Mikyö Dorje

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Mikyo Dorje)
Mikyö Dorje
Description de cette image, également commentée ci-après
Thangka représentant le 8e karmapa, dans le style Karma Gardri, XIXe siècle, Rubin Museum of Art
Naissance
village de Satam, Kham (Drapeau du Tibet Tibet)
Décès (à 46 ans)
Dakpo (Drapeau du Tibet Tibet)
École/tradition Karma-kagyu
Maîtres 1er Karma Thinleypa, Takpo Tashi Namgyal, Tashi Paljor (Sangye Nyenpa)), Karma Lotsawa Rinchen Tashi
Disciples Könchog Yenlag (5e shamarpa), Tsouglag Trengwa (2e Pawo Rinpoché)

Karmapa

Mikyö Dorje (tibétain : མི་བསྐྱོད་རྡོ་རྗེ་, Wylie : mi bskyod rdo rje, -) fut le 8e Karmapa.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mikyö Dorje est né le [1] dans le village de Satam, dans la région de Kartiphuk de Ngomchu dans le Kham (Tibet oriental)[2].

Lors de sa naissance, Mikyö Dorje, aurait prononcé le mot Karmapa. Le fait fut rapporté au 3e Taï Sitou Rinpoché Tashi Paljor qui devait confirmer par la suite que l'enfant était bien la nouvelle incarnation du Karmapa, demandant aux parents de garder le secret pour protéger l'enfant. L'enfant passa les 6 années suivantes au monastère de Karma Gön situé dans le Kham, province de l'est du Tibet. Alors qu'il avait 5 ans, un enfant né dans l'Amdo fut considéré comme autre candidat au titre de Karmapa. Gyaltsab Rinpoché, régent de la lignée des Karmapas résidant au monastère de Tsourphou examina les 2 enfants. On présenta des objets ayant appartenu au précédent Karmapa afin de tester la capacité des enfants à les reconnaître. Mikyö Dorje réussit à distinguer les possessions de son prédécesseur, tandis que l'autre enfant échoua. Le jeune Mikyö Dorje déclara que l'autre enfant était la réincarnation de Surmang Chungtsang du monastère de Surmang dans le Kham.

En 1517, Tashi Paljor (Sangye Nyenpa) pris en charge son éducation et lui transmit les instructions et initiations essentielles durant trois ans.

Il a étudié les grammaires de Kalapa et Candragomi, les métaphores, la composition et les systèmes d'écriture sanskrit et tibétain de Karma Lotsawa Rinchen Tashi[3].

Au cours de sa vie, le 8e Karmapa eut des visions qui lui auraient indiqué un lien entre ses propres émanations et celles de Padmasambhava, toutes deux liées au Bouddha et destinées à accomplir l'activité éveillée. Une de ses visions lui indiqua qu'il avait été l'équivalent de Padmasambhava pour le Bouddha Dipankara.

Mikyö Dorje fut un maître de méditation, un érudit et auteur prolifique ayant produit plus de 30 ouvrages importants, comprenant des textes importants du Bouddhisme comme La vue du manque de forme libre des autres. Ce texte est considéré comme étant au sommet de l'école de la Voie du milieu (madhyamika) du Bouddhisme Mahayana et comme un antidote à la mauvaise compréhension de la vacuité (Shunyata). Il exposa ses conclusions philosophiques et en débattit avec des érudits d'autres écoles bouddhistes. Il composa aussi une des principales pratiques de l'école Kagyupa connue sous le nom de Gourou-yoga des 4 sessions[4].

Mikyö Dorje était aussi un artiste qui créa le style de peinture des thangkas Karma Gadri : spacieux, transparent et méditatif[2].

Le roi de Li Jiang (actuellement appelé Lijiang et précédemment intégré au royaume de Nanzhao dans le Yunnan) ayant entendu parler des enseignements du 8e Karmapa l'invita à visiter son pays. Le troisième jour du quatrième mois de l'année de rat de feu, en 1516, le Karmapa rencontra le roi de Li Jiang qui vint à sa rencontre à la frontière du Tibet[5].

Il fut aussi invité en Chine à un jeune âge, mais il déclina l'invitation, affirmant que l'Empereur serait mort à son arrivée. Les porteurs de l'invitation constatèrent qu'il était décédé à leur retour en Chine. En 1554, il se rendit dans le sud du Tibet frappée par une épidémie de lèpre. Il fit ériger 5 chörtens noires symbolisant la maladie, et effectua en leur centre un rituel pour libérer la région de la maladie. Atteint lui-même de lèpre, pressentant l'imminence de son propre mort, il confia au Shamarpa une lettre contenant les instructions pour rechercher sa prochaine incarnation[6]. Le 8e Karmapa est mort le 23e jour du 8e mois de l'année de tigre de bois () au monastère de Dagpo Shedrup Ling de Shamarpa[7] dans le Dakpo à l'âge de 46 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Nik Douglas, Meryl White, Karmapa: The Black Hat Lama of Tibet, 1976, p. 73 : « Mikyo Dorje was born early in the morning of the fourth day of the eleventh month of the female fire rabbit year (1507), in the province of Dam Chu, Eastern Tibet. »
  2. a et b The Eighth Karmapa Mikyö Dorje (1507 - 1554)
  3. (en) « The Life of the 8th Karmapa, Mikyo Dorje », sur kagyuoffice.org (consulté le ).
  4. see paper Chögyam the Translator, information on page 12: 1981: Translation of The Guru Yoga for the Four Sessions/Mikyö Dorje by Chogyam Trungpa and the Nalanda/Vajravairochana Translation Committee
  5. Francesca-Yvonne Caroutch, La fulgurante épopée des Karmapas, les enfants de l'éveil, Dervy, 2000, 316 p. , (ISBN 2-84454-063-5), p. 40
  6. Lama Kunsang & Marie Aubèle, L'Odyssée des Karmapas, La grande histoire des lamas à la coiffe noire, Ed. Albin Michel (2011). (ISBN 978-2-226-22150-6), p. 132
  7. Nik Douglas, Meryl White, op. cit., p. 977 : « At midday on the twenty-third of the eighth month of the male wood tiger year (1554), while staying at the Dvagspo Shedrup Ling monastic college of Shamar Tulku, he passed away in his forty-eighth year. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lama Kunsang & Marie Aubèle, L'Odyssée des Karmapas, La grande histoire des lamas à la coiffe noire, Ed. Albin Michel (2011). (ISBN 978-2-226-22150-6)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :