Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée
Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) | ||
Création | ||
---|---|---|
Disparition | ||
Prédécesseur | Syndicat du Bourbonnais (d) () Société pour les chemins de fer calabro-siciliens (d) () Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée Compagnie des chemins de fer du Dauphiné Société des Chemins de Fer de Miramas à Port de Bouc Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est |
|
Successeur | SNCF | |
Forme juridique | Société anonyme | |
Sigle | PLM | |
Siège social | Paris France |
|
modifier |
La Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, communément désignée sous le nom de Paris-Lyon-Méditerranée ou son sigle PLM, est l'une des plus importantes compagnies ferroviaires privées françaises entre sa création en 1857 et sa nationalisation en 1938, lors de la création de la SNCF[1].
Desservant le Sud-Est de la France, et notamment la Côte d’Azur, la Provence, les Cévennes, et les Alpes, le PLM était la compagnie par excellence des départs en villégiature. La gare parisienne du PLM était la Gare de Lyon.
Outre les lignes ferroviaires, la compagnie proposait également de nombreuses lignes desservies par des autocars et possédait des hôtels en lien avec ceux-ci[2]. L'une de ces lignes était la route des Grandes Alpes, itinéraire touristique réalisable en plusieurs étapes promu par le Touring-Club de France et la compagnie du PLM.
Histoire
La naissance de la compagnie
Les études du chemin de fer de Paris à Lyon et à Marseille commencent au début des années 1840. De nombreux projets sont élaborés, de nombreuses compagnies formées. En fin de compte, c'est l’État qui fixe les tracés et attribue les concessions :
- le tronçon d’Avignon à Marseille, par Tarascon et Arles, est concédé en 1843 à la Compagnie du chemin de fer de Marseille à Avignon. Les travaux durent jusqu'en 1852 ;
- le tracé de Paris à Dijon est décidé en 1844 et concédé à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon. Il se prolonge en direction de Lyon. Chalon-sur-Saône est atteint en 1851 ;
Le tracé et le profil général de la ligne de Paris à Lyon sont résumés dans un ouvrage de l’époque qui décrit les plans et profils détaillés des gares. [1]
- le tronçon de Lyon à Avignon, avec embranchement sur Grenoble, est concédé en 1846 à la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Avignon. Les travaux commencent en 1849 et sont achevés en 1856.
Des embranchements sont également concédés :
- de Dijon à Besançon par Dole, concédé le 12 février 1852 à la Compagnie du chemin de fer de Dijon à Besançon et prolongé jusqu’à Belfort en août 1853 ;
- de Lyon à la frontière de Genève, avec embranchement sur Bourg et Mâcon, concédé le 30 avril 1853 à la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Genève ;
- de Laroche à Auxerre, concédé le 17 août 1853.
La ligne est presque terminée en 1855 sur son tracé de base : Paris – Lyon – Marseille. Elle est empruntée par Napoléon III, ce qui lui vaut le titre d’« artère impériale. »
Elle est alors partagée entre plusieurs compagnies qui finissent par fusionner en deux entités :
- la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée (LM) ;
- la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon (PL).
Mais cette situation ne perdure pas : par des traités du , approuvés par un décret du 19 juin de la même année, les deux compagnies, ainsi que la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Genève et une portion du Grand-Central, sont réunies et le PLM est créé le 3 juillet 1857, par Paulin Talabot qui en deviendra le directeur général de 1862 à 1882.
La principale entrave à cette fusion était la traversée du Rhône et de la Saône à Lyon. Les trains étaient alors limités au nord à Vaise et au sud dans le quartier de La Mouche. Il a fallu d'âpres négociations avec les autorités locales[3], pour joindre par la presqu'île et le quartier de Perrache les deux tronçons.
L'extension
- 10 avril 1863 : ouverture de la section Les Arcs – Cagnes-sur-Mer de la ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière) (PLM).
- En 1863, une loi attribue au PLM l'exploitation de 1 287 km du réseau algérien (lignes Alger – Blida, Philippeville (Skikda) – Constantine, Oran – Saint-Denis-du-Sig (Sig)) qu'il conservera sous différents statuts jusqu'à la création, en décembre 1938, de la nouvelle administration des Chemins de fer algériens (CFA).
- le est promulguée la loi no 1530 qui reprend les divers accords et conventions pris lors de l'annexion du comté de Nice. La compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel cède à l'État français les sections construites ou à construire qui sont sur le territoire français, l'État les rétrocédant au PLM[4].
Parallèlement à son exploitation de la ligne impériale, le PLM commence en 1870 la construction de son réseau secondaire, avec des bâtiments typiques.
- Le 11 mars 1872, ouverture du premier tronçon de la ligne Nîmes-Le Vigan.
- En 1875, le PLM rachète plusieurs petites compagnies.
- En 1876, le PLM rachète la ligne Alès – Bessèges et désenclave l'Ardèche par la ligne Le Teil – Alès.
- En 1896, la gare de Lyon est reconstruite pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris.
Le XXe siècle
La ligne de Paris–Lyon à Marseille écoule un très important trafic, c'est l'axe le plus chargé de France.
- Électrification expérimentale en 11 kV - 25 Hz de la section Grasse-Mouans Sartoux, en 1911.
Une crise interne ébranle le PLM en 1920 : un désaccord entre les dirigeants et le personnel a conduit à deux grèves importantes[5].
Le PLM commande du nouveau matériel au début des années 1920, mais ce n'est qu'en 1928 que son trafic atteint à nouveau les niveaux d'avant-guerre.
Des travaux importants de modernisation sont entrepris au début des années 1930 :
- en 1929, électrification de la ligne Chambéry – Saint-Jean-de-Maurienne – Modane, et vers le tunnel ferroviaire du Mont-Cenis ;
- renforcement de l'artère Paris – Lyon ;
- passage au block automatique lumineux dès 1935 ;
- électrification par caténaires 1 500 V continu du tronçon Culoz-Chambéry, en 1936 ;
- essais d'autorails, de locomotives à vapeur carénées et de puissantes locomotives diesel.
Le PLM est intégré à la SNCF le premier janvier 1938. À cette date, la ligne de Culoz à Modane (frontière) est la seule du réseau à être électrifiée, en 1 500 V continu.
- L'électrification Paris-Lyon figure déjà dans les projets, mais ne se réalise qu'après-guerre (1949-1952), en 1 500 V continu[6].
Compagnies absorbées par le PLM
- Paris à Lyon
- Lyon à la Méditerranée
- Lyon à Genève
- Grand-Central de France (en partie)
- Compagnie des chemins de fer du Dauphiné
- Bessèges à Alais
- Belleville – Beaujeu
- Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est
- Alais – Méditerranée
- Actifs situés en France de la compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel
- Bonson – Saint-Bonnet-le-Château
Sections de chemins de fer de campagne
Pour organiser ses transports et les constructions et exploitations de lignes militaires, le ministère de la Guerre avait une direction dénommée : Direction des Chemins de fer de Campagne (D.C.F.C.). Le personnel des sections technique d'ouvriers de Chemins de fer de Campagne était recruté dans le personnel des réseaux, parmi les ingénieurs, employés et ouvriers au service des grandes compagnies et du réseau de l'État, soit volontaires, soit assujettis au service militaire par la loi de recrutement était réparti en dix sections formées de la manière suivante :
- 1re: P.L.M.
- 2e : P.L.M.
Lignes du PLM
- Paris – Lyon – Marseille
- Lyon – Genève
- Saint-Étienne – Le Puy-en-Velay
- Saint-Étienne – Clermont-Ferrand par les Monts du Forez
- Alès – La Grand-Combe sur la Ligne des Cévennes, en parallèle à la précédente, conçue par l'ingénieur Charles Dombre
- Marseille – Vintimille
- Dijon – Vallorbe
- Dole – Besançon – Belfort
- Paray-le-Monial – Lyon (ligne de l'Azergues)
- Vichy – Riom
- Nice – Coni
- Chambéry – Saint-Jean-de-Maurienne – Modane (ligne de la Maurienne)
- Saint-Gervais – Chamonix – Vallorcine
- Collonges – Nyon (liaison transfrontalière de l'Ain vers la Suisse).
- Forcalquier – Volx
Matériel roulant
- 020 T PLM 7001 à 7005
- 220 PLM C 61 à C 180
- 221 PLM 2991 à 3000
- 231 PLM 6011 à 6030 & 6221 à 6285
- 231 PLM 6301 à 6480 et 181 à 230
- 242 AT PLM 1 à 120
- 242 CT PLM 1 à 50
- 151 PLM 1 à 10
Personnalités du PLM
- Paulin Talabot (1799-1885), à l'origine de la création de la compagnie, directeur général de 1862 à 1882[7].
- Paul-Romain Chaperon (1808-1879), pionnier[8] du chemin de fer, ingénieur de la ligne de Strasbourg à Bâle. Sera directeur du PLM.
- Eugène Verlant (1867-1958), directeur d'exploitation de 1919 à 1932[9].
- Louis-Jules Bouchot (1817-1907) architecte de la compagnie[10] réalise notamment les gares PLM de Nice, Toulon et Avignon.
Affiches du PLM
La compagnie du PLM a, au fil des ans, publié de très nombreuses affiches faisant la promotion de ses itinéraires et sites touristiques. De nombreux artistes ont travaillé sur celles-ci, tels Abel Faivre, Hugo d'Alesi, Henry Ganier, Émile André Schefer, Roger Broders.
Objets commémoratifs
Les compagnies antérieures à la constitution du PLM et la compagnie PLM elle-même ont édité des médailles à l’occasion d’événements ayant jalonné leur histoire. On peut citer :
- 1826 : jeton de présence de la compagnie de Saint-Étienne à Lyon [1er modèle] ;
- 1826 : jeton de présence de la compagnie de St-Étienne à Lyon [2d modèle] ;
- 1836 : mine de la Grand’Combe et chemins de fer du Gard ;
- 1841 : jeton de présence au conseil d’administration de la compagnie d’Andrézieux à Roanne ;
- 1842 : Montpellier à Nîmes (viaduc de Nîmes, pose de la 1re pierre) ;
- 1843 : ligne de Paris à Lyon (traversée de Dijon, viaduc de la porte d’Ouche)
- 1843 : ligne de Marseille à Avignon [1er modèle] ;
- 1843 : ligne de Marseille à Avignon [2d modèle] ;
- 1844 : jeton de présence au conseil d’administration de la compagnie de Marseille à Avignon ;
- 1851 : inauguration de la ligne de Paris à Dijon ;
- 1853 : ligne de jonction du Rhône à la Loire ;
- 1854 : inauguration de la ligne de Chalons à Lyon ;
- 1855 : inauguration du pont sur le Rhône à Lyon ;
- 1857 : chemin de fer de Dole à Salins ;
- 1857 : chemin de fer de Mâcon à Genève ;
- 1858 : inauguration de la ligne de Lyon à Genève ;
- 1907 : cinquantenaire de la fondation du PLM ;
- sd (vers 1840) : mine de la Grand’Combe et chemins de fer du Gard (hommage aux fondateurs) ;
- sd (vers 1900) : jeton de présence au conseil d’administration du PLM.
L’ouvrage édité par le PLM au début du XXe siècle pour sa propre gloire mentionne, sous la forme d’une image récapitulative, quelques-unes de ces médailles.
Notes et références
- Georges Dupuy, « Il était une fois le PLM », L'Express, 31 mai 2001 lire en ligne (consulté le 11 février 2010).
- « Mythique Route des Alpes, du Léman à la Méditerranée. | Ville d'Evian », sur ville-evian.fr (consulté le )
- celles-ci devaient faire face notamment aux hoteliers, déjà opposés à la liaison entre gare de Perrache et gare des Brotteaux, qui raccordait les lignes Lyon-Saint Étienne et Lyon-Genève.
- France, bulletin des lois de l'Empire français, volume 30, imprimerie nationale, 1868. p. 565-570 lire (consulté le 20/12/2009).
- la splendeur des grandes gares est parfois expliquée par une gestion visant à ne reverser les bénéfices ni aux actionnaires ni aux salariés.
- Yves Machefert-Tassin, Jean Woimant, Fernand Nouvion, Histoire de la traction électrique :de 1940 à nos jours, vol. 2, La vie du rail, 599 p. (ISBN 2-9028-0822-4 et 9-782-9028-0822-9, ISSN 0243-5136) — Carte des lignes européennes électrifiées ou en projet durant la 2de guerre mondiale.
- Annales, Paulin François Talabot (1799-1885) lire en ligne (consulté le 11 février 2010).
- Auguste Perdonnet, Notions générales sur les chemins de fer: suivies Des biographies de Cugnot, Séguin et George Stephenson; d'un mémoire sur les avantages... et d'une bibliographie raisonnée, E. Lacroix, 186?, p. 56 intégral (consulté le 22 mai 2011).
- Annales, Eugène Antoine Alexandre Verlant lire en ligne (consulté le 11 février 2010)
- François Pourpardin, « Les bâtiments voyageurs édifiés le long de la ligne impériale (La Compagnie du PLM : les gares de l'architecte Jules Bouchot) », dans Revue d’histoire des chemins de fer, no 38, 2008, pp. 59-71 lire (consulté le 13 juillet 2011).
Bibliographie
- Charles Goschler, Traité pratique de l'entretien et de l'exploitation des chemins de fer, Noblet et Baudry, Paris, p. 17-19
- Ministère des travaux publics, Recueil des lois et conventions relatives aux chemins de fer du Nord, de l'Est, d'Orléans, de Paris-Lyon-Méditerranée et du Midi : 1883 à 1910, Paris, Imprimerie Nationale, , 821 p. (lire en ligne)
- François Get et Dominique Lajeunesse, Encyclopédie des chemins de fer, Éditions de La Courtille, 1980 (ISBN 2-7207-0066-5)
- Yves Broncard, Les plus belles années des Trains français, Sélection du Reader's Digest, 1997 (ISBN 2-7098-0889-7)
- Le Patrimoine de la SNCF et des chemins de fer français, Flohic éditions, 1999 (ISBN 2-84234-069-8)
- Thierry Favre, Le Train s'affiche, La Vie du rail, 2005 (ISBN 2-915034-46-X). Affiches PLM.
- Robert Mencherini et Jean Doménichino, Cheminots en Provence : des voix de la mémoire aux voies de l'avenir (1830-2001), Éd. La vie du rail, Paris, 2001, p. 37 et suiv. (ISBN 2-902808-95-X)
- Frédéric Toublanc, Roanne et sa région à l'heure des trains du PLM, en 1991, Presses et Éditions Ferroviaires.
- Compagnie Paris Lyon Méditerranée, Hommes et choses du PLM, Paris, Devambez, (1911), page 75 (la conclusion de cet ouvrage est signée G. Goy, qui était chef de division au Secrétariat de la compagnie PLM).
- Compagnie Paris Lyon Méditerranée, Les Alpes françaises, illustrations d'Ernest Lessieux, non daté (vers 1910?).
- Auguste Moyaux, Les chemins de fer autrefois et aujourd'hui et leurs médailles commémoratives. Notice historique suivie d'un atlas descriptif des médailles de tous les pays, Bruxelles, Charles Dupriez (1905 [2], 1910 et 1925).
Voir aussi
Articles connexes
- Chemin de fer militaire (France) : Direction des Chemins de fer de Campagne (D.C.F.C.)
- Radiotélégraphiste de chemin de fer
- PLM réseau d'Algérie
- François Barthélemy Arlès-Dufour (1797-1872) administrateur de la compagnie