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Le Grand Blond avec une chaussure noire

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Le Grand Blond avec une chaussure noire

Réalisation Yves Robert
Scénario Yves Robert
Francis Veber
Musique Vladimir Cosma
Acteurs principaux
Sociétés de production Gaumont
Madeleine Films
Les Productions de la Guéville
Zazi Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 86 minutes
Sortie 1972

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Bernard Blier jouant le rôle du colonel Bernard Milan

Le Grand Blond avec une chaussure noire est un film français co-écrit, co-produit et réalisé par Yves Robert sorti en 1972. Il s'agit de l'adaptation de l'autobiographie La Cinquième Corde d'Igal Shamir, un récit rocambolesque du violoniste israélien. Il a pour suite Le Retour du Grand Blond (1974).

En 1973, le film obtient l'Ours d'argent au Festival international du film de Berlin[1] et Top film étranger par le National Board of Review[2]. En 1976, il reçoit le Goldene Leinwand pour son succès populaire en Allemagne.

En 1985, un remake est tourné sous le titre L'Homme à la chaussure rouge (The Man with One Red Shoe) par Stan Dragoti, avec Tom Hanks.

Synopsis

Le chef des services secrets français, Louis Toulouse, est compromis par son adjoint Milan dans une affaire d'agent double. Cette machination, menée par Milan, a pour objectif de discréditer Toulouse afin de prendre sa place. Mais Toulouse, ayant découvert les plans de Milan, met en place un piège pour faire tomber son adjoint. Pour cela, il décide d'utiliser un inconnu, « n'importe qui, un homme dans la foule » et de faire croire à Milan que l'inconnu en question est un redoutable agent secret destiné à régler l'affaire de l'agent double. Cet inconnu, choisi par hasard à Orly par Perrache, l'homme de confiance de Toulouse, parce qu'il porte une chaussure noire à un pied et une marron à l'autre, est François Perrin, un violoniste étourdi. Il le fait protéger discrètement par deux agents : Poucet et Chaperon. Milan tombe immédiatement dans le piège et déploie une équipe d'espions destinée à épier Perrin. Mais son comportement normal quoique parfois bizarre et maladroit va davantage déstabiliser Milan. Pour le faire « parler », il attire Perrin dans le lit de son agent féminin, la sculpturale Christine, afin d'obtenir des confidences sur l'oreiller. Elle est d'ailleurs la première à se douter du piège mais Milan ne la croit pas. À ses yeux, que Perrin n'ait rien à avouer ajoute à sa crédibilité de redoutable agent.

N'obtenant rien, Milan ordonne l'assassinat de Perrin. Les tueurs sont éliminés par Poucet et Chaperon avant d'avoir pu réaliser leur mission, Milan vient alors sur le terrain, il est tué à son tour. Finalement, Christine et Perrin entament une relation, et partent pour le Brésil.

Fiche technique

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Distribution

Jean Carmet.

Production

Développement et choix des acteurs

Yves Robert en 1979.
Francis Veber a réalisé plusieurs films avec Pierre Richard comme Les Fugitifs, Les Compères, La Chèvre, etc.

L'idée de départ du Grand Blond avec une chaussure noire vient d'Yves Robert. Passionné par « ces professionnels du mensonge que sont les agents secrets » et inspiré par La Cinquième corde, récit autobiographique et pourtant rocambolesque du violoniste israélien Igal Shamir publié en 1971[3], Robert est parvenu à en rencontrer par l'intermédiaire du journaliste Gilles Perrault, qui lui ont expliqué « toutes les manipulations auxquelles ils procédaient, comment connaître tous les recoins de la vie de quelqu’un sans qu’il s’en aperçoive »[4]. L'idée de placer dans l'histoire un innocent lui trotte dans la tête et le cinéaste est encouragé par Alain Poiré, producteur historique de la Gaumont[4]. Robert propose à Jean-Loup Dabadie, co-scénariste sur son précédent long-métrage Clérambard de l'aider à l'écrire, mais ce dernier décline l'offre, ne se sentant pas en phase avec le sujet, et lui souffle le nom de Francis Veber, qui vient d'écrire la comédie à succès Il était une fois un flic pour le réalisateur Georges Lautner[4], devenant l'un des scénaristes attitrés de Gaumont[5].

Selon Veber, Robert « est arrivé avec une très vague idée », voulant « faire un film d’espionnage parodique », en lui disant qu'il est intéressé de « voir un type arriver dans un aéroport et faire un geste. Or, il ne sait pas que ce geste est une espèce de code qui va être interprété par plusieurs services secrets présents dans la salle. Tout le monde se fige et ce type va être leur victime et va vivre un cauchemar »[4]. Réfléchissant et semblant qu'ils allaient se retrouver dans Les Espions avec des acteurs à accent, Veber a pensé que ce serait plus intéressant de prendre « un patron de service d’espionnage et son adjoint qui veut prendre sa place »[4]. Initialement, le film devait s'intituler La Boîte d'allumettes et il n'était pas encore question du Grand blond[4]. Pendant que les deux hommes travaillent sur le script, Robert pense à donner le rôle à Claude Rich, qu'il avait dirigé dans Les Copains, mais Veber pense plutôt à Pierre Richard dont la nature comique atypique pourrait servir le personnage[4]. Robert est étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt car c'est lui qui a lancé la carrière du comédien avec Alexandre le Bienheureux et a même produit son premier film en tant que réalisateur, Le Distrait[3],[4], qui connaît un certain succès commercial[6], au point même d'être séduit de lui confier le rôle et le film est alors écrit pour lui, allant jusqu'à donner comme titre Le Grand Blond avec une chaussure noire[4].

Toutefois, le choix de Pierre Richard dans le rôle-titre est loin de faire l'unanimité, car d'après le propos de Veber, malgré le succès du Distrait, tout le monde était contre lui (un patron de la Gaumont affirmant même qu'il allait leur faire perdre la province)[4]. Yves Robert, également producteur avec son épouse Danièle Delorme, doit taper du poing pour imposer Pierre Richard[4]. Yves Robert doit également batailler pour engager Jean Carmet pour le rôle de Maurice, alors que la Gaumont préférait Jean Lefebvre[3],[4]. Le réalisateur, scénariste et producteur a révélé que quand Carmet a lu le scénario du Grand Blond, il lui a demandé de ne dire à personne qu'il allait jouer l'ami intime, disant même « c'est le plus beau rôle, on ne verra que moi, les autres ne vont pas me laisser jouer ça ! »[4]. Pour le rôle de la séduisante espionne Christine, le cinéaste pense d'abord à Anny Duperey, mais Alain Poiré lui propose de rencontrer Mireille Darc. Alors que Robert est charmé par l'actrice, Darc accepte le rôle sur les conseils d'Alain Delon[4]. Le rôle du chef des services secrets Toulouse est confié à Jean Rochefort, marquant ainsi la première collaboration de l'acteur avec le réalisateur, tandis que le rôle de son adjoint et rival Milan est confié à Bernard Blier, habitué aux rôles d'espion[4] et qui a connu un bon nombre de succès notamment auprès de la Gaumont. Paul Le Person, qui avait tourné sous la direction de Robert dans Alexandre le Bienheureux où il croisait Carmet et Richard, tient ici le rôle de Perrache, le fidèle assistant de Toulouse[4]. Dans les seconds rôles, on retrouve Robert Castel, le magicien Gérard Majax – qui manipule les cartes durant le générique et qui joue un espion[4], Robert Dalban et même Yves Robert, qui joue le chef d'orchestre[4].

Tournage

Le tournage a lieu à Paris et sa région, dont le Val-de-Marne pour l'aéroport de Paris-Orly[7], entre le et le [8]. L'hôtel Pullman Paris Tour Eiffel sert décors du quartier général des services secret français[9].

Musique

Vladimir Cosma compose un thème inspiré du sîrba et interprété au cymbalum, et au naï par Gheorghe Zamfir. Dans les musiques de ce film, le compositeur évoque la musique tzigane de la Roumanie, son pays natal[10].

