Marcel Finance

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Marcel Finance
Naissance
Hérimoncourt (Doubs)
Décès (à 24 ans)
Ben Gardane (Tunisie)
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Armée de l'air
Grade Capitaine
Années de service 19371943
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945

Marcel Finance (Hérimoncourt, - Mort pour la France[1] à Ben Gardane, le ) est un militaire français, Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 26 septembre 1945. Rallié à la France libre, il s'illustre lors des campagnes d'Afrique du Nord avant de disparaître en mer au cours d'un vol d'entraînement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant-guerre[modifier | modifier le code]

Marcel Finance naît le à Hérimoncourt dans le Doubs d'un père officier de réserve qui, entré dans la résistance, disparaîtra au camp de Buchewald en 1944[2]. Il suit des études au lycée Victor-Hugo de Besançon et, choisissant la carrière des armes, intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1937 dans la promotion "Marne et Verdun" où figure également un futur compagnon d'arme en la personne de Jean Mahé[3]. À sa sortie de Saint-Cyr, il entre à l'école de l'armée de l'air de Versailles [4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la bataille de France, Marcel Finance est replié avec son unité à Royan puis à Montpellier[2]. Après l'annonce par le maréchal Pétain du futur armistice, il décide de rallier la France libre et gagne l'Algérie puis le Maroc d'où il peut atteindre Gibraltar et embarquer jusqu'en Angleterre[4]. Il s'engage le dans les forces françaises libres et suis un stage auprès de la Royal Air Force avant d'être affecté au mois d'août au Groupe mixte de combat no 1 sous les ordres du lieutenant-colonel de Marmier[3]. À l'automne 1940, il prend part à la campagne du Gabon où il reçoit son baptême du feu, effectuant cinq missions de combat depuis la base de Kribi[2]. Lors d'une mission de bombardement le à bord d'un Westland Lysander, son avion est touché et Marcel Finance doit se poser en catastrophe. Lui et son mitrailleur sont faits prisonniers par les Français restés fidèles au régime de Vichy mais sont libérés quelques heures plus tard lorsque Libreville se rend à la France libre[3]. Après plusieurs semaines d'hôpital, il est déplacé le à Pointe-Noire au Congo où après avoir été promu lieutenant en , il reçoit en mars le commandement du Détachement permanent des forces aériennes du Gabon-Moyen Congo[4]. Il assure des missions de surveillance côtière et de transport aérien mais demande à être affecté dans une unité combattante. À la fin du mois de , il rejoint le Détachement permanent des forces aériennes du Tchad (DPFAT) où il retrouve son camarade de promotion Jean Mahé[3]. Le DPFAT devient en le Groupe de bombardement Bretagne dont Marcel Finance prend le commandement de l'escadrille "Rennes"[2].

Il est ensuite engagé avec son groupe dans la guerre du désert au-dessus du Fezzan où il participe au soutien aérien des troupes du général Leclerc[2]. Son avion est pris en chasse le par un pilote italien qui endommage son appareil lors d'une mission de reconnaissance[2]. Contraint d'atterrir en urgence avec son mitrailleur blessé[a],[5],[6], il constate que le chasseur italien s'éloigne et que son appareil peut encore tenir et parvient à redécoller et à voler en rase-motte jusqu'à sa base[4]. Cantonné au Tchad à Fort-Lamy puis à Moussoro, il assure la couverture de la colonne Leclerc jusqu'à Tripoli[2]. Après avoir été promu capitaine en , Marcel Finance et les hommes du groupe Bretagne bénéficient d'un période de repos durant laquelle ils sont basés à Sebha en Libye[4]. Déplacé à Ben Gardane en Tunisie au mois d'avril, le groupe Bretagne réalise des vols d'entraînement en vue de devenir spécialisé dans le bombardement de nuit[2]. Dans le cadre de ces vols d'entraînement, Marcel Finance embarque le dans un Bristol Blenheim en compagnie de Raymond Roques mais l'appareil s'abîme en mer pour des raisons inconnues[3]. Le lendemain, le corps du capitaine Finance est rejeté sur le rivage. Inhumé dans un premier temps à Ben Gardane, son corps est rapatrié en France en 1949 pour reposer dans le caveau familial de Hérimoncourt[2].

Décorations[modifier | modifier le code]

 
Chevalier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
Avec rosette
Médaille coloniale
Avec agrafes "Koufra" et "Fezzan-Tripolitaine"

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le mitrailleur est Fernand Leroy, cf. Jacques Ghémard, « Fernand Emile Julien Leroy », sur www.francaislibres.net, (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Mémoire des hommes ».
  2. a b c d e f g h et i « Biographie - Ordre National de la Libération ».
  3. a b c d et e Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  4. a b c d et e Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  5. (en) « Italian biplane fighter aces - Antonino Malavasi », sur surfcity.kund.dalnet.se, (consulté le ) : « Lieutenant Finance took the gunner Sergent Chef Fernand Leroy, who had been wounded in the leg, out of the Lysander… »
  6. (en) Christopher Shores, Giovanni Massimello, Russell Guest, Frank Olynyk et Winfried Bock, A History of the Mediterranean Air War, 1940–1945 : North African Desert, February 1942–March 1943, vol. 2, Grub Street Publishing, (1re éd. 2012), 738 p. (ISBN 9781909166127 et 190916612X, OCLC 892061857, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patrick Collet (préface de Pierre Schoendoerffer), Itinéraire d'un français libre : Jacques-Henri Schloesing, Éditions l'Esprit du livre, , 208 p. (ISBN 978-2-915960-74-7 et 2-915960-74-7).
  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .
  • Bernard Dupérier, « Schloesing », Revue de la France libre, no 49,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]