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Giovanni Boldini

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Giovanni Boldini
Naissance
Décès
(à 88 ans)
Paris (France)
Sépulture
Période d'activité
Nom de naissance
Giovanni Gusto Filippo Maria Boldini[1]
Nationalité
Activité
Formation
Lieux de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
Père
Mère
Benvenuta Caleffi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales

Giovanni Boldini né le à Ferrare (Italie) et mort le à Paris est un peintre et graveur italien.

À l'instar de John Singer Sargent, Giovanni Boldini est un portraitiste de réputation internationale, travaillant principalement à Paris et à Londres. Au début du XXe siècle, il est l'un des portraitistes les plus en vue à Paris.

Son style fougueux préfigure parfois celui de l'abstraction lyrique[2].

Biographie

Autoportrait à Montorsoli (1892), Florence, galerie des Offices, corridor de Vasari[3].
Giovanni Boldini dansant avec Ava Astor, 1912, caricature par Sem.

Giovanni Boldini est le huitième enfant d'une famille de treize. Son père est peintre et restaurateur d'art[1], peut-être imitateur occasionnel de tableaux de Raphaël et de paysagistes vénitiens (Guardi).

Il fréquente d'autres peintres de Ferrare et s'intéresse aux grands peintres du Quattrocento et à Dosso Dossi.

En 1862, portraitiste déjà renommé, il s'installe à Florence pour compléter ses études, s'inscrit à l'Accademia di Belle Arti[1] et devient élève d'Enrico Pollastrini, un « figuratif délicat non indifférent à la nouvelle peinture” et de S. Ussi, qui, malgré de déplorables compositions historiques, put lui donner quelque enseignement en matière de nature et de lumière »[4].

Il entre alors en contact avec le groupe des Macchiaioli, composé de peintres influencés par les impressionnistes qui rejettent l'académisme et préconisent l'immédiateté et la fraîcheur, en particulier le portraitiste Michele Gordigiani et Cristiano Banti, qui le présente à des « personnages importants, surtout étrangers »[4], dont Sir William Falconer, propriétaire d'une villa à Pistoia, où il travaille vers 1866-1870. En 1867, il va à Paris avec les Falconer pour voir l'Exposition universelle et fait la connaissance d'Edgar Degas — qui séjourne souvent à Florence — Édouard Manet, Alfred Sisley, Gustave Caillebotte, mais son admiration va surtout à Camille Corot. Boldini produit au début de sa carrière quelques paysages et peint, en 1870, une série de fresques dans cette « villa La Falconiera », dont des panneaux muraux[1] dans un boudoir.

Il se lie également avec le critique Diego Martelli, qui contribua à populariser en Italie les principes de l'impressionnisme français.

En 1869, un parent des Falconer l'invite à Londres, où il étudie les grands portraitistes et les caricaturistes anglais, dont Thomas Gainsborough, exécute de nombreux portraits en petit format de dames de haut rang, qui lui valent ses premiers succès mondains, obtient de nombreuses commandes et fait de nombreux séjours dans cette ville jusqu'en 1874.

En 1871, il s'installe à Paris et prend un atelier près de la place Pigalle. Il travaille sous contrat d'exclusivité avec le marchand d'art Adolphe Goupil[1] « en s'inspirant de Watteau et de Fragonard dans le genre anecdotique de Meissonnier et Fortuny »[réf. nécessaire]. Boldini exécute pour Goupil des petits tableaux de genre[1] en costumes du XVIIIe siècle, brillamment colorés, qui ont un grand succès, mais on admire surtout ses portraits de femmes de la haute société, brillants et élégants, caractérisés par un coup de pinceau hardi et fluide. Il sera surnommé « le peintre de l'élégance »[5]. En 1874, un de ces tableaux est vendu 3 000 francs.

Il commence à portraiturer le Tout-Paris, expose au Salon, et le prix de ses tableaux arrive à doubler, puis grimpe à 25 000 francs.

Il expose au Salon de Mars en 1874[1] et l'année suivante, il voyage en Hollande où il découvre Frans Hals, rencontre décisive pour son art. Il expose régulièrement entre l'Allemagne, l'Angleterre et l'Italie[1]. Ces années là, il habite à Versailles avec son modèle qui est également sa compagne : Berthe[1].

Vers 1880, il intensifie sa production de pastels, s'éloigne des galeries Goupil qu'il quitte quelques années après[1]. John Singer Sargent dévoile son tableau Madame X, alors controversé dans le tout Paris ; face aux polémiques, le peintre américain préfère quitter Paris. Repartant à Londres, John Singer Sargent cède à Giovanni Boldini son atelier du 41, boulevard Berthier dans le 17e arrondissement[1].

