Wikipédia:Sélection/Légende arthurienne

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Sélections

Lanzelet

Lanzelet est un roman du cycle arthurien en moyen haut-allemand écrit vers 1200 par l'auteur de langue allemande Ulrich von Zatzikhoven. Composé de 9 444 vers, le roman raconte l'histoire et les aventures du chevalier Lanzelet. Il est le premier roman allemand de Lancelot, les autres grands auteurs médiévaux allemands comme Walther von der Vogelweide, Hartmann von Aue et Wolfram von Eschenbach ayant rédigé leurs œuvres sur d'autres thèmes.

Le Lanzelet de Zatzikhoven est la transcription en allemand d'un « livre français ». On retrouve dans l'œuvre des similitudes avec le Lancelot de Chrétien de Troyes comme l'enlèvement de Lancelot à sa naissance. Toutefois, le Lanzelet s'en détache fortement. Si celui de Chrétien est constamment en proie à des déchirements intérieurs, celui de Zatzikhoven ne rencontre aucune crise existentielle. Les intrigues des deux romans sont également radicalement différentes.

Le roman de Zatzikhoven ne compte cependant pas parmi les romans allemands majeurs du cycle arthurien. S'il a fait l'objet d'études au XIXe siècle siècle, le Lanzelet a longtemps été déprécié au sein de la germanistique allemande. Le philologue Karl Lachmann parle d'un roman riche dans la langue mais pauvre dans la représentation. Il faut attendre les années 1970 pour que des auteurs comme René Pérennec le réhabilitent.

Sire Gauvain et le Chevalier vert

Première page du manuscrit original de Sire Gauvain et le Chevalier vert.
Première page du manuscrit original de Sire Gauvain et le Chevalier vert.

Sire Gauvain et le Chevalier vert (en anglais Sir Gawain and the Green Knight) est un roman de chevalerie en vers allitératifs datant de la fin du XIVe siècle. Il esquisse une aventure de Gauvain, l’un des chevaliers de la Table Ronde du roi Arthur. Il ne subsiste qu’un seul manuscrit du poème, le Cotton Nero A.x., conservé à la British Library ; il inclut également trois autres poèmes, dont le célèbre Pearl. Ces quatre poèmes narratifs, écrits dans un dialecte du moyen anglais du nord des Midlands de l’Ouest, sont probablement l’œuvre d’un unique auteur, resté anonyme, et appelé dans les études le « Pearl Poet ».

Dans ce récit, Gauvain accepte un défi lancé par un mystérieux guerrier entièrement vert. Ce « Chevalier vert » permet à tous de le frapper avec sa hache, mais en échange, celui qui l’aura frappé doit accepter de subir le même coup un an et un jour plus tard. Gauvain accepte et le décapite d’un seul coup, mais le Chevalier se relève, prend sa tête et rappelle à Gauvain sa promesse. Les aventures que vit Gauvain sur le chemin menant à ce rendez-vous permettent de classer cette œuvre dans les légendes arthuriennes impliquant chevalerie et loyauté

Chapalu

Le Chapalu est généralement décrit comme un petit chat noir qui devient monstrueux.
Le Chapalu est généralement décrit comme un petit chat noir qui devient monstrueux.

Le Chapalu, Capalu ou Capalus est un chat monstrueux dont parlent des manuscrits médiévaux français rattachés à la légende arthurienne. Peut-être issu de croyances celtiques, il est connu de la poésie arthurienne galloise sous le nom de Cath Paluc, Cath Palug, Cath Paluc, Cath Balug ou Cath Balwg.

Le Livre noir de Carmarthen en fait le fils de la truie mythique Henwen, et parle de ses ravages sur Anglesey. Selon La Bataille Loquifer, le Chapalu est le fruit du viol de la fée Brunehaut par le luiton Gringalet et, maudit par sa naissance, cherche à redevenir humain. Quelques textes ainsi qu’une mosaïque attestent d’un combat du roi Arthur contre lui.

« Roi des luitons » dans une continuation tardive d’Ogier le Danois, il est une bête féroce qui attaque les voyageurs, finalement vaincue par Arthur dans L’Estoire de Merlin du cycle Vulgate. Plus tard, le folklore populaire lie cette histoire au lac du Bourget ainsi qu’au mont du Chat, bien que le toponyme soit antérieur à cette version de la légende. Guillaume Apollinaire a repris la figure du Chapalu dans L'Enchanteur pourrissant.

Merlin l'Enchanteur (film, 1963)

The Sword in the Stone à Hong Kong Disneyland.
The Sword in the Stone à Hong Kong Disneyland.

Merlin l'Enchanteur (The Sword in the Stone) est le 22e long-métrage d'animation et le 18e « classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1963, il est adapté du livre de Terence Hanbury White L'Épée dans la pierre (1938) et s'inspire librement du magicien Merlin, célèbre personnage de la légende arthurienne.

