François d'Orléans (1854-1872)

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François d’Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après
Le duc de Guise, par Charles Jalabert (vers 1865).
Biographie
Titulature Prince d’Orléans
Duc de Guise
Dynastie Maison d’Orléans
Naissance
Orleans House, Twickenham, Londres, Royaume-Uni
Décès (à 18 ans)
Paris, (France)
Sépulture Nécropole royale de Dreux
Père Henri d’Orléans, duc d'Aumale
Mère Marie-Caroline des Deux-Siciles
Religion Catholicisme romain
Description de l'image Blason duche fr Orleans (moderne).svg.

François Louis Marie Philippe d’Orléans, duc de Guise, né le à Orleans House, Twickenham, Londres, Royaume-Uni, et mort le à Paris, (France), est un prince français de la Quatrième maison d'Orléans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

François Louis Marie Philippe d’Orléans est le quatrième fils de Henri d’Orléans, titré à sa naissance duc d’Aumale par le roi Louis XVIII et de son épouse, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles[1].

Le prince est le petit-fils de Louis-Philippe, roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles par son père ; tandis que par sa mère, il est le petit-fils du prince Léopold Michel des Deux-Siciles, prince de Salerne, fils du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de Marie-Caroline, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême, fille de l'empereur François Ier du Saint-Empire Marie-Thérèse, reine de Hongrie et de Bohême, archiduchesse d’Autriche[1].

Enfance en Grande-Bretagne[modifier | modifier le code]

François, sa mère Marie-Caroline et son frère Louis, par William Charles Ross vers 1854-1855.

Petit-fils du roi des Français Louis-Philippe, le prince François est né le à Twickenham, près de Londres, en Angleterre, où ses parents, exilés depuis la révolution de février 1848 (), se sont installés à Orleans House[2] en 1850 peu après la mort du roi Louis-Philippe Ier.

François reçoit dès sa naissance le titre de duc de Guise, en tant que second fils survivant du duc d’Aumale. Il porte les mêmes prénom et titre que son frère aîné, mort le à l'âge de trois mois. Il est baptisé à la chapelle Saint-Raphaël à Kingston upon Thames[3] et a comme parrain et marraine ses oncle et tante Louis d'Orléans et Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha, duc et duchesse de Nemours[1].

Après le déclenchement de la révolution de février 1848, sa famille s’était exilée en Angleterre auprès de la reine Victoria. L’ancienne famille royale s’établit près de Twickenham, et ne tarde pas à y acheter une demeure qui deviendra l’Orleans House[1]. François n'a qu'un seul frère, de santé précaire : Louis d'Orléans (1845-1866), duc de Condé, mort lors d'un voyage, le à Sydney, en Australie[1].

Trois ans plus tard, la duchesse d'Aumale, mère de François, meurt, à l'âge de 47 ans d'une embolie pulmonaire[4], le à Twickenham[5]. Un an avant sa mort, elle déclarait au sujet de l'avenir de son fils survivant : « Mon pauvre Guise, si intelligent et si bon, ne doit pas être élevé dans le deuil et la tristesse. Toute cette génération qui nous entoure compte sur moi[6]. »

Retour en France[modifier | modifier le code]

En , le duc d'Aumale apprend à Bruxelles le désastre de Sedan et assiste impuissant à la déroute de l'armée française. Après avoir offert de combattre, il revient en France avec son frère le prince de Joinville, mais ils sont reconduits au bateau. Le , le duc d'Aumale est élu député de l'Oise, comme son frère dans la Haute-Marne, mais l'hostilité de Thiers les poursuit. En , les lois d'exil de Napoléon III sont abrogées[7].

De retour en France, François rejoint son père, le duc d'Aumale, le [8]. Bien que sa santé soit fragile depuis longtemps, François à l'intention de s'adonner à la chasse pour laquelle il a demandé un permis aux autorités françaises[9]. Au point de vue spirituel, il entretient une correspondance amicale suivie avec l'abbé Nicolas Auguste Guelle (1799-1881), curé de la paroisse de la Madeleine à Paris et proche des Orléans qui avait suivi la famille en Grande-Bretagne et était revenu s'établir auprès d'eux après leur retour à Paris[10].

