Antoine d'Orléans (1824-1890)
Grade militaire |
Maréchal de camp Capitaine général espagnol |
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Conflits | Conquête de l’Algérie |
Titulature |
prince du sang duc de Montpensier infant d'Espagne duc de Galliera |
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Dynastie |
maison d'Orléans maison d'Orléans-Galliera (fondateur) |
Nom de naissance | Antoine Marie Philippe Louis d’Orléans |
Naissance |
Neuilly-sur-Seine (France) |
Décès |
(à 65 ans) Sanlúcar de Barrameda (Espagne) |
Sépulture | Panthéon des Infants du monastère de L’Escurial |
Père | Louis-Philippe Ier, roi des Français |
Mère | Marie-Amélie de Naples et de Sicile |
Conjoint | Luisa Fernanda de Borbón |
Enfants |
Marie-Isabelle Marie-Amélie Marie-Christine María de la Regla Ferdinand María de las Mercedes Philippe-Raymond Antoine Louis-Marie |
Religion | catholicisme romain |
Signature
Antoine Marie Philippe Louis d’Orléans, duc de Montpensier, devenu don Antonio de Orleans, infant d'Espagne par son mariage et duc de Galliera après la renonciation de la duchesse Maria de Brignole-Sale, est né le à Neuilly-sur-Seine, en France, et mort le , à Sanlúcar de Barrameda, en Espagne.
Il est un prince franco-espagnol et un fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et de son épouse Marie-Amélie de Bourbon-Siciles.
Membre de la maison capétienne d’Orléans, il est le fondateur de la branche d'Orléans-Bourbon, appelée par la suite d'Orléans-Galliera.
Famille
Famille et mariage
Le prince Antoine est le dernier et dixième enfant du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles.
Né le au château de Neuilly, Antoine est baptisé en la chapelle du château des Tuileries le suivant. Ses parrain et marraine sont Louis, duc d'Angoulême et son épouse Marie-Thérèse de France[1].
Le , le duc de Montpensier épouse l’infante espagnole Louise-Fernande de Bourbon (1832-1897), fille du roi Ferdinand VII d’Espagne (1784-1833) et de sa quatrième épouse Marie-Christine de Bourbon, princesse des Deux-Siciles.
Il s’agit là d’un mariage prestigieux car la princesse Louise-Fernande est alors l’héritière présomptive de sa sœur, la jeune reine Isabelle II d’Espagne (1830-1904), elle-même mariée à un prince réputé impuissant. Le duc de Montpensier s'établit en Espagne, est naturalisé espagnol et déclaré infant d'Espagne le . Ses enfants, successibles sur le trône d'Espagne, sont également titrés infants d'Espagne[1]. Antoine d'Orléans et Louise-Fernande sont les fondateurs de la Maison d'Orléans-Galliera[2].
Postérité
Le couple a dix enfants, mais seulement six d’entre eux atteignent l’âge de quatorze ans[3],[4] :
- Marie-Isabelle d’Orléans (1848-1919), qui épouse son cousin germain Philippe d’Orléans (1838-1894), comte de Paris et prétendant au trône de France sous le nom de Philippe VII.
- Marie-Amélie d'Orléans (1851-1870), célibataire.
- Marie-Christine d’Orléans (1852-1879) qui se fiance au roi Alphonse XII d’Espagne après la mort de sa jeune sœur Mercedes mais qui meurt avant la célébration des noces.
- Marie de la Regla d’Orléans (1856-1861).
- Un enfant mort-né le [5].
- Ferdinand d’Orléans (1859-1873).
- Marie de las Mercedes d’Orléans (1860-1878) qui épouse son cousin germain le roi Alphonse XII d’Espagne mais meurt avant d’avoir donné au roi un enfant.
- Philippe-Raymond- Marie d’Orléans (1862-1864).
- Antoine d’Orléans (1866-1930), infant d’Espagne et duc de Galliera (en Italie), qui s’unit à sa cousine germaine l’infante Marie-Eulalie d’Espagne (1864-1958), fille de la reine Isabelle II. Volage et dépensier, le duc de Galliera a notamment pour maîtresse Marie-Louise Le Manac'h.
- Louis-Marie-Philippe-Antoine d’Orléans (1867-1874).
Biographie
Premières années
Son père Louis-Philippe est proclamé roi des Français le . Deux ans plus tard, en 1832, l'homme de lettres Antoine Tenant de Latour devient son précepteur[6].
En 1842, après ses études au collège Henri-IV, où il était pensionnaire comme son frère Henri duc d'Aumale, de deux ans son aîné[7], Antoine devient lieutenant du 3e régiment d’artillerie et, le , Antoine est élevé au grade de capitaine du 4e régiment d’artillerie, à la tête de la 7e batterie[1].
En 1844, il combat en Algérie et se distingue à Biskra, lors de la campagne des Zibans où, confronté à quelque 3 000 ennemis, il reçoit une légère blessure, près de l'œil gauche, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de la Légion d'honneur par son père, le (). Il est ensuite nommé chef d’escadron le et lieutenant-colonel le . Après avoir accompagné son père lors d'un voyage en Grande-Bretagne, Antoine revient en Algérie où il se distingue encore au combat contre les Kabyles dans l'Ouarsenis[1],[8].
En , Antoine débute une mission diplomatique. Parti d'Alger, il débarque de la frégate Gomer au port de La Goulette à Tunis, point de départ du voyage qu'il entreprend au Proche-Orient, Égypte, en Turquie et en Grèce. Il est accompagné par son ancien précepteur, Antoine de Latour, devenu secrétaire de ses commandements en 1843 et son ami. Leur voyage dure un peu plus de trois mois, au cours desquels, le prince est notamment reçu successivement par le bey de Tunis, Ahmed Ier, le vice-roi d'Égypte Méhémet Ali, le sultan ottoman Abdülmecid Ier et le roi de Grèce Othon Ier. Le , le duc de Montpensier revient en France, à Toulon[9].
Pendant ce temps, la France et le Royaume-Uni négocient un traité d’État concernant le mariage des deux héritières du roi Ferdinand VII d’Espagne: l’infante Louise-Ferdinande est promise au duc de Montpensier tandis que sa sœur aînée, la reine Isabelle II, doit épouser son cousin germain l’infant d’Espagne François d’Assise de Bourbon[10].
Le , le duc de Montpensier est élevé au grade de colonel et son père le nomme maréchal de camp et commandant d’artillerie à Vincennes le [1].
Le de la même année est célébré le mariage d’Antoine et de Louise-Fernande : le fiancé est alors âgé de 22 ans et sa femme de 14 ans. Le même jour, la reine Isabelle épouse don François d'Assise[1].
En Espagne
En éclate en France une révolution qui renverse Louis-Philippe Ier. Le duc de Montpensier se trouve alors auprès de son père mais, effrayé par les événements, il ne fait rien pour le pousser à résister. Il presse au contraire le roi à abdiquer et pousse sa famille à l’exil[11]. Alors que la famille royale fuit les Tuileries prises d’assaut par la foule, le duc de Montpensier oublie sa jeune épouse de 16 ans, séparée de la reine et de son petit cortège, qui n’échappe à la multitude que grâce à l’intervention d’un député, Ferdinand Charles Léon de Lasteyrie[12].
Après avoir gagné l’Angleterre avec le reste de la famille royale, Antoine d’Orléans s'établit brièvement en Hollande, puis décide de partir en Espagne avec sa femme. Le couple s’installe d’abord à Séville, au palais de San Telmo, en 1848, puis à Sanlúcar de Barrameda, au Palais d’Orléans[1].
Le , le duc de Montpensier est nommé par sa belle-sœur la reine Isabelle II d'Espagne grand commandeur d'Aragon de l'ordre de Calatrava et capitaine général de l'armée espagnole. Promu au rang d'infant d'Espagne par la reine le , il est cependant écarté de la cour de Madrid, quelque temps après, par sa belle-sœur du fait de son tempérament comploteur. Cette mise à l'écart constitue un échec pour la reine, car Antoine continue à influencer la politique nationale depuis le palais de San Telmo.
Le commence la révolution espagnole du général Juan Prim y Prats. Parmi les principaux financeurs de cet événement qui finit par renverser la reine Isabelle se trouve le duc de Montpensier, son beau-frère. Malgré cela, le prince ne devient ni prince-consort ni régent car le nouveau gouvernement de Luis González Bravo demande au duc de Montpensier et à sa famille de quitter l’Espagne. Le prince s’exécute le et s’installe pour un an au Portugal[8].
Bannissement et exil
Le , Antoine de Montpensier, qui est alors candidat à la succession de sa belle-sœur sur le trône espagnol, est condamné, par un conseil de guerre, à un mois d’exil hors de Madrid et à une amende de 30 000 francs pour avoir tué en duel, le , l’infant Henri de Bourbon, duc de Séville et beau-frère de la reine Isabelle, qui avait publié contre lui un pamphlet injurieux dans le journal La Epoca[8].
Quelques mois plus tard (le ), à la recherche d’un roi, les Cortes élisent, par 191 voix sur 307, le prince Amédée de Savoie, duc d'Aoste (1845-1890), qui devient alors Amédée Ier d'Espagne. Les autres candidats à l’élection arrivent bien derrière lui : le duc de Montpensier obtient 27 votes, le général Espartero 8 et l'infant Alphonse, fils d’Isabelle, âgé de 13 ans et futur Alphonse XII, seulement deux voix. La république obtient quant à elle le soutien de 60 députés tandis que 19 autres votent blanc à l’élection[8].
Peu de temps après, en , le prince Antoine est banni dans une forteresse militaire de Minorque pour avoir refusé de prêter serment de fidélité à Amédée Ier, comme son grade de capitaine général le lui demandait. Plus tard, le prince est exclu de l’armée et perd son grade militaire. Cependant, en , Antoine est élu pour la province de Cadix comme membre des Cortes, mais ne siège que quelques jours[8].
Dernières années
Amédée Ier abdique en 1873 et la couronne est confiée, le au fils d'Isabelle II, Alphonse XII, soutenu par son oncle Antoine de Montpensier[8].
En 1875, à la faveur de l'avènement de son neveu Alphonse XII au trône d’Espagne, le duc de Montpensier obtient l’autorisation de rentrer dans son pays d’adoption. En effet, le jeune roi est amoureux d'une de ses cousines, fille d'Antoine. En 1878, la réconciliation de sa famille avec celle d’Isabelle II est totale puisqu’une des filles d’Antoine, la princesse Mercedes d’Orléans, épouse Alphonse XII. Cependant, la jeune reine meurt peu après ses noces et Alphonse XII se fiance à une autre fille du duc de Montpensier, l'infante Marie-Christine, mais la jeune fille meurt avant les noces et le roi se remarie avec une archiduchesse d'Autriche.
Le duc de Montpensier partage désormais son temps entre Paris et les environs de Séville[8]. Lorsque meurt, le , Maria Brignole Sale De Ferrari, dernière duchesse de Galliera, qui lui avait déjà légué des biens, Antoine d'Orléans relève le titre de duc de Galliera[5].
Il meurt d’une apoplexie cérébrale au palais de Sanlúcar de Barrameda le , à l'âge de 65 ans[13],[1]. Le suivant, il est inhumé au panthéon des Infants du monastère de L’Escurial[1]. Son épouse l’infante Louise-Fernande lui survit jusqu’en 1897[1].
Titulature et décorations
Titulature
- — : Son Altesse Sérénissime Antoine d'Orléans, duc de Montpensier, prince du sang de France
- — : Son Altesse Royale Antoine d'Orléans, duc de Montpensier, prince du sang de France
- — : Son Altesse Royale le prince Antoine d'Orléans, duc de Montpensier
- — : Son Altesse Royale Antoine d'Orléans, duc de Montpensier, infant d'Espagne
- — : Son Altesse Royale Antoine d'Orléans, duc de Montpensier et de Galliera, infant d'Espagne
Décorations dynastiques
Grand-croix de l'ordre de la Fidélité (1846)[14] | |
Grand-croix de l'ordre du Lion de Zähringer (1846)[15] |
Grand-croix de l'ordre de Léopold (1844) |
Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite[16] |
Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or () | |
Grand-croix de l'ordre de Charles III () | |
Grand-croix de l'ordre du Mérite militaire | |
Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Herménégilde (1858) | |
Commandeur majeur d'Aragon de l'ordre de Calatrava | |
Chevalier de la corporation royale de chevalerie de Ronda | |
Premier chevalier de la corporation royale de chevalerie de Grenade |
Chevalier () puis Grand-croix () de l’ordre royal de la Légion d'honneur |
Grand-croix de l'ordre du Sauveur[17] |
Chevalier de l'ordre de la Tour et de l'Épée |
Chevalier de l'ordre du Sang (1839)[18] |
Notes et références
- Van Kerrebrouck 1987, p. 603.
- Van Kerrebrouck 1987, p. 604-609.
- Van Kerrebrouck 1987, p. 604-605.
- Tourtchine 1996, p. 89-90.
- Tourtchine 1996, p. 90.
- Manuel Bruña Cuevas, « L’hispaniste Antoine de Latour (1808-1881) », Cahiers de civilisation espagnole de 1808 au temps présent, vol. 16, , p. 1-30 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Munro Price, The Perilous Crown: France Between Revolutions, 1814-1848, Pan Macmillan, , 416 p. (ISBN 978-0-33053-937-1), p. 99.
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, vol. 2, Paris, Hachette, , 1740 p. (lire en ligne), p. 1130-1131.
- Antoine de Latour et André Louis de Sinety, Voyage de S.A.R. le duc de Montpensier à Tunis, en Égypte, en Turquie et en Grèce, Paris, Arthus Bertrand, , 261 p. (lire en ligne), p. 174-224.
- Van Kerrebrouck 1987, p. 359.
- Arnaud Teyssier, « Une journée particulière : le 24 février 1848 », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- G. Vauthier, « Notes de Villemain sur les journées de Février 1848 », Revue d'Histoire du XIXe siècle, vol. 52, , p. 258.
- « Le Figaro », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
- « Inhouse-Digitalisierung / Marggräflich-Baden-Badischer... [56] », sur digital.blb-karlsruhe.de (consulté le )
- « Inhouse-Digitalisierung / Marggräflich-Baden-Badischer... [68] », sur digital.blb-karlsruhe.de (consulté le )
- (it) « Almanach du royaume des Deux-Siciles pour l'année 1855 » (consulté le )
- « Le duc de Montpensier et sa suite visitant les ruines d'Athènes »
- http://www.beaussant-lefevre.com, « Nichan ad-Dam, ou ordre du Sang, institué vers 1840, important bijou en », sur http://www.beaussant-lefevre.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (es) José Carlos García Rodríguez, Montpensier, biografía de una obsesión, Almuzara, 400 p. (ISBN 978-8-41639-200-1).
- Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, Le duc de Montpensier ou la descendance espagnole du dernier roi des Français, traduit de l'espagnol par Emmanuelle Dunoyer, Paris, 2016 (ISBN 2360134035)
- Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste Maison de France : La Maison de Bourbon, vol. IV, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, , 795 p. (ISBN 978-2-9501509-1-2).
- Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le Royaume d'Espagne, vol. III, t. 17, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 216 p. .
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Prince de sang royal français
- Quatrième maison d'Orléans
- Maison d'Orléans-Galliera
- Histoire contemporaine de l'Espagne
- Famille royale de la monarchie de Juillet
- Duc de Montpensier
- Naissance à Neuilly-sur-Seine
- Naissance en juillet 1824
- Décès en février 1890
- Décès à 65 ans
- Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'Or (XIXe siècle)
- Duc français du XIXe siècle
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- Personnalité inhumée à l'Escurial
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