Frères d'Italie (parti politique)

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Frères d'Italie
(it) Fratelli d'Italia
Image illustrative de l’article Frères d'Italie (parti politique)
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Giorgia Meloni
Fondation [1]
Scission de Le Peuple de la liberté
Siège Via di San Teodoro, 20
00186 Rome
Journal La Gazzetta Tricolore
Organisation de jeunesse Gioventù nazionale (en) (2014-)
Azione Studentesca (it) (2016-)
Positionnement Droite[2],[3],[4],[5],[6]
à extrême droite[7],[8],[9],[10]
Idéologie Nationalisme[11]
National-conservatisme[11]
Euroscepticisme[12],[13]
Populisme de droite[14]
Affiliation nationale Coalition de centre droit
Affiliation européenne Alliance des conservateurs et réformistes européens
Groupe au Parlement européen Conservateurs et réformistes européens
Adhérents 50 000 (2014)[15]
Couleurs Bleu
Site web fratelli-italia.it
Représentation
Députés
35  /  630
Sénateurs
18  /  315
Députés européens
6  /  73
Présidents régionaux
1  /  20
Conseillers régionaux
42  /  897

Frères d'Italie (en italien, Fratelli d'Italia, abrégé en FdI) est un parti politique italien, dirigé par Giorgia Meloni depuis 2014.

Il est créé en à la suite d'une scission entre le Peuple de la liberté et le courant national-conservateur de l'ancien parti disparu en 2009 Alliance nationale. Son premier président est Ignazio La Russa.

Se présentant comme un mouvement de droite, le parti milite pour un souverainisme, une lutte contre l'immigration, ainsi que pour la préservation des traditions nationales, libérales et populaires.

Le parti fait partie de la coalition de centre droit, avec la Ligue et Forza Italia.

Histoire

Giorgia Meloni en 2014.

Le parti est fondé en par plusieurs cadres de l'Alliance nationale, qui avait été absorbée en 2009 dans Peuple de la liberté (PdL) de Silvio Berlusconi, alors Président du conseil. Cependant, la fusion se déroule mal : Gianfranco Fini, assumant désormais une position libérale et europhile, rompt avec Berlusconi en 2010 et soutient le gouvernement Monti en 2011, laissant esseulée la faction national-conservatrice de l'ancien parti, nommée Droite protagoniste (Destra Protagonista), représentée par Ignazio La Russa et Maurizio Gasparri.

La Russa et Gasparri soutenaient la candidature d'Angelino Alfano à la primaire qui devait se dérouler au sein de la coalition berlusconienne en vue des élections de février 2013. Suite à l'annulation de la primaire, ils décident de constituer un nouveau parti d'abord nommé Frères d'Italie - Centre droit national (FdI-CN), afin de peser au sein de la coalition de Silvio Berlusconi.

Lors de sa création, le parti compte onze députés, onze sénateurs, constitués en un groupe parlementaire sénatorial, et deux députés européens. Son président est Ignazio La Russa, secondé de Giorgia Meloni et de Guido Crosetto.

À l'issue des élections générales italiennes de 2013, qui ont lieu deux mois après sa création, le parti obtient 667 000 voix (2,0 %) et neuf députés à la Chambre des députés, mais aucun sénateur. Ces neuf députés obtiennent une dérogation pour former un groupe parlementaire avec pour nom « Frères d'Italie » et se placent dans l'opposition au gouvernement Letta puis au gouvernement Renzi.

En 2014, FdI-CN devient Frères d'Italie - Alliance nationale (FdI-AN), en référence à l'appellation de l'ancien parti Alliance nationale. Giorgia Meloni est élue présidente du parti, et affiche alors sa proximité avec le Front national en France[16].

Lors des élections européennes de 2014, les listes de Frères d'Italie remportent 1 007 000 voix, mais restent, avec 3,66 %, en dessous du seuil de 4 % lui permettant d'envoyer des députés.

Depuis 2015, il a pour organe officiel Secolo d'Italia, qui était par le passé l'organe du MSI et de l'AN.

Fin 2017, le parti est renommé « Frères d'Italie » (Fratelli d'Italia, abrégé en FdI), ce qui était l'appellation couramment utilisée depuis sa création.

Aux élections de 2018, le parti atteint 4,4% des voix, plus du double qu'en 2013, et envoie 32 députés et 18 sénateurs au Parlement. Il obtient ses meilleurs résultats dans le Latium. Le parti concourait avec Forza Italia et la Lega dans la coalition de centre-droit arrivée en tête (37 %), mais elle fut incapable de trouver une majorité.

Deux mois après les élections, le Mouvement 5 étoiles (32 %) fait un pacte de gouvernement avec la Lega de Matteo Salvini (17 %). Frères d'Italie ne vote pas la confiance au Gouvernement Conte, jugeant le Mouvement 5 étoiles « structurellement de gauche »[17], mais votant les décrets et les lois qui lui paraissent favorables.

En , comme Direzione Italia, Frères d’Italie adhère à l’Alliance des conservateurs et réformistes européens en vue des élections européennes de mai 2019.

Idéologie

Le parti se veut le successeur du Mouvement social italien (MSI) de Gianfranco Fini et de son Alliance nationale, ainsi qu'en témoigne le logo choisi en 2014 par les militants, composé d'une mise en abyme des logos des deux anciens partis[18]. Le logo est simplifié en 2017.

Ses références politiques se rattachent au nationalisme italien, au national-conservatisme et à la droite sociale. Le parti est qualifié de néofasciste par l'hebdomadaire français d'actualité Le Point[19], mais le qualificatif n'est pas repris par les médias italiens.

D'après ses propres statuts, Frères d'Italie se définit comme « un mouvement qui vise à mettre en œuvre un programme politique qui, sur la base des principes de souveraineté populaire, de liberté, de démocratie, de justice, de solidarité sociale, de mérite et de justice fiscale, s'inspire de la vision spirituelle de la vie, des valeurs des traditions nationales libérales et populaires, et participe à la construction de l'Europe des peuples »[20],[21].

Le parti est hostile à l'introduction du droit du sol, à l'abrogation du délit d'immigration clandestine, et à l’immigration en général[22].

En matière économique, il est favorable au protectionnisme[23] et désirait en 2014 l'abrogation du Pacte budgétaire européen[24]. Eurosceptique, il s'est également opposé en 2014 au traité de Lisbonne. En 2014, Giorgia Melon affirme que « cela ne convient pas au pays de rester dans la monnaie unique »[25].

En matière fiscale, le programme désire l'introduction du quotient familial, des crèches gratuites[26], des allocations familiales de 400 euros par mois et des congés parentaux à hauteur de 80 %, les deux pendant les six premières années, l'application d'un taux de TVA réduit à 4 % sur les produits pour enfants et la déduction fiscale par reçus.

Giorgia Meloni propose d'abolir la fête nationale du (Libération lors de la Seconde Guerre mondiale) et celle du (Festa della Repubblica), qui selon elle « sèment la division », pour les remplacer par une date jugée plus neutre et unificatrice : le 4 novembre (armistice de la Première Guerre mondiale)[27].

Dirigeants

Dénomination

  • -  : Frères d'Italie - Centre droit national (FdI-CN)
  • -  : Frères d'Italie - Alliance nationale (FdI-AN)
  • depuis le  : Frères d'Italie (FdI)

Résultats électoraux

Élections parlementaires

Année Chambre des députés Sénat Gouvernement
Voix % Rang Sièges Voix % Rang Sièges
2013 666 035 2,0 8e
9  /  630
590 083 1,9 7e
0  /  315
Opposition
2018 1 429 550 4,4 5e
32  /  630
1 286 606 4,3 5e
18  /  315
Opposition

Élections européennes

Année Voix % Rang Sièges Chef de file Groupe
2014 1 006 513 3,66 7e
0  /  73
Giorgia Meloni
2019 1 726 162 6,45 5e
6  /  76
Giorgia Meloni CRE

Notes et références

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Frères d'Italie.
  1. (it) « Pdl, la destra in fermento La Russa se ne va e fonda "Centrodestra nazionale" », Corriere della Sera,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Italians vote for Five Star Movement in general election », sur The Independent, (consulté le ).
  3. (en) « An introduction to Italy's small political parties », sur www.thelocal.it, (consulté le ).
  4. (en) Jason Horowitz, « Sicily’s Political Theater Has Colorful Cast and Big Implications », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le ).
  5. (en) « Italy's 5-Star, League talks progress, PM may be in sight », sur Reuters, (consulté le ).
  6. « Giorgia Meloni: «Une femme, une mère, une Italienne, une chrétienne» », sur lesoir.be, (consulté le ).
  7. James Politi & Davide Ghiglione, Meloni takes Italian far-right back to 1930s roots, Financial Times (10 February 2018).
  8. Jacopo Barigazzo, Far-right leader rejects idea of Emma Bonino as Italy's PM, Politico (26 February 2018).
  9. Eric Sylvers, Italy's Far Right Flexes Campaign Muscle, Wall Street Journal (15 November 2017).
  10. James Politi, Spectre of immigration sparks rightward turn in Italy, Financial Times (15 November 2017).
  11. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  12. (en) « Brexit, si teme effetto domino. Ecco gli euroscettici d'Europa », sur Rai News24, .
  13. (en) « Giorgia Meloni batte moneta: "Ad Atreju niente euro" », .
  14. (en) « Berlusconi im Wahlkampf », ZDF, .
  15. Giorgia Meloni, Atreju 2014, September 21, 2014
  16. « Européennes: vers une alliance Marine Le Pen – Gianni Alemanno? », sur Droite(s) extrême(s) (consulté le ).
  17. (it) Sicurezza bis, Meloni: FdI vota no alla fiducia ma sì al decreto, 25/07/2019
  18. (it) « Fratelli d'Italia riaccende la "fiamma". Nel nuovo logo i simboli di Msi e An », sur TGcom24, .
  19. https://www.lepoint.fr/monde/italie-la-droite-menee-par-salvini-bien-partie-pour-s-emparer-de-l-ombrie-28-10-2019-2343839_24.php
  20. (it) Site officiel : qui sommes-nous ?
  21. (it) Statuto, approvato il 7 maggio 2018
  22. (it) Raffaello Binelli, « Sea Watch, Meloni: "Affondiamo la nave" », sur ilGiornale.it (consulté le )
  23. (it) Fabrizio De Feo, « Fratelli d'Italia attacca: "Ci vuole il coraggio di dire addio all'euro" », sur il Giornale, 9 marzo 2014
  24. (it) Giorgia Meloni, « Interview de Giorgia Meloni, par Enrico Paoli »,
  25. (it) « Fratelli d'Italia attacca: "Ci vuole il coraggio di dire addio all'euro" », sur il Giornale, .
  26. (it) « Giorgia Meloni: Nidi, latte, pannolini e sconti per aiutare gli italiani », sur Secolo d'Italia,
  27. (it) « "Il 25 aprile è divisivo, il 4 novembre torni festa nazionale": Meloni lancia l'offensiva patriottica di Fdi », sur Repubblica.it, (consulté le )