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Guenrikh Iagoda

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Guenrikh Iagoda
Guenrikh Iagoda en 1936.
Fonction
Président
NKVD
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
KommounarkaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Homme politique, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Ida Averbakh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Parti communiste de l'Union soviétique (jusqu'en )
Parti ouvrier social-démocrate de Russie (bolchevik) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Arme
Grades militaires
Appointé
Commissaire général de la sécurité de l'État (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Condamnation
Distinctions
signature de Guenrikh Iagoda
Signature

Guenrikh Grigorievitch Iagoda (en russe : Генрих Григорьевич Ягода), né le à Rybinsk et mort exécuté le à Moscou, est un révolutionnaire bolchévique russe. Il dirigea le NKVD de 1934 à 1936.

Biographie

Né Yenokh Gershevich Iyeguda au sein d'une famille juive, fils d’un bijoutier[1], il devient étudiant en pharmacie. Il adhère au parti bolchevik en 1907[1] et est déporté en Sibérie en 1911. Après la Révolution russe, il devient membre de la Tchéka, dont il est « administrateur » dès  ; en 1934, il est nommé vice-président du Guépéou. Il succède à Viatcheslav Menjinski, qui meurt opportunément — d'un arrêt cardiaque selon certains, empoisonné par Iagoda selon ses déclarations lors du troisième et dernier Procès de Moscou.

En 1926, le laboratoire des poisons était sous sa supervision.

Il est nommé commissaire du peuple à l'Intérieur (directeur du NKVD) de juillet 1934 à septembre 1936. Pour certains, l'organisation de l'assassinat de Sergueï Kirov le à Léningrad[2], et dans ce cas, vraisemblablement, sur ordre de Staline, pourrait lui être imputée. Pour d'autres historiens[3], cet assassinat relèverait plutôt d'un acte de vengeance individuel, que Staline a immédiatement exploité pour se débarrasser de certains bolcheviks, déclenchant une importante purge à Léningrad, avant les procès de Moscou.

En , sur ordre de Staline, il mène de bout en bout l'arrestation, le procès à grand spectacle (premier procès de Moscou), la condamnation et l'exécution de Grigori Zinoviev et Lev Kamenev, comptant parmi les plus proches collaborateurs de Lénine.

Toujours sur ordre de Staline, il est destitué de son poste et nommé brièvement Commissaire du Peuple à la Poste, puis arrêté le par Nikolaï Iejov, d'abord son adjoint, puis son successeur, pour vol de diamants, corruption et pour avoir prétendument tenté d’empoisonner Iejov en aspergeant de mercure les rideaux de son bureau[4]. Iagoda fut jugé au troisième et dernier Procès de Moscou dit « Procès des 21 » et au terme de celui-ci, reconnu coupable, fusillé le .

Selon certaines sources (notamment les travaux de l'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne et du juriste polonais Raphael Lemkin), il serait l'un des plus grands meurtriers du XXe siècle. En exécutant les ordres de Staline pendant la collectivisation, Iagoda aurait été responsable de la mort de plusieurs millions de personnes. Le 21 décembre 2006 le journal israélien Yediot Aharonot publie un article de l’historien Sever Ploker présentant Iagoda comme le plus grand criminel de l’Histoire puisque directement responsable de la mort d’une dizaine de millions de personnes. Ses subordonnés ont, sous son commandement, mis en place et géré le système du Goulag.

En janvier 2021, des enregistrements vidéos révèlent que son portait est affiché dans un commissariat russe. Ces images ont été prises dans le cadre de l'arrestation de l'opposant politique Alexei Navalny, qui retournait dans le pays après avoir été hospitalisé en Allemagne à la suite de son empoisonnement en aout 2020[5].

Vie privée et personnalité

Simon Sebag Montefiore le décrit comme « de petite taille, sournois et à moitié chauve », toujours vêtu d’un grand uniforme. Il était amateur de vins français, de roses et d’orchidées, mais également de pornographie et de femmes : la perquisition menée lors de son arrestation dénombra des milliers de photographies pornographiques et des centaines de vêtements féminins de luxe. Il avait également conservé les balles extraites des têtes de Zinoviev et Kamenev[4].

Notes et références

  1. a et b Montefiore, la cour du tsar rouge, t. I, p. 168.
  2. Kirov avait succédé à Grigori Zinoviev au Comité de Léningrad, et alors qu'une forte opposition de la délégation de Léningrad contre Staline s'était manifestée au XIVe Congrès de décembre 1925, Congrès présenté par Boris Bajanov comme le « coup d'État stalinien » (Bajanov révèle Staline - Souvenirs d'un ancien secrétaire de Staline, Éditions Gallimard, coll. « L'air du Temps ». Paris 1979, 301 p.)
  3. Selon l'historienne et archiviste russe Alla Kirilina, ce n'est pas Staline qui avait orchestré l'assassinat de Kirov, mais il a profité de circonstances favorables (cf. L'Assassinat de Kirov - Destin d'un stalinien, 1888-1934, Éditions du Seuil, coll. « Archives du communisme », Paris, 1995, 282 p.).
  4. a et b Montefiore, la cour du tsar rouge, t. I, p. 355-356.
  5. « Le Kremlin, prisonnier d’Alexeï Navalny », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Simon Sebag Montefiore (trad. Florence La Bruyère et Antonina Roubichou-Stretz), Staline : La cour du tsar rouge, vol. I. 1929-1941, Perrin, , 723 p. (ISBN 978-2-262-03434-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Victor Serge, Vingt-neuf fusillés et la fin de Yagoda, Paris : Librairie du Travail, 1937

Liens externes