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Madame de Lamballe

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Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan
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Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe par Antoine-François Callet, 1778.
Biographie
Titulature Princesse de Savoie
Princesse de Lamballe
Dynastie Maison de Savoie-Carignan
Nom de naissance Maria Teresa Luisa di Savoia-Carignano
Surnom Mademoiselle de Carignan
Madame de Lamballe
Naissance
Palais Carignan (Piémont-Sardaigne)
Décès (à 42 ans)
Paris (France)
Sépulture Hôpital des Enfants-Trouvés
Père Louis-Victor de Savoie-Carignan
Mère Christine-Henriette de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg
Conjoint Louis-Alexandre de Bourbon
Enfants Aucun
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan

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Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, dite Mademoiselle de Carignan ou aussi Madame de Lamballe, est née au palais Carignan le et est morte le à Paris. Princesse de la maison de Savoie, elle devient princesse de Lamballe par son union avec Louis-Alexandre de Bourbon, fils de Louis-Jean-Marie de Bourbon, petit-fils de Louis XIV. Mariée en 1767, elle est veuve l'année suivante, âgée de dix-huit ans. Devenue amie avec la future reine Marie-Antoinette, alors dauphine, elle est nommée surintendante de la Maison de la Reine.

Supplantée par Gabrielle de Polignac dans l'affection de la souveraine, elle restera tout de même dévouée Marie-Antoinette devenue reine de France, ce qu'elle payera de sa vie. Ayant alors suivi la famille royale après la journée du 10 août 1792, elle est incarcérée peu après à la prison de La Force. La princesse subira alors une fin dramatique au cours des massacres de Septembre.

Biographie

Enfance

Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan est née au palais Carignan le . Elle est la fille de Louis-Victor de Savoie-Carignan, prince de Carignan, et de son épouse, Christine-Henriette de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg. Elle est ainsi membre de la maison de Savoie, qui règne sur le duché de Savoie, le comté de Nice, le comté de Piémont et puis sur le royaume de Sardaigne. Les liens entre la maison de Savoie et la France sont anciens. Feue la mère de Louis XV était une princesse de Savoie et les deux frères de Louis XVI en épouseront une aussi.

Sa mère est la sœur de la duchesse de Bourbon et de la reine de Sardaigne, alors l'épouse du roi Charles-Emmanuel III. La jeune princesse grandit à Turin et y mène une vie maussade et stricte, mais éloignée des complots et des intrigues de cour. Elle passe pour une enfant douce, pieuse et sage, traits de caractères qui vont pousser le duc de Penthièvre, l'un des hommes les plus riches d'Europe, à la choisir comme épouse pour son fils Louis-Alexandre. Autant le père est pieux ainsi que vertueux, autant le fils est un dévergondé et libertin. Son père pense alors ainsi l'assagir.

Mariage

Marie-Thérèse épouse ainsi Louis-Alexandre de Bourbon, prince de Lamballe et l'arrière-petit-fils du roi Louis XIV (branche légitimée). Le mariage se fait par procuration à Turin, le , puis la cérémonie est renouvelée en présence du prince le à Nangis. Le père du marié est alors réputé être l'homme le plus riche de France. Très vite, le jeune prince reprend ses habitudes et délaisse son épouse, qui se réfugie auprès de son beau-père. Elle commence alors à développer des accès de mélancolie, et elle est saisie de vapeurs qui la font s'évanouir.

Son époux contracte des maladies vénériennes et la contamine plusieurs fois. Elle y gagne alors des cicatrices et des boutons. Un an plus tard, en 1768, son époux meurt soudain d'une maladie vénérienne. La princesse se retrouve veuve et sans enfants à dix-huit ans et demi. Bien que peu attristée par la mort de son mari, son beau-père lui offre la Chaumière au coquillages (aujourd'hui dépendance du château de Rambouillet) qu'il fait édifier pour elle. La pièce centrale est alors une rotonde, couverte de coquillage et de nacre, où sont placés des fauteuils, canapés et lustres.

Les miroirs sont recouverts de nacre à la demande du duc, pour que la princesse ne puisse voir son visage, abîmé par les maladies. Le médecin chirurgien Seyffert, médecin de la cour et le futur médecin personnel de Xavier de Saxe en son château de Chaumot, sauve la princesse de la mort, atteinte d'une maladie grave. Il gagne ainsi la protection de la reine et une grande réputation, puisqu'on viendra même de Paris à Chaumot pour se faire guérir de lui. Le duc de Penthièvre, ce après la mort plutôt brutale de son fils unique, tient alors à garder sa belle-fille auprès de lui.

La Famille du duc de Penthièvre en 1768 ou La Tasse de Chocolat par Jean-Baptiste Charpentier le Vieux, 1768.

Ensemble, ils sont très actifs dans diverses œuvres pieuses et charitables. En 1769, le duc de Chartes, futur duc d'Orléans, épouse la belle-sœur de la princesse, Marie-Adélaïde de Bourbon : la fille du duc de Penthièvre, est certes issue d'une branche illégitime de la famille royale mais elle est aussi, depuis la mort de son frère, la plus riche héritière du royaume. La jeune femme représente alors un parti avantageux pour le duc d'Orléans.

À la cour de France

En 1769, après la période de deuil qui suit la mort de la reine Marie Leszczynska, le parti des dévots, soutenu par Mesdames, n'ayant pu remarier Louis XV à l'archiduchesse d'Autriche Marie-Élisabeth de Habsbourg-Lorraine, la soeur de la dauphine pense à la princesse de Lamballe. Ironie du sort, il est une nouvelle fois question pour elle de convoler avec un homme esclave de ses sens. Mais le projet ne fait pas long feu : la comtesse du Barry, toute nouvelle maîtresse du roi avant d'en devenir la favorite officielle, ne voulant pas perdre son royal amant, tenu, lui aussi, par le plaisir des sens. Le mariage n'eut donc jamais lieu et le roi resta donc auprès de la favorite.

Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe par Louis-Édouard Rioult, 1843.

En 1770, le jeune dauphin Louis-Auguste épouse l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche. Présente au mariage célébré au château de Versailles, les deux jeunes femmes font ainsi la connaissance l'une de l'autre. Elle a vingt-et-un ans, Marie-Antoinette presque quinze. À compter de l'année 1771, la princesse se montre de plus en plus souvent à la cour et se rapproche de la dauphine, qui voit en elle une alliée sûre et une amie sincère. Le roi Louis XV étant mort le , Marie-Antoinette devient reine de France. La reine continue à fréquenter son amie, mais de fausses rumeurs (lancées et attisées par ses ennemis) commencent à entacher leur amitié.

En 1775, la souveraine octroie à son « cher cœur » le titre très lucratif de surintendante de la Maison de la Reine. Elle a donc pour charge d'organiser les plaisirs de celle-ci. Cet office, jugé trop important, avait été supprimé puis rejeté par certaines reines, notamment Marie Leszczynska, se contentant ainsi de la charge de la première dame d'honneur. Dans le cas de Marie-Antoinette, sa première dame d'honneur était la princesse de Chimay ; il est fort possible que cette dernière eut supplée la princesse de Lamballe durant son absence. Plus tard, la reine se rend compte qua sa cousine et amie, la princesse, est bien trop sérieuse pour cette fonction, car elle s'ennuie.

Délaissant Marie-Thérèse, sans l'oublier pour autant, Marie-Antoinette se tourne alors vers Gabrielle de Polignac, « la plus fraîche et plus insolente », qui, pour si longtemps, prendra ainsi la place de cette amie dévouée.

Franc-maçonnerie

Ayant plus de temps à elle, la princesse de Lamballe part à la campagne, reprend ses activités charitables et puis elle rachète l'hôtel de Toulouse à son beau-père. Elle est initiée à la franc-maçonnerie et entre dans la loge d'adoption « La candeur » le . Elle est élue grande maîtresse de la « Mère Loge écossaise » en 1781[1]. Elle s'intéresse également au mouvement des Lumières, à l'Encyclopédie, à la condition des femmes et à l'amitié féminine. Elle organise notamment, le , un dîner suivi d'un bal auquel sont conviées seulement des femmes, ce qui choque la cour, irrite la reine[2] et génère ainsi des rumeurs malveillantes. En 1783, elle achète une folie dans le village de Passy, dénommé l'hôtel de Lamballe[3],[4].

Révolution française

Portrait de la princesse de Lamballe par Karl Anton Hickel, 1788.

En 1789, la Révolution française gronde et la reine commence à prendre conscience de ses erreurs. Elle devient alors plus sage et se rapproche à nouveau de la princesse. Rapprochement d'autant plus aisé qu'immédiatement après la prise de la Bastille, la reine a demandé à Gabrielle de Polignac de quitter Versailles et de partir ensuite à l'étranger, ce qui est chose faite le . En octobre, la famille royale est emmenée à Paris et Marie-Thérèse la suit dans sa nouvelle résidence, le palais des Tuileries. La princesse reste l'un des derniers soutiens auprès de la reine et leur amitié se retrouve renforcée. Les deux femmes se montrent ainsi très unies et sincères.

En 1791, la reine l'informe du projet de sa fuite et lui enjoint de quitter la France. Alors munie d'un passeport, en règle, la princesse gagne Londres via Dieppe. La famille royale, elle, est rattrapée à Varennes. Les deux femmes échangent alors toute une correspondance dans laquelle la reine réaffirme ses sentiments d'affection envers la princesse : « J’ai besoin de votre tendre amitié et la mienne est à vous depuis que je vous ai vue », lui dit-elle lors du mois de juin 1789. Mue par un pressentiment, elle y dicte ses dernières volontés le , nommant alors le marquis de Clermont-Gallerande, militaire et homme politique, comme étant son exécuteur testamentaire.

Prise de la Bastille et arrestation du gouverneur M. de Launay, le 14 juillet 1789 par un peintre anonyme, 1789.

Fin 1791, la reine supplie la princesse de ne pas revenir à Paris, mais cette dernière, soit qu'elle craigne la sûreté de ses biens menacés par les lois en préparation sur les biens d'émigrés, soit que son dévouement pour la reine est tel qu'elle souhaite être à ses côtés et partager ses périls, rentre à Paris et reprend ses fonctions auprès de la reine aux Tuileries. Selon une thèse défendue par l'historien Olivier Blanc, la princesse de Lamballe aurait émargé sur les fonds secrets du ministère des Affaires étrangères. Son passeport, d'avril 1791, lui avait été alors délivré par un diplomate et ministre, Armand Marc de Montmorin Saint-Hérem. Cette faveur ne passe alors pas inaperçue.

La presse révolutionnaire relaye bientôt une dénonciation lancée contre la princesse par le comité chargé de la surveillance de l'Assemblée législative. On lui reproche d'avoir coordonné ou encouragé les activités du comité autrichien et d'être financée par les fonds de la Liste civile. Cette police secrète au service de Louis XVI avait alors permis de peser dans les délibérations révolutionnaires, de rallier au roi certains gens de plume et également de faire retarder le vote de décret de l'échéance. Ce qu'on appelait encore les « conciliabules de la cour » est avéré par de nombreuses pièces originales découvertes dans l'armoire de fer, ce coffre fort du roi aux Tuileries.

Ces pièces mettent en cause un certain nombre d'individus qui ont effectivement reçu de l'argent de la cour et qui se sentent soudain menacés par des témoins, comme cet intendant de la Liste civile, Arnaud de La Porte[5].

Décès de la princesse

Prise du palais des Tuileries le 10 août 1792 par Jacques Bertaux, 1793.

Au cours de la journée du 10 août 1792, la foule envahit le palais des Tuileries et la princesse suit la famille royale, qui se réfugie à l'Assemblée législative. C'est alors qu'est prononcée la déchéance du roi et décidée son incarcération à la tour du Temple. La princesse accompagne la famille royale au donjon du Temple le 12 août et elle y est incarcéré avec eux. Le 19 août, on vient chercher tous ceux qui n'appartiennent pas à la famille du roi stricto sensu, pour les transférer ailleurs. La princesse de Lamballe, avec la marquise de Tourzel, sa fille Pauline ainsi que les autres dames de la reine, Mesdames Thibault, De Navarre et Basire, sont conduites ailleurs.

