Accident de l'avion présidentiel polonais à Smolensk

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Accident de l'avion présidentiel polonais à Smolensk
Le Tupolev Tu-154 présidentiel lors d’une visite officielle en Croatie en 2010
Le Tupolev Tu-154 présidentiel lors d’une visite officielle en Croatie en 2010
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeErreurs de pilotage et mauvaises conditions météo
SiteSmolensk, Fédération de Russie
Coordonnées 54° 49′ 31″ nord, 32° 03′ 10″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilTupolev Tu-154
CompagnieForces armées polonaises
(36e Régiment spécial d’aviation)
No  d'identification101
PhaseAtterrissage
Passagers89
Équipage7
Morts96
Survivants0

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Accident de l'avion présidentiel polonais à Smolensk
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Accident de l'avion présidentiel polonais à Smolensk

Le à 10 h 41 heure locale (h 41 UTC), le Tupolev 154 transportant le président polonais Lech Kaczyński s'écrase lors d'une tentative d'atterrissage sur l'aéroport de Smolensk-nord, ne laissant aucun survivant parmi les 96 personnes à bord[1]. Outre le chef de l'État, son épouse Maria Kaczyńska, le chef d'état-major des armées Franciszek Gągor ainsi que les dirigeants des différents corps de l'armée polonaise, le gouverneur de la Banque nationale de Pologne, le vice-ministre des Affaires étrangères, des membres des deux chambres parlementaires (dont les vice-présidents des deux chambres), des membres du cabinet présidentiel, des membres du clergé polonais et des représentants des familles des martyrs de Katyń périssent dans cette catastrophe. La délégation polonaise venait se recueillir à Katyń, pour commémorer le massacre de Katyń, dont c'était le 70e anniversaire, qui a longtemps envenimé les relations entre la Pologne et son voisin russe.

Les enquêtes des experts russes et polonais attribuent la raison du crash à des erreurs de l'équipage de l'avion. Les experts polonais mettent également en avant une responsabilité des contrôleurs de vol de l'aéroport de Smolensk.

C'est le maréchal de la Diète, Bronisław Komorowski, investi comme adversaire de Lech Kaczyński lors de l'élection présidentielle de 2010 et élu depuis, qui assura l'intérim à la suite de cette catastrophe.

Les conséquences de cet accident ont généré des théories alternatives qui évoquent l'implication de la Russie dans un attentat qui aurait visé à décapiter le gouvernement polonais.

Déroulement des faits

Itinéraire du vol Varsovie-Smolensk

Le Tupolev Tu-154 du régiment spécial d'aviation polonais transportant la délégation officielle polonaise (89 passagers et 7 membres d'équipage), décolle à h 27 (heure de Moscou), de l'aéroport Frédéric Chopin de Varsovie à 800 km environ de la base aérienne de Smolensk où l'avion présidentiel doit atterrir. Il s'agit d'une ancienne piste militaire qui n'est pas équipée en système d'atterrissage aux instruments (ILS).

Une heure auparavant, un Yakovlev Yak-40 appartenant également au gouvernement polonais et transportant les journalistes invités par la présidence, s'était posé sans encombre sur la même piste[2]. Mais peu après les conditions météo se dégradèrent rapidement. Un Iliouchine Il-76 russe essaya d'atterrir mais à cause de la mauvaise visibilité, décida de se dérouter vers l'aéroport de Vnukovo près de Moscou.

Au moment de l'approche de l'avion présidentiel, la piste était enveloppée dans un brouillard dense avec moins de 500 m de visibilité. Le pilote en fut averti par le contrôle aérien qui ordonna cependant au pilote de descendre jusqu'à l'altitude de décision fixée à 100 m au-dessus du niveau de l'aéroport. La décision "on abandonne" ("odchodzimy" en polonais) a été enregistrée dans la cabine des pilotes à l'altitude de décision, mais l'avion poursuivit sa descente pour des raisons inconnues[3]. Ce qui se passe ensuite fait l'objet de polémique : d'après la version officielle, l'avion percute la cime d'arbres[4] à environ 1 000 mètres de la piste d'atterrissage de la base aérienne de Smolensk et s'écrase à 200 mètres du seuil de celle-ci dans une zone boisée à 10 h 41 (heure de Moscou). Or une enquête parlementaire de la Diète polonaise affirme au contraire que l'avion était au-dessus des arbres au moment de l'avarie.

Enquête

Mise en place des organes enquêteurs

Quelques heures après le crash, le président de la Fédération de Russie Dmitri Medvedev ordonne « qu'une enquête minutieuse (n'excluant aucune hypothèse) soit menée sur la catastrophe, en coopération totale et la plus étroite avec la partie polonaise », et annonce la création d'une commission spéciale d'enquête sur l'accident. Cette commission est présidée par le Premier ministre Vladimir Poutine. Parallèlement, une enquête criminelle émanant du Procureur général de Russie est ouverte, à propos d'éventuelles violations des règles de sécurité du Code Criminel Russe[5].

Les enquêtes sont menées en collaboration avec des enquêteurs polonais dépêchés à Smolensk et à Moscou, où sont acheminés les corps des victimes et les boîtes noires, conformément à la loi russe en cas d'accident[6]. Elles s'appuient sur la Convention de Chicago, et plus précisément sur son Annexe 13, qui régit les enquêtes en cas d'accidents dans l'aviation civile. Selon le Président du Conseil des ministres Donald Tusk, cette convention internationale est la base juridique qui permet la participation la plus importante possible des enquêteurs polonais. Il est cependant critiqué par une partie de la presse polonaise et par l'opposition proche du parti Droit et justice qui considèrent que l'enquête a été menée exclusivement par les autorités russes, car la convention donnerait l'exclusivité des pouvoirs d'enquête au pays sur le territoire duquel un accident est survenu. Selon ses critiques, Donald Tusk aurait dû faire appliquer l'accord bilatéral de 1993 entre la Pologne et la Russie, qui s'applique aux accidents dans l'aviation militaire, car le Tu-154 transportant la délégation présidentielle est un avion militaire, l'aéroport de Smolensk est un aéroport militaire, et les pilotes et les contrôleurs aériens étaient eux aussi des militaires, ce qui aurait permis aux enquêteurs polonais de travailler directement aux côtés des enquêteurs russes[7].

Premières analyses

Les premières déclarations des autorités russes incriminent le brouillard, fréquent dans cette région au printemps et en automne, et une erreur du pilote, qui aurait tenté d'atterrir sur la base aérienne de Smolensk contre l'avis des contrôleurs aériens[8] qui lui auraient proposé de se dérouter sur Minsk ou Moscou.

Les premières analyses indiquent que l'avion a heurté la cime des arbres alors qu'il effectuait une tentative d'approche avec une balise non directionnelle[9], par visibilité faible, après trois tours d'attente en hippodrome au-dessus de l'aérodrome[10],[11]. Le lendemain, l'analyse des conversations entre les pilotes de l'avion présidentiel polonais et les aiguilleurs russes exclut la thèse du problème technique sur le Tupolev (de fabrication soviétique)[12].

Il a été dit que la décision du commandant de bord d'atterrir à tout prix pour ne pas retarder la présence des autorités polonaises à la commémoration de Katyn, ou peut-être pour ne pas mettre en danger sa carrière professionnelle, avait pu jouer un rôle essentiel dans la genèse de l'accident. En août 2008, l'avion de Lech Kaczyński avait déjà dû se dérouter dans des circonstances similaires alors qu'il se rendait à Tbilissi, ce qui avait provoqué la colère du président : « Si quelqu'un veut être pilote, il ne doit pas connaître la peur », aurait affirmé Lech Kaczyński selon le quotidien Dziennik, avant d'ajouter : « Au retour au pays, nous allons régler le problème »[13]. Cette version des pressions sur le pilote lors du voyage en Géorgie, relayée par certains médias, a cependant été contestée, notamment par l'ancien président de Lituanie Valdas Adamkus qui faisait partie du voyage de Tbilissi[14].

Les trois « boites noires » du Tupolev Tu-154 ont été retrouvées sur les lieux du crash dans l'après-midi du 10 avril, comme l'a indiqué Sergueï Choïgou, le ministre russe des situations d'urgence, et permettront vraisemblablement à la commission d'enquête de présenter rapidement ses premières conclusions.

Historique de l'appareil

Une partie de l'avion près de Smolensk.

L'appareil, un Tupolev Tu-154M, avait été livré à l'armée de l'air polonaise en 1990[15]. Ce type d'appareil a mauvaise réputation. En effet, depuis les années 1970, 66 accidents ont impliqué des Tu-154, causant plus de 2 500 décès, accidents pour la plupart imputés à de mauvaises conditions d'entretien des appareils, surtout utilisés par des compagnies de l'ex-Union soviétique ou de la République islamique d'Iran[16],[17].

Le gouvernement polonais possède deux Tupolev Tu-154M, un pour le président de la République et un pour le président du Conseil des ministres. Le Tupolev présidentiel polonais avait déjà connu des avaries en décembre 2008 en Mongolie, obligeant le président et son épouse à prendre un vol charter jusqu'à Tokyo, où il arriva ainsi avec 8 heures de retard. Enfin, en octobre 2008, le président avait déjà dû emprunter un vol commercial pour se rendre à Bruxelles. En septembre 2009, les deux Tupolev du gouvernement polonais étaient en panne simultanément, conduisant le président Kaczynski à voyager sur un avion de ligne ordinaire pour se rendre à New York. Toutefois, l'appareil en question dans le crash du 10 avril 2010 avait bénéficié d'une révision complète et d'une modernisation en décembre 2009 en Russie[18]. En première analyse, les circonstances de l'accident n'ont pas mis pas en cause a priori une défaillance technique mais plutôt des facteurs humains.

Conclusions

Au cours d'une conférence de presse tenue à Moscou le par le Interstate Aviation Committee ("Comité intergouvernemental d'aviation"), il est révélé que le président et d'autres hauts responsables polonais auraient fait pression sur l'équipage pour le forcer à atterrir nonobstant un entraînement insuffisant des pilotes. Au cours de la procédure d'atterrissage, ces derniers semblent également avoir négligé un certain nombre d'avertissements indiquant une trop grande proximité du sol par rapport à l'appareil[19],[20].

Six mois plus tard, le , contrairement au rapport russe, la commission d'enquête polonaise parvient à la conclusion que les responsabilités sont partagées entre la Pologne et la Russie. Reconnaissant que les causes principales de l'accident sont dues à des défaillances polonaises (vol à trop grande vitesse, pilotes n'ayant pas subi un entraînement adéquat pour conduire l'avion), elle indique aussi que l'éclairage de l'aéroport était défaillant et que les informations transmises par les contrôleurs aériens russes aux pilotes dans la phase d'atterrissage étaient incorrectes[21].

Il est cependant à noter que les pressions supposées du président et de hauts responsables polonais reposaient sur la présence du général Andrzej Błasik, chef de l'armée de l'air, dans la cabine des pilotes. Cette présence est argumentée dans le rapport russe et dans celui de la commission d'enquête polonaise (qui s'est appuyée uniquement sur les documents fournis par la partie russe) par le fait qu'on entendrait sur les enregistrements des boîtes noires le général Blasik prononcer trois phrases. Or sur la base des copies des enregistrements fournies au parquet polonais, une expertise a été confiée à l'Institut d'expertise judiciaire Sehn de Cracovie qui a permis de prouver que deux des phrases attribuées au général Błasik avaient en fait été prononcées par le copilote Robert Grzywna tandis que la troisième phrase attribuée au général n'a pas pu être identifiée sur la copie entre les mains des experts polonais, et ce alors que les experts de l'Institut Sehn ont mis en œuvre tous les moyens techniques existants, ce qui n'avait pas été fait par les enquêteurs russes qui s'étaient contentés de faire reconnaître les voix par simple écoute des enregistrements[22]. En conséquence de cette expertise, le parquet polonais a donc annoncé en janvier 2012 que la voix du général Błasik n'avait pas pu être identifiée sur les enregistrements des boîtes noires et a ainsi remis en cause la thèse des pressions politiques sur les pilotes[23].

Thèse de l'attentat

Depuis la tragédie, la thèse d'un attentat fait son chemin dans les milieux de l'opposition polonaise. Cette thèse s'appuie :

  • Sur ce qui pourrait être un précédent historique, celui de l'accident d'avion ayant coûté la vie au général Sikorski, commandant en chef des forces armées polonaises et Premier ministre du gouvernement polonais en exil à Londres, accident ayant eu lieu le 4 juillet 1943, soit trois mois après la découverte des charniers de Katyn. Or, « aujourd’hui, il est à peu près certain que l’accident était en fait un attentat » organisé par un agent de Staline[24].
  • Sur le fait que le gouvernement russe détestait Lech Kaczyński, parce que celui-ci dénonçait un « nouvel impérialisme » russe. Moscou ayant refusé de l'inviter à la cérémonie de Katyn, le président Kaczyński a décidé de se rendre au service commémoratif qui avait été prévu pour le 10 avril, et c'est en s'y rendant qu'il a été tué. Dans la délégation polonaise, « se trouvait également Janusz Kurtyka, le très pugnace président de l’Institut pour la mémoire nationale, qui enquête sur les crimes commis par les Soviétiques contre la Pologne »[24].
  • Sur le fait que l'avion présidentiel était de fabrication russe, et qu'il venait tout juste de subir des opérations de maintenance en Russie[25].
  • Sur la mort suspecte en 2002 dans un crash aérien du Général Lebed, qui pouvait représenter un danger politique pour Vladimir Poutine.
  • Sur le fait que deux ans après, en mars 2012, l'épave de l'avion et les originaux des enregistrements des boîtes noires n'ont toujours pas été rendus par la Russie à la Pologne, que le site n'a pas été sécurisé après le crash et que l'épave a été volontairement endommagée par la partie russe et un film, sans doute tourné par un militaire russe, a été diffusé dans l'émission "Misja Specjalna" du 21/09/2010 qui montre le travail de destruction de l'épave. Trois corps ont été exhumés en Pologne dont deux en mars 2012. Dans les trois cas les experts polonais se sont aperçus que les rapports d'autopsie russes étaient majoritairement falsifiés[26]. Par ailleurs, la thèse du bouleau qui aurait arraché une aile de l'avion et qui l'aurait fait se retourner, ce qui est censé expliquer l'étendue des dégâts inhabituelle pour un crash à si basse altitude, est contestée par le professeur Binienda, doyen du département de génie civil de la faculté des sciences de l'Université américaine d'Akron, Ohio (États-Unis), spécialiste en génie des matériaux et ancien membre de la commission de la NASA qui a enquêté sur l'accident de la navette Columbia[27].

Une audition publique au Parlement européen s'est tenue le 28 mars 2012 qui résume les conclusions de la commission parlementaire du parti Droit et justice à la Diète polonaise ainsi que les conclusions d'experts indépendants[28]. Contrairement au rapport d'enquête officiel, ces conclusions s'orientent plutôt vers l'hypothèse d'une explosion de l'avion à 20 m environ au-dessus du sol, c'est-à-dire nettement au-dessus de la cime des arbres[29],[30]. Le parquet polonais certifie toutefois qu'aucune trace d'explosif n'a été décelée sur l'épave de l'avion[31].

Liste des passagers et membres d'équipage

Selon le manifeste de bord[32] se trouvaient notamment à bord :

[Les numéros entre crochets correspondent au numéro du manifeste de bord]

Il est à noter que le numéro 43 de la liste ne mentionne pas de nom et que le général Jaruzelski avait fait part de son intention d'accompagner le président Kaczyński, qui avait refusé[33].

Les corps des victimes ont été rapatriés en Pologne par un C-17 du Heavy Airlift Wing de l'OTAN[34];

Les passagers et membres d'équipages ont tous été décorés de l'Ordre Polonia Restituta.

  • Chevalier
  • Officier
  • Commandeur
  • Commandeur avec étoile
  • Grand-croix

Président, membres du gouvernement et personnalités institutionnelles

Les membres de la Diète

Les membres du Sénat

Les membres de la présidence

Les représentants des Forces armées

Les représentants de l'Église catholique

  • Ribbon Abbé Bronisław Gostomski, doyen, curé de la paroisse de Saint-André Bobola à Londres [26]
  • Ribbon Père Joseph Joniec, président de l’Association Parafiada [32]
  • Ribbon Zdzisław Król, chapelain de Varsovie, aumônier des Familles de Katyń à Varsovie de 1987 à 2007, chancelier de la Curie diocésaine de Varsovie [41]
  • Ribbon Père Andrzej Kwaśnik, Fédération de l’aumônerie des familles de Katyń [45]
  • Ribbon Lieutenant-Colonel Jan Osiński, aumônier militaire [59]

Autres personnalités

Représentants des familles et officiers morts à Katyń en 1940

  • Ribbon Anna Maria Borowska, fille du lieutenant Franciszek Popławski, vice-présidente de l’Association des familles de Katyń de Gorzów [8]
  • Ribbon Bartosz Borowski, le petit-fils d’Anna Maria Borowska (fils de Franciszek Borowski) [9]
  • Ribbon Edward Duchnowski, secrétaire général de l’association des déportés de Sibérie [17]
  • Ribbon Tadeusz Lutoborski, fils du lieutenant Adam Lutoborski [48]
  • Ribbon Zenona Bożena Mamontowicz-Łojek, présidente de la Fondation polonaise pour Katyń [50]
  • Ribbon Stefan Melak, président du Comité de Katyń [51]
  • Ribbon Bronisława Orawiec-Löffler, nièce du major Franciszek Orawiec, membre de l’Association des familles de Katyń de Podhale [58]
  • Ribbon Andrzej Sariusz-Skąpski, président de la Fédération des familles de Katyń [69]
  • Ribbon Wojciech Seweryn, sculpteur, auteur du monument aux victimes de Katyń à Chicago [70]
  • Ribbon Leszek Solski [72], fils du capitaine Kazimierz Solski et neveu du major Adam Solski,
  • Ribbon Teresa Walewska-Przyjałkowska, vice-présidente de la Fondation Golgota Wschodu [81]
  • Ribbon Gabriela Zych, président de l’association des familles massacrés à Katyń de Kalisz [88]

Accompagnateurs

  • Ribbon Joanna Agacka-Indecka, présidente du Conseil de l’Ordre des avocats [4]
  • Ribbon Zbigniew Dębski, membre du Chapitre de l’Ordre militaire Virtuti Militari [14]
  • Ribbon Katarzyna Doraczyńska, bureau du président [16]
  • Ribbon Aleksander Fedorowicz [18], traducteur polono-russe
  • Ribbon Dariusz Jankowski, employé à la chancellerie, assistant pour le soutien organisationnel du bureau du président [30]
  • Ribbon Janina Natusiewicz-Mirer, ancien déporté en Sibérie, ancien militant de l'opposition démocratique à Cracovie, activiste social [55]
  • Ribbon Izabela Tomaszewska, membre du bureau du président chargé de l'agenda de la première dame [78]

Fonctionnaires du BOR

Le BOR (Biuro Ochrony Rządu) est le Bureau de protection du gouvernement.

  • Ribbon Lieutenant-Colonel Jarosław Florczak [20]
  • Ribbon Artur Francuz [21]
  • Ribbon Paweł Janeczek [29]
  • Ribbon Paweł Krajewski [39]
  • Ribbon Capitaine Dariusz Michałowski [89]
  • Ribbon Piotr Nosek [56]
  • Ribbon Agnieszka Pogródka-Węcławek [absente du manifeste de bord]
  • Ribbon Jacek Surówka [74]
  • Ribbon Marek Uleryk [79]

L'équipage

  • Ribbon Capitaine Arkadiusz Protasiuk, commandant de bord
  • Ribbon Major Robert Grzywna, copilote
  • Ribbon Artur Ziętek, navigateur
  • Ribbon Andrzej Michalak, technicien de bord
  • Ribbon Barbara Maciejczyk, hôtesse
  • Ribbon Natalia Januszko, hôtesse
  • Ribbon Justyna Moniuszko, hôtesse

Conséquences politiques

Conformément à la Constitution polonaise, à la mort du président, ses pouvoirs reviennent au maréchal de la Diète (le président de la chambre basse). Ainsi, Bronisław Komorowski devient le président par intérim de la République polonaise[35]. Dans les quatorze jours suivant son entrée en fonction, il a convoqué des élections présidentielles, qui se sont déroulées finalement le 20 juin (premier tour) et le 4 juillet (second tour). Lech Kaczynski devait remettre son mandat en jeu lors des élections présidentielles d'octobre. Il n'avait pas encore annoncé officiellement son intention de briguer un nouveau mandat. Bronisław Komorowski, le président par intérim, avait annoncé précédemment son intention de se présenter en tant que candidat de la Plate-forme civique. Il était donné comme favori dans les sondages et était l'un des plus farouches opposants du défunt président.

Malgré la mort de nombreux officiels, l'accident n'a pas arrêté le fonctionnement du gouvernement polonais, ni créé de crise politique. La présidence n'a pas connu de vacance, conformément à la règle constitutionnelle, de même que la présidence de la banque centrale. Bien que les forces armées polonaises aient subi le plus lourd tribut lors de cet accident, en perdant les principaux chefs d'état-major (chef d'état-major des armées polonaises, ainsi que les chefs des forces spéciales, de l'armée de l'air, de la marine et de l'armée de terre), leurs pouvoirs se sont vus automatiquement transmis à leurs successeurs désignés selon la procédure prévue pour une telle situation[36].

De plus, peu de membres du gouvernement se trouvaient dans l'avion, ceux-ci ayant assisté à une commémoration officielle le 7 avril, à l'invitation de Vladimir Poutine, premier ministre russe[37]. L'organisation de la célébration du soixante-dixième anniversaire du massacre de Katyn avait, en effet, été organisée sur deux journées, du fait de l'adversité politique entre Donald Tusk et son gouvernement (membres de la Plate-forme civique, parti de centre-droit), et le président Kaczyński (membre du parti Droit et Justice, social-conservateur et plus marqué à droite). La commémoration à laquelle devait se rendre le président de la République polonaise était organisée par l'organisme gouvernemental chargé de la protection de la mémoire et des sites de martyres.

De nombreuses personnalités politiques éminentes sont décédées dans l'accident, qu'elles fussent dans la majorité présidentielle ou dans l'opposition. Plusieurs de ces personnes avaient pour point commun de s'opposer radicalement à la politique du gouvernement de Donald Tusk.

Certains partis se trouvent donc dans une situation délicate. Ainsi, plusieurs membres du cabinet présidentiel étaient de hauts responsables du parti Droit et Justice, dont le chef du parti n'est autre que le frère jumeau du président défunt, Jaroslaw Kaczynski (lequel s'est porté candidat à la succession de son frère à la présidence de la République[38]). De plus, le décès de nombreux responsables de ce parti pose un problème pour les élections législatives de 2011. De même, le parti de la gauche polonaise, le SLD ou Alliance de la gauche démocratique, se retrouve sans candidat[39].

Réactions

Devant le palais présidentiel, le 10 avril 2010 à Varsovie

Pologne

Un deuil national d’une semaine a été décrété par le chef de l’État par intérim et maréchal de la Diète, Bronisław Komorowski[40]. Lech Wałęsa a dit que son pays avait « perdu l’élite polonaise ». En effet, les personnes décédées faisaient partie des plus haut placées de l’État de Pologne.

Le peuple polonais a réagi avec stupeur et douleur à la catastrophe. Presque immédiatement après que la catastrophe fut annoncée, une foule en deuil se rendait spontanément devant le palais présidentiel de Varsovie pour y rendre des centaines d'hommages, déposer des fleurs, couronnes, et bougies. Ailleurs, à Varsovie, les Polonais scellaient des rubans noirs aux fenêtres. Il a été signalé que de nombreux villages, tels que Górzno, étaient pratiquement déserts : leurs habitants restaient chez eux pour regarder les détails de cette tragédie à la télévision. Bronisław Komorowski, président par intérim, a demandé deux minutes de silence le 11 avril, et a officiellement déclaré une semaine de deuil national.

À Cracovie, le clocher Sigismond de la cathédrale de Wawel a été sonné par vingt moines. Les chaînes de télévision du pays ont retransmis toute la journée une édition spéciale. La télévision publique polonaise arborait un habillage télévisuel noir et blanc. Les sites internet d'actualité, les sites des partis politiques ainsi que les sites gouvernementaux, arboraient des couleurs noires et blanches[41].

Évoquant Katyn, l'ancien président Aleksander Kwasniewski a déclaré à la chaîne de télévision TVN24 : « C'est un lieu maudit. Il envoie des frissons dans le dos. C'est une blessure qui sera très dure à guérir. Premièrement, la fleur de la Seconde République polonaise est assassinée dans les forêts autour de Smolensk, maintenant l'élite intellectuelle de la IIIe République polonaise disparaît dans ce tragique accident d'avion à l'approche de l'aéroport de Smolensk »[42]. Selon le président du Conseil des ministres polonais Donald Tusk, « le monde contemporain n'a jamais vu de tragédie de cette ampleur »[43].

L'ancien président du Conseil des ministres polonais Leszek Miller, qui avait lui-même subi des blessures dans un accident d'hélicoptère au cours de son mandat, a déclaré que les avions de la Pologne étaient connus pour devoir être remplacés. « Une fois, j'ai dit que nous nous rencontrerons un jour dans un cortège funèbre, et c'est alors que nous prendrons la décision de remplacer la flotte d'aéronefs », ajoute-t-il[44].

Fédération de Russie

Message de Dmitri Medvedev au peuple polonais, annonçant notamment une journée de deuil national en Russie le 12 avril.
Dmitry Medvedev et Vladimir Poutine offrant des cierges dans une chapelle.

Le président russe Dmitri Medvedev et le chef du gouvernement Vladimir Poutine ont exprimé leurs condoléances au président de la République de Pologne par intérim et Maréchal de la Diète, Bronisław Komorowski[45]. Le 12 avril 2010 a été déclarée journée de deuil national en Russie.

Le président du Comité international de la Douma Konstantin Kossatchev a déclaré que « Katyn réclamait encore plus de victimes ». Le président de la Douma, Boris Gryzlov, a exprimé ses condoléances[46].

Des Russes et des touristes à Moscou, Saint-Pétersbourg et Kaliningrad se sont rendus aux ambassades et consulats de Pologne avec des fleurs et des bougies[47].

Les chefs de gouvernement russe, Vladimir Poutine, et polonais, Donald Tusk se sont rendus sur les lieux de l’accident.

Un message de Dmitri Medvedev au peuple polonais annonce une journée de deuil national en Russie le lundi 12 avril 2010.

France

Nicolas Sarkozy a exprimé sa tristesse pour la catastrophe, et présenté ses condoléances à la famille du président Lech Kaczyński et celles des autres victimes[48].

Finlande

La présidente finlandaise, Tarja Halonen ainsi que son gouvernement a exprimé sa tristesse à la suite de cette tragédie[49].

Serbie

Le gouvernement de Serbie a proclamé jeudi 15 avril « jour de deuil » en Serbie en raison de la mort tragique du président polonais, Lech Kaczynski, et de hauts officiels d’État et de citoyens polonais a communiqué le gouvernement du président Boris Tadic[50].

Notes et références

  1. Obsèques du couple présidentiel polonais, Euronews, 18 avril 2010.
  2. Youtube.com
  3. Transcription des enregistrements de la boîte noire du Tu-154 déchiffrés par l'Institut d'expertises judiciaires Sehn de Cracovie, publiée en janvier 2012
  4. Le président polonais tué dans le crash de son avion, Le Figaro, 10 avril 2010.
  5. « Le président russe ordonne une "enquête minutieuse" », Le Monde, 11 avril 2010
  6. « Au lendemain du drame, Russes et Polonais enquêtent ensemble », France Info, 11 avril 2010
  7. « Polska płaci za oddanie śledztwa Rosjanom », Rzeczpospolita, 18 janvier 2012
  8. Le brouillard à l'origine de l'accident, selon la Russie, Cyberpresse.ca, 10 avril 2010
  9. Balise non directionnelle appelé Non Directional Beacon (NDB), moyen radio qui ne permet pas une approche « de précision » et qui nécessite donc de meilleures conditions de visibilité
  10. http://smol.kp.ru/daily/24471/630505/
  11. et non à la quatrième tentative comme une erreur de traduction l'a tout d'abord laissé entendre
  12. Euronews, 11 avril 2010
  13. http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-04-13/analyse-crash-de-l-avion-du-president-polonais-lech-kaczynski-a-t-il/924/0/443477
  14. Spór o incydent gruziński, Rzeczpospolita, 17 avril 2010
  15. Crash de Smolensk: obsolescence du parc d'avions du gouvernement polonais (médias), Ria Novosti, 10 avril 2010
  16. Aller simple en Tupolev pour le président polonais, Bakchich Info, 12 avril 2010
  17. Aviation Safety Network: Tupolev 154 Statistics
  18. www.cyberpresse.ca, 10 avril 2010
  19. Kaczynski et des responsables ont fait pression sur l'équipage, La Libre Belgique en ligne, 12 janvier 2011
  20. Crash de l'avion polonais : l'équipage était influencé par l'entourage de Kaczynski, Le Monde en ligne, 12 janvier 2011
  21. « Crash de Smolensk: la Pologne reconnaît ses responsabilités », Euronews, 29 juillet 2011.
  22. « Krach teorii naciskowej », Nasz Dziennik, 17 janvier 2012
  23. « Prokuratura: Nie zidentyfikowano głosu gen. Błasika », Rzeczpospolita, 16 janvier 2012
  24. a et b « Katyn: L'hommage maudit », Le Journal du dimanche, 11 avril 2010.
  25. The Times, 13 avril 2010 In dark times Poland needs the sunlight of truth : « The Polish president’s plane, it is noted darkly, was Russian-made, and recently serviced in Russia.The Russian Government heartily disliked President Kaczynski, who had criticised Russia’s “new imperialism”. Moscow declined to invite him to a ceremony at Katyn last Wednesday — so Kaczynski decided to hold a second memorial service, and was killed en route ».
  26. Gazeta Polska, Autopsies of Smolensk victims' bodies undermine Russian version
  27. Interview avec le professeur Binienda diffusée sur la chaîne télévision polonaise TVTrwam
  28. Audition publique du 28 mars 2012 au Parlement européen
  29. Hearing in the Smolensk's case at the European Parliament in Brussels, Gazeta Polska, 29 mars 2012
  30. Centropłat pęka nad ziemią, Nasz Dziennik, 5 avril 2012
  31. Crash de Smolensk : les théories de complot vont bon train en Pologne, Le Nouvel Observateur en ligne, 8 avril 2013
  32. (en) « Liste des passagers »
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  50. Glassrbije.org

Voir aussi

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