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Tout au long de l'époque moderne, le royaume d'Angleterre ne cesse d'étendre son territoire et son influence. Deux types d'expansions sont à dégager ; les expansions internes aux îles britanniques, à savoir en Écosse et en Irlande, et celles qui sont extérieures à ces îles, principalement en Amérique du Nord et en Asie du Sud. En Irlande, l'enjeux est de protestantiser ce territoire qui est dominé par les catholiques, ce qui donne lieu à de fortes tensions, notamment des conflits violents. En Écosse, il y a parfois eu une volonté d'unifier politiquement ce royaume à celui d'Angleterre, mais cette volonté à fait l'objet d'une forte opposition des nationalistes, tant écossais qu'anglais. L'union est finalement acceptée sous le règne de la reine Anne. En Amérique du Nord, les Anglais se lancent dans la colonisation, ce qui aboutit par la suite à la création de treize colonies, qui possèdent chacune des particularités. En Asie du Sud, il y a d'abord une implantation commerciale en Inde, qui aboutit ensuite à une conquête territoriale à la fin du XVIIIe siècle.

L'expansion en Irlande[modifier | modifier le code]

Présence anglaise en Irlande sous le règne d'Henri VIII[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle, des seigneurs anglo-normands s'installent en Irlande à Dundalk, où ils fondent l'« English Pale » pour protéger l'Angleterre d’éventuelles attaques celtiques des Gaëls. Les Anglais essayent d’étendre leur influence à Dublin, avec un lieutenant du roi d’Angleterre et un parlement, mais le parlement de Dublin a beaucoup moins de pouvoir que celui de Westminster. En 1534, la plupart des Anglais du Pale se révoltent par refus de la protestantisation. Toutefois, la situation se pacifie et Henri VIII est proclamé roi d’Irlande par le parlement de Dublin en 1541. Les Gaëls restent eux catholiques et ne reconnaissent pas Henri VIII.

Robert Devereux est décapité pour avoir passé une trêve avec le clan O'Neill.

Colonisation très difficile de l'Irlande[modifier | modifier le code]

Le Pale est agrandi vers l’intérieur des terres sous le règne de Marie Ire. À l'époque d'Elizabeth Ire, la zone anglaise est étendue au Sud-est et elle tente de convertir les Gaëls à l’anglicanisme. Dans les années 1560, l’île est découpée en comtés comme en Angleterre et s'installent de petites colonies appelées plantations. De plus, des troupes anglaises interviennent en Ulster où il y a une guerre entre clans. Dans un premier temps, le chef de clan Shane O’Neill est mis en difficulté mais il bat ensuite les Anglais et ravage le Pale avec ses troupes. En 1566, O’Neill propose à tous les clans de chasser les Anglais avec l'aide de la France et de l'Écosse. Il y a aussi une alliance entre les clans du Sud et l’Espagne. Craignant de perdre leurs colonies, les Anglais écrasent les troupes espagnoles qui aident les clans du Sud. L'hostilité des Gaëls envers les Anglais vient du fait qu'ils sont profondément anticatholiques.

Le frère cadet de Sean, Hugh, est éduqué en Angleterre et dans le Pale car son frère l'a chassé d'Ulster. D'ailleurs, il est reconnu comte de Tyrone par les Anglais. En 1580, il combat même avec les Anglais contre les clans du Sud, mais en 1590, Hugues n’apprécie pas que les Anglais s’installent en Ulster. En 1595, il est reconnu chef du clan O’Neill et s’empare du fort anglais construit sur la Bleck River, ce qui déclenche la guerre de Neuf Ans. Hugh passe un accord avec le clan rival des O’Donnell, tandis que des armes leurs sont fournies par les Écossais catholiques et l'Espagne. En 1598, l'armée anglaise est écrasée en Ulster mais O’Neill ne fait qu’une union partielle des Gaëls. Elizabeth en profite pour renvoyer une puissante armée commandée par Robert Devereux. Néanmoins, celui-ci passe une trêve avec O’Neill ce qui lui coûte d'être décapité. Par la suite, la guerre reprend et O’Neill finit par être soumis en 1603 en raison d’une défaite.

Armoiries du clan O'Neill.

Poursuite sous le règne de Jacques Ier[modifier | modifier le code]

En 1603, Jacques VI-I impose l’administration anglaise et le protestantisme dans toute l’Irlande, après la défaite du clan O’Neill. En 1607, les chefs du clan O’Neill fuient l’Irlande et se réfugient en France ou en Espagne. Ainsi, Jacques VI-I en profite pour confisquer toutes les terres des O’Neill et finalement tout l’Ulster. Les Gaëls doivent donc quitter l’Ulster qui est découpé en lots confiés à des colons, principalement des presbytériens écossais. Certains Gaëls se réfugient même dans les marais et les bois. Les Anglais cherchent à coloniser tout le reste de l’île et à imposer partout le protestantisme anglican. Dans les régions colonisées par les Anglais, les Gaëls peuvent rester comme employés des Anglais qui tentent de les convertir au protestantisme. Toutefois, ils sont obligés de tolérer le catholicisme qui reste majoritaire.

En octobre 1641, une insurrection des catholiques éclate en Irlande, unissant les Gaëls et les vieux anglais du Pale. Entre 4 000 et 10 000 colons presbytériens sont massacrés, ce qui provoque une panique qui est accrue par les parlements d’Écosse et d’Angleterre qui accusent Charles Ier d’avoir été tolérant à l’égard des catholiques. Des rumeurs affirment même que 600 000 protestants ont été massacrés. Des catholiques irlandais vivant en Angleterre sont alors assassinés et le roi est accusé d’être coupable du massacre, à cause de sa fidélité à sa femme catholique. En 1642, Anglais et Écossais envoient des troupes en Irlande contre les catholiques qui s’unissent alors dans la confédération de Kilkenny qui affirme sa fidélité au roi. Le roi en profite pour demander une trêve avec les catholiques parce qu’il a déjà fort à faire avec l’armée presbytérienne écossaise et l’armée des Têtes-Rondes. Mais, lorsque le roi cherche un accord avec les Écossais en 1646, son armée d’Irlande passe une trêve avec l’armée presbytérienne. La confédération éclate et les Gaëls attaquent les troupes royales. Par crainte, les vieux anglais passent un accord avec les protestants.

Destruction de l'Irlande catholique par Cromwell[modifier | modifier le code]

En août 1649, Oliver Cromwell à la tête de New Model Army débarquent à Dublin. Avec son armée, il ravage le Pale afin de détruire l'emprise des vieux anglais catholiques, puis s’empare de Drogheda et Wexford où la population est massacrée. Ensuite, Cromwell s’attaque aux terres des Gaëls ; l'armée traverse le Sud et l'Ouest de l’île puis remonte vers le Nord, ravageant tout sur son passage et massacrant les populations. Cromwell s’en va au printemps 1650 mais laisse quelques soldats qui poursuivent les destructions jusqu’en 1653 ; les Gaëls qui survivent sont installés dans une zone de transplantation au Sud de laquelle ils n'ont pas le droit de sortir, tandis que le reste de l’île est colonisé par les protestants[1].

Le roi Guillaume (estampe de Nicolas de Larmessin).

Implantation renforcée avec l'instauration de l'Ascendancy protestante en Irlande[modifier | modifier le code]

Les catholiques irlandais s’inquiètent du renversement de Jacques II en 1688 et du retour au pouvoir des puritains qui avaient détruit l’Irlande catholique dans les années 1650. Ainsi, les Irlandais catholiques s’arment sous la direction du duc de Tyrconnell et constituent une armée catholique « jacobite ». En 1689, Jacques II débarque en Irlande avec des troupes françaises. Pour la majorité des Gaëls, l’objectif principal est de rejeter hors d’Irlande les colons protestants. Or, pour Jacques II, l’Irlande n’est qu’une base de départ pour tenter de reconquérir l’Angleterre. Un nouveau parlement composé de catholiques se réunit à Dublin, mais Jacques II essaye de bloquer les décisions du parlement. Il n’autorise que la liberté de conscience et la fin de certaines discriminations et déclare que la restitution des terres confisquées aux vieux anglais catholiques se fera plus tard. Toutefois, les protestants ont adopté le principe « No surrender », ce qui entraîne un échec politique de Jacques II qui rentre assez vite en France alors qu’une nouvelle guerre éclate en Irlande.

L’armée catholique assiège Derry qui refuse de se rendre ; 15 000 protestants meurent de faim dans la ville. Finalement, la ville est ravitaillée par des navires, si bien que les catholiques lèvent le siège. En 1689, 10 000 Anglais y sont envoyés. L'année suivante, ce sont 7000 Français qui y sont envoyés et Guillaume III envoie une armée de 36 000 hommes recrutés dans tous les pays protestants d’Europe. Les affrontements sur la Boyne aboutissent à une victoire protestante, si bien que l’armée protestante entre dans Dublin et obtient la reddition de plusieurs villes du Sud. Toutefois, Limerick refuse la reddition et est assiégée. Sa resistance entraîne la levée du siège. En 1691, des affrontements éclatent à Aughrim et aboutissent à une victoire des protestants. Les jacobites doivent ainsi rejoindre la France. De plus, il est accordé une liberté de conscience et de culte aux catholiques s’ils prêtent un serment de fidélité au roi.

Le parlement de Dublin adopte une loi interdisant de siéger au parlement ou d’occuper une fonction civile, militaire ou ecclésiastique sans avoir auparavant souscrit à une déclaration anticatholique . Il interdit également le droit de vote aux catholiques. En 1697, le parlement de Dublin vote une loi de bannissement des responsables ecclésiastiques catholiques, des moines et des jésuites. Seuls les prêtres sont tolérés en échange de leur engagement auprès des autorités. En 1708, les traitres sont arrêtés. Les presbytériens ne veulent quant à eux aucun catholique dans le Munster. Les catholiques n’ont pas le droit d’intégrer l’armée, ni la marine, ni l’administration, ni la magistrature, ni les professions libérales (sauf médecin) et n’ont pas le droit de faire des études supérieures. Ils n’ont pas le droit de posséder une arme, ni un cheval de bonne qualité. Toute protestante qui épouse un catholique est déchue de ses droits et de ses biens. Les fils qui se convertissent au protestantisme deviennent propriétaires des biens de leur père. Enfin, les catholiques doivent financer la milice protestante et payer la dîme à l’Église anglicane.

Statut particulier de l'Irlande à l'époque du système whig[modifier | modifier le code]

À l'époque du système whig, l'Irlande est toujours divisée : il y a 70 % de catholiques, 20 % de presbytériens (principalement en Ulster) et 10% d’anglicans. Les catholiques n'ont aucun droit politique, tandis que les presbytériens ont le droit de vote mais pas celui d’être élu et c'est l'inverse pour les anglicans. Par conséquent, les presbytériens élisent des anglicans. Il n'y a pas de renouvellement du parlement de 1727 jusqu’en 1760. De ce fait, les anglicans d’Irlande sont incarnés par le parlement de Dublin qui est soumis à la Grande-Bretagne. De leur côté, les presbytériens sont soumis aux anglicans via le parlement de Dublin. Enfin, les catholiques sont soumis dans tous et à tous les protestants. À cette époque, les anglicans d’Irlande souhaitent une plus grande autonomie politique et économique à l’égard de la Grande-Bretagne, sans pour autant modifier les hiérarchies internes à l’île. Le nationalisme irlandais est notamment incarné par Jonathan Swift qui écrit des pamphlets hostiles à la tutelle anglaise dans les années 1720. Il rêve d’une nation irlandaise anglicane et anglophone indépendante des Britanniques. Après sa mort, ses idées sont reprises par parlement de Dublin[1].  

L'expansion en écosse[modifier | modifier le code]

L'archiduc Charles d'Autriche avec lequel la reine Elizabeth envisage un mariage.

Politique écossaise de la reine Elizabeth[modifier | modifier le code]

Lorsqu’elle accède au trône, Elizabeth est célibataire, c'est la raison pour laquelle un mariage est envisagé avec Philippe d’Espagne pour maintenir l'alliance anglo-espagnole contre la France. La réponse d’Elizabeth est négative mais elle envisage un mariage avec le cousin de Philippe, l’archiduc Charles d’Autriche. C'est aussi un échec mais d’autres négociations sont engagées avec des pays luthériens ; le Danemark et la Suède, mais n’aboutissent pas également. Pendant ces années, la reine entretient une relation avec le comte de Leicester.

En 1559, la paix entre la France, l'Espagne, l'Écosse et l'Angleterre est signée. L'année qui suit, Marie de Guise décède et Marie Stuart lui succède. Elle épouse le roi de France François II en 1559, qui décède en 1560. Marie retourne alors en Écosse avec des troupes françaises, mais c'est une époque où le pays devient progressivement protestant ; le parlement interdit le catholicisme et les nobles protestants sont opposés à Marie. Elle se marie avec un noble écossais mais le mariage est malheureux et son mari est assassiné. Marie se remarie avec celui qui semble être l’assassin de son mari, ce qui conduit à sa chute ; elle est emprisonnée en 1567 par les nobles écossais qui la forcent à abdiquer au profit de son fils de âgé de seulement un an (Jacques VI). Celui-ci est confié à des percepteurs qui l’élèvent dans le calvinisme. Marie réussit à s’échapper et à rejoindre l’Angleterre où les seigneurs catholiques du Nord espèrent en faire la reine d’Angleterre, car elle est la petite fille d’une sœur d’Henry VIII. Elizabeth envoie des troupes en Écosse pour combattre ses partisans et fait emprisonner Marie, qui essaye de mobiliser l'Espagne et la France en sa faveur, en vain. Quant aux catholiques anglais, ils tentent de la libérer et d'assassiner Elizabeth mais là aussi c'est un échec, si bien que Marie est décapitée en 1587.

Colonisation dans les Highlands[modifier | modifier le code]

Sous le règne de Jacques Ier, les presbytériens des Lowlands colonisent une des îles Hébrides, au détriment des Gaëls d’Écosse. En 1609, les chefs des clans gaéliques écossais sont contraints d’envoyer leurs fils dans les Lowlands pour qu’ils y soient scolarisés et anglicisés. Cela encourage l’envoi de pasteurs calvinistes dans les Highlands où sont interdits les bardes et les armes à feu. Des auberges y sont construites pour accueillir les étrangers. L’objectif est d’intégrer pleinement ce territoire dans la Grande-Bretagne en détruisant sa culture. Ainsi, certains clans adoptent le protestantisme et la langue anglaise[1].

Cromwell dissolvant le Long Parliament.

Guerre-anglo écossaise de 1647[modifier | modifier le code]

En mai 1647, l'armée anglaise est licenciée par le parlement qui est inquiet des contestations des niveleurs qui demandent que la chambre des Lords soit supprimée et proclament le fait que la souveraineté réside dans le peuple. En réponse, l'armée s’empare du roi Charles Ier alors prisonnier du parlement et exige l'exclusion des leaders presbytériens du parlement ; c'est un véritable coup d'État. Les Écossais interviennent en faveur des presbytériens, qui s’allient aux Anglais anglicans qui étaient pourtant leurs ennemis pendant la première guerre civile. La New Model Army de Cromwell écrase les insurrections royalistes du Nord et les Écossais puis entre dans Édimbourg, où les presbytériens qui étaient favorables à l'intervention sont écartés au profit des presbytériens qui n'y étaient pas favorable ; c'est une sorte de coup d’État forcé. À Londres, les députés presbytériens sont exclus. Ainsi, le Long Parliament devient le Rump Parliament ou « parlement croupion ». Cette appellation provient du fait qu'il n'y a plus que 200 membres sur 470 qui siègent aux Communes, tandis que la chambre des Lords ne compte plus que deux à trois membres permanents. En janvier 1649, la chambre des Lords est supprimée au même titre que le roi, car la chambre des Communes proclame le fait que la souveraineté réside dans le peuple et les Communes. Quant à Charles Ier, il est jugé par une haute cour de justice instituée par parlement et décapité le 30 janvier[1].

Première page de l'Acte d'union de 1707.

Intégration de l'Écosse renforcée avec l'Acte d'union, mais non sans tensions[modifier | modifier le code]

En Écosse, la « Glorieuse Révolution » de 1688 permet le triomphe des presbytériens sur les épiscopaliens. L’Église d’Écosse redevient une Église presbytérienne en 1690, avec l’accord du roi. Certains épiscopaliens se réfugient dans les Highlands. En 1689, l’épiscopalien Dundee mobilise tous les clans anti-presbytériens et lance une insurrection jacobite qui échoue. Cela fait prendre conscience au roi du risque que représente les Highlands, c’est pourquoi il ordonne au groupe de construire une forteresse ; le fort William, situé à la jonction entre la partie Sud des Highlands qui est dominée par le clan Campbell (presbytérien) et la partie centrale qui est contrôlée par le clan McDonald (catholique et jacobite).

À l’époque de la reine Anne, l’idée d’une union entre l’Écosse et l’Angleterre est relancée. Toutefois, il est prévu qu’il n’y aura pas d’union religieuse. Cependant, il doit y avoir une union politique et une fusion des deux parlements. En 1707, les deux parlements approuvent l’Acte d’union, ce qui donne naissance au royaume uni de Grande-Bretagne, avec une nationalité unique : la nationalité britannique. Il n’y a plus de frontière entre l’Angleterre et l’Écosse. De plus, il y a une unification monétaire et fiscale. Le parlement de Westminster devient le parlement de Grande-Bretagne, où les Écossais sont donc représentés. L’Écosse conserve quand même une autonomie dans le domaine juridique.

En 1708, les Français font débarquer le jeune fils de Jacques II mais c'est un échec. S’en suit la définition du crime jacobite comme passible de la peine de mort, par le parlement britannique. En 1714, l'intégration territoriale des Lowlands à l’Angleterre est sur la bonne voie, mais cela n'est pas le cas pour les Lowlands et les Highlands[1].

Le Fort Augustus.

Révolte des Highlanders de 1715[modifier | modifier le code]

Les Highlands d’Écosse sont le territoire le moins bien arrimé au reste du territoire britannique. Quand Georges Ier prend parti pour les whigs, il humilie le secrétaire d’État aux affaires d’Écosse, un certain Erskine, qui se rend dans les Highlands pour proposer une insurrection jacobite aux rebelles ; c'est l'insurrection de 1715, aussi appelée « fifteen ». L'armée jacobite affronte les loyalistes à Sheriffmuir, dans les Lowlands. La bataille reste indécise, et ce malgré l’arrivée de Jacques VIII, fils de Jacques II-VI, qui finit par rembarquer avec Erskine pour la France. Dans les années 1720, le général Wade reçoit la mission de construire un réseau routier dans les Highlands pour faire pénétrer des troupes. Sont construites près de 400 km de route, faisant 5 m de large et équipées d'un système de drainage. De plus, ces routes sont suffisamment solides pour faire circuler de l'artillerie.

On peut aussi souligner la construction de 40 ponts en pierre et du fort Augustus dans la région contrôlée par les McDonalds. Est également créée la garde noire, une armée permanente de highlanders loyalistes. En 1745, Charles-Édouard Stuart, le jeune fils de Jacques VIII, profite de la guerre de succession d’Autriche pour débarquer en Écosse. Les jacobites le surnomment Bonnie Prince Charlie. C'est un catholique. C'est donc assez logiquement qu'il gagne à sa cause les catholiques des Highlands. Il obtient aussi le soutien des épiscopaliens et de certains presbytériens, car il assiste à leurs cultes. Toutefois, les Campbell lui sont hostiles, ainsi que les Lowlands. L'armée jacobite passe Stirling dans les Lowlands et écrase les loyalistes près d’Édimbourg, puis entre en Angleterre jusqu’à Derby, à 200 km de Londres. En revanche, ils n'ont pas d’intérêt à s'emparer de Londres et retournent donc passer l’hiver dans les Highlands. En avril 1746, l'armée jacobite est écrasée par les loyalistes à Culloden. S'en suit une chasse aux rebelles ; de nombreux highlanders sont déportés en Amérique tandis que Charlie retourne en France. En 1747, le parlement de Grande-Bretagne détruit les spécificités de la culture des Highlands. Les kilts sont notamment interdits, tandis que le nom même d’Écosse est prohibé, il est remplacé par la Grande-Bretagne du Nord[1].  

Expansion en Amérique[modifier | modifier le code]

Échec des aventures lointaines sous Henri VIII[modifier | modifier le code]

Henri VIII augmente la puissance de la Royal Navy, fondée par son père, et crée un conseil de la marine. Dans les années 1490, des Anglais se rendent à Terre-Neuve, sous la direction de Jean Cabot, mais c’est un échec. Son fils Sébastien Cabot prend la relève. En 1506, est fondée la compagnie des aventuriers des Terres-Neuves pour mener des expéditions en Amérique et ramener des produits, mais là aussi c'est un échec puisque Cabot finit par passer au service des Espagnols parce que le roi n’accorde pas d’importance aux voyages maritimes.