Madame de Saint-Brice et les valets de Chamilly et Hue sont ainsi conduits avec les autres dames en la prison de La Force, excepté Monsieur Hue qui, sous autorisation du maire Piéton, fut autorisé à retourner au Temple afin de continuer à servir le roi. Monsieur de Chamilly fut quant à lui écroué à la Grande-Force (la partie pénitentiaire qui était réservée aux hommes) et les dames de la reine, dont la princesse, furent écrouées à la Petite-Force (parties pour les femmes). Marie-Thérèse, après avoir reçut la visite de Manuel, fut autorisée à partager sa cellule avec Madame de Tourzel et sa fille Pauline. La princesse reste ainsi un mois enfermée dans la prison, aux côtés de femmes de la noblesse retenues ici.

La condamnation de la princesse de Lamballe par Louise Adélaïde Desnos, 1846.

Les 2 et , les massacres de Septembre ayant commencé, une multitude d'hommes, armés de barres de fer, de piques et de bûches encerclent les prisons de Paris, voulant y tuer les proche de la famille royale et d'autres détenus qu'une rumeur accuse d'y avoir caché des armes pour fomenter une contre-révolution. La prison est vidée de ses prisonniers, et ces derniers sont conduits au tribunal improvisé, appelé « tribunal de sang », introduit au greffe, et en fonction du jugement qui leur est fait, sont absouts ou massacrés. La princesse, au même titre que les autres détenus, est tirée de sa cellule au matin du 3 septembre à huit heures et conduite dans la cour de la prison.

Au tribunal, elle est jugée trop proche de la reine et elle est suspectée d'être impliquée dans les affaires d'États. Sa présence étant réclamée par la foule, la main qui, sur le registre, a complété l'écrou de la princesse, a ajouté à ce nom : « Conduite le 3 septembre au grand hôtel de la Force ». Alors même que les autres femmes détenues à la Petite-Force étaient relâchées, la princesse de Lamballe est traduite devant le tribunal populaire, pour y être ainsi interrogée. Après que le juge eut prononcé la phrase « qu'on élargisse madame », le terme ambigu signifiant soit sa libération, soit sa mise à mort, deux hommes la prirent, la firent sortir du greffe et puis la jetèrent à la foule.

Mort de la princesse de Lamballe, 3 septembre 1792 par Maxime Faivre, 1908.

À la vue des cadavres et du sang, la princesse aurait crié « fi ! l'horreur » puis « je suis perdue ! ». Un perruquier, du nom de Charlat, tambour des volontaires, lui ôta son bonnet du bout de sa pique et la blessa légèrement, puis un autre lui jetait une bûche dans les reins. La princesse s'écroula et fut criblée de coups. On lui ôta ensuite ses vêtements ; elle resta ainsi près de deux heures exposée, nue, à la risée lubrique de la foule. On la traîna ensuite jusqu'à la borne située à l'angle des rues du Roi-de-Sicile et des Ballets, sur laquelle on appuya sa tête. Plus tard, un dénommé Grison scia la tête de la princesse de Lamballe avec un couteau et il la mit au bout de sa pique.

La baronne d'Oberkirch raconte dans ses Mémoires qu'elle était présente dans un débit de boissons et qu'elle assista, tout à fait impuissante, à la scène durant laquelle la foule en furie, brandissant la tête de la princesse, est rentrée et a forcé le tenancier à offrir sa tournée. La prison de la Petite-Force renfermait 212 prisonnières lors des massacres de Septembre, et toutes ont été relâchées. Adam Pitt raconte que la tête est promenée au bout de la pique jusqu'à la tour du Temple, où elle est agitée devant les fenêtres de Marie-Antoinette, qui s'évanouit alors. Puis le corps est transporté sur des kilomètres, et profané, jusqu'au comité civil de la section des Quinze-Vingts.

Enfin, la tête est portée par un garçon boucher du nom d'Allègre au comité, à sept heures du soir, après avoir été repoussée, afin d'être enfin « inhumée auprès du corps » dans une tombe, ou fosse commune, du cimetière de l'hôpital des Enfants-Trouvés[6]. Quelques heures plus tard, le duc de Penthièvre dépêche son fidèle valet Fortaire pour tenter de retrouver la dépouille de sa malheureuse belle-fille, mais en vain.

Post-mortem

Plaque en hommage à Madame de Lamballe, devant l'entrée de l'hôtel du même nom, en 2020.

La mort de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, donnera lieu à une profusion de témoignages, très largement diffusés à l'époque et jusqu'à aujourd'hui, tant parmi les milieux révolutionnaires que royalistes et contre-révolutionnaires, souvent sujets à caution, traduisant moins bien la réalité des faits plutôt qu'une vision fantasmatique[6]. Ces textes décrivent avec force détails macabres, la mise à mort, la profanation du « nègre » Delorme, la mutilation, le dépeçage, la fragmentation par un certain Charlat, tambour de son état, puis également l'exposition du cadavre abandonné sur un chantier, vers le Grand Châtelet, jusqu'au petit matin.

Ces récits « expriment les craintes et les luttes qui animent alors les différents protagonistes de la Révolution »[6]. Côté révolutionnaire, on a présenté les « cadavres réparateurs » des victimes des massacres de Septembre, qui durent être laissés sur le pavé, comme une réponse au complot fomenté dans les prisons et à la menace extérieure. Pour l'historien Antoine de Baecque, la description morbide de la mise à mort et des outrages qui sont fait à la princesse visant à « exprimer l’anéantissement du complot aristocratique ». De même, il considère qu'ils servaient alors à « punir la femme de cour, ainsi que le supposé complot féminin et lesbien – menaçant la prééminence masculine – de « la Sappho de Trianon », vilipendée par les chroniqueurs et les gazetiers sous l’Ancien Régime »[7],[6]. Les royalistes ont repris à leur compte ces récits « en retournant leur sens pour montrer la régression du révolutionnaire à l’état de barbare et la monstruosité de la Révolution, opposée à la délicatesse du corps de la victime »[6].

Mort de Madame de Lamballe par Antoine Johannot, entre 1832 et 1836.

Parmi ces récits , on peut relever La Famille royale préservée au Temple. Extrait du récit de ce qui s’est passé au Temple dans les journées des 2 et , dont le manuscrit a été cité par George Bertin en 1888[8], le récit des événements dans la Révolution de Paris, qui présente la princesse de Lamballe comme comploteuse[9], La Vérité tout entière sur les vrais acteurs de la journée du [10], le Bulletin du comte de Fersen au prince régent de Suède sur ce qui s'est passé en France[11] ou aussi Idée des horreurs commises à Paris dans les journées à jamais exécrables des , 2, 3, 4 et [12]. Ils présentent ainsi ces récits.

Après les événements, plusieurs auteurs reprirent ces descriptions des événements dans leurs ouvrages, comme l'abbé Barruel[13], Antoine Sérieys[14], Madame de Créquy[15] ou encore Madame Guénard[16]. Plus récemment, des biographes comme Stefan Zweig ont repris ces descriptions dans leur récits des derniers instants de la princesse de Lamballe[17]. Elle fut déclarée martyre et vénérable en 1934. En 1923, le sculpteur Charles Richefeu réalise La Carmagnole, une sculpture en plâtre représentant un sans-culotte qui se tient sur une jambe et serre une serpe dans sa main droite tout en brandissant la tête de la princesse de la main gauche. Cette statue est conservée dans la salle des présidents du musée de la Révolution française[18].

Liens familiaux

Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan est la tante à la septième génération[19] de Victor-Emmanuel de Savoie, qui fut le précédant chef de famille de la famille royale d'Italie et à la huitième génération de son fils Emmanuel-Philibert de Savoie, qui a par ailleurs épousé en 2003 l'actrice française Clotilde Coureau[20], elle-même issue d'une famille de la noblesse française par sa mère[21]. Elle est ainsi duchesse de Savoie et princesse de Venise.

