Ermitage de Saint-Pancrace

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Ermitage de Saint-Pancrace
Image illustrative de l’article Ermitage de Saint-Pancrace
Présentation
Culte Catholique romain
Type ermitage
Début de la construction XVIIe siècle
Style dominant Style roman tardif
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1995)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Ville Grambois
Coordonnées 43° 46′ 55″ nord, 5° 35′ 45″ est
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Ermitage de Saint-Pancrace
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Ermitage de Saint-Pancrace

L'ermitage de Saint-Pancrace, sur la commune de Grambois dans le département français de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est un ancien édifice monacal inscrit aux monuments historiques[1].

Il est situé sur le domaine du château de Pradine. Propriété privée, l'édifice ainsi que la chapelle et le cimetière ne se visitent pas.

Description[modifier | modifier le code]

L'ermitage est situé au nord du village, sur la route de Vitrolles-en-Luberon[2].

Il fut bâti au XVIIe siècle et habité jusqu'à la Révolution française. La chapelle médiévale accolée à l'édifice est datée du XIVe siècle et a été prolongée au XVIIIe siècle par un porche comportant des fresques réalisées en utilisant les techniques du Quattrocento[3]. Elles représentent une piéta, l'adoration des bergers et des rois, et un Sermon dans la montagne. Cet ermitage et sa chapelle ont été remaniés plusieurs fois au cours des siècles. La chapelle comprend quatre travées qui se terminent par un chevet plat[4]. Des chapelles latérales ont été aménagées par le percement des arcades aveugles. L'entrée est précédée d'un auvent orné de fresques[5].

Fresques[modifier | modifier le code]

Les trois fresques peintes dans le narthex de la chapelle Saint Pancrace ainsi que les décorations de l'ensemble datent de 1912.

Georges Dufrénoy a peint une piéta sur le pan ouest du porche. L'artiste a volontairement accentué l'intensité dramatique de la scène sur une lumière de ciel d'orage. À la différence d'une pietà classique où la Vierge est représentée avec le corps du Christ sur les genoux, le christ est ici allongé sur un suaire, pieds croisés alors que la vierge semble juger de son état en lui posant la main sur le cœur. Sur la gauche, un groupe de femmes pleure sa mort et un vieil homme est agenouillé au pied du corps. À droite de la fresque, un saint et quelques fidèles se lamentent surplombés par des anges en larme. Le critique d'art Joachim Gasquet a écrit à propos de cette fresque : « tout y est d'une intensité dramatique qui fait songer au Tintoret, d'un pathétique qui s'apparente on ne sait comment, à quelques phrases désespérée d'une symphonie de Beethoven[réf. nécessaire] ».

Alfred Lombard a peint un sermon dans la montagne. Cette fresque est placée entre les deux autres. On y voit sous un ciel bleu foncé, le christ vêtu de rouge, assis sur une butte, la main gauche tendu vers un auditoire attentif constitué de plusieurs couches sociales différentes. Sur la gauche, une femme habillée de vert, une rose dans la main droite se tient la tête.

Pierre Girieud a peint L'Adoration des bergers et des rois proche de l'entrée de la chapelle. Dans un paysage exotique et luxuriant, la vierge présente l'enfant Jésus sur ses genoux, à des bergers et des rois venus le voir. Cette fresque très colorée met en scène une multitude de personnage, notamment un roi au centre agenouillé et présentant un trésor, derrière lequel se tient un esclave tenant une vasque. À droite, un prince sur un chameau et derrière la vierge, dieu en observateur. Une large surface de la fresque en bas au centre a disparu.

Cimetière[modifier | modifier le code]

À l'est de l'ermitage, le cimetière du XIXe siècle est délimité par un vaste enclos carré tracé au milieu des cyprès. Cinq mausolées sculptés par des artistes de Marseille y siègent, contenant les restes de la famille Bonnin, Bec et Fitch-Douglas. Une pyramide de six mètres de haut abrite le corps de la jeune filleule de Joseph Bonnin. Joséphine Bonnin est morte à Genève à l'âge de 28 ans. Sur chaque face de la pyramide était gravé un poème à sa mémoire, on peut y lire :

Plaque 1

ci-git qui pour la terre avait trop de vertus
le ciel en fut jaloux, le ciel nous l'a ravie
ses charmes ont péri … mais son âme affranchie
est au sein de son dieu … ah! ne la pleurez plus.
— par son frère

Plaque 2

Hélas de mon bonheur la fortune jalouse
à peine encore formé a brisé les doux nœuds
qui m'unissaient à la plus tendre épouse
lui survivre est pour moi le sort le plus affreux.
elle n'est plus! enfants infortunés
tous les ans pour gémir en ces lieux amenés
un cri religieux, le cri de la nature
vous dit : pleurez, priez sur cette sépulture.
Tristes regrets alimentez mon âme
douleur règne ou siégeait autrefois le bonheur!
ce n'est en expirant que s'eteindra la flamme
que ces rares vertus firent naitre en mon cœur.

Plaque 3

Rose qu'embellissaient mes soins et la nature
tu fus quelques instants ma plus chère parure
du terrible aquilon l'indomptable fureur
sur sa tige arracha la plus aimable fleur.
ce n'est pas sur mon sein qu'elle perdit la vie
loin de moi se flétrie cette fleur si chérie.
Rose tu fus pour moi l'image du bonheur
et ta tige épineuse est toujours sur mon cœur.
Sur ta couche de mort rouvre encore ta paupière
sens tomber sur ton cœur les larmes de ta mère.

Plaque 4

Il est un sentiment pour l'âme ineffaçable
des regrets eternels de trop juste douleurs:
cet objet tant aimé qui fait couler nos pleurs
en a rendu pour moi la source intarissable.
— par sa mère

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00135631, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Jules Courtet, op. cit., p. 172.
  3. Ce procédé consiste à utiliser des couleurs délayées à l'eau sur un enduit de mortier frais qu'un maçon applique au fur et à mesure que le fresquiste travaille.
  4. Robert Bailly, op. cit., p. 202.
  5. Robert Bailly, op. cit., p. 203.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Avignon, 1876.
  • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Avignon, Éd. A. Barthélemy, 1986.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]