Mort inopinée[modifier | modifier le code]

En , le duc de Guise, 18 ans, est atteint par la scarlatine[11]. Scolarisé au Lycée Condorcet où il a reçu un prix et deux accessits, François prend part à toutes les compositions pour le concours général. Il s'apprête, dès lors, à se présenter au baccalauréat ès sciences à La Sorbonne. Le dimanche , son état s'aggrave brutalement. Les soins d'Henri Guéneau de Mussy, médecin de famille, ne parviennent pas à juguler la pathologie du jeune homme dont la constitution était délicate. Les progrès de la maladie sont si rapides que seule une partie de la famille d'Orléans a le temps se rendre à son chevet. Le comte de Paris arrive in extremis auprès du mourant qui reçoit les secours de la religion de l'abbé Guelle et conserve sa lucidité jusqu'aux derniers instants[12]. François d'Orléans, dernier enfant survivant du duc d'Aumale, meurt le , en l'hôtel particulier de son père, no 129 rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris. La presse imagine, à tort, que son père prendrait sa retraite politique et militaire, en raison de son deuil[11].

Funérailles[modifier | modifier le code]

La chapelle royale de Dreux.

Le , en présence d'une assistance nombreuse composée de la famille, de députés et de généraux, mais en l'absence d'un représentant personnel du Président de la République française Adolphe Thiers, la dépouille du jeune prince est amenée par chemin de fer à la gare de Dreux. Le cercueil est conduit sur un char funèbre entièrement garni de blanc, semé d'étoiles et attelé de quatre chevaux blancs tenus en mains par des valets de pied. Le deuil est conduit par le duc d'Aumale, suivi par le comte de Paris, le prince de Joinville, le duc de Nemours, le duc de Montpensier, le duc de Penthièvre et plus de trois cents personnes[13].

Après un service religieux, la dépouille du jeune prince est inhumée au déambulatoire nord de la chapelle royale de Dreux[5],[14]. Deux autres cérémonies sont célébrées le même jour à Paris : à la chapelle funéraire de l'église Notre-Dame-de-Compassion et à l'église Saint-Philippe-du-Roule[12]. Le roi Léopold II étant un cousin germain du défunt, la cour royale de Belgique prend le deuil pour une période de quinze jours : du au inclus[15].

Titulature[modifier | modifier le code]

  • -  : Son Altesse Royale le duc de Guise.

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Louis-Philippe d’Orléans
 
 
 
 
 
 
 
4. Louis-Philippe Ier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Marie-Adélaïde de Bourbon
 
 
 
 
 
 
 
2. Henri d'Orléans, duc d'Aumale
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Ferdinand Ier des Deux-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
5. Marie-Amélie de Bourbon-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Marie-Caroline d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
1. François d'Orléans
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12=10. Ferdinand Ier des Deux-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
6. Léopold de Bourbon-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13=11. Marie-Caroline d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie-Caroline de Bourbon-Siciles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. François Ier d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
7. Marie-Clémentine d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Marie-Thérèse de Bourbon-Naples
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Van Kerrebrouck 1987, p. 552.
  2. Énache 1999, p. 674.
  3. Le courrier royal.
  4. Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la maison de France de 1589 à 1848, Éditions du Chanay, , 477 p. (ISBN 978-2-913211-01-8), p. 335.
  5. a et b Enache 1999, p. 673.
  6. Anonyme, « Paris au jour le jour », Le Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Océane Wagner et Olivier Bosc, Archives du château de Chantilly : Papiers du duc d'Aumale, , 89 p. (lire en ligne), p. 3.
  8. Paula Breaban, « Le duc d'Aumale », ASCE Chantilly,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Anonyme, « Paris au jour le jour », Le Figaro,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Océane Wagner et Olivier Bosc, Archives du château de Chantilly : Papiers du duc d'Aumale, , 89 p. (lire en ligne), p. 17-18.
  11. a et b « Post-scriptum », L'Indépendance belge, no 209,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b Anonyme, « Mort du duc de Guise », Les modes parisiennes, no 1501,‎ , p. 369-370 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Anonyme, « Obsèques du duc de Guise à Dreux », Le Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Van Kerrebrouck 1987, p. 550.
  15. « Moniteur », L'Indépendance belge, no 211,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste Maison de France : La Maison de Bourbon, vol. IV, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, , 795 p. (ISBN 978-2-9501509-1-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]