Jean-Pierre de Montalivet

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Jean-Pierre Bachasson de Montalivet
Illustration.
Portrait par Jean-Baptiste Regnault (château de Versailles).
Fonctions
Pair de France

(7 ans, 7 mois et 21 jours)
Successeur Simon de Montalivet
Intendant général de la Couronne

(3 mois et 16 jours)
Monarque Napoléon Ier
Ministre de l'Intérieur

(4 ans et 6 mois)
Monarque Napoléon Ier
Prédécesseur Joseph Fouché
Successeur Jacques Claude Beugnot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sarreguemines
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Château de Montalivet-Lagrange
Nationalité Drapeau de la France Française

Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet, né à Sarreguemines le et mort au château de Montalivet-Lagrange, commune de Saint-Bouize[1], le est un homme d'État français et pair de France.

Biographie

Vie sous l'Ancien Régime

Descendant d'une famille noble du Dauphiné[2], il est le fils de Charles-Victor de Bachasson, seigneur de Montalivet, maréchal de camp, commandant d'armes de la place de Sarreguemines, et de sa seconde épouse Marthe Starot de Saint-Germain (son père était veuf en premières noces de Catherine d'Hausen (1731-1763)). Il se destine par tradition familiale à la carrière des armes, est élevé à l'école militaire de Tournon, entre comme cadet gentilhomme au régiment des Hussards de Nassau, puis comme lieutenant en second au régiment de dragons de La Rochefoucauld.

En 1779, il sollicite un congé pour suivre des études de droit à l'Université de Valence en France. Conseiller au parlement de Grenoble, par dispense d'âge, de 1785 à 1790, il rencontre lors de ses séjours à Valence (par l'intermédiaire de son ami Simon de Sucy) un jeune officier, Bonaparte, et les deux jeunes hommes se lient d'amitié, ce dont Napoléon saura se souvenir plus tard.

Révolution

Lors de la Journée des Tuiles de 1788, il fait partie des conseillers rebelles et se voit exilé dans sa terre de Montalivet. Partisan d'une monarchie constitutionnelle, il n'adopta que très modérément les principes de la Révolution, tenta de sauver de l'échafaud son oncle, Joseph de Saint-Germain, dénonça la municipalité de Paris à la tribune même des Jacobins, et dut s'engager dans l'armée d'Italie pour fuir la Terreur. Revenu à Valence, il est élu maire en 1795, et gagne l'estime de ses concitoyens. Le Directoire le fait commissaire ordonnateur pour la Drôme.

Consulat et Empire

Après le 18-Brumaire, Bonaparte, premier Consul, le nomme en avril 1801 préfet de la Manche. Chargé par Fouché en 1803 d'arrêter un ancien condisciple, avec l'ordre de l'exécuter, le chevalier de Brulard, qui venait provoquer un soulèvement royaliste, Montalivet le fit échapper : allant à sa rencontre, il lui octroya un faux passeport et un homme de confiance, et lui laissa vingt-quatre heures d'avance pour quitter la France. Une fois la certitude que son ami avait pu atteindre l'Angleterre, il alla à Saint-Cloud pour rendre compte de son attitude à Bonaparte, qui peu étonné par son honneur, l'excusa.

Il passa préfet de Seine-et-Oise en 1804. Conseiller d'État, il est directeur de la Légion d'honneur, et est nommé le 5 mai 1806 à la direction générale des Ponts et Chaussées.

Appelé le 1er octobre 1809 à devenir ministre de l'Intérieur, il gère une France alors au maximum de ses dimensions territoriales. Il seconde bien les idées de l'Empereur sur le développement des voies de communication, la construction des ponts et l'aménagement des ports. Il s'occupe également de l'embellissement de Paris (Arc de Triomphe, Palais Brongniart, La Madeleine…) en développant le réseau des égouts et créant de nombreuses fontaines publiques.

Restauration

En mars 1814, il suit l'Impératrice avec le gouvernement jusqu'à Blois, fut nommé secrétaire de la Régence, puis se retira dans son Hôtel Lambert. Pendant les Cent-Jours, il est nommé intendant général de la Couronne et pair de France. Lors de la Seconde Restauration, il revient dans la vie privée.

Rayé de la Chambre des pairs, il est réintégré en 1819 par Louis XVIII et soutient de ses votes le pouvoir jusqu'à sa mort le 22 janvier 1823 au château de Lagrange-Montalivet (Cher).

Las Cases, dans son Mémorial, le cite comme « Honnête homme, qui est demeuré, je crois, toujours attaché. »

Vie familiale

Portrait d’Adélaïde de Saint-Germain, comtesse de Montalivet.

Il a épousé en 1797 sa cousine Adélaïde Starot de Saint-Germain (1769-1850), dame du palais de l'Impératrice Joséphine, puis de l'Impératrice Marie-Louise, fille du fermier général Joseph Starot de Saint-Germain (1729-1794) et de Catherine Éléonore Bénard (1740-1769) qui fut l'une des maîtresses de Louis XV. Adélaïde, qui eut pour marraine Madame Adélaïde, passe pour être une des filles naturelles de Louis XV. De cette union naquit :

Distinctions et hommages

La rue Montalivet, située dans le 8e arrondissement à Paris, la place Montalivet à Valence où se dresse sa statue, le cours Montalivet à Caen, la rue du comte de Montalivet à Sarreguemines, la station balnéaire de Montalivet-les-Bains en Gironde et les îles Montalivet en Australie Occidentale lui rendent hommage. Une statut, par le sculpteur Gustave Crauk, lui fut érigé à Valence en 1867.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de chevalier de l'Empire :

D’azur au griffon ailé d’or ; à la champagne de gueules chargée de l'insigne des chevaliers légionnaires.[4]

Armes du comte de Montalivet et de l'Empire :

D’azur au griffon ailé d’or ; au canton des Comtes Ministres brochant.[4],[5]

Armes du comte de Montalivet reprises sous la Restauration française :

D’azur au griffon ailé d’or.[6],[7]

Notes et références

Bibliographie

  • « Jean-Pierre de Montalivet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Charles Chabot, Regrets et souvenirs. (Notice biographique sur Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet.), 1834
  • Camille Bachasson de Montalivet, Notice sur le Comte Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, 1867
  • Jean-Claude Blanc, Montalivet, l'homme de confiance de Napoléon, éditions du Nouveau Monde, 2011

Liens externes

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