Bataille de Baugé

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Le , la bataille de Baugé voit la défaite de l’armée anglaise du duc de Clarence (environ 3 000 hommes) face à l’armée franco-écossaise de Motier de la Fayette et du comte écossais John Stuart de Buchan. Cette bataille est la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415.

Prémices

Le 21 mai 1420, le traité de Troyes déshérite pour ses "horribles crimes" le dauphin Charles, futur Charles VII, toutefois ce traité n'eut jamais cours que dans les régions occupées par le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne.

Le , Henri V fait une entrée triomphale dans Paris, en compagnie du duc de Bourgogne et de Charles VI. Il réunit le 6 décembre les États qui approuvent le traité de Troyes et fait bannir le dauphin par arrêt du parlement (3 janvier 1421). Plus rien ne s’oppose à l’alliance des deux royaumes. Le roi d'Angleterre prend le chemin du retour auprès de ses sujets anglais, laissant son jeune frère Thomas, duc de Clarence, à la tête de l'armée d'occupation, avec pour mission de récupérer les territoires encore occupés par les Armagnacs et le dauphin déshérité.

De son côté le dauphin Charles scelle une alliance avec les Écossais ; il obtient des renforts importants et les emploie à tenter de reconquérir son royaume. En 1421, 5 000 à 6 000 Écossais débarquent à La Rochelle pour prêter main-forte aux Français.

Déroulement de la bataille

portrait en noir et blanc d'un homme en armure
Portrait imaginaire de John Stuart, comte de Buchan (gravure, fin du XVIIIe siècle).

Le , veille de Pâques, l'armée anglaise du duc de Clarence, forte de 3 000 hommes, se repose près de la ville de Baugé ; après avoir échoué devant Angers, elle se dirige vers Tours en suivant l'antique voie romaine. Ses forces sont en partie dispersées, les archers s'étant ainsi éloignés pour piller les alentours. Un chevalier écossais est capturé et amené au duc de Clarence qui apprend ainsi qu’une force de 5 000 Franco-Écossais se trouve non loin de là. Environ une heure avant le coucher du soleil, il décide de profiter de l’effet de surprise et d’attaquer avec sa seule cavalerie sans attendre le reste de son armée, principalement les archers.

Ses troupes se composent seulement de 1 500 hommes et se retrouvent opposées aux 5 000 hommes de l’armée franco-écossaise. Celle-ci est menée, pour les Écossais, par John Stuart, comte de Buchan, et pour les Français, par le chambellan du dauphin, Motier de Lafayette. Le premier affrontement a lieu sur le pont au-dessous de Vieil-Baugé, solidement défendu par Jean de Fontaine, capitaine du Mans (son frère Guérin de Fontaine, écuyer, sera une des seules victimes de la bataille côté franco-angevin), ce qui oblige le duc de Clarence à faire demi-tour pour tenter de déborder l’ennemi par la vallée. Trop impulsif, le duc de Clarence lance son attaque sur les troupes franco-écossaises massées sur les hauteurs. Cette attaque, qui ressemble à celle de la chevalerie française à Azincourt, est un échec. Le combat tourne au carnage pour les troupes anglaises, le duc, le baron de Ros et le comte de Tancarville sont tués, les comtes d'Exeter, de Somerset et de Huntingdon sont capturés. Les Anglais ont perdu 1 000 hommes et 500 sont faits prisonniers. Les pertes franco-écossaises sont, elles, minimes. Dans la nuit, le comte de Salisbury effectue la retraite vers la Normandie avec le reste de l’armée.

Jean Stuart de Darnley, connétable d'Écosse, est récompensé de sa participation à la bataille de Baugé par la seigneurie de Concressault, près de Sancerre. Il deviendra aussi seigneur d'Aubigny-sur-Nère en mars 1423.

Quant au comte écossais John Stuart de Buchan, il reçoit du dauphin Charles l'épée de Connétable de France en avril 1424[1].

Bilan

Les conséquences de cette bataille sont de deux ordres : elle redonne espoir au Dauphin, et elle amène le duc de Bretagne Jean V à se rapprocher de lui. Le Dauphin peut alors prendre Le Mans, faire le siège d’Alençon et avancer vers Chartres, où il est arrêté par les Anglais.

Anecdote

Certains historiens[2] affirment que les Écossais présents à la bataille de Baugé auraient assisté à une partie de chôle et auraient ensuite importé ce jeu en Écosse.

Peinture

  • Le peintre Alfred de Dreux a peint une œuvre intitulée La bataille de Baugé en 1839[3].

Bibliographie

  • Olivier Bouzy, « Français et Anglais sur le champ de bataille », Connaissance de Jeanne d'Arc, Chinon, no 23,‎ , p. 25-36 (lire en ligne).
  • (en) John D. Milner, « The Battle of Baugé, March 1421 : Impact and Memory », History, vol. 91, no 304,‎ , p. 484-507 (lire en ligne).
  • René Planchenault, « La bataille de Baugé (22 mars 1421) », Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 5e série, t. 28,‎ , p. 5-30 (lire en ligne).
  • René Planchenault, « Les suites de la bataille de Baugé (1421) », Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 6e série, t. 5,‎ , p. 5-30 (lire en ligne).

Notes et références