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Transports aériens intercontinentaux

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Transports aériens intercontinentaux
Logo de cette compagnie
IATAOACIIndicatif d'appel
TI TAI
Repères historiques
Date de création 11 mai 1946
Date de disparition 1er janvier 1964 (fusion)
Fondateur Colonel Paul Octave Valéry Genain et Paul Henri Bernard
Généralités
Basée à Aéroport Paris-Le Bourget après Aéroport Paris-Orly
Siège social Drapeau de la France 23, rue de l'Amiral-d'Estaing à Paris (16e)
Société mère Société financière française et coloniale (fondatrice), Crédit Marocain (actionnaire)
Filiales Compagnie des transports aériens intercontinentaux du Maroc (TAIM), Compagnie des transports aériens intercontinentaux du Pacifique
Effectif + de 2000 salariés (01/10/1963)
Dirigeants Paul Henri Bernard (Président de 1946-1960), Général Georges Fayet


Un SNCASE SE-2010 Armagnac de TAI vers 1953
Un Douglas DC-6B de TAI sur l'aéroport d'Orly en 1957

Les Transports aériens intercontinentaux (plus connus sous le sigle TAI[1]) étaient une ancienne compagnie aérienne française privée[2].

La TAI comme elle était communément appelée, est créée par le Colonel Paul Octave Valéry Genain[3],[4], ancien gérant de la Régie Air Afrique dès 1940, avec Paul Henri Bernard, en tant que compagnie aérienne à titre précaire et révocable, le 11 mai 1946[5] en société anonyme à participation ouvrière[6].

Une partie du personnel venaient d'ailleurs de la compagnie Air Afrique anciennement dirigée par le colonel Genain, notamment le chef pilote Lambert et le secrétaire général Methey, ancien ingénieur des Services techniques[3].

Son siège social était au 23, rue de l'Amiral-d'Estaing à Paris (16e) et ses bureaux au 23, rue de la Paix à Paris (2e). Elle était basée opérationnellement sur Paris-Orly[7].

Elle était présidée par Paul Henri Bernard dès 1946 jusqu'en 1960.

Elle commençait ses vols le 1er juillet 1946 entre Paris et Londres en transportant pour Air France des denrées périssables en Junkers 52[6] cédés en location-vente par le ministère de l’Air[3] puis le trafic évolue vers l'Afrique avec le rapatriement en métropole de nombreuses personnes bloquées par la guerre[3].

Ces bons résultats permettent et rendent nécessaire l'achat de trois Bristol 170 en 1947[3].

Elle achetait rapidement des Douglas DC-3, DC-4 puis DC-6[6].

Le 05 octobre 1955, était signé un protocole d'accord entre Air France, TAI et UAT (Union aéromaritime de transport) qui organisait la concurrence entre ces trois compagnies aériennes françaises et ceci à compter du 1er janvier 1956. TAI avait alors vocation à assurer les liaisons internationale vers le sud de l'Asie entre Saïgon et l'Océanie puis Pacifique[8] dont Los Angeles[6].

En 1960, Paul Henri Bernard décédait et c'était le Général Georges Fayet qui prenait la direction de la compagnie[3].

La république Malgache, la TAI et Air France réorganisèrent Air Madagascar dont les premières liaisons en janvier 1961, entre Antananarivo et Paris furent assurées en Douglas DC-7 affrété à TAI[6].

Le 02 août 1961, les présidents de TAI et UAT signaient un accord commun qui organisait la fusion des deux compagnies dans les deux ans à venir[6].

Fusion avec l'Union aéromaritime de transport

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Le 27 juin 1963, TAI a fusionné avec l'Union aéromaritime de transport[9], donnant la compagnie Union de transports aériens connue sous le signe "UTA"[10] avec effet au 1er janvier 1964.

TAI quittait l'aéroport de Paris-Orly pour l'aéroport du Bourget[11].

Au début des années 1950, les lignes de TAI sont :

En 1957, la ligne de Saigon est prolongée vers Darwin, Brisbane, Nouméa et Auckland.

Pendant la construction d'un aéroport à Tahiti, TAI commence à desservir Bora Bora en 1958. Le premier vol entre la métropole et Tahiti en Douglas DC-6B intervenait le 28 septembre 1958 et le 1er vol entre Tahiti et la métropole via Los Angeles en DC-7C le 06 mai 1960[12].

Jusqu'à l'ouverture de cet aéroport en 1960, Bora Bora est desservie par des hydravions Short Solent[13]. En 1957, un Douglas DC-3 de la compagnie dessert également l'aéroport de Wallis-Hihifo[14].

DC-8-53 Sarigue préservé au musée du Bourget

Dans les années 1950, la flotte de TAI comprend des SNCASE SE-2010 Armagnac, des Douglas DC-4 et des Douglas DC-6 avec une livrée vert clair. Après avoir acquis des Douglas DC-7C, TAI commande ses premiers appareils à réaction : trois Douglas DC-8-30 reçus en 1960, qui seront utilisés dans le Pacifique Sud, notamment sur des vols Los Angeles - Papeete, ce qui représentait alors le plus long vol régulier au-dessus de l'océan[15]. TAI étend alors son réseau à Jakarta en Indonésie. L'arrivée des DC-8 va de pair avec une nouvelle livrée avec des filets verts sur les flancs du fuselage et la dérive de la queue ornée de bandes vertes et blanches avec le sigle "TAI".[réf. souhaitée]

L' Official Airline Guide de mentionne onze vols chaque semaine au départ d'Orly : sept DC-6B vers l'Afrique continentale, deux vers Tananarive, un vers Auckland et un vol en DC-7C vers Jakarta.

Ses revenus, voyageurs/kilomètres, en ne comptant que les vols réguliers, sont de 300 millions en 1957 et 369 millions en 1960.

Le second DC-8 livré à TAI, immatriculé à l'origine F-BIUZ, est préservé au Musée de l'Air et de l'Espace, du Bourget depuis 2001. Cet appareil sera transféré à UTA puis supplanté par les DC-8-50 à réacteurs à double flux. L'Armée de l'air le rachète en 1973 pour le centre d'essais en vol où il effectue des expérimentations électroniques jusque dans les années 1990[15].

Le , la compagnie aérienne française Transports Aériens Intercontinentaux déplore la perte d'un Douglas DC-6B, victime d'un crash en pleine nuit, ce dernier heurtant une dune, non loin du Caire. Bilan de l'accident : quarante-neuf voyageurs et trois membres d’équipage perdent la vie. Le pilote Charles Billet aurait demandé à son copilote, Robert Rolland, de faire une approche sans visibilité en guise d'exercice d’entraînement[16].

Le , le DC-7C F-BIAP assurant le vol Paris - Abidjan s'écrase au décollage lors de l'étape Bordeaux - Bamako. L'appareil décollant de nuit, sans phares, cesse rapidement de grimper et commence à perdre de l'altitude, percutant des pins avant de s'écraser dans une forêt, à 1 050 m de la piste 23 de l'extrémité de la piste de l'Aéroport de Bordeaux-Mérignac. 54 des 65 occupants perdent la vie dans ce crash attribué à une erreur de pilotage lors d'une phase critique du décollage, aggravée par le manque de précision des instruments et l'absence de repères visuels[17].

Références

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  1. (en) Dean A. Stahl et Karen Landen, Abbreviations Dictionary, CRC Press, (ISBN 978-1-4200-3664-0, lire en ligne)
  2. Michel G. Folliot, Le transport aérien international: évolution et perspectives, Librairie générale de droit et de jurisprudence, (ISBN 978-2-275-01274-2, lire en ligne), p. 38
  3. a b c d e et f « TRANSPORTS AÉRIENS INTERCONTINENTAUX (1946-1963) »,
  4. Marcel Le Page, Cao-Bang, Nouvelles Editions Latines, (ISBN 978-2-7233-0123-7, lire en ligne), p. 237
  5. (en) Maxime Pilon et Danièle Weiler, The French in Singapore: An Illustrated History, 1819-today, Editions Didier Millet, (ISBN 978-981-4260-44-2, lire en ligne)
  6. a b c d e et f Robert Espérou, « Histoire Du Transport Aérien Français : TAI », sur calameo.com, , p. 99-100, 112-114, 116-119, 121-122, 126, 128
  7. Bottin administratif et documentaire, Société Didot-Bottin, (lire en ligne)
  8. « La T.A.I. veut exploiter les richesses touristiques du Pacifique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  9. (en) United States Civil Aeronautics Board, Civil Aeronautics Board Reports, The Board, (lire en ligne)
  10. Louis Cartou, Le droit aérien, (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-7059-1469-1, lire en ligne)
  11. « Après la réunion du conseil d'administration de l'Union des transports aériens la fusion de la T.A.I et de l'U.A.T. n'entraînera pas de licenciements de personnel déclare le général Fayet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  12. Patrick O’Reilly, Tahiti et l’aviation: Histoire aéronautique de la Polynésie française, Société des Océanistes, (ISBN 978-2-85430-109-0, lire en ligne)
  13. Davies, p. 278
  14. Raymond Mayer, « Le classement des archives administratives de Wallis-et-Futuna (1951-2000) de Gildas Pressensé », Journal de la Société des Océanistes, no 129,‎ , p. 305–322 (ISSN 0300-953x, lire en ligne, consulté le )
  15. a et b Christian Leblanc, « Le Douglas DC-8 », sur Association des amis du musée de l'Air, (consulté le )
  16. Le 20 février 1956 dans le ciel : Un Douglas de la TAI s’écrase et fait plusieurs morts
  17. Inspection générale de l'Aviation Civile, Rapport final de la commission d'enquête sur l'accident survenu le 24 septembre 1959, à Bordeaux-Mérignac, à l'avion F-BIAP de la compagnie T.A.I., Brétigny, , 13 p. (lire en ligne)