Jeu de la barbichette

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Le jeu de la barbichette est un jeu enfantin que les enfants pratiquent à deux, et qui consiste à se placer face à face en se regardant dans les yeux, en se tenant mutuellement le menton avec la main, et en chantant ensemble une comptine, après quoi, comme le racontent les paroles de la chanson, le but du jeu est de rester le plus longtemps possible dans cette posture sans esquisser le moindre rire ou sourire ; le premier à céder aura perdu, et son adversaire pourra lui infliger une petite gifle sur la joue.

Historique[modifier | modifier le code]

Le jeu de la barbichette est une variante d'un jeu de société appelé je vous pince sans rire[1] dans lequel un joueur assis au-devant d'une assemblée subissait de la part d'un maître du jeu des pincements successifs sur diverses parties du visage effectués avec le pouce et l'index enduits de noir de fumée. À chaque pincement, le maître du jeu prononçait la phrase « Je vous pince sans rire », et dès qu'un des membres de l'assemblée venait à rire de ce maquillage, il prenait la place assise devenant à son tour la « victime ».

Le pince sans rire est à l'origine de l'expression attestée[1] au milieu du XVIIe siècle et toujours actuelle « être un pince-sans-rire ».

Le jeu de la barbichette a été initialement publié en 1892 ou avant[2].

Le , la première Coupe de France du jeu de la barbichette, « La Barbichette Cup » est organisée par la chaîne de télévision Boomerang[3].

Les règles du jeu[modifier | modifier le code]

Les règles du jeu sont fort simples :

  • les deux joueurs doivent impérativement, en tout temps, se tenir par la barbichette.
  • tous gestes ayant pour but avoué de faire rire l'adversaire, tels que grimaces ou simagrées, sont strictement prohibés.[réf. nécessaire]
  • le premier adversaire démontrant un quelconque signe de rire mérite une tapette.

Paroles[modifier | modifier le code]

Les règles de ce jeu sont en fait contenues dans les paroles de la comptine :

« Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette ;
Le premier de nous deux qui rira aura une tapette ! »

Par ailleurs, pour indiquer aux deux joueurs le moment précis à partir duquel on ne doit plus rire, la comptine se poursuit parfois de la manière suivante :

« Au bout de trois :
Un, deux, trois[4] ! »

Ou bien encore, pour la même raison, dans une version plutôt utilisée par les garçons :

« Un, deux et trois croisons les bras
comme des p'tits soldats[5] ! »


Au Québec et au Nouveau-Brunswick les paroles diffèrent légèrement:


« Je te tiens par la barbichette;
Tu me tiens par la barbichette;
Le premier qui rira aura une tapette ! »

Mélodie[modifier | modifier le code]


\relative g' { \autoBeamOff
    \clef treble
    \key g \major
    \time 2/4
    \set Score.tempoHideNote = ##t \tempo 4 = 90
  g8 g g4 g8 g g4 g8 a b g a4 d,
  g8 g g4 g8 g g4 g8 g a4 g8 g a4 d g, \fermata
  \bar "|."
}
\addlyrics { Je te tiens, tu me tiens, par la bar -- bi -- chet -- te,
             le pre -- mier de nous deux qui ri -- ra au -- ra une ta -- pette_!
}

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son nom vient du fait que le menton, par lequel se tiennent les deux adversaires, est la partie du visage sur laquelle pousse la barbiche, dont la barbichette est une variante plus petite[6].

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fleury de Bellingen, L'Étymologie des proverbes français, la Haye, 1656.
  2. « L'Univers illustré : journal hebdomadaire », sur Gallica, (consulté le ).
  3. « Vidéo « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette…» Dimanche, la France aura son premier champion officiel de jeu de la Barbichette », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  4. Je te tiens par la barbichette, sur le site momes.net, spécialisé pour les enfants.
  5. La barbichette, sur le site Tête à modeler, spécialisé pour les enfants
  6. Informations lexicographiques et étymologiques de « barbichette » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  7. Stéphane Rivière, Comptines dans Astérix, 15 janvier 2001.
  8. Voir la vidéo YouTube.