-France du au , transportant 2 000 passagers avec deux rotations par mois. Le , le Late 631 nº 7, fabriqué au Havre et se rendant à Biscarrosse, est pris dans une tempête de neige et se perd en mer. Six mois plus tard, le Late 631 nº 6 se perd corps et biens dans la nuit du entre la Martinique et la France. On dénombre 58 victimes.

Le Groupe Latécoère

La compagnie Latécoère existe encore en 2012, et fournit des éléments d'aérostructures pour cinq grands constructeurs aéronautiques mondiaux : Airbus, Boeing, Bombardier, Dassault Aviation et Embraer.

En 2007, Airbus annonce la filialisation de certains sites industriels pour imiter le modèle développé par Boeing. Latécoère se positionne sur les sites de Méaulte et de Saint-Nazaire Ville. Malgré un beau projet industriel, en 2008, la direction d'EADS décide de ne plus vendre pour des motifs obscurs.

En mai 2008, Louis Gallois, président d'EADS, annonce qu'il filialisera les sites et ne s'interdira pas de les vendre à des financiers, l'industrie aéronautique française prend alors une douche froide.

Citation

« J'ai fait tous les calculs. Ils confirment l'opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu'une seule chose à faire : la réaliser. Pierre-Georges Latécoère» (Didier Daurat, Dans le vent des hélices, éd. Le Seuil, 1956, p. 38.)

Principales décorations

Décoration française

  • Légion d'honneur : chevalier (30/09/20), officier (10/09/23), commandeur (23/08/25).

Décorations étrangères

Divers

Un timbre-poste commémorant Pierre-Georges Latécoère a été émis le 15 août 2013 - émission Premier Jour à Saint-Tropez et à Paris. Il a été dessiné par Jame's Prunier à partir de documents d'archives de la Fondation Latécoère. Le visuel du timbre avait été dévoilé par Philaposte.

Notes et références

  1. « Notes sur la vie de Pierre-Georges Latécoère », sur latecoere.com
  2. Benoît Heimermann, Olivier Margot, L'aéropostale. La fabuleuse épopée de Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet, Arthaud, , p. 146
  3. http://www.aeroclub.com/100-ans-histoire/aecf-de-1898-a-nos-jours/grande-medaille

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes