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Assemblées de Frères

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Assemblées de Frères
Image illustrative de l’article Assemblées de Frères
Une congrégation de Plymouth Brethren

Repères historiques
Fondation vers 1820, Dublin, Irlande
Fondateur(s) George Müller, Henry Craik, John Nelson Darby
Fiche d'identité
Courant religieux Christianisme non confessionnel
Localisation Monde

Les Assemblées de Frères ou Plymouth Brethren ou encore Frères de Plymouth sont un mouvement chrétien non confessionnel né à Dublin vers 1820. Il a connu une importante scission en 1848 qui a abouti à distinguer un courant « ouvert » d'une part, les « Frères Larges » (Open Brethren), et un courant « exclusif » d'autre part, appelé aussi « darbyste ». La branche la plus « étroite » a suivi John Nelson Darby (1800-1882) et la branche plus ouverte des leaders comme George Müller (1805-1898) et Henry Craik (1805-1866).

En France, une branche du mouvement est surveillée par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires depuis 2005.

Les Assemblées de Frères trouvent leur origine dans les années 1820 à Dublin où de jeunes chrétiens se retrouvent pour étudier la Bible et revenir à la simplicité de l'Église primitive[1]. Parmi ces jeunes, il y avait John Gifford Bellett, Francis Hutchinson, Edward Cronin[2]. L’étude des prophéties bibliques prend une place importante dans un contexte de peurs liées notamment aux conséquences de la Révolution française et des guerres napoléoniennes. On y parle déjà de la restauration d’Israël et de se préparer au retour de Jésus-Christ. Ils provenaient d’Églises différentes et voulaient manifester l’unité des chrétiens. Leur compréhension du sacerdoce universel les amène à rejeter la distinction « clergé-laïc ».

L’assemblée à Plymouth est fondée en 1831[3]. En 1832, le périodique Christian Witness y est créé, faisant ainsi connaître cette Assemblée et le réseau qui commence à se tisser, d’où le nom « Frères de Plymouth ».

En 1832, Henry Craik et George Müller démarrent un groupe à Bristol qui sera organisé en sous-groupes selon les âges[4]. Müller sera également à l’origine de la fondation d'orphelinats dans la ville[5].

En 1840, John Nelson Darby, un prêtre irlandais, quitte l’Église anglicane en Irlande pour rejoindre le mouvement à Dublin comme prédicateur [6]. Il visitera divers pays comme les Îles Britanniques, la Suisse ou encore la France. Mais, dans plusieurs domaines, ses positions provoqueront une forte contestation notamment sur sa conception de l’apostasie de la chrétienté et son soutien au baptême des enfants [7]. En 1848, le mouvement des Frères se divisa en deux branches[8]. L’aile « ouverte » de George Müller, Henry Craik et Robert Chapman et l’aile « exclusive » de John Nelson Darby [9].

Malgré ces tensions, les Églises se développeront et l’élan missionnaire, à la suite de Groves, se déploiera dans de nombreuses nations. En Grande-Bretagne, le Réveil de 1859 bénéficia à l’ensemble des évangéliques et permit une croissance forte des Assemblées de Frères. Le mouvement se développa par la suite en Europe et dans tous les pays anglo-saxons. Il s'implanta aussi en Afrique, en Amérique latine, et en Asie au XXe siècle[10].

Frères larges

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Les frères « larges » qui, lors de la séparation, sont devenus des « assemblées chrétiennes » et ont suivi les enseignements de George Müller, Henry Craik et Robert Cleaver Chapman [9],[11]. Ils donnent plus d'autonomie aux Églises locales, sont plus ouverts aux autres croyants et aux changements doctrinaux, et sont plus actifs dans l'évangélisation. Le mouvement a une théologie évangélique[12].

En France, les églises du mouvement deviendront les Communautés et assemblées évangéliques de France [13]. En Suisse, l’Union des Assemblées et Églises évangéliques en Suisse romande est devenue la Fédération romande d'Églises évangéliques en 2006[14].

Leur nombre est évalué à 2,06 millions en 2011 dans le monde[15].

L’organisation International Brethren Conferences on Mission a été fondée en 1993 à Singapour par des unions d’églises de divers pays[16]. Selon un recensement de l’IBCM Network publié en 2020, elles auraient 40000 églises et 2 700 000 membres dans 155 pays[17].

Frères étroits / exclusifs

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Les frères « étroits » sont restés attachés à la doctrine de Darby[11]. Ils sont plus interdépendants, plus conservateurs avec une propension à un code vestimentaire, très attachés à la spontanéité du culte et des prédications. Ils forment plusieurs cercles de communion plus ou moins cloisonnés, des plus modérés aux plus étroits[18].

Le mouvement présente une diversité importante. La théologie des courants les plus conservateurs est protestante et reconnait le baptême des enfants[18]. Environ 40 000 en 2012 dans le monde, les frères « étroits » sont souvent qualifiés de darbystes, mais ne se désignent eux-mêmes que rarement ainsi[19].

Le mouvement se définit comme chrétien non confessionnel[20].

En 2005, les Frères de Plymouth darbystes, la branche conservatrice de tendance « étroite », sont critiqués par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) qui s’inquiéte du sort des enfants, coupés du monde selon des témoignages de l’époque. En 2006, une commission d’enquête parlementaire reprend les critiques de ce mouvement[21]. En 2022, ce mouvement est de nouveau soupçonné de dérives sectaires par la Miviludes[22].

Articles connexes

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Notes et références

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Références

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  1. Stephen Hunt, Handbook of Global Contemporary Christianity: Movements, Institutions, and Allegiance, BRILL, Leiden, 2016, p. 362
  2. (en) Massimo Introvigne, The Plymouth Brethren, USA, Oxford University Press, , p.31.
  3. George Thomas Kurian, Mark A. Lamport, Encyclopedia of Christianity in the United States, Volume 5, Rowman & Littlefield, USA, 2016, p. 684
  4. Introvigne 2018, p. 40-41.
  5. BBC, Museum opens for Bristol orphanage founder George Müller, bbc.com, UK, 4 septembre 2019
  6. William H. Brackney, Historical Dictionary of Radical Christianity, Scarecrow Press, USA, 2012, p. 99
  7. Ian S. Markham, The Blackwell Companion to the Theologians, 2 Volume Set, John Wiley & Sons, USA, 2009, p. 42
  8. Mark A. Lamport, Encyclopedia of Christianity in the Global South, Volume 2, Rowman & Littlefield, USA, 2018, p. 641
  9. a et b (en) Samuel S. Hill, Charles H. Lippy et Charles Reagan Wilson, Encyclopedia of Religion in the South, USA, Mercer University Press, , p.246.
  10. (en) J. Gordon Melton et Martin Baumann, Religions of the World : A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, USA, ABC-CLIO, , p.606.
  11. a et b Melton et Baumann 2010, p. 609.
  12. Sébastien Fath, Du ghetto au réseau: Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, Genève, 2005, p. 132
  13. Serge Carrel, Sylvain Aharonian raconte l’histoire des «frères larges» en France, lafree.info, Suisse, 28 juin 2018
  14. Evangéliques info, La FEEL et les AESR unissent leurs destinées, evangeliques.info, Suisse, 25 novembre 2006
  15. Stephen Hunt, Handbook of Global Contemporary Christianity: Movements, Institutions, and Allegiance, BRILL, Leiden, 2016, p. 360
  16. Neil T. R. Dickson, Tim Grass, The Growth of the Brethren Movement: National and International Experiences, Wipf and Stock Publishers, USA, 2006, p. 9
  17. IBCM, IBCM Network, ibcm.net, UK, consulté le 22 août 2020
  18. a et b Introvigne 2018, p. 81.
  19. Charles E. Farhadian, Introducing World Christianity, John Wiley & Sons, USA, 2012, p. 215
  20. James Harding, Babylon and the Brethren: The Use and Influence of the Whore of Babylon Motif in the Christian Brethren Movement, 1829-1900, Wipf and Stock Publishers, USA, 2015, p. 74
  21. « Les Frères de Plymouth ou la religion de l’entre-soi » Accès libre, sur Le Progrès, (consulté le )
  22. Ronan Folgoas, « Pseudo-guérisseurs, «masculinistes», ultra-féministes… ces nouveaux gourous 2.0 qui inquiètent la Miviludes » Accès libre, sur leparisien.fr, (consulté le )

Bibliographie

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  • (en) Robert H. Baylis, My people: the story of those Christians sometimes called Plymouth Brethren, Harold Shaw Publishers, Wheaton, 1995, 336 p. (ISBN 978-0877885771)
  • (en) F. Roy Coad, A history of the Brethren movement: its origins, its worldwide development and its significance for the present day, Regent College Publishing, Vancouver, 2001, 327 p. (ISBN 1573831832) (1re édition, Paternoster Press, 1968)
  • (en) Neil Dickson, Tim Grass, The growth of the Brethren Movement: national and international experiences: essays in honour of Harold H. Rowdon, Wipf & Stock Publishers, Eugene, 2006 (ISBN 9781556351174)
  • (en) Tim Grass, Gathering to His name: the story of the Open Brethren in Britain and Ireland, Paternoster, Milton Keynes, 2006, 589 p. (ISBN 1842272209).
  • Sylvain Aharonian, Les frères larges en France métropolitaine, Socio-histoire d'un mouvement évangélique de 1850 à 2010, préface de Jean-Paul Willaime, Collection Cerf Patrimoines, Cerf, Paris, 2017, 648 pages.
  • Christian Maillebouis, Vie et pensées d’un darbyste, A. Dentan : 1805-1873, Mazet-Saint-Voy, Société d’histoire de la montagne, 1991, 174 p.
  • Christian Maillebouis, « Influences darbystes au Mazet-Saint-Voy, dans la deuxième moitié du XIXe siècle », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, 2003, p. 289-357.
  • Christian Maillebouis, « Sur l’implantation du “darbysme” en France au XXe siècle », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, vol. 159, 2013, p. 329‑364.
  • Christian Maillebouis, « Le plateau du nord Mézenc, terre d’élection du darbysme français », Cahiers de la Haute-Loire, 2016, p. 211‑261.
  • Christian Maillebouis, « Assemblées darbystes », dans Anne-Laure Zwilling (dir.), Les minorités religieuses en France, un état des lieux, Paris, CNRS, 2018, p. 964‑979.
  • (en) Harold Hamlyn Rowdon, The origins of the Brethren, 1825–1850, Pickering and Inglis, Londres, 1967, 323 p. (ISBN 0720800005)
  • Alfred Kuen, L’audace de la foi : George Müller, Édition Emmaüs, Saint-Légier, 1982, 175 p. (ISBN 9782828700225)
  • La série d’articles de Jean-Pierre Bory publiés par la revue Servir en l’attendant, à [lire en ligne]
  • "Le monde attend derrière la porte", roman ado, Thierry Magnier, 2004, inspiré par la communauté des "Frères de Plymouth" N° 4, dits aussi "Frères exclusifs" ou "Purs"
  • Histoire des protestants en France, Fayard, 2012

Liens externes

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