En 1886, il réalise une première fois le Portrait de Giuseppe Verdi sur toile (Galerie d'art moderne de Milan) — il le lui donne sept ans plus tard à Milan — mais, insatisfait du résultat, il le refait au pastel le , en seulement cinq heures. Le peintre conserve d'abord le célèbre Portrait de Giuseppe Verdi à l'écharpe blanche et haut-de-forme pour le présenter lors des expositions universelles, de Paris en 1889, de Bruxelles en 1897 et à la première Biennale de Venise, pour le donner finalement à la galerie nationale d'Art moderne et contemporain de Rome en 1918.

Il peint le portrait de la chilienne Emiliana Concha de Ossa en 1888, œuvre maitresse de sa carrière marquant une évolution de son style, des dimensions utilisées et des ses influences ; le tableau est récompensé l'année suivante d'une Médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris[1]. En , il se rend avec Degas en Espagne et au Maroc, où ils sont impressionnés par Diego Vélasquez, Francisco de Goya et les deux Tiepolo.

À cette époque, en pleine gloire il devient un portraitiste recherché, peignant artistes ou riches héritières[6]. En 1892, il séjourne en Italie pour réaliser un autoportrait à la demande de la galerie des Offices de Florence (Sargent en fait autant en 1907).

En 1897, il expose à New York et peint les portraits entre autres notabilités, de Cornelius Vanderbilt et de Gertrude Vanderbilt Whitney. Il réalise ensuite le portrait de Marthe de Florian.

En 1900, il travaille à Palerme au Portrait de Franca Florio, qui « scandalise le mari du modèle qui impose des corrections moralisatrices draconiennes »[4]. Durant la Grande Guerre il séjourne à Nice puis se voit décoré de la Légion d'Honneur en 1919[6]. Dix ans plus tard à 86 ans, après avoir été un séducteur durant toute sa vie, il se marie finalement avec Emilia Cardona une journaliste bien plus jeune que lui[6].

Jusqu'en 1923-1924, Boldini produit nus, natures mortes, paysages de Venise, de Rome, de la province française, bien que son style « fleuri » et reflet de la Belle Époque ne fasse plus l'unanimité à l'époque[6]. Sa vue s'affaiblit et il meurt en 1931. Sa veuve, Émilie Cardona, épouse l'année suivante le sculpteur Francis La Monaca. Une exposition posthume à lieu à New York en 1933. Le Time écrit alors : « Il fut le peintre des soupers au champagne et des blouses en dentelle. Son art est aussi démodé que les guêpières[6]. » Même si ses tableaux sont dans de grands musées, sa réputation reste fluctuante[6].

Œuvres dans les collections publiques

Portrait du jeune Subercaseaux (1891), Ferrare, musée Giovanni Boldini.
Portrait de la marquise Casati (1914), Rome, galerie nationale d'Art moderne et contemporain.

Brésil

  • São Paulo, musée d'Art de São Paulo :
    • Portrait d'homme en chapeau haut-de-forme ou Le Poète Hanvin. L'homme du Figaro, vers 1895-1900, huile sur toile[7] ;
    • Jeune fille brune et autres personnages en plein air ou Promenade matinale. Portrait de dame, vers 1902-1905, huile sur toile[8].

France

Italie


Expositions

  • 2019, exposition Giovanni Boldini, Fundación Mapfre, Madrid, du au [16],[17].
  • 2022 : « Giovanni Boldini. Les plaisirs et les jours », Paris, Petit Palais, du au , première rétrospective de l'artiste en France[18].

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k et l Downton, p. 26.
  2. Dominique Païni, « Diamants sur canapés fin de siècle », art-critique.com, .
  3. Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 815.
  4. a b et c Trésors du musée de Sao Paulo - de Raphael à Corot, [catalogue de l'exposition du au ], Martigny, fondation Pierre Gianadda, 1988, pp. 208 à 214.
  5. Downton, p. 25.
  6. a b c d e et f Downton, p. 31.
  7. Reproduit p. 209 et 211 dans le catalogue de l'exposition de 1988.
  8. Reproduit pp. 212 et 215 dans le catalogue de l'exposition de 1988.
  9. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  10. « Joconde - catalogue - dictionnaires », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Robert de Montesquiou », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  12. « Madame Charles Max, 1896 - Giovanni Boldini », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
  13. « Autoportrait 1892 », sur ArtTribune (consulté le )
  14. « La Marquise Casati », sur Getty Images (consulté le )
  15. (en) « Portrait of Marthe Régnier », sur christies.com.
  16. Giovanni Boldini exposition
  17. Fundacion Mapfre.
  18. petitpalais.paris.fr.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes