Le Miroir (hebdomadaire photographique)

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Le Miroir
Supplément illustré du Petit Parisien littéraire illustré
Image illustrative de l’article Le Miroir (hebdomadaire photographique)
Une du no 37 avec le généralissime Joffre : le 8 août 1914, la guerre devient le sujet principal.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Format 23,5 par 33,5
Genre Magazine illustré de photos
Prix au numéro De 0,10 à 0,25 F
Diffusion 1 000 000 ex.
Fondateur Félix Juven et la famille Dupuy
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Paris

ISSN 2427-6154

Le Miroir est un hebdomadaire illustré français lancé en 1910 comme supplément du Petit Parisien, puis comme périodique autonome à partir de et contenant essentiellement des photographies d'actualité. Il devient Le Miroir des sports en .

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Miroir s'inscrit dans le prolongement de plusieurs périodiques français faisant appel massivement à la photographie : avec notamment l'hebdomadaire La Vie illustrée lancée en 1898 par Félix Juven, puis le quotidien Excelsior, lancé en 1910 par Pierre Lafitte.

En 1910, Le Miroir est d'abord un cahier spécial rubriqué à l'intérieur de l'édition du Petit Parisien illustré qui sort en fin de semaine au prix de 5 centimes de francs : on compte parmi tous ses suppléments, Le Petit Parisien supplément littéraire illustré avec lequel le cahier du Miroir est proposé, mais au prix de 10 centimes.

Il ne devient journal « indépendant » qu'à partir du [1] — après n'avoir été qu'un supplément dominical selon Pierre Albert[2]. Le Miroir est dû à l'initiative de Félix Juven, en association avec la famille Dupuy, propriétaire du quotidien Le Petit Parisien : il se compose d'un mélange d'actualités mondaines, de pages spectacles, sportives, de feuilletons romanesques ; les illustrations dominantes sont des reproductions de photographies mais collaborent aussi de nombreux illustrateurs. Sur une vingtaine de pages, on en trouve généralement quatre en couleurs.

Le Le Miroir, qui porte le numéro 1, cesse d'avoir comme sous-titre « supplément [dominical] illustré du Petit Parisien » à 10 centimes[3] : il connut sa plus grande diffusion avec la Première Guerre mondiale, évènement auquel il se consacra exclusivement jusqu'à la fin du conflit.

En 1913, Le Miroir tire à 400 000 exemplaires, suivant en ça le volume de vente du Petit Parisien. Il est parfois sous-titré avant , « Le plus bel illustré français », et est vendu 15 centimes en moyenne, avec des pointes allant jusqu'à 50 centimes pour 60 pages. Durant cette période, certaines couvertures sont illustrées de dessins en couleurs : ce ne sera plus à partir de la fin de 1913. L'argument de vente devient photographique, avec en ligne de mire, « la vérité ». Le , la une du no 68 montre la photo d'un tirailleur sénégalais légendée « « Y a bon » : Le tirailleur sénégalais, brave et fidèle serviteur de la mère-patrie, tout heureux et tout fier de défiler à Longchamp, sous les yeux reconnaissants des Parisiens »[4].

À compter du , après avoir démarré une nouvelle série[5], Le Miroir passe en régime reportage de guerre : moins de pages (pénurie du papier oblige), illustré seulement de photos (dont beaucoup sont retouchées pour rehausser les détails), pour 25 centimes.

Dès le premier mois de la Première Guerre mondiale, il annonce sur sa couverture : « Le Miroir paie n'importe quel prix les documents photographiques relatifs à la guerre, présentant un intérêt particulier » : de fait, il n'hésite pas à montrer des cadavres de soldats, par exemple, la une du (un Allemand suspendu dans un arbre, ci-dessous), ou celle du (un charnier de civils fusillés découvert sous la paille). Dès 2001, Joëlle Beurier découvre que, durant cette guerre et de manière presque exclusive en Europe, Le Miroir sert d'organe proposant à l'arrière français une vision vraiment réaliste de la violence en cours. « pour dire la guerre, [il faut ] recréer sa violence. C'est l'utilisation du choc visuel comme substitut de l’événement vécu. ». Par le biais de "photo-combattant", ancêtre du photoreporter, il parvient à obtenir et publier les photographies les plus sensationnelles de la guerre, et jamais publiées jusque-là[6].

Le siège de l'hebdomadaire était au 18, rue d'Enghien.

Le jeudi , Le Miroir devient Le Miroir des sports, un magazine sportif également exclusivement photographique : cette première une est consacrée à Suzanne Lenglen.

En 1939, la parution du Miroir des Sports est cependant interrompue, après le numéro 1084 du . Le Miroir reparaît alors dans les numéros 1085 et 1086, avant de reprendre au n° 3 d'une nouvelle série, le . Ces numéros retracent les faits de guerre de l'armée lors de la campagne de France en proposant de rétribuer au meilleur prix les photographies présentant un intérêt particulier, comme lors de la Première Guerre mondiale. 40 numéros sortent alors jusqu'au . Le Miroir reparaît une nouvelle fois sous le nom de Miroir des sports le .

Quelques-unes et pages notables[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'apprentissage de l'événement. Le Miroir et la Grande Guerre » - Joëlle Beurier, in Études photographiques, juin 2007, pp. 68-83.
  2. Pierre Albert, « La presse dans la guerre (1914-1918) », in Claude Bellanger (dir), Histoire générale de la presse française, Tome III, Paris, PUF, 1972, p. 307
  3. Ce numéro ne correspond effectivement au lancement du Miroir comme journal indépendant, puisqu'on trouve en pages intérieures cet encart : « Ce numéro est le dernier portant le titre de « Supplément illustré du Petit Parisien ». Tous nos lecteurs ont dû voir, dans la presse quotidienne, qu’un nouveau grand journal illustré, Le Miroir, allait paraître. C’est Le Miroir qui remplacera le supplément du Petit Parisien. Le journal qui sort chaque dimanche profitera de toutes les améliorations connues dans la presse moderne illustrée. Son succès est dès aujourd'hui assuré ».
  4. Images et imaginaires autour de Banania - Groupe de recherche Achac (voir image).
  5. Cette nouvelle série commence sans doute en décembre 1913 : le journal mentionne à cette époque : « Quatrième année d'existence ».
  6. Joëlle Beurier, Photographier la Grande Guerre. France-Allemagne, l'héroïsme et la violence dans les magazines, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 462 pages (ISBN 978-2-7535-4361-4)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Lien externe[modifier | modifier le code]