Jules Lachelier

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Jules Lachelier
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Esprit Lachelier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Henri Lachelier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Jules Esprit Nicolas Lachelier est un philosophe français, né le à Fontainebleau, et mort le dans la même ville.

Parcours et enseignement[modifier | modifier le code]

Lauréat du Concours Général en 1850, Jules Lachelier entre major à l'École normale supérieure en 1851. Il est agrégé de lettres en 1855 (Rang 1er), et de philosophie en 1863 (rang 1er)[1]. Il est docteur en lettres en 1871[2] en soutenant comme thèse principale 'Du fondement de l'induction' qu'il conclut ainsi : « L'expérience la mieux faite ne sert qu'à nous apprendre au juste comment les phénomènes se lient sous nos yeux : mais, qu'ils doivent se lier toujours et partout de la même manière, c'est ce qu'elle ne nous apprend point, et c'est cependant ce que nous n'hésitons pas à affirmer. » Il tentera de montrer dans quelles mesures nous sommes capables d'une telle affirmation.

Jules Lachelier est chargé de cours de rhétorique au lycée de Sens (1854-1856) avant d'être nommé professeur suppléant de rhétorique au Lycée de Toulouse (1857-1858), puis au lycée de Caen (1858-1861). Il est pour un mois, de septembre à octobre 1861, professeur de logique au lycée d'Angers[3]. Il est ensuite nommé professeur suppléant en philosophie au lycée Bonaparte de Paris de 1863 à 1864 avant d'obtenir un poste de maître de conférences de philosophie à l'École normale supérieure qu'il occupe de 1864 à 1875. Il aura alors notamment comme élève Jules Lagneau et Gustave Belot[4].

Nommé inspecteur de l'académie de Paris en [note 1], il est promu le inspecteur général de l’Instruction publique. Alphonse Darlu sera son successeur en 1902. Il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques (section philosophie) au fauteuil de Barthélemy Saint-Hilaire[5].

Marié avec Léontine Courtois en 1854, ils ont huit enfants.

Il meurt en son domicile à Fontainebleau le [6].

Professeur réputé pour sa rigueur et sa grande discrétion, Lachelier brûle, à la fin de sa vie, nombre de ses papiers et interdit la publication de ses lettres personnelles après sa mort. Un fonds est néanmoins constitué à la Bibliothèque Mazarine, alimenté par les destinataires qui souhaitent coopérer. En 1933, un recueil de 214 pages limité à 200 exemplaires a été édité par les Imprimeries Girard à Paris.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Se définissant comme intellectualiste, Lachelier s'était donné pour mission de perpétuer la philosophie de Kant. Un article de lui est resté célèbre, Psychologie et Métaphysique, où, se distinguant de Victor Cousin, il donne les jalons de sa philosophie à tendance spiritualiste :

« L'être tel que nous le concevons n'est pas, d'abord une nécessité aveugle, puis une volonté, qui serait enchaînée d'avance par la nécessité, enfin une liberté, qui n'aurait plus qu'à constater l'existence de l'une ou de l'autre. Il est tout entier liberté, en tant qu'il se produit lui-même, tout entier volonté, en tant qu'il se produit comme quelque chose de concret et de réel [...] »[7].

Lachelier est influencé par Félix Ravaisson, à qui il reprend le vocable de « réalisme spiritualiste » pour désigner sa philosophie[8]. Henri Bergson dédie à Jules Lachelier son Essai sur les données immédiates de la conscience. Émile Meyerson discute sa théorie de l'induction[9].

Œuvres[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C’est à ce titre qu’il a pu attirer l’attention d’André Maurois et servir de modèle au personnage de Lecardonnel dans le roman Ni ange ni bête de 1919. Dans une préface beaucoup plus tardive, reproduite dans l’édition Le Livre de poche de 1969 (p. 10-11), l’écrivain note :

    « Lecardonnel est un être dont la naissance m’a toujours étonné, car il est fait entièrement de la sihouette du vieux Lachelier, le philosophe entrevu par moi pendant une heure, un jour qu’il nous inspectait. Mais cette grosse tête inclinée, ce nez enfoui dans un grand mouchoir jaune m’avaient frappé et surgirent au premier appel, dès que j’eus besoin d’un chef pour Philippe Viniès. »

    .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Répertoire 1809-1960 des agrégés de l'enseignement secondaire
  2. « Ressources numériques en histoire de l'éducation, Détails d'une fiche, LACHELIER (Jules Esprit Nicolas) », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le )
  3. curriculum vitae sur le site de la Légion d'Honneur.
  4. Jeanne-F. Renauld, « L'œuvre de Gustave Belot », Revue de métaphysique et de morale, Presses universitaires de France, vol. 39, no 2,‎ , p. 235-251 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Dictionnaire national des contemporains.
  6. Archives de la Seine-et-Marne, commune de Fontainebleau, acte de décès no 24, année 1918 (vue 8/175)
  7. Psychologie et métaphysique, p. 170.
  8. Cf. Henri Gouhier, Bergson et le Christ des Évangiles, Paris, Vrin, 1999, ch. 1.
  9. Cf. Émile Meyerson, Du Cheminement de la pensée, Paris, Vrin, 2011, p. 144.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]