Giovanni Bellini

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Giovanni Bellini
Autoportrait. v 1500 ? Huile sur bois, 34 × 26 cm. Musées du Capitole, Rome
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonyme
GiambellinoVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Maître
Élève
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
A influencé
Famille
Père
Fratrie
Gentile Bellini
Nicolosia Bellini (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Andrea Mantegna (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Le Doge Leonardo Loredano, ap. 1501. Huile sur bois, 61 × 45 cm. National Gallery, Londres
La Vierge et l'Enfant avec quatre saints, 1505. Huile sur bois (transposée sur toile) 500 × 235 cm. église San Zaccaria, Venise.
L'ivresse de Noé, v. 1515. Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon
Le Sang du Rédempteur, v. 1460. Peinture à l'œuf sur bois, 47 × 37 cm. National Gallery. Londres

Giovanni Bellini dit Giambellino (né à Venise, entre 1425 et 1433 - Venise, ) est un peintre italien de la Renaissance, considéré comme le précurseur de l'école vénitienne, dont l'œuvre marque la rupture définitive avec le style gothique, par son attachement à la rigueur géométrique, à travers des peintures qui effacent la différence entre monde sacré et profane.

Fils de Iacopo Bellini (1400-1470), Giovanni Bellini incarne avec un talent extraordinaire l’esprit de la Renaissance italienne, mais toujours d’une manière adaptée aux traditions et aux goûts du milieu local.

Biographie

Giovanni Bellini naît à Venise, ville dans laquelle il révèle petit à petit son art, pour finalement être reconnu comme le plus grand des Bellini.

Les apprentissages

C’est dans l’atelier paternel que Giovanni apprend son métier de peintre. Il fait par la suite connaissance avec le milieu savant et novateur de Padoue, et ce à travers l’art de son beau-frère Andrea Mantegna, qui épouse sa sœur Nicolosia Bellini en 1453, et qui devait le marquer profondément. Plus tard, le coloris de Giovanni est plus profond, plus homogène et joue déjà un grand rôle dans la représentation du relief. Il y a plus d’humanité dans les sentiments exprimés, tendresse, joie ou douleur. La nature est représentée, ce qui est nouveau : souvent les compositions se détachent sur un fond de paysage où l’on reconnaît la campagne ou les collines de Vénétie.

Les premiers ouvrages sont des petits panneaux peints alors qu’il n’a que 21 ans, telle la Pietà, qui groupe, selon un thème fréquent chez les Bellini, les figures de la Vierge, de Saint Jean l’Évangéliste et du Christ au Tombeau. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. C’est à 31 ans que Giovanni commence à multiplier les variations sur un thème qu’il ne cessera d’exploiter : celui de la Vierge à l’Enfant.

Les travaux plus ambitieux

S’étant fait connaître par ces ouvrages, il se voit confier lors de ses 36 ans, des travaux plus ambitieux. Ainsi, le polyptyque de saint Vincent Ferrer est une des grandes entreprises de Giovanni.

C’est entre 1470 et 1475 que Bellini doit se rendre à Rimini pour peindre le retable de San Francesco qui marque un tournant capital dans sa carrière. Les années suivantes donneront à Bellini l’épanouissement de ses moyens. Cette période est celle de l’équilibre entre la forme et les couleurs, plus belles les unes que les autres.

Un climat spirituel se fait ressentir et une certaine poésie émane du paysage. Son importance est primordiale dans plusieurs panneaux peints entre la 46e et 56e année du peintre, tels le Saint François recevant les stigmates et la lumineuse Transfiguration ; plus tardive est l’Allégorie mystique des Offices.

Les grands retables

Vers 1480 et pour une période de 10 ans, Bellini peint pour des églises vénitiennes deux de ses grands retables. Pour exemple, le retable de San Giobbe représente six figures de saints encadrant une Vierge à l’Enfant assise sur un trône au bas duquel jouent trois anges musiciens.

En cette même année, Bellini reprend le thème vénitien de la conversation sacrée avec la Madone des Frari, encore en place à l’église des Frari à Venise, et dans laquelle on retrouve également l’Assomption du Titien.

Vers la fin du siècle, la clientèle de Bellini lui fait peindre de nombreuses madones de petit format. Le thème de la conversation sacrée revient dans plusieurs tableaux.

Le contact avec la jeune génération (Giorgione et Titien)

Repoussé à l’idée de réchauffer les formules qui lui avaient assuré le succès, Bellini sait renouveler son inspiration et son langage, tirant profit de ses contacts avec de jeunes peintres tels que Giorgione et Titien. C’est ainsi que le Baptême du Christ lie plus étroitement visages et paysages, les tons chauds prédominent. En 1513 Giovanni Bellini signe le Saint Jérôme lisant avec saint Christophe, l’influence de Titien s’y affirme, tout comme dans l’Ivresse de Noé.

L’année suivante, Bellini aborde le domaine mythologique avec le Festin des Dieux que Titien remania plus tard.

C’est aux dernières années du peintre qu’appartient quelques-uns de ses plus beaux portraits, comme le doge de Venise, Leonardo Loredano, et le présumé Pietro de Hampton Court.

Bellini ne fait peut-être pas figure de révolutionnaire, mais le retentissement de son œuvre est capital. Aux autres peintres vénitiens, il enseigne l’épanouissement de la forme, les ressources de la couleur, le goût de la nature et l’expression du sentiment. Dans son atelier, il forme de nombreux élèves, dont certains vont travailler sur la terre ferme (en dehors de Venise). Dans la première moitié du XVIe siècle, beaucoup de peintres subiront encore l’attrait de sa manière.

Principales œuvres

À Venise[1]

Montage du retable de San Giobbe. 1487, huile bois, 471 × 258 cm) sur son autel renaissance (1493). Gallerie dell' Accademia [2]
  • La Transfiguration du Christ, 1455, bois, 133 × 90,3 cm, Musée Correr, partie supérieure mutilée. Proviendrait de l'Église San Giobbe
  • Le Christ mort soutenu par deux anges, v. 1455-1460, bois, 64,5 × 50 cm, Musée Correr
  • Polyptyque de saint Vincent Ferrier (dominicain espagnol), 1464, en neuf compartiments, Basilique Santi Giovanni e Paolo :
    • Registre central grandes figures : Saint Vincent, Saint Christophe à gauche, Saint Sébastien à droite.
    • Compartiments supérieurs : le Christ mort porté par les anges, l’Archange Gabriel et la Vierge de l’Annonciation sur les côtés
    • Estrade : des miracles de saint Vincent : Le saint sauve une femme du fleuve et protège une femme et un enfant d’un effondrement à gauche ; la Prédication de Tolède où le saint ressuscite deux morts pour qu’ils témoignent des vérités qu’il prêche, au centre ; Le saint ressuscite un enfant et libère des prisonniers à droite
  • Présentation de Jésus au temple, fin années 1470, bois, 80 × 105 cm, Pinacothèque de la Fondation Querini-Stampalia[3]
  • Triptyque dei Frari, 1488, Église Santa Maria Gloriosa dei Frari
  • Le Repas des pélerins d'Emmaüs, 1490, toile, 272 × 355 cm, Église San Salvador
  • Le Baptême du Christ, 1500-1502, église San Corona
  • La Vierge et l'Enfant avec quatre saints, 1505, retable, huile sur bois, reportée sur toile, 402 × 273 cm, Église San Zaccaria
Gallerie dell'Accademia
  • Vierge à l'Enfant debout bénissant, première moitié des années 1480, bois, 60 × 78 cm, offert par Girolamo Contarini.
  • Vierge aux chérubins rouges, 1485, bois, 77 × 60 cm. Provient de la Scuola della Carità.
  • Vierge aux arbrisseaux, datée 1487, bois, 71 × 58 cm
  • Allégories décoratives (meuble de toilette ?), 1490, bois
    • Mélancolie, bois, 34 × 22 cm,
    • Prudencce ou Vanité, bois, 34 × 22 cm
    • Bacchus, bois, 32 × 22 cm, 34 × 22 cm
    • Envie ?, bois, 34 × 22 cm
    • Fortuna Inconstans
  • La Vierge à l'Enfant avec deux saintes, v. 1490-1495, bois, 107 × 58 cm
  • Retable de saint Job (san Giobbe) ou La Sainte Conversation, v. 1497, huile sur bois, 471 × 259 cm
  • Vierge à l'Enfant entre saint Jean-Baptiste et une sainte, dite aussi Sainte Conversation Giovanelli, avt 1504, bois, 54 × 76 cm
  • Pietà, dite Pietà Donà dalle Rose, début XVIe, bois, 63 × 87 cm

Ailleurs en Italie

Le Baptême du Christ (1500-1502), huile sur toile, 400 × 263 cm. Santa Corona, Vicenza

En Europe

Aux États-Unis

Le Festin des dieux , National Gallery, Washington DC

Notes et références

  1. Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 70-83
  2. Rendue célèbre par la prédication de saint Bernardin de Sienne. Reconstruite en style Renaissance et reconsacrée en 1493 par l'architecte Pietro Lombardo avec cet autel. La Pala di San Giobbe (Retable de saint Job) de Giovanni Bellini, huile sur panneau de bois, 471 × 258 cm, peinte selon les auteurs entre 1470 et 1500, est actuellement conservée aux Gallerie dell' Accademia à Venise
  3. Fondation Querini-Stampalia
  4. Pieta, Bergame
  5. Madone Alzano
  6. (en) John Murdoch, The Courtauld Gallery : à Somerset House, Thames & Hudson, (ISBN 0-500-28091-6), p. 33
  7. Musée Thyssen-Bornemisza
  8. Musée Jacquemart-André
  9. a et b Marc-Édouard Gautier (dir.), Splendeur de l'enluminure. Le roi René et les livres, Ville d'Angers / Actes Sud, , 416 p. (ISBN 978-2-7427-8611-4), p. 216-223 et 226-229

Voir aussi

Bibliographie

  • Anchise Tempestini, Giovanni Bellini, Gallimard, coll. « Maîtres de l'art », , 196 p. (ISBN 978-2070116621)
  • (en) Rona Goffen, Giovanni Bellini, Yale University Press, , 352 p. (ISBN 978-0300043341)
  • (en) Oskar Batschmann, Giovanni Bellini, London, Reaktion Books, 2008

Catalogues d'exposition

Articles connexes

Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite :
Page ?? - édition 1568

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