Le film reprend des thèmes habituels de Disney, le monde médiéval et la magie, mais pour de nombreux auteurs cette adaptation d'une légende ne possède pas les qualités d'un « classique de Disney ». La genèse du film doit essentiellement à l'obstination d'un homme, le scénariste Bill Peet qui développe seul la majeure partie de la trame du film, histoire et personnages compris. Mais la production de l'œuvre se fait à une période où le studio et la société Disney se consacrent à d'autres sujets, les films en prise de vue réelle, la télévision ou les parcs à thèmes. Les longs métrages d'animation sont relégués au second plan aussi pour des raisons budgétaires. Les critiques attribuent les raisons de l'échec de Merlin l'Enchanteur aussi bien au sujet du film en lui-même, au scénariste et à son adaptation de l'histoire de White, au réalisateur Wolfgang Reitherman ayant un style inapproprié, ainsi qu'aux acteurs ayant prêté leur voix. Mais la plupart reconnaissent la qualité artistique du film avec par exemple un duel final de magiciens qui voit s'opposer Merlin et Madame Mim dans une succession de métamorphoses. En résumé, Merlin l'Enchanteur possède une animation de qualité mais n'a pas marqué le public.

Merlin

Merlin, tel que représenté dans l'édition originale des Chroniques de Nuremberg d'Hartmann Schedel, 1493.
Merlin, tel que représenté dans l'édition originale des Chroniques de Nuremberg d'Hartmann Schedel, 1493.

Merlin, communément appelé Merlin l'Enchanteur, est un personnage légendaire, prophète magicien doué de métamorphose, commandant aux éléments naturels et aux animaux dans la littérature médiévale. Sa légende provient à l'origine de la mythologie celtique galloise, et s'inspire certainement d'un druide divin, mêlé à un ou plusieurs personnages historiques. Son image première est assez sombre. Les plus anciens textes concernant Myrddin Wyllt, Lailoken et Suibhne le présentent en « homme des bois » torturé et atteint de folie, mais doté d'un immense savoir, acquis au contact de la nature et par l'observation des astres. Après son introduction dans la légende arthurienne grâce à Geoffrey de Monmouth et Robert de Boron, Merlin devient l'un des personnages les plus importants dans l'imaginaire et la littérature du Moyen Âge.

Dans le cycle arthurien, dont il est désormais indissociable, Merlin naît d'une mère humaine et d'un père diabolique. Bâtisseur de Stonehenge, il emploie ses sortilèges pour permettre la naissance du Roi Arthur et son accession au pouvoir, grâce à l'épreuve de l'épée Excalibur et à la formation de la Table ronde. Conseiller du roi et de ses chevaliers, il prédit le cours des batailles, influe sur leur déroulement et entraîne la quête du Graal. Homme sauvage proche du monde animal, Merlin se retire régulièrement en forêt pour y rencontrer son scribe et confident Blaise. Son histoire connaît différentes fins selon les auteurs, la plus connue étant celle où il tombe éperdument amoureux de la fée Viviane, à laquelle il enseigne ses secrets de magicien. Elle finit par l'enfermer à jamais dans une grotte ou une prison d'air, en usant de l'un de ses propres sortilèges.

Merlin est mentionné très régulièrement dans la littérature depuis le Moyen Âge, qui a construit son image par inspiration successive entre différents auteurs. Archétype du sorcier ou du magicien, son nom est fréquemment associé à la fonction d’« enchanteur », notamment depuis que ce terme a servi de titre à la version française du célèbre dessin animé de Walt Disney dans les années 1960, Merlin l'Enchanteur. Il reste une source d'inspiration pour de nombreux auteurs et artistes, comme Guillaume Apollinaire (L'Enchanteur pourrissant), René Barjavel (L'Enchanteur), Stephen Lawhead (Cycle de Pendragon) et T. A. Barron (Cycle de Merlin).

Laudine

Yvain quittant Laudine, d'après une peinture d'Edward Burne-Jones.
Yvain quittant Laudine, d'après une peinture d'Edward Burne-Jones.

Laudine, aussi connue sous le nom de la Dame de la Fontaine, est un personnage de la légende arthurienne qui provient essentiellement d'un roman de Chrétien de Troyes écrit vers 1176, Yvain ou le Chevalier au lion. À l'origine épouse du chevalier noir gardien de la source Esclador le Roux, elle tombe peu à peu amoureuse d'Yvain, qui a pourtant tué son mari. Elle finit par l'épouser, mais le chevalier désire reprendre sa vie aventureuse. Laudine lui accorde un an et lui confie un anneau pour lui rappeler sa promesse. Le chevalier Yvain oublie de revenir. Laudine refuse de le revoir un temps, puis elle accepte de lui pardonner.

Laudine peut paraître une femme effacée, illustrant le renversement psychologique et l'inconstance féminine, mais elle a du caractère et influence significativement Yvain, le héros du roman. Chrétien de Troyes emploie les procédés de l'humour et du dédoublement pour expliquer le revirement de son personnage au public de l'époque, féru d'histoires d'amour courtois. Il est possible que Laudine et sa servante Lunete aient été à l'origine un seul et même personnage, une femme-cygne issue d'une tradition bretonne autour de la fontaine de Barenton, ou une fée celtique liée au culte de Diane chasseresse et à l'astre lunaire, dédoublée pour les besoins du roman.

Val sans retour

Le Val sans retour en forêt de Paimpont, derrière le Miroir aux fées.
Le Val sans retour en forêt de Paimpont, derrière le Miroir aux fées.

Le Val sans retour, Val périlleux ou encore Val des faux amants, est à la fois un lieu légendaire du cycle arthurien en forêt de Brocéliande, et un site renommé de centre-Bretagne, dans la forêt nommée administrativement forêt de Paimpont. La légende est racontée dans le Lancelot-Graal, mais elle circule oralement avant la fin du XIIe siècle. La fée Morgane vit une déception amoureuse avec le chevalier Guyomard (ou Guiomar, Guyamor), qui la repousse à l'instigation de la reine Guenièvre. Elle étudie la magie avec Merlin puis, en représailles, crée le Val sans retour dans la forêt de Brocéliande pour y enfermer les « faux amants », des chevaliers infidèles en amour. Après dix-sept ans, Morgane est déjouée par Lancelot du Lac, resté fidèle à Guenièvre, qui libère 253 chevaliers. Ce récit constitue la plus éclatante action de Morgane contre la chevalerie arthurienne, et une inversion des rôles masculins et féminins tels qu'ils sont conçus dans la littérature médiévale.

Le Val sans retour est identifié au val de la Marette près de Paimpont en Bretagne vers 1820, par Blanchard de la Musse. La localisation change en 1850 pour le val de Rauco, et s'y fixe grâce à Félix Bellamy. Au fil du siècle suivant, ce Val devient l'un des principaux lieux visitables liés aux légendes arthuriennes. L'entrée s'effectue à proximité du bourg de Tréhorenteuc, dans le Morbihan. Ravagé par des incendies puis remis en état, le Val sans retour se fait connaître, notamment, grâce à l'abbé Gillard. Il compte différents points d’intérêt dont l'Arbre d'Or et le miroir aux fées dans sa vallée, l'hotié de Viviane et le siège de Merlin sur ses crêtes. Il attire chaque année de nombreux visiteurs, qu'ils soient des touristes, des néodruides ou encore des passionnés de la légende arthurienne, tant grâce à ses paysages que par l'atmosphère de spiritualité qu'il dégage.

Centre de l'imaginaire arthurien

Claudine Glot, présidente du centre de l'Imaginaire arthurien, en conférence au siège au château de Comper.
Claudine Glot, présidente du centre de l'Imaginaire arthurien, en conférence au siège au château de Comper.

Le Centre de l'imaginaire arthurien est un centre culturel soutenu par une association loi de 1901. Il est consacré à la matière de Bretagne, et tout particulièrement à la légende arthurienne. Fondé en mai 1988 à Rennes sous l'impulsion de différents spécialistes de la légende arthurienne, d'élus locaux, d'artistes et d'écrivains, son siège est situé au château de Comper, en forêt de Paimpont (Brocéliande), depuis 1990. Il organise chaque année une exposition consacrée à une thématique de la matière de Bretagne et une saison culturelle avec de nombreux événements, parmi lesquels la « Pentecôte du roi Arthur », les « Rencontres de l'imaginaire de Brocéliande » et la « Semaine du dragon ». Son investissement en faveur de la diffusion de l'art, de la culture et de l'histoire de la légende arthurienne ainsi que son action en faveur du public scolaire lui ont valu sa reconnaissance. Ses membres ont créé la maison d'édition Artus, pour publier des ouvrages consacrés à ces thématiques.

Claudine Glot préside le Centre arthurien depuis sa création ; il compte aussi de nombreuses personnalités, comme Philippe Le Guillou, Gilbert Durand et Michel Le Bris. L'elficologue Pierre Dubois, les artistes Séverine Pineaux, Bruno Brucéro et Didier Graffet ainsi que les universitaires Philippe Walter et Bernard Sergent font partie de ses piliers. Il est dirigé depuis 2008 par Nicolas Mezzalira, et a reçu la visite de nombreux invités prestigieux, comme Mario Vargas Llosa, Nolwenn Leroy et Patrick Poivre d'Arvor. Il accueille en moyenne 30 000 visiteurs par an, dont près d'un tiers de scolaires.