Liste des pistes[11]
Fichier:Pierre Richard, Casa Filmului Acin.jpg
Pierre Richard
  1. Sirba, de Gheorghe Zamfir (2:06)
  2. Doina, de Gheorghe Zamfir (3:17)
  3. Mozart massacre, de Vladimir Cosma (2:53)
  4. La femme rêvée, de Vladimir Cosma (3:23)
  5. Bela's Blues, de Vladimir Cosma (2:11)
  6. Babouchka, de Gheorghe Zamfir (2:05)
  7. Le grand blond, de Vladimir Cosma et Gheorghe Zamfir (2:24)

Accueil

Sortie

Le film sort le , en France.

Box-office

Le Grand Blond avec une chaussure noire sort en salles début , face à d'importants concurrents comme Cosa Nostra avec Charles Bronson, La Scoumoune avec Jean-Paul Belmondo et la reprise du dessin animé Les 101 Dalmatiens des studios Disney. Sur Paris, il prend la deuxième place du box-office avec 55 528 entrées dans un circuit de onze salles[12] Durant le mois de , il totalise 334 968 entrées, atteignant son maximum en quatrième semaine avec 120 397 entrées[12]. Il devra attendre la cinquième semaine de présence à l'affiche début pour atteindre la première place du box-office avec 89 979 entrées[12], portant le cumul à 424 947 entrées[13]. Il finit son exploitation parisienne avec 1 263 083 entrées sur Paris et sa banlieue[12]. Le succès se confirme en province puisqu'il totalise 2,2 millions d'entrées, portant le total à 3 471 266 entrées[13], se classant dans le top 10 des meilleures entrées de l'année 1972[14].

Le succès commercial du Grand Blond permet à Yves Robert de renouer avec le succès commercial en tant que réalisateur après l'échec commercial de Clérambard en 1969 (418 882 entrées)[15], bien qu'ayant tourné des films en tant qu'acteur et produit des films dont les deux premiers films réalisés par Pierre Richard. Il s'agit également du premier énorme succès commercial de Pierre Richard, dont c'est le premier long-métrage en vedette en tant qu'acteur non réalisé par lui-même[12]. Le Grand Blond permet aussi à Jean Carmet de lancer véritablement sa carrière cinématographique et à Jean Rochefort d'obtenir son premier succès en tant que tête d'affiche et confirme le statut de vedette de Mireille Darc[12].

Autour du film

Suites

Notes et références

  1. (en) « Berlinale 1973: Prize Winners », sur berlinale.de (consulté le ).
  2. « Le Grand Blond avec une chaussure noire » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database (consulté le 26 novembre 2018).
  3. a b et c Antoine Royer, « Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert (1972) — Analyse et critique de film », sur DVDClassik, (consulté le )
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Philippe Lombard, « Le Grand Blond avec une chaussure noire », sur Histoire de Tournages, (consulté le )
  5. Francis Veber, Que ça reste entre nous, Robert Laffont, 2010, page 109-112, 129
  6. « Box-office du film Le Distrait », sur Jp's Box-Office (consulté le )
  7. « Ça s'est tourné près de chez vous : Le Grand Blond avec une chaussure noire », sur filmfrance.net (consulté le ).
  8. « Le Grand Blond avec une chaussure noire », sur cinema.encyclopedie.films.bifi.fr (consulté le ).
  9. « Le Grand Blond avec une chaussure noire », sur lieuxtournage.fr (consulté le ).
  10. Héloïse Boullet, Nous, notre Musique, on n'en parle pas, éditions du Panthéon, , p. 87.
  11. « Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972) », sur cinezik.org (consulté le ).
  12. a b c d e et f Renaud Soyer, « Le Grand Blond avec une chaussure noire - box-office Pierre Richard 1972 », sur boxofficestory.com, (consulté le ).
  13. a et b « Le Grand Blond avec une chaussure noire », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  14. « Box-office France 1972 », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  15. « Yves Robert », sur jpbox-office.com (consulté le )
  16. « The Tall Blond Man with One Black Shoe title sequence - Watch the Titles », sur www.watchthetitles.com (consulté le )
  17. La robe porte le numéro d'inventaire 994.113.1 dans les collections du musée des Arts décoratifs.
  18. Philippe Lombard, Les 100 films les plus populaires du cinéma français, Éditions First, , p. 87.

Voir aussi

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Article connexe

Documentation

Liens externes