Le Anglais et les Russes ne sont pas autorisés à faire du commerce dans la mer Baltique.

Tentative de colonisation de l'Amérique du Nord[modifier | modifier le code]

La ville d’Anvers constitue le principal partenaire commercial de l’Angleterre car les Anglais y vendent leur laine et achètent des produits venus du nouveau monde et de la Méditerranée. Toutefois, Anvers devient inaccessible à partir de 1585 en raison de la guerre contre l’Espagne aux Pays Bas car elle se situe dans la zone Sud contrôlée par les catholiques. L'Angleterre ne parvient pas à remplacer Anvers car elle est isolée diplomatiquement. C'est pourquoi des négociants cherchent une route directe vers l’Asie qui ne soit pas déjà empruntée, passant soit au Nord de la Russie soit à travers l’Amérique du Nord. C'est un échec car la mer est gelée en Sibérie, mais ce voyage permet aux Anglais de découvrir l’Amérique du Nord et de faire du commerce avec la Russie. Par ailleurs, une Compagnie de Moscovie est fondée à Londres. Les Anglais doivent contourner la Scandinavie par le Nord pour rejoindre la Russie car ni l’un ni l’autre ne sont autorisés à faire du commerce dans la mer Baltique.

En 1583, les Anglais tentent de fonder une colonie à Terre-Neuve (Amérique) mais c'est un échec car le climat de la région est trop rigoureux. En 1585, William Raleigh tente d’implanter une colonie plus au Sud, la Virginie, mais c'est un échec car il y a des défauts d’organisation. Plus tard, le même Raleigh fonde une colonie plus au Sud à Roanoke. Quinze hommes sont laissés sur place mais ils ont disparu au retour des Anglais.

Localisation de James Town.

Début de la colonisation en Amérique sous Jacques Ier[modifier | modifier le code]

En raisons des insurrections catholiques, une partie des colons anglais et écossais installés en Irlande choisissent de fuir vers l’Amérique car les Anglais y ont créé de nombreuses colonies depuis le début du XVIIe siècle. En 1606, Jacques VI-I accorde des chartes de colonisation aux compagnies de Londres et de Plymouth. Ainsi, les Anglais commencent à s'implanter en Virginie en 1607 avec la fondation de James Town, une colonie anglicane localisée sur la James river. Les chartes précisent que les colons resteront des sujets du roi d’Angleterre et bénéficieront des mêmes droits que les Anglais. Il est également précisé que la terre appartiendra aux compagnies en échange du versement d’un cens à la couronne. Les compagnies devront aussi évangéliser les autochtones et seront gouvernées depuis Londres par un conseil désigné par le roi. Sur place, sont institués deux conseils assistés d’un gouverneur choisi par le roi. Dans les années 1620, les compagnies sont supprimées et la Virginie devient alors une colonie royale.

Au Nord, des puritains fondent la Nouvelle-Angleterre où les anglicans ne sont pas les bienvenus. La charte précise que la colonie doit être administrée par un gouverneur assisté d’un conseil et d’une assemblée législative. Ces colons fondent Boston en 1630 et 13 000 puritains quittent l’Angleterre pour la Nouvelle-Angleterre ; c’est la « Great Migration ». Néanmoins, des désaccords éclatent et les dissidents sont expulsés en 1637 ; ils fondent le Rhode Island, avec la ville de Newport. Entre la Nouvelle-Angleterre et la Virginie, des Hollandais et des Suédois fondent les colonies de Nouvelle-Néerlande et de Nouvelle-Suède. En 1629, Calvert, lord of Baltimore, fonde une colonie catholique, le Maryland. Pour Charles Ier, c’est une bonne façon de se débarrasser des catholiques anglais. Calvert y est le seigneur et possède les pouvoirs législatifs, économiques, religieux et gère les terres comme il le souhaite. Dans les années 1640, la Virginie expulse des puritains qui se rendent dans le Maryland. Une guerre éclate donc entre les puritains et les catholiques. Par ailleurs, les Anglais s’approprient les Îles Bermudes et Bahamas.

Poursuite de la colonisation en Amérique du Nord et installation dans les Caraïbes[modifier | modifier le code]

Poursuite de la colonisation en Amérique du Nord[modifier | modifier le code]

Dans les années 1650, des milliers d’anglicans royalistes se réfugient en Virginie, colonie anglicane qui compte 40 000 habitants vers 1680. Après la sécession du Rhode Island, des colonies sécessionnistes par rapport au Massachusetts sont créées par des puritains, c'est le cas du Connecticut. Entre la Nouvelle-Angleterre et la Virginie, la Nouvelle-Suède est prise par les Néerlandais en 1655. En 1664, c'est au tour de la Nouvelle Néerlande d'être prise par les Anglais, qui s'accaparent la Nouvelle-Suède par la même occasion. Ces colonies sont offertes par Charles II à son frère Jacques, duc d’York ; la capitale est donc rebaptisée New York, elle compte 3000 habitants en 1685, dont 15 000 pour l'ensemble de la colonie. Parallèlement, la guerre civile du Maryland est remportée par les puritains en 1655.

Dans cette guerre, il y a une intervention de Cromwell en faveur des puritains du Maryland car ils sont presbytériens. En outre, il impose la tolérance religieuse au gouverneur de la colonie, le catholique Calvert. Il y a aussi une extension de la Caroline au Sud de la Virginie. En 1669, se met en place un système seigneurial dans les terres de ces colonies avec les Fondamental Constitutions. La zone est divisée en deux colonies dans laquelle est introduite la riziculture. La Caroline du Nord est peuplée d’anglicans de Virginie, tandis que la Caroline du Sud est peuplée d’huguenots français. En 1680, des protestants radicaux arrivent en Amérique du Nord et en 1681, un membre de la haute noblesse anglaise obtient une charte pour fonder une colonie, peuplée par des quakers partis d’Angleterre vers 1682-1683.  

La ville de New York est nommée en l'honneur du duc d'York.

Installation dans les Caraïbes[modifier | modifier le code]

Au milieu du XVIIe siècle, les Anglais s'installent en Guyane et créent la colonie du Suriname. Celle-ci est cédée aux Néerlandais en 1667 en échange de la Nouvelle-Néerlande. En 1655, les Anglais s'emparent de la Jamaïque aux dépens des Espagnols. Les Anglais ont colonisé la plupart des petites îles des Antilles dont la Barbade qui est la première à avoir un gouverneur, une assemblée législative et un conseil. En 1652, une charte accordée par Cromwell permet à l'assemblée de légiférer sur les questions fiscales. En 1656, les Irlandais et délinquants écossais sont expulsés à destination de la Jamaïque. Par ailleurs, l'Île de Montserrat accueille les Irlandais qui fuient la guerre menée par Cromwell. En 1651, un Navigation Act est imposé, stipulant que les produits des Antilles anglaises doivent être exportés en Angleterre sur des navires anglais et ne transitant que par des ports anglais. En outre, cet acte instaure un monopole commercial, mais la fraude reste tout de même importante. Une loi de 1673 fixe des droits de douane sur les marchandises transitant entre les colonies, comme si elles étaient destinées au marché métropolitain.

Malgré tout, l'Amérique britannique s'est essentiellement construite en dehors d’un plan gouvernemental. En outre, il s'agit d’abord d'un lieu d’installation pour les dissidents religieux ; chaque courant crée ses colonies. Quant aux Antilles, elles sont destinées à la déportation des populations indésirables. On peut aussi mentionner l'installation de minorités religieuses non-anglaises, ainsi que de presbytériens écossais dans le New Jersey et de calvinistes français en Caroline du Sud. Certaines colonies sont aussi accordées à un homme ou à une famille. C'est le cas de la colonie de New York qui est confiée au duc d’York, il y a aussi le Maryland qui appartient à Calvert. La seule colonie gouvernementale est la Virginie et elle est réputée pour être mal gérée.  

Le commerce triangulaire.

Le développement en « puzzle » des colonies d'Amérique[modifier | modifier le code]

À partir de la fin du XVIIe siècle, un bureau du commerce anglais peut suivre la vie politique et économique des colonies d’Amérique, même si les colonies restent autonomes. Le droit de vote y est destiné uniquement aux propriétaires, mais la propriété est beaucoup plus répandue qu’en Angleterre. Comme en Angleterre, il faut être protestant pour pouvoir voter, il y a même des restrictions supplémentaires comme en Virginie où il faut être anglican. Dans le Maryland et les Antilles, les catholiques sont tolérés. En revanche, il n’est plus permis aux Amérindiens et aux personnes d’origine africaine de voter. De plus, l’assemblée accroît ses pouvoirs au détriment du gouverneur.

La Virginie a du mal à se développer à cause de son sexe-ratio déséquilibré. En effet, près de 80 % des hommes sont des engagés pour une période déterminée. Ils sont progressivement remplacés par des forçats et des esclaves. Lorsque la peine des forçats est terminée, ils sont libérés. À la fin du XVIIe siècle, on assiste à un essor du commerce négrier qui est libéralisé, ce qui entraîne une forte hausse du trafic. Toutefois, l’Amérique du Nord n’accueille pas plus d’Africains que d’Européens, à la différence des Antilles. L’arrivée massive d’Africains en Amérique du Nord a un fort impact sur l’économie et les mentalités. À partir de 1680, il y a une assimilation progressive entre noirs et esclaves. Sont également votés de codes noirs qui réglementent l’esclavage. L’esclavage est défini comme étant à vie et transmis par la mère. Tous les noirs et métisses sont esclaves, sauf s’ils peuvent prouver le contraire. Les Amérindiens peuvent l’être également, pas les blancs. Les esclaves peuvent posséder un lopin de terre pour leur consommation personnelle et leurs maîtres doivent les habiller et les nourrir. Tout esclave affranchi doit quitter la colonie et les tentatives de fuite sont punies.

Au XVIIe siècle, peu de soldats anglais sont installés en Amérique du Nord puisqu'on ne trouve qu'une seule garnison permanente à New York. La « Glorieuse Révolution » y a un impact car les puritains veulent poursuivre le combat contre les catholiques en Amérique et attaquent les Français. Cette guerre se poursuit dans le cadre de la guerre de la Ligue d’Augsbourg, de 1689 à 1697, et lors de la guerre de succession d’Espagne entre 1702 et 1713. Le traité d’Utrecht y met fin et la France cède à l’Angleterre plusieurs territoires : la baie d’Hudson, Terre-Neuve et l’Acadie. Les habitants ont le droit de rester catholiques s’ils prêtent un serment de fidélité à la couronne. Désormais, les Anglais peuvent imposer leur domination en Amérique du Nord.  

Forte expansion territoriale par la guerre au risque de déséquilibres[modifier | modifier le code]

La Géorgie est nommée en l'honneur du roi Georges.

En 1713, le traité d’Utrecht met fin à la guerre de succession d’Espagne et instaure un monopole de l’Angleterre sur la traite négrière dans l'empire espagnol. Cette situation entraine une augmentation de l’implantation anglaise dans le commerce transatlantique d’esclaves, ainsi qu'une augmentation du trafic vers les colonies anglaises. Ainsi, en 1750, 20% des habitants des colonies d’Amérique du Nord sont des esclaves, dont 60% en Caroline du Sud). Cette proportion est bien plus élevée dans les Antilles, comme en Barbade où 90% des habitants sont des esclaves. D'ailleurs, l'esclavage est le pilier du système économique de ces colonies. Dans ces mêmes colonies, des codes noirs plus sévères que ceux adoptés en 1700 sont adoptés. En 1739, on assiste aux premières grandes révoltes d’esclaves en Caroline du Sud ; 25 colons sont tués et des plantations sont brûlées par des esclaves ayant fuit. Les colons reçoivent l'aide des Amérindiens pour les rattraper, 45 esclaves sont tués.

Parallèlement, des populations européennes continuent d’arriver en Amérique du Nord. Par ailleurs, les colons continuent de progresser à l’intérieur des terres, les amérindiens étant repoussés vers l'Ouest. Il s'agit d'une logique délibérée d’expansion vers l’Ouest. En 1732, on assiste à la création d’une troisième colonie au Sud, à savoir la Géorgie, nommée en l'honneur du roi Georges. On peut aussi signaler la création d'une ville au Nord du Maine mais ce n'est pas une colonie.

En 1750, la couronne contrôle huit colonies sur treize. Il y a une stabilisation de la gestion au niveau local. Dans les régions anglicanes, la gestion en milieu rural est menée par la fabrique, un mode de gestion appartenant à la paroisse. Il y a aussi des seigneuries qui possèdent un pouvoir judiciaire important comme dans le Maryland. En Nouvelle-Angleterre, les villages sont administrés par les selectmen qui sont élus par des assemblées d’habitants. En 1740, on dénombre cinq villes de plus de 5 000 habitants, dont New York et Philadelphie qui dispose d'une certaine autonomie. Le système de désignation des responsables est plus ou moins oligarchique en fonction des villes mais il n'y a pas de démocratie urbaine.

En 1740, on observe un réveil religieux en Amérique du Nord comme en Angleterre et au pays de Galles, réveil en partie lié au courant méthodiste. Toutefois, en Amérique, il ne s'agit pas vraiment d'un courant religieux, mais plutôt d'un état d’esprit. La méthodisme prône le fait que chacun doit pouvoir choisir son courant religieux et en changer, il y a donc un côté individualiste et libéral. Ce réveil gagne aussi les esclaves, à travers le méthodisme et le baptisme, courant qui mélange calvinisme congrégationaliste et protestantisme radical.  

Benjamin Franklin fait du lobbying auprès du Parlement britannique pour le compte de la Pennsylvanie.

On voit aussi se développer un lobbying pour que les intérêts des colonies soient défendus car elles ne sont pas représentées au Parlement. Ce lobbying est effectué par des marchands anglais ayant des intérêts en Amérique, ou par des Américains séjournant longuement en Angleterre. C'est le cas de Benjamin Franklin, né à Boston, qui fait du lobbying pour la Pennsylvanie de 1757 à 1762. Les colons des Antilles sont représentés par un seul lobby qui est donc plus puissant que ceux d’Amérique du Nord.

En 1740 éclate la guerre de succession d’Autriche. En 1744, des affrontements franco-anglais éclatent, ils constituent la dimension principale du conflit. Les Français tentent de reprendre l'Acadie mais sont repoussés par des troupes puritaines du Massachusetts. En 1745, les puritains s'emparent de Louisbourg mais la ville est rendue aux Français en échange de Madras à la fin du conflit, ce qui suscite une incompréhension de la part des puritains américains. En 1748, l'Amérique compte 2 500 soldats permanents contre 1000 auparavant. De plus, une base navale s'établit à Halifax (Acadie). En 1754, les affrontements reprennent dans l’Ohio country, situé entre les deux camps qui la revendiquent. En 1757, 6 000 acadiens sont déportés dans les treize colonies. En 1756, les affrontements entre dans le cadre la guerre de Sept Ans ; ils en sont même un élément déclencheur. Entre 1754 et 1757, les Anglais sont régulièrement défaits face aux Français qui se sont alliés aux Amérindiens. En 1757, à la suite de la perte de l’Acadie, l'Angleterre fait de l’Amérique son principal terrain d’action à l’inverse de la France.

L'année suivante, l’Acadie et récupérées et les Acadiens sont déportés. C'est également le cas de Louisbourg, où les Français sont déportés tandis que les Amérindiens sont massacrés. En 1759, 200 navires britanniques s'attaquent au Canada ; ils remontent le Saint-Laurent et prennent Québec. En 1760, Montréal capitule ; le Canada devient anglais. Les Français conservent la Grande Louisiane où il n'y a que peu de combats car elle est située loin des bases anglaises. En 1763, avec la signature du traité de Paris, la France renonce à ses possessions en Amérique du Nord dont la Grande Louisiane. La partie située à l’Ouest du Mississippi revient à l'Espagne, tandis que la partie située à l’Est est donnée aux Britanniques. La Nouvelle-Orléans reste française et accueille les Français d’Acadie puis revient à l'Espagne et à la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne est désormais la seule puissance européenne en Amérique du Nord surtout qu’avec le traité de Paris, l'Espagne lui cède la Floride. Le tournant est moins net aux Antilles puisque la France perd plusieurs petites îles mais conserve la Martinique et la Guadeloupe.  

Désormais, l'enjeu pour les Anglais est de gérer ces possessions immenses où vivent des dizaines de milliers de Français et 150 000 Amérindiens. D'autant qu'ils doivent rembourser l'énorme dette contractée avec la guerre. De plus, des troupes sont conservées ; 7 500 en Amérique du Nord et 2 500 dans les Antilles, or, le coup d’entretien de ces soldats est important, il est pris en charge par les colons qui sont donc mécontents. Il y a une réforme du système de douane, qui se traduit par une lutte contre la contrebande et une augmentation des rentrées douanières pour rembourser la dette. Par ailleurs, il est interdit aux colonies d’émettre du papier monnaie ; c'est un moyen de contrôler la qualité de la monnaie et d’éviter l'inflation.  

Il est aussi interdit aux habitants des treize colonies de s’installer dans les nouvelles colonies. On peut aussi citer la création du Stamp Act, qui impose un timbre fiscal pour tout produit acheté ; or, la taxe est adoptée par un parlement dans lequel ils ne sont pas représentés. C'est ainsi qu'émerge le slogan « no taxation without representation ». On peut en conclure que l'expansion britannique est difficilement gérable.    

Expansion en Asie du Sud      [modifier | modifier le code]

Début de la colonisation en Asie du Sud[modifier | modifier le code]

Quand les Anglais se lancent à la recherche d'une route commerciale menant à l'Asie du Sud, ils nouent des relations commerciales avec la Russie. Depuis la Russie, des aventuriers anglais se rendent en Asie et en Perse. C'est le cas de Ralph Fitch qui va en Irak puis se rend en Inde où il rencontre l’empereur moghol puis va en Malaisie où il est stoppé par les Portugais. 1600 voit la fondation de l’East India Company (EIC) qui possède un monopole d'une durée de quinze ans sur le commerce avec les Indes orientales. En 1603, un premier comptoir est ouvert en Indonésie[2].  

Premières implantations en Asie du Sud[modifier | modifier le code]

Par la suite, les Anglais essayent d’installer des comptoirs commerciaux en Asie en faisant avec les réseaux commerciaux déjà existants. Ils s’installent dans le Gujarat, avec l’autorisation de l’empereur moghol, au Nord-ouest de l’Inde, là où sont fabriqués des textiles. En 1607, William Hawkins parvient à nouer de bonnes relations avec l’empereur qui leur donne l’autorisation de s’installer à Surate. Dans les années 1610, les Anglais s’installent également en Birmanie et à Sumatra, mais subissent des attaques hollandaises. En 1611, ils ouvrent un comptoir commercial à Masulipatan. En 1615, une ambassade du roi obtient des privilèges commerciaux, en échange d’une protection par les navires anglais des bateaux de pèlerins allant à La Mecque. En 1622, les Anglais s’allient aux Iraniens pour s’emparer d’Ormuz en vue de vendre des textiles achetés en pays arabes. En 1614, les Anglais achètent près de 12 000 pièces de textile à Surat. 220 000 pièces sont achetées en 1625. En 1640 s'ouvre un comptoir commercial à Madras[2].  

Essor commercial en Asie du Sud[modifier | modifier le code]

En 1661, le roi Charles II se marie avec Catherine de Bragance ; la dote du mariage n'est autre que le territoire de Bombay situé sur la côte Ouest de l'Inde, c'est une colonie. En 1668, ce territoire est loué à l’EIC, ce qui s'avère un succès. Par ailleurs, Catherine introduit l'usage du thé en Angleterre. C'est une époque où les Anglais s’enthousiasment pour les textiles indiens. L'EIC vend aussi des textiles indiens de mauvaise qualité en Afrique pour acheter les esclaves qui sont envoyés en Amérique. Des textiles sont aussi vendus en Amérique. En 1664, l'EIC exporte près de 750 000 pièces de textile, distribuées dans le monde entier. Toutefois, le textile ne représente qu'environ 75% de son chiffre d’affaires car la compagnie s’intéresse aussi à d’autres produits, à l'image du salpêtre qui sert à fabriquer la poudre des fusils et des canons. Ce commerce est profitable aux Indiens à qui sont fournis des emplois dans l'industrie textile. De plus, les Anglais leurs apportent des métaux précieux et payent des droits de douane aux Indiens. Aussi, ils leurs font parvenir des produits de luxe comme le velours, contribuant à l'enrichissement des Indiens. En outre, les intérêts sont réciproques pour les Indiens et l'EIC. Dans le même temps, l'EIC prend progressivement le contrôle des mers grâce à ses réseaux maritimes[2].  

Calcutta au début du XVIIIe siècle.

Renforcement de l'implantation en Inde[modifier | modifier le code]

En Asie du Sud, les Anglais sont installés en Inde et en Indonésie, mais ce n’est qu’en Inde qu’il y a un renforcement de l'implantation anglaise. Pour moins subir la pression des moghols, l’EIC transfert son siège asiatique de Surate à Bombay en 1687. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle : les moghols se lancent dans la conquête du plateau du Deccan et de l’Inde du Sud. Dans le Deccan, le sultan de Golconde se sert des Anglais qui sont installés à Madras et à Masulipatan, d’autant que les Anglais donnent de l’argent en échange de privilèges commerciaux. Des Anglais épousent des Portugaises car les Portugais se sont implantés en Inde dès le XVIe siècle. Ils se marient aussi avec des métisses indo-portugaises ou des musulmanes. En 1700, la moitié des mariages à Madras sont entre des hommes anglais et des femmes indo-portugaises ou indiennes. Cela permet à ses hommes de bénéficier de réseaux commerciaux et politiques. Leurs fils prennent le relais. Les Portugaises et indo-portugaises sont catholiques et les Indiennes sont souvent musulmanes, ce qui entraînent la conversion des hommes au catholicisme voire à l’Islam.

Les Anglais tente de s’implanter au Bengale vers 1650, mais c’est un échec. Or, la chute du sultanat de Golconde en 1687, pris par les moghols, entraîne un déclin du commerce à Madras. Le Bengale est une bonne alternative pour sa production de textile. Pour cela, il faut l’accord du nawab du Bengale, un vassal de l’empereur moghol. L’Anglais Job Charnock joue un rôle majeur puisque sa fille épouse un gouverneur hindous au service du nawab. Ainsi, en 1689, il obtient de l’empereur une charte qui lui permet de fonder la ville de Calcutta l'année suivante[2].

Inde : fortes rivalités territoriales en Indes puis conquêtes britanniques[modifier | modifier le code]

Armoiries de la Compagnie française des Indes orientales.

Dans les années 1710-1720, l'empire moghol est déchiré par des guerres de succession. Il est aussi affaibli par des révoltes. À l'Est, les Afghans se débarrassent de la tutelle moghole puis s’emparent de l’Iran ; on assiste alors à la constitution d’une grande armée irano-afghane qui attaque l'empire moghol. En 1739, l'armée moghole est écrasée, Dehli est pillée. Ainsi, de nombreux souverains et territoires en profitent pour se révolter ; en 1760, le territoire moghol est limité à la simple région de Dehli malgré en théorie une tutelle de l'empereur sur l'Inde. En 1740, les nawabs des provinces du Nord-est prennent leur indépendance, dont le Bengale où le nawab crée une nouvelle capitale ; Nurshidabad. Par contre, les souverains locaux disent toujours tenir leur pouvoir de l’empereur et il n'y a pas d’affrontements entre hindous et musulmans même s’il y a désormais de grands États hindous.  

La grande nouveauté de l'époque est l'essor de la Compagnie française des Indes orientales à partir de 1620 ; elle entre en concurrence avec l'EIC. En outre, le comptoir français de Pondichéry fait concurrence à Madras, tout comme celui de Chandernagor avec Calcutta. Contrairement aux Anglais, les Français profitent de l’effondrement de l’empire pour passer des accords avec les souverains musulmans près de Pondichéry. Les Français protègent ces souverains des attaques des Marathes ; les Marathes assiègent Pondichéry mais c'est un échec. C'est alors que l'empereur déclare la Compagnie française à la fois nawab et protectrice des musulmans du Sud. Dans le cadre de la guerre de succession d’Autriche, des affrontements entre Français et Anglais éclatent en Inde et Madras est prise par les Français.  

Bussy.

Malgré cela, Madras est rendue aux Anglais en échange de Louisbourg à la fin de la guerre car l'Amérique est jugée plus importante aux yeux des Français. Toutefois, Jean-François Dupleix, gouverneur de Pondichéry et commandant général des établissements français d’Inde, étend la présence française ; il mêle protection des souverains locaux, pressions sur eux et guerre quand ils résistent. Les conquêtes militaires sont alors menées par son lieutenant, Bussy. L'influence française couvre la quasi-totalité de l’Inde centrale, étant voisine du Bengale. L'influence française se trouve à son apogée en 1750 ; c'est ainsi que 'EIC rentre en conflit avec la compagnie française. En 1754, Dupleix est rappelé en France, tandis que le rôle de Bussy est réduit car la compagnie française s'inquiète de ce conflit.

En 1750, on assiste à un recul de l’influence britannique au profit des Français car ils ne profitent pas de l’effondrement de l’empire moghol. Les Anglais possèdent trois colonies : Bombay, Madras, un comptoir transformé en colonie mais affaibli par celui de Pondichéry, et Calcutta, qui est prise en sandwich par les Français installés à Chandernagor et dans l'Orissa. Le conflit contre les Français s’apparente donc à de la survie. Néanmoins, Dupleix est rappelé et on observe un recul de la compagnie française ; c'est une victoire inespérée pour les Anglais. En 1755, ils obtiennent des Français un engagement à ne plus se mêler des affaires politiques d’Inde. En 1756, la guerre de Sept Ans se déclenche ce qui entraine des affrontements en Inde comme en Amérique.

Les Français mal organisés et il y a des désaccords dans la chaine de commandement, d'autant que le successeur de Dupleix, Lally-Tollendal, un jacobite d’origine irlandaise né en France, ayant participé au 45 d’Écosse, n'est pas à la hauteur de son prédécesseur au niveau stratégique. À l'inverse, les Anglais sont dirigés par Robert Clive, qui s’emparent des Circars du Nord conservés ensuite comme protectorat. En 1761, les Français capitulent après une défaite à Pānīpat, bataille durant laquelle les Français sont alliés aux Marathes contre les Afghans, qui écrasent les Marathes si bien que la France se retrouve sans alliés. À la suite du traité de Paris de 1763, il n'y a plus que cinq colonies françaises en Inde dont Pondichéry et Chandernagor. La guerre incite les Anglais à constituer une armée constituée d’Indiens ; les cipayes. Ils prennent aussi conscience qu’ils doivent profiter de la fin de l’empire moghol en s’entendant avec les souverains locaux et la population ; pour cela, ils respectent les mœurs et les coutumes hindous comme musulmanes.

La bataille de Plassey.

Toutefois, en 1756, il y a un nouveau nawab au Bengale qui entend chasser les Britanniques du Bengale car ils représentent un danger. Celui-ci prend Calcutta et fait mourir de nombreux britanniques. En 1757, Calcutta est reprise par Clive et il y a une entente avec les commerçants du Bengale qui sont hostiles au nawab car ils profitent du commerce avec Calcutta. Malgré cette entente, un complot reste insuffisant ; une bataille est inévitable et a lieu à Plassey, où le nawab est vaincu et tué. Les Britanniques le remplacent par une marionnette qui donne d’importants privilèges à l'EIC, mais il est si faible qu’il ne peut pas défendre le Bengale des attaques Marathes, c'est pourquoi il y a une intervention des cipayes. Ainsi, le nawab est remplacé par un autre plus compétent mais qui se laisse manipuler par les Anglais. Le nouveau nawab cède une partie du Bengale aux Britanniques mais conforte son installation dans le Bihâr pour attaquer les Britanniques.

D'autant qu'il est soutenu par l'empereur et par le nawab d’Oudh. La guerre éclate en 1763. L'année suivante, la bataille de Buxar est gagnée difficilement par les Britanniques. En 1765, l'EIC oblige l'empereur à en faire le nawab du Bengale. Le Bengale devient une colonie même si officiellement c’est un protectorat. Quant au Bihâr, c'est un protectorat du Bengale. Par ailleurs, les Britanniques conservent les Circars du Nord comme protectorat, tandis que Madras et Bombay sont agrandies.  

Un nouveau défi attend désormais les Britanniques, à savoir celui de gérer le Bengale qui apparait comme une puissance. L'EIC devient donc à la fois une compagnie commerciale et une puissance politique, territoriale et militaire. Dans le même temps, elle change de logique économique, s'ouvrant au libéralisme en faisant une place aux free merchants. En outre, la compagnie se transforme en sorte de gouvernement britannique des colonies indiennes, dont le siège est situé à Calcutta ; elle peut donc désormais intervenir dans une province voisine pour défendre ses intérêts économiques et géostratégiques.

On peut aussi souligner que l'armée de cipayes est renforcée ; ils sont biens payés, encadrés par des officiers britanniques —surtout des cadets écossais — et équipés. Ces cipayes sont issus des hautes castes hindoues de l’Oudh, région qui fournit traditionnellement des mercenaires au Nord de l’Inde. Ceux-ci sont aussi renforcé par quelques régiments britanniques. L'objectif des Britanniques est de s’allier aux principautés voisines du Bengale et de Madras ou de les vassaliser en cas de résistance pour se protéger des Marathes et des puissants souverains du Sud[2].

Autres expansions ou tentatives d'expansion[modifier | modifier le code]

Contrôle du Nord de l'Angleterre et annexion du pays de Galles[modifier | modifier le code]

Il y a une domination des grands seigneurs au Nord de l'Angleterre ; ils possèdent une cour de justice, contrôlent l’économie et possèdent des châteaux chargés de protéger l’Angleterre des attaques écossaises. Henri VII crée un conseil du Nord de l’Angleterre, un conseil du pays de Galles et des marches pour mieux contrôler ces régions. En 1536, une répression est menée face à la révolte du Nord de l’Angleterre contre la protestantisation de l’Angleterre. Le pays de Galles est annexé en 1535-1536 puis divisé en comtés élisant des représentants au parlement de Westminster. On assiste également à une instauration de la loi anglaise, de son système juridique et de l’anglicanisme.

Rêves de reconquête en France[modifier | modifier le code]

Henri VIII veut conquérir des terres en France parce qu’il a la nostalgie de la guerre de Cent Ans. Il s’allie à l’Espagne pour prendre sa revanche, mais c’est un échec. Des expéditions militaires anglaises sont menées en France en 1513 et en 1544, mais cela n’aboutit à rien. Par alliance, un vieux principe veut que lorsque les Anglais attaquent les Français, les Écossais attaquent les Anglais. Dans les années 1540, il y a une guerre Anglos-écossaise durant laquelle le roi d’Écosse Jacques V est tué. Marie de Guise lui succède et essaye de faire de l’Écosse un rempart au protestantisme.

Durant la première partie du règne d’Edouard VI, une guerre est menée contre l'Écosse, aidée par la France. La paix est signée en 1550. En 1557, une nouvelle guerre éclate contre la France, aidée par l’Écosse. L'année d'après, les Français prennent Calais aux Anglais, marquant la fin des rêves anglais de conquête de la France.

Les aventures lointaines reprennent à l'initiative du marin John Hawkins.

Aventures lointaines sous le règne d'Elizabeth Ire[modifier | modifier le code]

Les tentatives d'aventures lointaines effectuées sous le règne de Henri VIII reprennent dans les années 1560 à l’initiative du marin John Hawkins. En 1562, il achète des esclaves en Sierra Leone et les échange contre des produits sur l’île espagnole d’Hispaniola (Antilles), ce qui est pourtant interdit. Il vend ces produits à Séville où il est arrêté. Finalement, il est relâché mais renouvelle l’opération en 1564, avec le soutien de la reine. Arrivé au Venezuela, il oblige les Espagnols à pratiquer un échange de marchandises. Pendant les années suivantes, il continue de sévir sur les côtes de l’Amérique espagnole. Il est alors suivi par des marins du même genre, les sea dogs, dont son cousin qui n'est autre que Francis Drake. En 1572, la reine autorise Drake à mener des pillages en Amérique espagnole. En 1577, il effectue un tour du monde, ce qui n’avait pas été fait depuis Magellan et en profite pour piller les Espagnols. Ce voyage est doublement important puisqu'il permet aux Anglais de prendre connaissance de la côte pacifique de l’Amérique et des côtes asiatiques. En 1585, Drake reprend les pillages contre l’Espagne. En 1592, des Anglais s’emparent d’un navire portugais de retour d’Inde ; c'est ainsi qu'ils prennent conscience des richesses de l’Inde car la cargaison du navire est précieuse. En 1595-1596, Hawkins et Drake lance un grand raid dans les Antilles espagnoles mais ne s’entendent pas et meurent tous les deux de maladie.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

À ne pas conserver ![modifier | modifier le code]

Avec la guerre contre l’Espagne, la ville d’Anvers n’est plus accessibles aux Anglais alors que c’est leur principale partenaire commerciale. Or, Angleterre isolée diplomatiquement donc difficle de remplacer Anvers. Négocaints anglais cherchent route directe vers Asie qui ne soit pas empruntée. Échec mais cela leur permet de décourvrir l’Amérique du Nord et de faire du commerce avec la Russie (d’ailleurs, ouverture d’une Compagnie de Moscovie à Londres).

Reprise sous l’initiative de Hawkins qui sévit sur les côtes de l’Amérique espagnole (ex : en 62, il vend des esclaves sur l’île espagnole d’Hispaniola dans les Antilles en échange de marchandises, ce qui est pourtant interdit. Répète l’opération au Venezuela en 64… Suivi par des marins du même genre, les sea dogs, dont son cousin Drake, qui mène des pillages en Amérique espagnole et surtout réalise un tour du monde en 77 qui permet de prendre connaissances des côtes pacifiques et asiatiques. 92, prise d’un navire portuguais par Anglais permet de constater la richesse des Inde. 95-96, Hawkins et Drake lancent raid dans Antilles espagnoles mais meurent tous les deux.

En 1683, les Anglais tentent de fonder une colonie à Terre-Neuve mais c'est un échec en raison du climat. En 1685, William Raleigh tente d’implanter la colonie de Virginie au Sud mais là aussi c'est un échec. Il fonde aussi une colonie à Roanoke mais au retour des Anglais, les hommes qui avaient été laissés sur place ont disparu.

  1. a b c d e et f Philippe Chassaigne, Histoire de l'Angleterre. Des origines à nos jours, Flammarion, , p. 198 à 214
  2. a b c d et e Philippe Chassaigne, Histoire de l'Angleterre. Des origines à nos jours, Flammarion, , p. 173 à 197