Filmographie

La princesse de Lamballe fait partie des personnages historiques traités dans le cadre de l'émission Secrets d'Histoire, intitulée Les Favoris de Marie-Antoinette présentée par l'animateur Stéphane Bern et diffusée le sur la chaîne France 3[22],[23].

Notes et références

  1. (Burke 2010, p. 27)
  2. (Burke 2010, p. 29)
  3. Patricia Daunt, « From Lunacy to Diplomacy. The Hôtel de Lamballe », Cornucopia (en), vol. 5, 30,‎ 2003-2004 (lire en ligne).
  4. Camille Longépé, « L’histoire fascinante de l’hôtel de Lamballe, la résidence de la Turquie en France », aujourdhuilaturquie.com, 20 mai 2013.
  5. Olivier Blanc, Les Espions de la Révolution et de l’Empire, Paris, Perrin, 1995.
  6. a b c d et e Antoine de Baecque, « Les Dernières heures de la princesse de Lamballe », L’Histoire, no 217, janvier 1998, p. 74-78.
  7. Sur les relations entre Marie-Antoinette et la princesse de Lamballe et leur supposé lesbianisme, on peut relever des commentaires du très peu fiable Pidansat de Mairobert dans les Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France depuis 1762 jusqu’à nos jours de Bachaumont (1775), ou des pamphlets orduriers tels que les Fureurs utérines de Marie-Antoinette ou la Vie de Marie-Antoinette d’Autriche de Charles-Joseph Mayer. Voir les Mémoires secrets et Fureurs utérines de Marie-Antoinette, femme de Louis XVI sur Gallica.
  8. Georges Bertin, Mme de Lamballe d’après des documents inédits, Paris, 1888, p. 322.
  9. Révolution de Paris, n° 6,  : « On a trouvé dans le bonnet de la ci-devant princesse un mot de Marie-Antoinette. On répandit le bruit de sa trahison ; dans la cour de la prison, vers onze heures, on entendit plusieurs voix dans la multitude crier : la Lamballe ! la Lamballe ! ».
  10. La Vérité tout entière sur les vrais acteurs de la journée du 3 septembre 1792, Paris, sans date.
  11. Bulletin du comte de Fersen au prince régent de Suède sur ce qui s’est passé en France, Bruxelles, .
  12. Idée des horreurs commises à Paris dans les journées à jamais exécrables des 10 août, 2, 3, 4 et 5 septembre 1792 ou Nouveau Martyrologe de la Révolution française, Paris, 1793.
  13. Abbé Barruel, Histoire du clergé pendant la Révolution française, Londres, 1797, tome II, p. 126.
  14. Antoine Sérieys (1755-1819), Anecdotes inédites de la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1801.
  15. Souvenirs de Mme de Créquy, tome VIII, chapitre IV, ouvrage probablement apocryphe.
  16. Mémoires historiques de Marie Thérèse Louise de Carignan, princesse de Lamballe, une des principales victimes des journées des 2 et 3 septembre 1792, par Madame Guénard, alias Elisabeth Brossin, baronne de Méré (1751-1829), 1815, p. 326 à 336.
  17. D’après ces biographes, ainsi, le corps de la princesse est porté nu dans la ville et particulièrement devant la prison du Temple, pour humilier la Reine en se référant à de prétendues pratiques saphiques ; dans cette perspective, certains proposèrent de faire baiser la tête de la défunte par Marie-Antoinette. Voir Stefan Zweig, Marie-Antoinette, Paris, Éditions Grasset & Fasquelle, , 506 p..
  18. [PDF] reseau-canope.fr, Les femmes et la Révolution française, page 12.
  19. Sœur de Victor-Amédée II (1743-1780), père de Charles-Emmanuel (1770-1800), père de Charles-Albert (1798-1849), roi de Sardaigne, père de Victor-Emmanuel II (1820-1878), roi de Sardaigne, puis roi d'Italie, père d'Umberto Ier d'Italie (1844-1900), père de Victor-Emmanuel III d'Italie (1869-1947), père d'Umberto II d'Italie (1904-1983), père de Victor-Emmanuel d'Italie (1937).
  20. Ariane Chemin, « La chute de la maison de Savoie », Le Monde,‎ , p. 22 (ISSN 0395-2037)
  21. « Bio Express », Aujourd'hui en France,‎ , p. 1208164_1 (ISSN 1280-9144)
  22. « Programme TV du lundi 13 janvier : notre sélection », sur Le Parisien (consulté le )
  23. France Inter, « Stéphane Bern : la royauté et la télé », sur Chaîne France Inter sur Youtube, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

par ordre chronologique

  • Eugène-Louis Guérin, La Princesse de Lamballe et Madame de Polignac, 2 vol., Paris, C. Lachapelle, 1838.
  • Adolphe Mathurin de Lescure, La Princesse de Lamballe, Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, sa vie, sa mort (1749-1792), d’après des documents inédits, Paris, Henri Plon, 1864, 480 p.
  • (en) Francis Montefiore, The Princesse de Lamballe: A Sketch, Londres, R. Bentley, 1896, 210 p.
  • André du Mesnil Bon de Maricourt, « Princesse de Lamballe (1749-1792) », Les Contemporains, no 664, Paris, 5 rue Bayard, 1905, 16 p.
  • (en) Blanche C. Hardy, The Princesse de Lamballe : A Biography, Londres, A. Constable, 1908, XVI-317 p.
  • Raoul Arnaud, La Princesse de Lamballe (1749-1792), d’après des documents inédits, Paris, Perrin, 1911, 397 p.
  • Janet Burke et Margaret Jacob, Les premières francs-maçonnes au siècle des Lumières, Presses universitaires de Bordeaux, .
  • Jacques Rolland, La Franc-maçonnerie féminine dans la révolution française, Trajectoire, 2013.
  • Dr Cabanès, La Princesse de Lamballe intime (d’après les confidences de son médecin). Sa liaison avec Marie-Antoinette. Son rôle secret pendant la Révolution. Nombreux documents inédits, Paris, Albin Michel, 1922, 516 p.
  • Albert-Émile Sorel, La Princesse de Lamballe, une amie de la reine Marie-Antoinette, Paris, Hachette, 1933, 240 p.
  • Jacques Castelnau, La Princesse de Lamballe, Paris, Hachette, 1956, 223 p.
  • Michel de Decker, La Princesse de Lamballe, Paris, Perrin, 1979, 283 p. et 16 p. de planches.
  • Évelyne Lever, Marie-Antoinette, Paris, Fayard, 1991, 736 p.
  • Alain Vircondelet, La Princesse de Lamballe, Paris, Flammarion, 1995, 273 p.
  • Antoine de Baecque, « Les dernières heures de la princesse de Lamballe », L'Histoire, no 217, .
  • Antoine de Baecque, La gloire et l'effroi : sept morts sous la Terreur, Paris, Bernard Grasset, , 281 p. (ISBN 2-246-54731-8, présentation en ligne), « La princesse de Lamballe, ou le sexe massacré », p. 79-106.
  • Michel de Decker, La Princesse de Lamballe : Mourir pour la reine, Paris, Pygmalion-G. Watelet, 1999, 293 p.
  • Jacques Rolland, La princesse de Lamballe ou le "Secret" de la Reine, Paris, Via Romana, 2017, 204 p.
  • Lucien Lambeau, Essais sur la mort de madame la princesse de Lamballe, Impr. de Lefebvre-Ducrocq, 1902.
  • Pierre-Joseph de Vouziers, Madame de Carignan: Princesse de Lamballe, Editions Lacour, 2011.
  • (en) Sarah Grant, Female Portraiture and Patronage in Marie-Antoinette's Court : The Princesse de Lamballe, Routledge, 2018.
  • Emmanuel de Valicourt, La Princesse de Lamballe. L'amie sacrifiée de Marie-Antoinette, Tallandier, 2021.
  • F. Bluche,  : Logiques d'un massacre, Laffont, 1986
  • S. Wahnich, La Longue Patience du peuple : 1792, naissance de la République, Payot, 2008
  • Pierre Caron, Les Massacres de Septembre, Maison du livre français, 1935

Articles connexes

Liens externes