Macvin-du-jura

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Macvin du Jura
Image illustrative de l’article Macvin-du-jura
Bouteille de macvin du Jura.

Désignation(s) Macvin du Jura
Appellation(s) principale(s) macvin du Jura
Type d'appellation(s) AOC-AOP
Reconnue depuis 1991
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble du Jura
Localisation Jura
Climat tempéré continental avec influence montagnarde
Cépages dominants savagnin B, chardonnay B et pinot noir N[1]
Vins produits vin de liqueur blanc, rosé ou rouge
Pieds à l'hectare minimum 5 000 pieds à l'ha
Rendement moyen à l'hectare 55 à 66 hl/ha en rosé et rouge,
60 à 72 en blanc[2]

Le macvin du Jura est une mistelle (un vin de liqueur). C'est le fruit de l'assemblage de moût et de marc de raisin du Jura. Il bénéficie d'une Appellation d'origine contrôlée depuis le décret du 14 novembre 1991.

Histoire

Le macvin est évoqué dans les textes dès le XIVe siècle[3].

L'accession à l'appellation est reconnue par le décret du 14 novembre 1991[4].

Étymologie

Le macvin est connu depuis le XIVe siècle également sous le nom de maquevin ou marc-vin. Maquevin pourrait se rapporter à l'ancien français maquer qui signifie écraser, tandis que marc-vin pourrait renvoyer à l'association de marc et de moût.

Situation géographique

Le macvin peut être produit dans toutes les communes répertoriées dans le vignoble du Jura. L'eau de vie et le moût doivent provenir de la même exploitation[4]. L'élaboration ne peut donc être le fait d'un négociant en vin. Si négoce il y a, il se fait sur le produit fini.

Vignoble

Aire d'appellation

Abergement-le-Grand, Abergement-le-Petit, Aiglepierre, Arbois, Arlay, Les Arsures, L'Aubépin, Augea, Aumont, Balanod, Baume-les-Messieurs, Beaufort, Bersaillin, Blois-sur-Seille, Brainans, Bréry, Buvilly, Cesancey, Champagne-sur-Loue, La Chapelle-sur-Furieuse, Château-Chalon, Chazelles, Chevreaux, Chille, Chilly-le-Vignoble, Conliège, Courbouzon, Cousance, Cramans, Cuisia, Darbonnay, Digna, Domblans, L'Étoile, Frébuans, Frontenay, Gevingey, Gizia, Grange-de-Vaivre, Grozon, Grusse, Ladoye-sur-Seille, Lavigny, Lons-le-Saunier, Le Louverot, Macornay, Mantry, Marnoz, Mathenay, Maynal, Menétru-le-Vignoble, Mesnay, Messia-sur-Sorne, Miéry, Moiron, Molamboz, Monay, Montagna-le-Reconduit, Montaigu, Montain, Montholier, Montigny-lès-Arsures, Montmorot, Mouchard, Nanc-lès-Saint-Amour, Nevy-sur-Seille, Orbagna, Pagnoz, Pannessières, Passenans, Perrigny, Le Pin, Plainoiseau, Les Planches-près-Arbois, Poligny, Port-Lesney, Pretin, Pupillin, Quintigny, Revigny, Rotalier, Ruffey-sur-Seille, Sainte-Agnès, Saint-Amour, Saint-Cyr-Montmalin, Saint-Didier, Saint-Germain-lès-Arlay, Saint-Jean-d'Étreux, Saint-Lamain, Saint-Laurent-la-Roche, Saint-Lothain, Salins-les-Bains, Sellières, Toulouse-le-Château, Tourmont, Trenal, Vadans, Vaux-sur-Poligny, Vercia, Vernantois, Le Vernois, Villeneuve-sous-Pymont, Villette-lès-Arbois, Vincelles, Voiteur.

Encépagement

Les raisins sont issus des cinq cépages jurassiens. Le chardonnay B et le savagnin B servent à élaborer le macvin blanc. Les pinot noir N, poulsard N et trousseau N sont utilisés pour les assemblages de macvin rouge et rosé[4].

Conduite du vignoble

Vignes jurassiennes à Arbois.

La densité de plantation est de 5 000 ceps par hectare au minimum. Cette densité devient caduque dans le cas de vignes plantées en terrasse. Cependant, dans tous les cas, chaque pied de vigne ne peut disposer de plus de deux mètres carrés. L'écartement entre rangs ne peut excéder deux mètres.
La hauteur du feuillage doit être d'au moins 0,6 fois l'écartement entre rangs. Les vignes doivent obligatoirement être entretenues vis-à-vis des maladies cryptogamiques et de la maîtrise de l'enherbement. Le taux de ceps morts ou manquants inférieur à 20 %[4].

Récolte et élaboration du produit

Le raisin doit présenter une richesse en sucre d'au moins 170 grammes de sucre par litre de moût. Le rendement à la parcelle en raisin ne doit pas excéder 11 000 kilogrammes, pour un rendement en jus de 60 hectolitres pour le moût blanc et 55 hl pour les rouge et rosé.

Le macvin est une mistelle (un vin de liqueur), un produit issu du mutage du moût par de l'alcool. Le mutage tue les levures présentes dans le moût et empêche toute fermentation du sucre. Le produit obtenu est stable, sans risque de dégradation du sucre.

Le moût peut avoir subi un départ en fermentation, mais le mutage doit se faire alors qu'il reste encore au moins 153 grammes de sucre par litre. Il ne doit pas avoir été filtré. En revanche, un débourbage peut l'avoir débarrassé des particules les plus grosses.
L'alcool est de l'eau de vie de marc de Franche-Comté, une eau-de-vie d'appellation d'origine règlementée. Cette eau-de-vie doit titrer au moins 52 % de volume et avoir été vieillie au moins quatorze mois en barrique de chêne.
Le moût et l'alcool doivent provenir de la même propriété. La quantité d'eau de vie ajoutée doit être calculée afin que le produit final titre entre 16 et 22 % de volume. Le produit est bien mélangé avant d'être laissé au repos en barrique pendant au moins un an avant la commercialisation.

Présentation

Il représente 3 % de la production AOC du Jura, la troisième AOC de vins mistelles (vin de liqueur) de France et de l'avant-dernière appellation obtenue par le Jura.

Pour faire le macvin, il faut introduire l'eau-de-vie de marc du Jura, à raison d’un litre de marc pour deux de moût. C’est ce qui donne l’alcool nécessaire au mutage. Ce n'est qu'après plusieurs années de fût que les arômes de raisin se fondent avec l'alcool pour gagner en finesse, délicatesse et subtilité.

Le vin obtenu est blanc ou rouge suivant les cépages utilisés. Il se boit frais, 6 à 8° C afin de dévoiler le plus généreusement possible l'alchimie de l'alcool et des arômes[5], à la même température qu'un grand liquoreux, et peut se conserver de nombreuses années.

Notes et références

  1. Le code international d'écriture des cépages mentionne la couleur du raisin de la manière suivante : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  2. Décret du 14 octobre 2009
  3. Dominique Auzias,Collectif,, « Franche-Comté, Jura », Le petit futé, p. 68, (consulté le )
  4. a b c et d « Décret no 2009-1243 du 14 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées (...) "Macvin du Jura" (...) », INAO, (consulté le )
  5. Le guide vins du Jura, Conseils régionaux Franche-Comté et Jura, 2012, p.14

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes