François Camé

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François Camé
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François Camé, né le à Nancy (54), est un chef d’entreprise, journaliste et auteur français. Grand reporter à Libération, directeur de l’information de Charlie Hebdo, puis directeur de la rédaction du magazine Futur(e)s, il dirige depuis 2004 l’agence ETIK-PRESSE, spécialisée dans le conseil en développement durable et communication.

Biographie

Après une licence de lettres et une licence d’histoire, il intègre l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, dont il sort en .

Carrière

En 1981, François Camé crée et dirige avec Hervé Kempf une radio libre : Je t’aime FM, issue de Radio Corsaire.

Libération

En 1982, il entre au service social de Libération où il collabore notamment avec Maurice Najman. Il couvre les principaux conflits sociaux de l’époque et séjourne, à ce titre, trois semaines dans l’usine Talbot occupée par des grévistes en . Défenseur du « reportage macroéconomique », il publie, en 1984, une série d’enquêtes de terrain sur la reprise économique aux États-Unis ainsi que plusieurs interviews de grands économistes (Milton Friedman, Paul Samuelson, John Kenneth Galbraith) et différents reportages internationaux[1]. En 1986, F. Camé devient chef du service Économie Internationale. Il couvre notamment les grandes réunions internationales (OPEP, G7, FMI, Banque mondiale, négociations du Gatt – OMC). Il révèlera, en 1989, le dessous des négociations du Sommet de Paris ainsi que le contenu des « accords du Louvre », qui fixaient alors les objectifs du G7 en matière de changes internationaux[2],[3]. En 1989, il est nommé grand reporter et correspondant de guerre. Le , il est notamment le seul journaliste au monde à suivre et raconter le passage à l’Ouest de centaines de milliers de citoyens de la RDA qui, réfugiés en Hongrie, traversent alors la frontière autrichienne – et marquent ainsi la fin du « rideau de fer », deux mois avant la chute du mur de Berlin. Il couvrira également la révolution roumaine, l’ouverture à l’Est et la chute du communisme, les deux putschs de Moscou (1991 et 1993), le sanglant conflit du Karabakh, la montée de l’intégrisme musulman, le conflit israélo-palestinien, la guerre en Yougoslavie, et la première guerre du Golfe, à la fin de laquelle il est fait prisonnier par les Irakiens[4],[5]. En 1995-1996, il est élu au Conseil de surveillance de Libération, comme représentant de l’actionnariat salarié. Il négociera avec Jérôme Seydoux et Eduardo Malone les conditions d’une reprise du titre par le groupe Chargeurs ; l’accord final préservant une part au capital et l’indépendance rédactionnelle des personnels.

Charlie Hebdo

Quittant Libération, François Camé devient, en , directeur de l’information à Charlie Hebdo. Il y côtoie notamment Gébé, dessinateur et créateur de la bande dessinée L'An 01, Charb, Luz, Cavanna, etc. Le développement de l’information, la mise en place d’une nouvelle politique éditoriale, la publication de nombreux « scoops » (sur la stérilisation des enfants handicapés en France, l’affaire Elf[6], etc.) et quelques « coups » retentissants[7] permettent de doubler les ventes, en 3 ans. Des désaccords avec Philippe Val le conduisent à quitter Charlie Hebdo en [8].

FUTUR(e)s

Début 2000, Alain Fabarez, patron et propriétaire de Agefi Groupe (Suisse), demande à François Camé de concevoir un nouveau mensuel dédié aux conséquences sociales, économiques et financières de la révolution technologique en cours[9]. Après des débuts prometteurs, le mensuel – volontairement haut de gamme, et assez visionnaire[10] - est victime de la crise du marché publicitaire et cesse sa parution, au 9e numéro[11].

Etik-Presse

En 2004, François Camé crée, avec Philippe Abellard, l’agence ETIK-PRESSE, entreprise de Conseil en développement durable et Communication[12].

Publications

Le Jour le plus bas : Histoire de la grande crise financière des années 80. François Camé et Frédéric Filloux. Éditions Jean-Claude Lattes, 1988. (ISBN 270960678X)

Notes et références

  1. En 1984, lors d’un séjour dans le Nord de la Norvège, François Camé parvient à passer le rideau de fer en fraude, et à se rendre jusqu’à la centrale hydroélectrique de Boris Gleb, en Union soviétique. Son reportage, publié dans Libération en juin 1984 (« Notre taupe dans la toundra »), inspirera notamment certains passages d’un polar de SAS : « Rendez-vous à Boris Gleb ».
  2. En 1989, à l’occasion du Sommet de Paris du G7, François Camé publie dans Libération le seul reportage réalisé sur les réunions de sherpas du G7, auxquelles il a pu assister de l’intérieur (« L’histoire secrète du Sommet de Paris », Libération. 17 juillet 1989). Cet article suscitera 2 protestations officielles de pays du G7, auprès du gouvernement français.
  3. « L’histoire secrète du Sommet de Paris ». Libération, 17 juillet 1989. Cité dans : http://g7.sciencespo-lyon.fr/ETU/instit.html
  4. Envoyé spécial de Libération durant la « première » guerre du Golfe (Arabie saoudite), François Camé est capturé par les Irakiens, en février 1991, alors qu’il tente de se rendre clandestinement à Bassora pour couvrir la rébellion chiite contre le régime de Saddam Hussein. Il restera ainsi détenu durant 12 jours, en compagnie d’autres journalistes français, américains, norvégiens et italiens.
  5. La disparition de 27 journalistes, à la fin de la guerre du golfe : http://guerredugolfe.free.fr/mars.htm
  6. Affaire Elf : lettre ouverte de F. Camé à Eva Joly, dans Charlie Hebdo : http://cyberlien.free.fr/E%20JOLY%20TRICHE.htm
  7. En décembre 1998, alors que Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen se déchirent sur la propriété du parti, François Camé dépose la « marque » Front national à l’Inpi, au nom de Charlie Hebdo. Il rendra officiellement cette « marque » aux anciens résistants du réseau Front national : http://www.charliehebdo.fr/historique.html
  8. Sur le départ de François Camé de Charlie Hebdo : http://valestderetour.wordpress.com/2008/09/10/la-val-qui-rit/#more-594 http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20030211.OBS6641/val-se-comporte-comme-les-patrons-qu-il-denonce.html
  9. Un portrait, réalisé lors du lancement de Futur(e)s. « François Camé, aiguilleur ». Stratégies, 20 octobre 2000. http://www.strategies.fr/articles/r15163W/francois-came-aiguilleur.html
  10. F. Camé, cité parmi les 169 « éclaireurs du futur » par le blog « chasseurs de tendances » : http://chasseursdetendances.blogspot.fr/
  11. Sur les difficultés du magazine Futur(e)s : http://www.transfert.net/Futur-e-s-a-t-il-de-l-avenir
  12. François Camé, cité comme contre-exemple dans « Les journalistes aiment-ils l’argent ? ». Médias. http://www.revue-medias.com/les-journalistes-aiment-ils-l,617.html