Îles Galápagos

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Îles Galápagos
Archipel de Colomb (mul)
Image satellite des îles Galápagos.
Image satellite des îles Galápagos.
Géographie
Pays Drapeau de l'Équateur Équateur
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 0° 40′ 00″ S, 90° 33′ 00″ O
Superficie 8 010 km2
Nombre d'îles 41
Île(s) principale(s) Île Isabela, île Santa Cruz, île San Cristóbal, île Santiago, île Fernandina
Point culminant Wolf (1 710 m sur l'île Isabela)
Géologie Îles volcaniques
Administration
Statut Province de l'Équateur sous le nom de province de Galápagos
Démographie
Population 30 890 hab. (2017)
Densité 3,86 hab./km2
Plus grande ville Puerto Isidro Ayora
Autres informations
Découverte (Européens)
Fuseau horaire UTC−06:00
Site officiel www.galapagospark.org et islasgalapagos.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : îles Galápagos
(Voir situation sur carte : îles Galápagos)
Îles Galápagos
Îles Galápagos
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Îles Galápagos
Îles Galápagos
Îles en Équateur

Îles Galápagos *
Coordonnées 0° 40′ 00″ sud, 90° 33′ 00″ ouest
Pays Drapeau de l'Équateur Équateur
Subdivision Province de Galápagos
Type Naturel
Critères (vii) (viii) (ix) (x)
Superficie 140 665,14 km2
Numéro
d’identification
1bis
Région Amérique latine et Caraïbes **
Année d’inscription 1978 (2e session)
Année d’extension 2001 (25e session)
Classement en péril 2007-2010
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Les îles Galápagos sont un archipel et une province de l'Équateur situé dans le Nord-Est de l'océan Pacifique sud, à une latitude proche de l'équateur.

L'île Isabela, la plus vaste, se trouve à quelque 1 102 km à l'ouest des côtes équatoriennes. Une distance de 929 km sépare le continent de la plus orientale des îles, San Cristóbal. L'archipel se compose d'une quarantaine d'îles volcaniques formant une province de l'Équateur depuis 1832 avec Puerto Baquerizo Moreno pour capitale. Il accueille le parc national des Galápagos et la réserve marine des Galápagos qui constituent un site du patrimoine mondial de l'Unesco[1].

Toponymie et étymologie[modifier | modifier le code]

Les îles Galápagos, en espagnol Islas Galápagos, sont aussi appelées « archipel de Colomb », en espagnol Archipiélago de Colón. De manière non officielle, elles sont aussi nommées « les Enchantées », en espagnol Las Encantadas.

« Islas de los Galápagos » signifie « îles des Tortues de mer », en français classique Isles Tortoises. Galápagos, galopegos au XVIe siècle, est le pluriel du masculin galápago, mot d'origine incertaine, peut être celtibérique, qui se retrouve en catalan et en portugais respectivement sous les formes galàpet et cágado, et qui désigne en castillan la tortue aquatique, à laquelle a été assimilée la tortue marine, mais, paradoxalement, ce mot a, depuis, pris en Amérique latine le sens général de tortue, le plus souvent terrestre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien que des expéditions affirment avoir trouvé des traces de campements humains anciens[2], les îles Galápagos étaient inhabitées à l'époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l'archipel devint un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers, accostèrent encore souvent aux îles Galápagos au XIXe siècle.

En 1835, Charles Darwin, naturaliste britannique, y étudia la diversité des espèces présentes. Ce n'est pas, contrairement à l'opinion courante, dans l'archipel qu'il commença à douter du créationnisme, mais ses observations lui permirent, plus tard, d'argumenter sa fameuse étude sur l'évolution et la sélection naturelle publiée en 1859. Aujourd'hui, à Puerto Isidro Ayora, la plus grande ville de l'archipel (située sur l'île Santa Cruz), se trouve un centre de recherche à son nom.

L'Équateur a officiellement annexé l'archipel des îles Galápagos en 1832. Environ un siècle plus tard, les îles n'étaient habitées que par quelques colons et ont été utilisées en tant que colonies pénitentiaires, qui furent fermées en 1959.

L'archipel est officiellement devenu un parc national en 1959. Le tourisme organisé a commencé vers la fin des années 1960 ; plusieurs centaines de milliers de personnes visitent aujourd'hui les îles chaque année[3] .

Le président Lenín Moreno avait envisagé en 2019 de permettre la présence d'avions militaires américains sur l'archipel en échange de la rénovation des aéroports par les États-Unis, mais la Constitution équatorienne interdit depuis 2008 l'installation de bases militaires étrangères dans le pays, et les organisations environnementales dénoncèrent l'impact négatif que cette décision aurait eu sur la biodiversité[4].

Géographie[modifier | modifier le code]

Vue nocturne de l'embarcadère de Puerto Isidro Ayora sur l'île Santa Cruz.

Topographie[modifier | modifier le code]

Carte topographique et bathymétrique des îles Galápagos.
Survol animé des îles Galápagos.

L'archipel est constitué de 127 îles, îlots et rochers dont 19 de grandes tailles. La plupart de ces sites sont excellents pour l'apnée, la plongée dérivante et sur tombants ainsi que pour la plongée de nuit.

Parmi les 48 éminences qui forment l'archipel des Galápagos, il convient de préciser que seulement 19 d'entre elles sont des îles. Les 29 autres sont des îlots inhabités, toute la population locale étant concentrée sur les îles Santa Cruz, San Cristóbal, Isabela et Floreana.

L'intérieur des îles est, de par sa formation volcanique, assez montagneux, du reste ce sont les cratères qui représentent les points culminants des îles, pouvant atteindre jusqu'à 1 707 m (volcan Wolf). Les rivages aplanis ne sont pas forcément très faciles d'accès, entre rochers et mangroves.

Ci-dessous la liste des îles principales. La plupart portent plusieurs noms[5].

L'île Fernandina est la troisième plus grande île (642 km2) et, pour être la plus occidentale, elle est également considérée comme la plus jeune (voir Géologie) et possède des paysages volcaniques récemment formés. Les éruptions les plus récentes du volcan local, La Cumbre, remontent à 1995, 2005 et 2009[6].

Chaque île constitue un écosystème insulaire et certaines lignées, comme les passereaux géospizes ou les tortues, s'y sont diversifiées en fonction de chacun ; sur toutes, on trouve des otaries, des manchots et des iguanes marins et terrestres, endémiques de l'archipel. Le cormoran aptère (qui ne vole pas) est endémique des deux îles d'Isabela et de Fernandina, où il nidifie près de l'eau.

Géologie[modifier | modifier le code]

Carte des plaques tectoniques autour des îles Galápagos.
Vue aérienne du canal d'Itabaca séparant l'île Baltra (en bas à droite) de l'île Santa Cruz (au centre).

Les îles Galápagos sont des îles d'origine volcanique qui ont émergé à partir d'un plateau basaltique. Leur formation est liée à l'existence d'un point chaud, le point chaud des Galápagos, situé sous la plaque de Nazca à proximité de la jonction triple des Galápagos.

Alors que le point chaud est fixe, la plaque se déplace vers l'est, à raison de 3 à 6 centimètres par an, donnant ainsi naissance à des îles. Celles-ci s'égrainent d'ouest en est tel un chapelet, les plus récentes étant situées à l'extrémité ouest de l'archipel tandis que les plus anciennes, dont la formation remonte à 5 à 9 millions d'années, sont situées à l'extrémité est.

Les îles occidentales sont encore le siège d'une intense activité volcanique et présentent un relief vigoureux constitué notamment d'imposantes caldeiras. Les îles les plus orientales sont en revanche fortement érodées et leur relief est plus émoussé. Ainsi l'île la plus ancienne, San Cristóbal, ne culmine qu'à 730 mètres d'altitude contre 1 476 mètres pour l'île de Fernandina, l'une des plus récentes.

Les îles Galápagos comptent de nombreux volcans :

Climat[modifier | modifier le code]

Les îles Galápagos offrent un climat tropical sec et sans chaleur excessive, en raison du courant de Humboldt qui refroidit l'océan et rafraîchit l'atmosphère. On y distingue toutefois deux saisons : de janvier à mai, une saison chaude (23 à 30 °C) avec quelques averses et, de juin à septembre, une saison froide (19 à 20 °C) assez sèche.

Administration[modifier | modifier le code]

Drapeau de la province de Galápagos.

La province de Galápagos est divisée en trois cantons :

Canton Population
(2006[7])
Superficie
(km2)
Chef-lieu Îles principales
Isabela 1 790 5 368 Puerto Villamil Darwin, Fernandina, Isabela, Wolf
San Cristóbal 6 142 849 Puerto Baquerizo Moreno Española, Floreana, Genovesa, San Cristóbal, Santa Fé
Santa Cruz 11 264 1 794 Puerto Isidro Ayora Baltra, Bartolomé, Marchena, Seymour Nord, Pinta, Pinzón, Rábida, Santa Cruz, Santiago
Total 19 194 8 011

Biodiversité[modifier | modifier le code]

Faune[modifier | modifier le code]

La faune du parc national des Galápagos est diversifiée, chaque île abritant sa faune spécifique. L'archipel compte 58 espèces d'oiseaux dont 28 sont endémiques, des variétés de reptiles uniques, dont les tortues géantes ou les iguanes terrestres et marins.

La faune sous-marine, protégée par la réserve marine des Galápagos, est également exceptionnelle de diversité, comprenant, outre l'iguane marin, près de 300 espèces de poissons (dont des requins des Galápagos), des mammifères marins (otarie des Galápagos, otarie à fourrure des Galápagos) dont des cétacés (baleine à bosse notamment).

Il y a plus de 1 300 espèces d'insectes différentes sur les îles Galapagos.

Flore[modifier | modifier le code]

Scalesia pedunculata (en) sur l'île Santa Cruz.

La flore des îles Galápagos varie selon le relief (et donc le climat) des différentes îles. Celle-ci est donc étagée suivant l'altitude.

Les zones côtières sont peuplées de plantes halophiles (tolérant des taux élevés de salinité) : palétuviers, pourpiers, myrtes et autres espèces aquatiques. Au-dessus est la zone aride, peuplée principalement de cactées (figuier de Barbarie, cierge du Pérou) et de lichens. La zone humide d'altitude (ou zone des scalesias, d'après l'arbre qui y prédomine) s'étend entre 200 et 500 mètres d'altitude. Les robiniers, les goyaviers, la passiflore et les lichens y prospèrent. Au-dessus, la zone du miconia (une espèce invasive) est la principale zone de pâture et de culture (café, légumes, oranges et ananas) sur les îles habitées. Herbes et fougères se disputent le dernier étage, notamment la fougère arborescente des Galápagos, qui peut atteindre 3 mètres de haut.

Parmi les 875 espèces de plantes recensées sur les îles, 228 sont endémiques, mais toutes sont originaires de l' Amérique du Sud et se sont adaptées à l'environnement de l'archipel.

Brèche remplie d'eau douce, aux abords de Puerto Isidro Ayora, île Santa Cruz.
Plage de l'île Seymour Nord, avec à l'horizon l'île Daphne Menor.
Courlis corlieu et chevalier grivelé, à Tortuga Bay, île Santa Cruz.

Protection[modifier | modifier le code]

L'archipel, à travers son parc national déclaré dans les années 1950[8] et sa réserve marine, constitue le premier parc national de l'Équateur. Ces deux zones protégées, dont la faune et la flore très peu touchées abritent de nombreuses espèces animales et végétales uniques au monde, constituent un site du patrimoine mondial de l'Unesco. Dans l'archipel 97% de la surface émergée des îles est protégée[8] et entourée d'une réserve marine de 138.000 km2[8], l'une des plus grandes au monde[8], dont un sanctuaire marin, la zone de 38.000 km2 entre les îles Darwin et Wol[8] f, qui compte la plus importante biomasse de requins au monde[8].

En 2010, réuni à Brasilia, le Comité du patrimoine mondial de l’agence de l'ONU a retiré l’archipel de la liste des sites menacés. C’est Luiz Fernando de Almeida, le délégué brésilien, qui a pris cette décision pour récompenser le travail réalisé par l’Équateur pour protéger ses îles[9].

Tunnel de lave, île Santa Cruz.

Tourisme durable[modifier | modifier le code]

L'archipel souhaite préserver ses espèces menacées[8], et l'Équateur veut « être drastique quant à la protection de l'environnement », selon le ministre du Tourisme, Enrique Ponce de Leon[8]. L'Équateur a souhaité, pour éviter la dérive du Machu Picchu[8], préserver son archipel volcanique des Galapagos[8], constitué de 19 grandes îles et de dizaines d'îlots rocheux[8], dont la fréquentation avait été jusqu'à atteindre 245 000 visiteurs par an[8], un plafond qui pourrait être inscrit dans la loi[8], comme l'a réclamé Walter Bustos, directeur du Parc national des Galapagos[8]. Les constructions y ont été sévèrement encadrées[8], dans un but d'éco-durabilité et de tourisme durable : promotion des énergies renouvelables, aéroport alimenté à l'énergie solaire et éoliennes, sacs plastique interdits[8].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Herman Melville, l'auteur de Moby Dick qui visita l'archipel, en a fait une évocation à travers une série d'esquisses littéraires (Les Encantadas ou Îles Enchantées) dans son recueil des Contes de la Véranda.

Une scène du film Master and Commander se déroule aux Galapagos, lorsque le docteur Stephen Maturin est amené à terre pour y retirer la balle qu'il a accidentellement reçue. Il visite ensuite l'île et, à l'aide de Blackney et Padeen, y collecte des animaux… qu'ils relâcheront ensuite, Maturin ayant repéré le navire ennemi Acheron.

Les îles Galapagos sont représentées dans le dessin animé des Mystérieuses Cités d'or.

L'astéroïde (16809) Galápagos porte le nom de ces îles.

Références[modifier | modifier le code]

  1. L’Unesco classe les îles Galapagos sur la liste du patrimoine mondial en péril
  2. Thor Heyerdahl et Arne Skjølsvold, Témoignage archéologique et visites pré-espagnoles aux îles Galapagos, Mémoire de la Société archéologique américaine, no 12, 1956
  3. « Les Galápagos, un archipel fragilisé », sur wwf.f (consulté le ).
  4. [1]
  5. Full Description Of All Islands In Galapagos
  6. (en) Most Recent Bulletin Report: October 2009, Smithsonian Institution, Global Volcanism Program
  7. (es) Censo de Población y Vivienda, Galápagos 2006. Instituto Nacional de Estadistica y Censos (INEC).
  8. a b c d e f g h i j k l m n o et p "Les Galapagos, un paradis avec droits d'admission" article de Jordi Miro, de l'AFP le 8 février 2018 sur le site de L'Express [2].
  9. « Liste du patrimoine mondial en péril : inscription des Tombes des rois du Buganda, retrait des Galapagos »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr + en + es + de) Christian Zuber, Galapagos, Boulogne, Éditions Delroisse, , 208 p. (ISBN 2-85518-030-9).
  • (fr) Margret Wittmer, Les Robinsons des Galapagos, Éditions J'ai lu no A19/20, .
  • Charles Darwin, L’Origine des espèces [édition du Bicentenaire], trad. A. Berra sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de Patrick Tort, « Naître à vingt ans. Genèse et jeunesse de L’Origine ». Paris, Champion Classiques, 2009.
  • Charles Darwin, Journal de bord (Diary) du Beagle, trad. Marie-Thérèse Blanchon et Christiane Bernard sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de P. Tort, avec la collaboration de Claude Rouquette, « Un voilier nommé Désir ». Paris, Champion Classiques, 2012.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]